Texte intégral
(Merci, Monsieur le Directeur Général)
Monsieur le Président, cher Alain,
Mesdames, Messieurs les Elus,
Mesdames, Messieurs,
J'ai un objectif, celui que Le Premier Ministre m'a fixé : arriver à l'équilibre de notre balance commerciale hors énergie à la fin du quinquennat. J'entends mobiliser tous les acteurs français à cette fin.
J'ai mis en oeuvre une stratégie qui fixe le cadre d'intervention des acteurs publics et parapublics en France et à l'étranger. C'est le propre d'un Etat stratège de fédérer l'offre française.
Mais un Etat stratège fait des choix, détermine des cibles, des priorités d'action. Cette étude, il faut la traduire en actes.
J'assume ces rôles. J'assume ces choix.
Cette approche offre française / pays où les demandes sont et seront fortes rassemble l'action de mon Ministère autour de 4 grandes familles que j'ai coutume de résumer ainsi : mieux se nourrir, mieux se soigner, mieux vivre en ville et mieux communiquer.
(La priorité accordée à ces 4 familles de produits ne signifie pas que nos filières classiques seront délaissées. Aussi bien celles qui constituent l'essentiel de nos grands contrats – aéronautique, énergie, transports – que nos filières du luxe, de l'automobile, par exemple, ou nos filières du commerce courant. Arnaud Montebourg travaille à les structurer, je l'aide pour le volet export/internationalisation).
Ces 4 familles constituent des nouveaux ressorts de croissance parce qu'elles répondent aux besoins de population de plus en plus nombreuses.
C'est une démarche innovante car elle repose sur une offre intégrée associant biens d'équipement, produits de consommation et services…
L'augmentation de 7% de nos parts de marchés dans ces quatre grands secteurs permettrait d'atteindre l'objectif fixé au terme du quinquennat.
1/ D'abord, mieux se nourrir.
L'agroalimentaire génère des recettes à l'export mais nous perdons des parts de marché.
Nos filières des produits et des machines agricoles et agroalimentaires, de l'agriculture, de la transformation, du machinisme agricole sont concernées. Elles sont au coeur d'enjeux majeurs : le marché mondial devrait progresser de 100 Milliards d'euros d'ici 2017.
Nous avons donc mis en place, avec Guillaume Garot, Ministre délégué chargé de l'agroalimentaire un plan export autour de 7 priorités d'action que j'ai présentées au SIAL le 23 octobre. Ce plan figure dans votre dossier.
Il apporte des réponses concrètes aux entreprises, je pense par exemple aux formations sur les contraintes sanitaires propres aux pays tiers, à la simplification des procédures douanières.
Il valorise les entreprises et leurs produits. Nous veillerons au respect de la protection des indications géographiques, mettrons en avant la signalétique « France bon appétit» sur les marchés internationaux, (c'est un peu la marque France du secteur).
Ce plan, c'est un peu le modèle de ce que nous voulons établir avec les professionnels, en concertation. Ils ont d'ailleurs, mais Dominique LANGLOIS y reviendra (PDG de Jean ROZE), largement tenu la plume.
2/ Deuxième priorité, mieux se soigner.
L'émergence de couches moyennes de population, mais aussi le vieillissement motivent une demande accrue de soins.
Les importations mondiales dans les domaines de la pharmacie, des équipements médicaux, de la cosmétique et de la parapharmacie devraient connaître une croissance de 70 milliards d'euros d'ici 2017.
Notre pays dispose de nombreux atouts. La France occupe le 1er rang mondial dans le secteur de la cosmétique.
Elle a une industrie pharmaceutique forte et des savoir-faire industriels et scientifiques dans le secteur des équipements médicaux où nous n'exportons pas assez.
Notre pari, c'est que l'appui à une offre complète « santé et bien-être » permettra à l'ensemble de ces secteurs de tirer parti de la croissance mondiale.
3 / mieux communiquer, ensuite.
Le secteur du numérique et de l'électronique est le plus important marché mondial, fort d'un potentiel de croissance de près de 300 milliards dans les cinq ans qui viennent.
Notre pays doit concentrer ses efforts sur sa technologie à forte valeur ajoutée où notre offre est pour le moment trop éclatée.
Je travaille avec les entreprises pour l'organiser et porter à l'export nos compétences en matière de sécurité, de logiciels, de logiciels embarqués, de composants et équipements électroniques à haute valeur ajoutée...
4 / enfin, mieux vivre en ville
Ce sera une nécessité là où l'afflux des campagnes vers les villes est massif. C'est le cas de la Chine qui compte, chaque année, 14 millions d'habitants migrants. 2/3 des Chinois vivront en ville d'ici 2030 (1Mds350).
En matière d'écotechnologies (eau, air, déchets…), de construction, de mobilité urbaine, d'efficacité énergétique… les enjeux sont énormes.
En 2017, la croissance des importations dans ce secteur sera d'au moins 50 milliards d'euros par rapport à 2012.
Et nous savons être très loin du compte car nos outils statistiques ne sont pas encore adaptés à ces secteurs en constante mutation. Dans la réalité, la croissance sera sans doute bien supérieure.
Sur cette thématique, la ville durable, nous avons des champions mondiaux sur toute la chaine de valeur : des architectes aux industriels en passant par les bureaux d'études et l'ingénierie.
Mais l'offre française reste encore trop dispersée et peu intégrée alors que ce n'est pas le cas de nos concurrents, tels le Japon et la Suède.
J'ai réuni les acteurs de la filière. Nous mettrons en place, dès 2013, des actions concrètes pour accompagner l'export des entreprises autour de 5 axes prioritaires :
- structurer l'offre française et la promouvoir à l'étranger ;
- soutenir notre offre au plus haut niveau, et je le ferai lors de mes déplacements ;
- encourager le portage des PME/ETI par les grands groupes ;
- mobiliser nos services à l'international afin qu'ils repèrent les opportunités ;
- enfin, assurer la promotion de normes françaises exigeantes.
Les entreprises de ces secteurs sont prêtes à se regrouper pour présenter une offre intégrée. Olivier BOUYGUES, Michel CROCHON, Claude IMAUVEN et Nicolas JACHIET le diront sans doute eux-mêmes dans quelques instants.
Pour chacune de ces 4 familles de produits, nous avons identifié les pays pour lesquels la demande devrait le plus croître. Ces pays, nous devrons y porter d'abord nos efforts.
Au total, 47 pays apparaissent comme des priorités de notre action. Ces 47 pays représenteront 80% de la demande mondiale en 2022.
L'Europe y est présente. Car l'Europe, c'est notre marché de proximité. Nous y avons perdu des parts de marché. Si nous y progressons, nous renforçons notre présence ailleurs car nous gagnons, sur ces marchés matures et exigeants, en compétences.
Bien entendu, les terres de croissance ce sont aussi les BRIC, les CIVETS, et d'autres émergents de taille intermédiaire, par exemple en Asie du Sud-Est et aussi en Afrique.
Pour les conquérir, la France dispose d'atouts. Souvent, elle compte des entreprises performantes, voire des leaders. Elle propose des produits de qualité au juste prix.
Car cette question du rapport qualité / prix est essentielle à l'export. Bien positionnée en gamme, une offre peut être plus chère et s'imposer.
Ce couple offre /demande, pays/produits prend appui sur le Pacte national pour la croissance, la compétitivité et l'emploi.
Le Crédit d'Impôt pour la Compétitivité et l'emploi en est la mesure phare, car elle donne dès 2013 un ballon d'oxygène aux entreprises françaises et étrangères qui produisent sur notre territoire. Le Pacte garantit aussi la stabilité fiscale de 3 dispositifs essentiels pour la compétitivité et pour l'attractivité, le Crédit impôt recherche, dispositif Jeune Entreprise Innovante, l'ISF/PME.
(Cela s'applique aussi aux investisseurs étrangers qui produisent et bien souvent exportent depuis la France - 42 % de nos exportations de biens sont le fait d'entreprises étrangères implantées sur notre sol).
Nous avons besoin de financements compétitifs. Nous mettons en oeuvre cette année des mécanismes accrus de garantie aux refinancements privés des crédits à l'exportation et en 2013, nous aurons un mécanisme de financement public direct des exportations qui pourra être utilisé dans des cas exceptionnels, par exemple lorsque la concurrence en dispose.
Les PME et les ETI auront un accès aux financements export appropriés (fonds de roulement et produits Coface et Oséo) par la BPI qui démarrera ses activités en janvier prochain. Elles disposeront aussi de soutiens aux investissements.
Nous passerons le nombre de Volontaires Internationaux en Entreprise à 9 000 (ils sont 7400 aujourd'hui). Ils sont des promoteurs de l'offre française à l'international particulièrement efficaces grâce à la sélection qu'opère Ubifrance.
Nous proposerons à 1 000 PME innovantes et Entreprises de Taille Intermédiaire un plan d'action triennal pour l'export. Ces plans seront personnalisés pour chaque entreprise. Nous passons, ainsi, du prêt-à-porter au sur-mesure.
6 / Enfin, je vous l'ai dit, ma mission, se veut fédérative.
Nous agissons avec les Régions, Alain Rousset, Président de l'Association des Régions de France, en témoignera.
Les Régions sont les pilotes et mettent en oeuvre des Plans Régionaux d'Internationalisation des Entreprises, avec leurs partenaires dans leurs territoires, les Chambres de Commerce et d'Industrie Régionales au premier chef.
Bien sur Ubifrance est mobilisée. L'agence va mettre en place, pour les 4 familles, des référents. Elle sera au coeur de l'accompagnement personnalisé des 1 000 entreprises que j'évoquais.
Le plan France export 2013, qui est dans votre dossier, a été resserré.
60% des actions qu'il propose portent sur nos 4 priorités sectorielles. Et l'AFII, notre agence de l'attractivité, consacrera 35% de son effort de prospection à l'étranger sur ces priorités.
Nous agissons avec les entreprises et les comités stratégiques de filière, ils mettront en place des plans d'action à l'international qui seront inscrits dans les contrats d'objectifs Etat-filière en cours d'élaboration.
Nous agissons avec les pôles de compétitivité qui se sont engagés à des plans d'action entreprises. Et, bien sur, notre réseau à l'étranger est d'autant plus mobilisé qu'il l'a été dans la réalisation de l'étude présentée par le Directeur Général du Trésor.
Lors de mes déplacements, j'emmènerai des entreprises des 4 familles que je vous ai présentées.
Agir pour le commerce extérieur, c'est agir pour la croissance et l'emploi. 1 milliard d'exportations supplémentaires, ce sont 10 000 emplois.
Dans mon entourage, quand j'ai été nommée Ministre du Commerce Extérieur, on me disait « tu vas prendre l'avion tout le temps ». Je précise que je prends aussi le train, j'ai déjà effectué 6 visites régionales, mais ces voyages à l'étranger doivent avoir un but.
Je vous renvoie à mon calendrier de déplacements pour le premier semestre 2013, qu'on vous a joint. Oui, je voyage beaucoup. Mais je sais où je vais. Et je sais pourquoi.
Je le dis souvent : « y a plus qu'à ! »
source http://www.commerce-exterieur.gouv.fr, le 4 décembre 2012