Extraits d'un entretien de M. Bernard Cazeneuve, ministre des affaires européennes, avec LCI le 5 septembre 2012, sur le traité de stabilité budgétaire européen.

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Média : La Chaîne Info

Texte intégral


Q - Sur le Traité européen.
R - Ce texte est une étape qui en appelle d'autres. Nous sommes dans une volonté résolue de réorienter la politique de l'Union. Nous avons obtenu de premiers résultats avec le plan de croissance, la stabilisation du système bancaire - qui appelle l'achèvement de l'union bancaire - , la solidarité monétaire et financière avec de nouvelles conditions d'intervention des instruments que sont le mécanisme européen de stabilité et le fonds européen de stabilité financière.
(...)
Nous avons hérité d'un texte qui n'avait pas nos faveurs et qui avait été adopté par un très grand nombre de pays. Il s'appliquait dès lors que douze pays le votaient et dans l'espace où il avait été voté. Il n'était donc plus négociable, et nous n'aurions pas pu bénéficier d'un certain nombre des dispositions de ce texte qui auraient pu être utiles à un moment ou à un autre. Donc il y avait deux manières de renégocier ce Traité : renégocier le texte lui-même ou renégocier l'ensemble de la politique européenne, de manière à ce que ce texte s'inscrive dans un contexte qui permette que les politiques menées par l'Union soient radicalement différentes. C'est cette voie pragmatique que nous avons choisie, parce que ce qui compte pour nous, c'est de réorienter en profondeur la politique de l'Union européenne, de le faire pour qu'il y ait de la croissance, pour qu'il y ait de la stabilité bancaire, pour qu'il y ait de la solidarité financière et monétaire...
Q - Vous avez vu MOODY'S qui a apporté une perspective négative sur l'Union européenne...
R - Donc il faut le rétablissement des comptes publics, et par ailleurs, il faut la croissance. Aujourd'hui, nous avons pour objectif le rétablissement des comptes publics, nous avons engagé des actions pour la croissance, qui appellent d'autres actions, en termes de politique industrielle, en termes de protection de l'Europe, avec la mise en place de dispositions qui permettent d'avoir le mieux disant fiscal et environnemental...
Q - Pour essayer de retrouver de la croissance...
R - Et de la compétitivité. Et puis, il faut aussi de la solidarité financière et monétaire. Nous sommes désireux de créer les conditions de cette croissance, c'est notre combat, et nous pensons que si nous y arrivons, on rentrera dans un cercle plus harmonieux.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 18 septembre 2012