Texte intégral
Monsieur le Ministre,
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,
Monsieur le Président du GICAN, cher Jean-Marie Poimboeuf, que jai vraiment plaisir à retrouver dans ces circonstances,
Messieurs les Délégués généraux, Directeurs, Amiral, Messieurs les officiers généraux,
Mesdames et Messieurs.
Je suis vraiment très heureux dêtre ici parmi vous pour inaugurer la 23e exposition internationale de Défense navale, de sécurité et de sûreté maritime, le salon Euronaval. Comme votre présence le confirme, Euronaval est la première manifestation mondiale du secteur naval avec cette année, si je suis bien informé, près de 350 exposants et parmi eux, 152 entreprises françaises avec 80 délégations attendues, 87 pays, 3 organisations internationales : les Nations Unies, lOTAN, lUnion européenne. Tous ont répondu présents à linvitation du gouvernement français. Et je suis aussi très fier du concours apporté par le ministère de la Défense qui sest mobilisé, cette année encore, pour contribuer à la réussite de cet événement majeur.
Je dois vous dire, Monsieur le Président, que jattendais aussi cet événement à titre personnel, car le salon Euronaval croise deux de mes préoccupations majeures et qui ne datent pas de mes fonctions actuelles : le défi maritime et le défi industriel. Je ne vais pas, ici, solliciter de votre part, aux uns et aux autres, un brevet personnel de maritimité, mais je voulais vous redire combien, pour moi, il faut prendre le fait maritime très au sérieux et combien, pour moi, lenjeu de la maritimité au XXIe siècle est essentiel, combien, pour moi, cest aussi en mer et cest demain davantage encore en mer que se jouent lavenir et la sécurité de nos sociétés.
La mer est un espace à protéger, vous lavez dit. Et en ce sens, la protection de la liberté des mers doit être lune des finalités de nos stratégies de défense. Mais la mer, cest aussi un espace à exploiter, singulièrement dun point de vue stratégique, notamment pour y déployer nos capacités militaires. Les océans désormais mettent en présence rapprochée des nations anciennement lointaines. Cette distorsion de lespace géopolitique, ce rétrécissement de lespace géopolitique qui abolit la majeure partie des frontières offrent un accès direct à la plupart des zones sensibles. Cest un bien et cest un risque à la fois. Et cette donnée majeure doit être intégrée dans nos réflexions, y compris dans celles du Livre blanc, pour notre pays.
La mer comme espace de manuvre logistique à protéger, la mer comme espace de manuvre stratégique à exploiter. Cest dans larticulation de ces deux enjeux que se joue, pour notre pays, lavenir de notre ambition maritime qui doit être au cur de notre stratégie de Défense. Cette ambition, sa nécessité, la Marine nationale, Amiral, la porte déjà au quotidien. Elle assume des missions aussi denses que variées pour la défense maritime du territoire, quil sagisse de défendre les intérêts de la Nation en mer ou quil sagisse de défendre les intérêts de la nation depuis la mer, avec la force océanique stratégique, mais aussi par laction de lÉtat en mer Monsieur le Secrétaire général à laquelle la marine apporte une contribution essentielle. Je suis soucieux pour lavenir, de faire en sorte que notre Marine assure totalement cette polyvalence nouvelle : cohérence et polyvalence ; polyvalence dans la cohérence, cohérence dans la polyvalence. Ce nest pas uniquement un jeu de mots. Je crois que cest la mission quil nous faudra renforcer pour notre Marine nationale.
Dans un moment de contraintes budgétaires majeures, je voudrais rappeler ici quun certain nombre de décisions ont été prises concernant les capacités de la Marine nationale et quelles seront poursuivies. Cest vrai pour les FREMM, onze frégates ont été commandées par la France et le programme sera mis en uvre. Cest vrai pour le programme Barracuda, destiné à remplacer les sous-marins nucléaires dattaque de type Rubis. Cest vrai pour le missile de croisière naval sur lequel la mise en uvre se fait et qui permettra de renforcer la frappe de précision dans la profondeur. Cest vrai pour les torpilles. Cest vrai pour la version navale du NH90. Tout cela se met en uvre malgré des contraintes. Il sagit donc de choix politiques et stratégiques. Et cette évocation des quelques-uns des grands programmes français en cours montre bien la nécessité de lindustrie militaire navale française et sa force. Et la manière dont elle peut répondre aux différents besoins actuels et futurs de notre défense maritime est extrêmement importante pour notre pays et cest un facteur de crédibilité et dautonomie très important pour notre pays davoir une industrie navale de qualité. Et cette industrie navale qui sexpose ici dans tous ses talents et ses capacités est pour la France un enjeu. Les chiffres parlent deux-mêmes. Lindustrie navale militaire française est le premier secteur de Défense à lexportation pour notre pays. Je vois dans ces chiffres la preuve de sa qualité, dans un secteur dont on sait combien il est concurrentiel. Il y a plusieurs raisons qui concourent à ce succès. Mesdames et messieurs, vous les constaterez au cours de votre visite.
Dabord, il y a le fait que la France propose une gamme complète de matériels navals. Je les ai déjà évoqués. Il faudrait ajouter les patrouilleurs et les bâtiments de projection de commandement. Mais au-delà de contrats souvent très médiatisés, je tiens à souligner que lensemble des entreprises françaises du secteur au premier rang desquelles DCNS, bien sûr, mais lensemble des industries, toutes tailles confondues, prend des parts de marché importantes sur les segments les plus concurrentiels, y compris dans les navires côtiers spécialisés, notamment dans ceux qui ont pour mission la surveillance et la lutte contre toutes sortes dintrusions et de trafic, sujet que vous avez évoqué, Monsieur le Président du GICAN tout à lheure, qui est tout à fait essentiel pour nous, y compris dans sa dimension européenne. La diversité de loffre, mais lexcellence des constructeurs français tient aussi à la grande compétence dintégrateurs des navires ou de systèmes navals qui apportent là la plus grande partie de la valeur ajoutée du secteur. Notre réussite à lexport ne tient pas uniquement à la cession dun équipement ; elle est due aussi aux partenariats stratégiques à long terme que la France établit avec dautres pays. Je tiens ici à saluer tout particulièrement le Brésil et lInde qui sont des partenaires stratégiques de premier plan et qui bénéficient pleinement, à ce titre, de notre coopération dans le domaine des sous-marins, mais aussi les autres partenaires daujourdhui et partenaires de demain.
Nous avons fait le choix, comme nous lavons mis en uvre au Brésil où je vais me rendre dans quelques jours, dune offre intégrée, allant de lassistance à la construction pour avoir, de la part des pays avec qui nous travaillons, un véritable partenariat. Cest lensemble de ces compétences et de ces choix qui font de lindustrie navale un atout fort de léconomie française. Cet atout fort doit perdurer, dautant plus que les enjeux de la maritimité sont encore plus grands demain quaujourdhui. Ces atouts doivent se poursuivre à partir dun renforcement de notre compétitivité à lexport. Cette compétitivité réelle doit continuer. Il faut renforcer notre réactivité dans ladaptation des produits, mais je sais que cette préoccupation qui simpose à tous est déjà bien en marche et quelle est au centre des stratégies des différentes entreprises présentes ici au premier rang desquelles DCNS.
Deuxièmement, il faut un engagement de lÉtat à son plus haut niveau pour dynamiser notre processus de soutien aux exportations. Cest ainsi que nous pourrons garantir le maintien de notre base industrielle et technologique de Défense. Mais cet engagement de lÉtat, il doit être dans ses rôles, dans ses fonctions. Nous ne devons pas mélanger les genres, car souvent la confusion mène à léchec. Pour que les rôles soient clairs, lÉtat doit être le partenaire dautres États en fixant les normes du partenariat, en engageant un partenariat de longue durée, en créant les conditions de la confiance, entre les autres États et la France. Et lindustriel doit être celui qui propose ses compétences et ses capacités dans le cadre de ce partenariat, que les rôles des uns et des autres soient complémentaires, quils se fertilisent pour que la France joue vraiment son rôle de partenaire et que, du même coup, lexportation sen tire mieux.
Enfin, il nous faut encourager linnovation. Cest ce que lon fait, cest ce qui fait notre force. Il y a là une difficulté quil faut bien appréhender parce que lenjeu est dun côté de savoir détecter les ruptures qui pourraient changer la donne et de lautre côté, de rester en capacité de fournir le navire le plus polyvalent et le mieux intégré, et cela aux meilleures conditions économiques. Et cet équilibre-là nest jamais simple à trouver. Il est toujours dans laudace et lintuition. Et je voudrais, à cet égard, sur linnovation, rendre hommage à deux types dacteurs de la filière navale, aux systémiers qui sont les seuls à pouvoir maîtriser la complexité croissante de la mise en uvre, mais aussi aux PME qui constituent un véritable creuset de linnovation technologique. Cest pourquoi je me suis engagé à soutenir les PME de Défense. Nous allons remettre tout à lheure des trophées qui sont le signe de leur vitalité et je serai amené, dici la fin de lannée, au plus tard au début de lannée prochaine, à proposer ce que jappelle pour linstant le Smart business Act il faudra sans doute lui trouver un nom français pour faire en sorte que les PME porteuses dinnovations technologiques soient mieux intégrées dans lensemble du process qui vient du ministère de la Défense ou des grands groupes jusquà linnovation technologique dentreprises, petites ou moyennes.
Mesdames et messieurs, je constate avec beaucoup dintérêt que la filière navale française longtemps balkanisée, longtemps morcelée, se construit peu à peu, trouve une dynamique globale, associant le civil et le militaire dans une ambition maritime qui se retrouve après des décennies dabsence. Cette logique qui consiste à encourager le rapprochement des acteurs scientifiques, des acteurs académiques, des acteurs étatiques, des régions, des industriels, des petites et grandes entreprises, dans une stratégie globale daffirmation de souveraineté maritime et daffirmation de compétences, mérite dêtre encore plus accompagnée. Il y a, je le sais, des initiatives exemplaires comme le programme industriel Navire du futur. Il y a le cluster maritime français qui a beaucoup fait pour cette prise de conscience des enjeux de la maritimité. Toute initiative allant dans ce sens sera une bonne initiative pour la France, afin que la stratégie globale de la filière navale fasse partie de notre excellence.
Voilà, Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs, les quelques propos que je voulais vous tenir avant daller visiter les stands, de remettre les trois trophées. Je voudrais vous adresser mes félicitations pour la qualité de cette manifestation qui fait honneur à la Défense, qui fait honneur à notre pays et qui, jen suis sûr, sera un vecteur de développement à la fois pour notre Marine, pour notre propre industrie, mais aussi pour lensemble de lenjeu maritime mondial. Je vous remercie.
Source http://www.defense.gouv.fr, le 24 octobre 2012
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,
Monsieur le Président du GICAN, cher Jean-Marie Poimboeuf, que jai vraiment plaisir à retrouver dans ces circonstances,
Messieurs les Délégués généraux, Directeurs, Amiral, Messieurs les officiers généraux,
Mesdames et Messieurs.
Je suis vraiment très heureux dêtre ici parmi vous pour inaugurer la 23e exposition internationale de Défense navale, de sécurité et de sûreté maritime, le salon Euronaval. Comme votre présence le confirme, Euronaval est la première manifestation mondiale du secteur naval avec cette année, si je suis bien informé, près de 350 exposants et parmi eux, 152 entreprises françaises avec 80 délégations attendues, 87 pays, 3 organisations internationales : les Nations Unies, lOTAN, lUnion européenne. Tous ont répondu présents à linvitation du gouvernement français. Et je suis aussi très fier du concours apporté par le ministère de la Défense qui sest mobilisé, cette année encore, pour contribuer à la réussite de cet événement majeur.
Je dois vous dire, Monsieur le Président, que jattendais aussi cet événement à titre personnel, car le salon Euronaval croise deux de mes préoccupations majeures et qui ne datent pas de mes fonctions actuelles : le défi maritime et le défi industriel. Je ne vais pas, ici, solliciter de votre part, aux uns et aux autres, un brevet personnel de maritimité, mais je voulais vous redire combien, pour moi, il faut prendre le fait maritime très au sérieux et combien, pour moi, lenjeu de la maritimité au XXIe siècle est essentiel, combien, pour moi, cest aussi en mer et cest demain davantage encore en mer que se jouent lavenir et la sécurité de nos sociétés.
La mer est un espace à protéger, vous lavez dit. Et en ce sens, la protection de la liberté des mers doit être lune des finalités de nos stratégies de défense. Mais la mer, cest aussi un espace à exploiter, singulièrement dun point de vue stratégique, notamment pour y déployer nos capacités militaires. Les océans désormais mettent en présence rapprochée des nations anciennement lointaines. Cette distorsion de lespace géopolitique, ce rétrécissement de lespace géopolitique qui abolit la majeure partie des frontières offrent un accès direct à la plupart des zones sensibles. Cest un bien et cest un risque à la fois. Et cette donnée majeure doit être intégrée dans nos réflexions, y compris dans celles du Livre blanc, pour notre pays.
La mer comme espace de manuvre logistique à protéger, la mer comme espace de manuvre stratégique à exploiter. Cest dans larticulation de ces deux enjeux que se joue, pour notre pays, lavenir de notre ambition maritime qui doit être au cur de notre stratégie de Défense. Cette ambition, sa nécessité, la Marine nationale, Amiral, la porte déjà au quotidien. Elle assume des missions aussi denses que variées pour la défense maritime du territoire, quil sagisse de défendre les intérêts de la Nation en mer ou quil sagisse de défendre les intérêts de la nation depuis la mer, avec la force océanique stratégique, mais aussi par laction de lÉtat en mer Monsieur le Secrétaire général à laquelle la marine apporte une contribution essentielle. Je suis soucieux pour lavenir, de faire en sorte que notre Marine assure totalement cette polyvalence nouvelle : cohérence et polyvalence ; polyvalence dans la cohérence, cohérence dans la polyvalence. Ce nest pas uniquement un jeu de mots. Je crois que cest la mission quil nous faudra renforcer pour notre Marine nationale.
Dans un moment de contraintes budgétaires majeures, je voudrais rappeler ici quun certain nombre de décisions ont été prises concernant les capacités de la Marine nationale et quelles seront poursuivies. Cest vrai pour les FREMM, onze frégates ont été commandées par la France et le programme sera mis en uvre. Cest vrai pour le programme Barracuda, destiné à remplacer les sous-marins nucléaires dattaque de type Rubis. Cest vrai pour le missile de croisière naval sur lequel la mise en uvre se fait et qui permettra de renforcer la frappe de précision dans la profondeur. Cest vrai pour les torpilles. Cest vrai pour la version navale du NH90. Tout cela se met en uvre malgré des contraintes. Il sagit donc de choix politiques et stratégiques. Et cette évocation des quelques-uns des grands programmes français en cours montre bien la nécessité de lindustrie militaire navale française et sa force. Et la manière dont elle peut répondre aux différents besoins actuels et futurs de notre défense maritime est extrêmement importante pour notre pays et cest un facteur de crédibilité et dautonomie très important pour notre pays davoir une industrie navale de qualité. Et cette industrie navale qui sexpose ici dans tous ses talents et ses capacités est pour la France un enjeu. Les chiffres parlent deux-mêmes. Lindustrie navale militaire française est le premier secteur de Défense à lexportation pour notre pays. Je vois dans ces chiffres la preuve de sa qualité, dans un secteur dont on sait combien il est concurrentiel. Il y a plusieurs raisons qui concourent à ce succès. Mesdames et messieurs, vous les constaterez au cours de votre visite.
Dabord, il y a le fait que la France propose une gamme complète de matériels navals. Je les ai déjà évoqués. Il faudrait ajouter les patrouilleurs et les bâtiments de projection de commandement. Mais au-delà de contrats souvent très médiatisés, je tiens à souligner que lensemble des entreprises françaises du secteur au premier rang desquelles DCNS, bien sûr, mais lensemble des industries, toutes tailles confondues, prend des parts de marché importantes sur les segments les plus concurrentiels, y compris dans les navires côtiers spécialisés, notamment dans ceux qui ont pour mission la surveillance et la lutte contre toutes sortes dintrusions et de trafic, sujet que vous avez évoqué, Monsieur le Président du GICAN tout à lheure, qui est tout à fait essentiel pour nous, y compris dans sa dimension européenne. La diversité de loffre, mais lexcellence des constructeurs français tient aussi à la grande compétence dintégrateurs des navires ou de systèmes navals qui apportent là la plus grande partie de la valeur ajoutée du secteur. Notre réussite à lexport ne tient pas uniquement à la cession dun équipement ; elle est due aussi aux partenariats stratégiques à long terme que la France établit avec dautres pays. Je tiens ici à saluer tout particulièrement le Brésil et lInde qui sont des partenaires stratégiques de premier plan et qui bénéficient pleinement, à ce titre, de notre coopération dans le domaine des sous-marins, mais aussi les autres partenaires daujourdhui et partenaires de demain.
Nous avons fait le choix, comme nous lavons mis en uvre au Brésil où je vais me rendre dans quelques jours, dune offre intégrée, allant de lassistance à la construction pour avoir, de la part des pays avec qui nous travaillons, un véritable partenariat. Cest lensemble de ces compétences et de ces choix qui font de lindustrie navale un atout fort de léconomie française. Cet atout fort doit perdurer, dautant plus que les enjeux de la maritimité sont encore plus grands demain quaujourdhui. Ces atouts doivent se poursuivre à partir dun renforcement de notre compétitivité à lexport. Cette compétitivité réelle doit continuer. Il faut renforcer notre réactivité dans ladaptation des produits, mais je sais que cette préoccupation qui simpose à tous est déjà bien en marche et quelle est au centre des stratégies des différentes entreprises présentes ici au premier rang desquelles DCNS.
Deuxièmement, il faut un engagement de lÉtat à son plus haut niveau pour dynamiser notre processus de soutien aux exportations. Cest ainsi que nous pourrons garantir le maintien de notre base industrielle et technologique de Défense. Mais cet engagement de lÉtat, il doit être dans ses rôles, dans ses fonctions. Nous ne devons pas mélanger les genres, car souvent la confusion mène à léchec. Pour que les rôles soient clairs, lÉtat doit être le partenaire dautres États en fixant les normes du partenariat, en engageant un partenariat de longue durée, en créant les conditions de la confiance, entre les autres États et la France. Et lindustriel doit être celui qui propose ses compétences et ses capacités dans le cadre de ce partenariat, que les rôles des uns et des autres soient complémentaires, quils se fertilisent pour que la France joue vraiment son rôle de partenaire et que, du même coup, lexportation sen tire mieux.
Enfin, il nous faut encourager linnovation. Cest ce que lon fait, cest ce qui fait notre force. Il y a là une difficulté quil faut bien appréhender parce que lenjeu est dun côté de savoir détecter les ruptures qui pourraient changer la donne et de lautre côté, de rester en capacité de fournir le navire le plus polyvalent et le mieux intégré, et cela aux meilleures conditions économiques. Et cet équilibre-là nest jamais simple à trouver. Il est toujours dans laudace et lintuition. Et je voudrais, à cet égard, sur linnovation, rendre hommage à deux types dacteurs de la filière navale, aux systémiers qui sont les seuls à pouvoir maîtriser la complexité croissante de la mise en uvre, mais aussi aux PME qui constituent un véritable creuset de linnovation technologique. Cest pourquoi je me suis engagé à soutenir les PME de Défense. Nous allons remettre tout à lheure des trophées qui sont le signe de leur vitalité et je serai amené, dici la fin de lannée, au plus tard au début de lannée prochaine, à proposer ce que jappelle pour linstant le Smart business Act il faudra sans doute lui trouver un nom français pour faire en sorte que les PME porteuses dinnovations technologiques soient mieux intégrées dans lensemble du process qui vient du ministère de la Défense ou des grands groupes jusquà linnovation technologique dentreprises, petites ou moyennes.
Mesdames et messieurs, je constate avec beaucoup dintérêt que la filière navale française longtemps balkanisée, longtemps morcelée, se construit peu à peu, trouve une dynamique globale, associant le civil et le militaire dans une ambition maritime qui se retrouve après des décennies dabsence. Cette logique qui consiste à encourager le rapprochement des acteurs scientifiques, des acteurs académiques, des acteurs étatiques, des régions, des industriels, des petites et grandes entreprises, dans une stratégie globale daffirmation de souveraineté maritime et daffirmation de compétences, mérite dêtre encore plus accompagnée. Il y a, je le sais, des initiatives exemplaires comme le programme industriel Navire du futur. Il y a le cluster maritime français qui a beaucoup fait pour cette prise de conscience des enjeux de la maritimité. Toute initiative allant dans ce sens sera une bonne initiative pour la France, afin que la stratégie globale de la filière navale fasse partie de notre excellence.
Voilà, Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs, les quelques propos que je voulais vous tenir avant daller visiter les stands, de remettre les trois trophées. Je voudrais vous adresser mes félicitations pour la qualité de cette manifestation qui fait honneur à la Défense, qui fait honneur à notre pays et qui, jen suis sûr, sera un vecteur de développement à la fois pour notre Marine, pour notre propre industrie, mais aussi pour lensemble de lenjeu maritime mondial. Je vous remercie.
Source http://www.defense.gouv.fr, le 24 octobre 2012