Point de presse de M. Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères, sur la position de l'Union européenne face à la situation politique en Syrie et au Mali, à Bruxelles le 23 juillet 2012.

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Circonstance : Conseil affaires étrangères, à Bruxelles (Belgique) le 23 juillet 2012

Texte intégral


Ce matin, nous avons notamment traité deux sujets très importants.
D'abord la Syrie ; nous avons décidé, au niveau européen, de renforcer les sanctions contre le régime de Bachar Al-Assad, en particulier les sanctions vis-à-vis des personnes qui sont impliquées aux côtés du régime dans la répression, et puis de prendre des sanctions contre la compagnie aérienne syrienne. D'autre part - point également fort important -, nous avons abordé les questions qui concernent le gouvernement de transition. La situation est en effet telle qu'il faut commencer à essayer d'envisager un gouvernement représentatif pour prendre la suite de Bachar Al-Assad. De façon générale, il y a un accord pour dire qu'il faut appuyer tous les efforts pour faire tomber ce régime. On compte maintenant près de 20.000 morts. De plus, il faut imaginer la situation humanitaire abominable : il fait 40 degrés, il n'y a plus d'électricité et plus d'eau. Nous avons aussi décidé de fournir de l'aide humanitaire aux populations qui s'enfuient, puisqu'il y a des dizaines de milliers de ressortissants syriens qui partent en Jordanie, au Liban et dans d'autres pays. On ne peut pas les laisser sans aide. L'Union européenne agit, peut être moins que ce que l'on souhaiterait parfois mais enfin, sur le plan des sanctions et sur le plan de l'aide humanitaire, on est vraiment très présents.
Nous avons abordé un autre sujet, dont on parle moins mais qui est aussi très important, la question du Mali, du Sahel. Là-bas aussi, dans un autre contexte, il y a une situation humanitaire très difficile et il faut que l'Union européenne apporte son aide. Il y a une situation politique qu'il faut modifier puisque le gouvernement du Mali, dans le sud, repose sur une base trop étroite. Les organisations de la région ont donné au gouvernement jusqu'au 31 juillet pour élargir sa représentation. Nous avons là aussi apporté notre appui à ce mouvement. Je me rendrai dans la région à la fin de la semaine et j'aurai l'occasion de rendre visite aux gouvernements des quatre pays voisins.
Q - Avez-vous des craintes particulières sur l'utilisation d'armes chimiques en Syrie ?
R - C'est un sujet extrêmement important et extrêmement grave puisque la Syrie détient, d'après nos informations et en contravention d'ailleurs avec les traités internationaux, de l'ypérite et du gaz moutarde. Je ne serai pas très long là-dessus, mais je dirai simplement que ces installations font l'objet d'une surveillance tout à fait tout à fait particulière.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 24 juillet 2012