Texte intégral
Mesdames et Messieurs les ministres,
Mesdames et Messieurs les ambassadeurs,
Mesdames et Messieurs,
Cest non seulement avec plaisir, mais aussi avec beaucoup de fierté que je viens madresser à vous aujourdhui. La fierté de vivre un moment que joserais qualifier dhistorique. Cest en effet la première fois quun Premier ministre de la République française vient en voyage officiel aux Philippines. Non que nos relations naient été néanmoins tr??s substantielles jusquà aujourdhui, fort heureusement. Mais le sens de ma visite à Manille, aujourdhui, entouré de Mme Bricq, ministre au commerce extérieur, de trois représentants du Parlement français et dune importante délégation de représentants dentreprises françaises, cest de donner à cette relation un nouvel élan.
Cest la raison pour laquelle, à loccasion de mon premier voyage officiel à létranger, que jai souhaité consacrer à lAsie, jai tenu à venir passer deux jours aux Philippines, à Manille puis à Cebu où jaurai le plaisir de me rendre demain. Près de 130 ans après que José Rizal ait séjourné à Paris, ce qui lui vaut dy avoir aujourdhui une place qui porte son nom, et 66 ans après lindépendance de votre pays, cétait bien le moins.
Je suis donc très heureux de vous faire partager mes convictions sur lEurope, la France et nos relations économiques, qui ont, je crois, un énorme potentiel de développement.
Depuis quatre ans, nous traversons une crise internationale sans précédent. Dans cette période de trouble, la zone euro suscite linquiétude. Des Etats sont en difficulté et les spéculations vont bon train, certains prédisant même la fin de la monnaie commune de lEurope.
Dans ce contexte, la décision de votre pays de contribuer via le FMI aux facilités financières accordées à lEurope constitue un geste que je salue et dont lEurope comprend toute la portée.
Est-ce à dire que lEurope serait particulièrement fragile économiquement ? En aucun cas. Noublions pas lessentiel : lUnion européenne est la première puissance économique du monde. Cest le premier marché mondial, avec 460 millions de consommateurs dotés dun niveau de vie élevé ; marché par ailleurs largement unifié, avec des normes communes, et au sein duquel les biens et les personnes peuvent librement circuler. LEurope est un foyer dinnovation particulièrement actif, doté dune grande culture scientifique et technique. LEurope est un continent stable, apaisé, doté dun système économique et social aujourdhui en cours dajustement, mais qui a fait ses preuves et a garanti à notre continent un long destin de prospérité.
Laissez-moi vous dire ma conviction, qui est celle non seulement de la France, mais aussi de lensemble de lEurope : leuro est intangible. Cest plus quune monnaie, cest la concrétisation de la volonté des Européens de lier leurs destins. Cest plus quune monnaie, cest un projet politique. Nous ny renoncerons pas.
Naturellement, nous devons corriger ce qui doit lêtre. Nous avons créé une monnaie unique entre 17 Etats, ce qui est une réalisation inédite dans lhistoire, mais nous savons désormais quil faut compléter lunion monétaire par des règles communes en matière de gestion des finances publiques des Etats membres et en matière de supervision bancaire.
Cest ce à quoi nous travaillons. Cest lobjet du Traité européen sur la stabilité, la coordination et la gouvernance. Cest le sens de nos réflexions sur la supervision et lunion bancaire au sein de la zone euro. Cela veut dire plus dintégration, ce qui nest jamais facile, surtout en période de crise, mais nous savons tous que cest nécessaire, et comme toutes les étapes antérieures de la construction européenne, qui est une longue aventure démarrée il y a maintenant plus de 60 ans, nous franchirons également celle-ci.
Evidemment, cest difficile. Lorsque lEurope prend des décisions, ce sont 27 Etats qui les prennent. Nous ne sommes pas forcément daccord sur tout dès le début. Et en période de crise, de défiance, de pessimisme, ce long processus de discussion entre nous, cette lente élaboration dun consensus acceptable par tous, peut donner limpression que lEurope ne réagit pas suffisamment, et suffisamment vite. Mais nous avançons, résolument, avec un objectif commun : sortir au plus vite de cette crise, redonner confiance, casser les spéculations, revenir à la croissance.
Mais il faut prendre du recul, et constater lampleur exceptionnelle de ce que les Européens ont réussi à accomplir en 60 ans. Cette aventure collective, ce projet commun de paix, de prospérité et de solidarité, il représente une exceptionnelle réussite, dont notre vieux continent européen peut être fier. Et je suis sûr que de cela, les Philippines, les pays de lASEAN, et plus généralement lensemble de lAsie en sont bien conscients.
Cest donc, par-delà la crise que nous traversons, avec beaucoup de confiance que je vous parle. Confiance en lEurope, je lai dit. Confiance en mon pays également, bien sûr.
En tant que Premier ministre de la France, ma première responsabilité a été de tracer une perspective crédible de retour à léquilibre budgétaire, que nous atteindrons en 2017.
Cétait une nécessité dabord pour restaurer la confiance et faire cesser les spéculations, ensuite pour retrouver à terme des marges de manoeuvre budgétaire, enfin pour casser un cercle vicieux qui conduit un Etat qui sendette trop à voir la charge du remboursement de sa dette prendre une place croissante, et bientôt insupportable, dans son budget.
Cet effort de redressement de nos comptes publics est le gage de notre prospérité future.
Car cest également lavenir que mon gouvernement souhaite préparer, dès maintenant. La France a une conscience aiguë non seulement de ses atouts, mais aussi de la nécessité pour elle de sadapter, de développer ses points forts et de remédier à ses faiblesses. Jai engagé pour cela une vaste réflexion, sans tabou, sur les réformes que nous devons conduire pour renforcer notre compétitivité. Fiscalité, innovation, recherche, coût du travail, règlementation, investissements dans les infrastructures : nous passerons en revue toutes les questions, tous les problèmes, pour améliorer la situation, améliorer la productivité du travail, redresser la rentabilité des entreprises.
Mesdames et messieurs, si je suis confiant, cest également parce que je regarde le chemin que votre pays a parcouru, et que je vois celui que nous pouvons parcourir ensemble.
Votre pays est jeune et dynamique. Vous avez amélioré le cadre des affaires, en luttant en particulier efficacement contre la corruption. Vous avez des programmes ambitieux de développement des infrastructures. Le gouvernement sattache à lever les obstacles tarifaires et non tarifaires au commerce et aux investissements. Vous vous adaptez à la mondialisation et faites valoir vos arguments dans la compétition économique, régionale et mondiale.
Certes, les défis qui sont devant vous restent considérables. Mais je sais que le peuple philippin a les moyens de les affronter et que le gouvernement de votre pays en a la volonté. Vos atouts, enfin, sont considérables : ressources naturelles, diversification de vos capacités industrielles, potentiel touristique impressionnant
Naturellement, les entreprises françaises sont disposées à vous accompagner dans cette marche en avant. Celles qui sont déjà présentes, parfois depuis plus de trente ans, et qui emploient plus de 30.000 personnes dans le pays. Celles, et elles sont nombreuses, qui souhaitent pouvoir sy installer, y travailler, y vendre, y développer leurs activités. Les représentants dentreprises qui maccompagnent, ce dont je les remercie, vous en parleront plus précisément que moi. Plus généralement, nos entreprises doivent travailler ensemble pour mettre en commun leurs atouts.
Je pense que le savoir-faire de nos entreprises vous est connu, et je suis sûr que pour les grands projets dinfrastructures routières ou aéroportuaires, pour le développement de vos activités pétrolières, pour lintroduction dune part croissante de gaz naturel dans votre mix énergétique, pour laccompagnement des changements de standards de consommation de la population, ce savoir-faire serait bénéfique pour les Philippines.
Pour développer nos relations économiques, nous devons mobiliser, de part et dautre, tous les moyens.
Nous devons développer les échanges entre les organisations professionnelles. Je me réjouis à ce titre des visites à venir du Philippines-France Business Council en France et du MEDEF aux Philippines.
Nous devons veiller à mettre nos outils et moyens de coopération au service de vos objectifs de développement, et je le dis en présence de M. Dov Zerah, qui préside lAgence française de développement.
Nos administrations respectives, enfin, doivent travailler ensemble à lever les obstacles à nos échanges.
Mais dabord et avant tout, cest à vous, mesdames et messieurs qui représentez les entreprises philippines et françaises, de faire vivre notre relation, de la faire prospérer au bénéfice de nos deux pays. Ce Forum, aujourdhui, y aura je lespère contribué.
Je vous remercie.
Source http://www.gouvernement.fr, le 22 octobre 2012
Mesdames et Messieurs les ambassadeurs,
Mesdames et Messieurs,
Cest non seulement avec plaisir, mais aussi avec beaucoup de fierté que je viens madresser à vous aujourdhui. La fierté de vivre un moment que joserais qualifier dhistorique. Cest en effet la première fois quun Premier ministre de la République française vient en voyage officiel aux Philippines. Non que nos relations naient été néanmoins tr??s substantielles jusquà aujourdhui, fort heureusement. Mais le sens de ma visite à Manille, aujourdhui, entouré de Mme Bricq, ministre au commerce extérieur, de trois représentants du Parlement français et dune importante délégation de représentants dentreprises françaises, cest de donner à cette relation un nouvel élan.
Cest la raison pour laquelle, à loccasion de mon premier voyage officiel à létranger, que jai souhaité consacrer à lAsie, jai tenu à venir passer deux jours aux Philippines, à Manille puis à Cebu où jaurai le plaisir de me rendre demain. Près de 130 ans après que José Rizal ait séjourné à Paris, ce qui lui vaut dy avoir aujourdhui une place qui porte son nom, et 66 ans après lindépendance de votre pays, cétait bien le moins.
Je suis donc très heureux de vous faire partager mes convictions sur lEurope, la France et nos relations économiques, qui ont, je crois, un énorme potentiel de développement.
Depuis quatre ans, nous traversons une crise internationale sans précédent. Dans cette période de trouble, la zone euro suscite linquiétude. Des Etats sont en difficulté et les spéculations vont bon train, certains prédisant même la fin de la monnaie commune de lEurope.
Dans ce contexte, la décision de votre pays de contribuer via le FMI aux facilités financières accordées à lEurope constitue un geste que je salue et dont lEurope comprend toute la portée.
Est-ce à dire que lEurope serait particulièrement fragile économiquement ? En aucun cas. Noublions pas lessentiel : lUnion européenne est la première puissance économique du monde. Cest le premier marché mondial, avec 460 millions de consommateurs dotés dun niveau de vie élevé ; marché par ailleurs largement unifié, avec des normes communes, et au sein duquel les biens et les personnes peuvent librement circuler. LEurope est un foyer dinnovation particulièrement actif, doté dune grande culture scientifique et technique. LEurope est un continent stable, apaisé, doté dun système économique et social aujourdhui en cours dajustement, mais qui a fait ses preuves et a garanti à notre continent un long destin de prospérité.
Laissez-moi vous dire ma conviction, qui est celle non seulement de la France, mais aussi de lensemble de lEurope : leuro est intangible. Cest plus quune monnaie, cest la concrétisation de la volonté des Européens de lier leurs destins. Cest plus quune monnaie, cest un projet politique. Nous ny renoncerons pas.
Naturellement, nous devons corriger ce qui doit lêtre. Nous avons créé une monnaie unique entre 17 Etats, ce qui est une réalisation inédite dans lhistoire, mais nous savons désormais quil faut compléter lunion monétaire par des règles communes en matière de gestion des finances publiques des Etats membres et en matière de supervision bancaire.
Cest ce à quoi nous travaillons. Cest lobjet du Traité européen sur la stabilité, la coordination et la gouvernance. Cest le sens de nos réflexions sur la supervision et lunion bancaire au sein de la zone euro. Cela veut dire plus dintégration, ce qui nest jamais facile, surtout en période de crise, mais nous savons tous que cest nécessaire, et comme toutes les étapes antérieures de la construction européenne, qui est une longue aventure démarrée il y a maintenant plus de 60 ans, nous franchirons également celle-ci.
Evidemment, cest difficile. Lorsque lEurope prend des décisions, ce sont 27 Etats qui les prennent. Nous ne sommes pas forcément daccord sur tout dès le début. Et en période de crise, de défiance, de pessimisme, ce long processus de discussion entre nous, cette lente élaboration dun consensus acceptable par tous, peut donner limpression que lEurope ne réagit pas suffisamment, et suffisamment vite. Mais nous avançons, résolument, avec un objectif commun : sortir au plus vite de cette crise, redonner confiance, casser les spéculations, revenir à la croissance.
Mais il faut prendre du recul, et constater lampleur exceptionnelle de ce que les Européens ont réussi à accomplir en 60 ans. Cette aventure collective, ce projet commun de paix, de prospérité et de solidarité, il représente une exceptionnelle réussite, dont notre vieux continent européen peut être fier. Et je suis sûr que de cela, les Philippines, les pays de lASEAN, et plus généralement lensemble de lAsie en sont bien conscients.
Cest donc, par-delà la crise que nous traversons, avec beaucoup de confiance que je vous parle. Confiance en lEurope, je lai dit. Confiance en mon pays également, bien sûr.
En tant que Premier ministre de la France, ma première responsabilité a été de tracer une perspective crédible de retour à léquilibre budgétaire, que nous atteindrons en 2017.
Cétait une nécessité dabord pour restaurer la confiance et faire cesser les spéculations, ensuite pour retrouver à terme des marges de manoeuvre budgétaire, enfin pour casser un cercle vicieux qui conduit un Etat qui sendette trop à voir la charge du remboursement de sa dette prendre une place croissante, et bientôt insupportable, dans son budget.
Cet effort de redressement de nos comptes publics est le gage de notre prospérité future.
Car cest également lavenir que mon gouvernement souhaite préparer, dès maintenant. La France a une conscience aiguë non seulement de ses atouts, mais aussi de la nécessité pour elle de sadapter, de développer ses points forts et de remédier à ses faiblesses. Jai engagé pour cela une vaste réflexion, sans tabou, sur les réformes que nous devons conduire pour renforcer notre compétitivité. Fiscalité, innovation, recherche, coût du travail, règlementation, investissements dans les infrastructures : nous passerons en revue toutes les questions, tous les problèmes, pour améliorer la situation, améliorer la productivité du travail, redresser la rentabilité des entreprises.
Mesdames et messieurs, si je suis confiant, cest également parce que je regarde le chemin que votre pays a parcouru, et que je vois celui que nous pouvons parcourir ensemble.
Votre pays est jeune et dynamique. Vous avez amélioré le cadre des affaires, en luttant en particulier efficacement contre la corruption. Vous avez des programmes ambitieux de développement des infrastructures. Le gouvernement sattache à lever les obstacles tarifaires et non tarifaires au commerce et aux investissements. Vous vous adaptez à la mondialisation et faites valoir vos arguments dans la compétition économique, régionale et mondiale.
Certes, les défis qui sont devant vous restent considérables. Mais je sais que le peuple philippin a les moyens de les affronter et que le gouvernement de votre pays en a la volonté. Vos atouts, enfin, sont considérables : ressources naturelles, diversification de vos capacités industrielles, potentiel touristique impressionnant
Naturellement, les entreprises françaises sont disposées à vous accompagner dans cette marche en avant. Celles qui sont déjà présentes, parfois depuis plus de trente ans, et qui emploient plus de 30.000 personnes dans le pays. Celles, et elles sont nombreuses, qui souhaitent pouvoir sy installer, y travailler, y vendre, y développer leurs activités. Les représentants dentreprises qui maccompagnent, ce dont je les remercie, vous en parleront plus précisément que moi. Plus généralement, nos entreprises doivent travailler ensemble pour mettre en commun leurs atouts.
Je pense que le savoir-faire de nos entreprises vous est connu, et je suis sûr que pour les grands projets dinfrastructures routières ou aéroportuaires, pour le développement de vos activités pétrolières, pour lintroduction dune part croissante de gaz naturel dans votre mix énergétique, pour laccompagnement des changements de standards de consommation de la population, ce savoir-faire serait bénéfique pour les Philippines.
Pour développer nos relations économiques, nous devons mobiliser, de part et dautre, tous les moyens.
Nous devons développer les échanges entre les organisations professionnelles. Je me réjouis à ce titre des visites à venir du Philippines-France Business Council en France et du MEDEF aux Philippines.
Nous devons veiller à mettre nos outils et moyens de coopération au service de vos objectifs de développement, et je le dis en présence de M. Dov Zerah, qui préside lAgence française de développement.
Nos administrations respectives, enfin, doivent travailler ensemble à lever les obstacles à nos échanges.
Mais dabord et avant tout, cest à vous, mesdames et messieurs qui représentez les entreprises philippines et françaises, de faire vivre notre relation, de la faire prospérer au bénéfice de nos deux pays. Ce Forum, aujourdhui, y aura je lespère contribué.
Je vous remercie.
Source http://www.gouvernement.fr, le 22 octobre 2012