Texte intégral
« Déserts médicaux » : le terme est partout dans le débat public. Les Français nous interpellent quotidiennement. Ils sont inquiets. Inquiets de voir leur médecin de famille vieillir et de ne pas savoir sil trouvera un successeur.
Inquiets de trouver un praticien qui accepte alors de les prendre comme patients, ou lorsquils changent de résidence. Inquiets du parcours du combattant quil faut parfois accomplir pour obtenir un rendez-vous chez un spécialiste.
Dans le même temps, ils ont vu leurs hôpitaux fermer dans de nombreux territoires.
Dans certaines zones, il est devenu impossible daccoucher à proximité de son domicile.
Les directeurs bousculent lorganisation de leurs établissements pour recruter des pédiatres ou des anesthésistes, afin que les maternités conservent le niveau de qualité nécessaire. Les élus se battent chaque jour pour les préserver.
Cest cela, la réalité des « déserts médicaux ». Et cette réalité, elle concerne des millions de Français. Deux millions de plus en 5 ans !
Les inégalités entre territoires sont flagrantes. Quand les littoraux et les centres villes regorgent de médecins, les zones rurales, de montagne, mais aussi certains quartiers urbains difficiles doivent faire face à une pénurie de médecins et, au-delà, de professionnels de santé. Si nous nintervenons pas, la situation ne fera quempirer et il sera trop tard pour agir. Ces 5 dernières années, près de 80 départements ont subi une baisse des effectifs de médecins généralistes. Les territoires ruraux ne sont pas les seuls touchés. Les banlieues des grandes villes et même certains arrondissements parisiens enregistrent une baisse importante du nombre de médecins de famille. Les territoires doutre-mer sont également très marqués.
Nos médecins généralistes vieillissent. Ces mêmes médecins qui ne comptent pas leurs heures, qui sont en permanence sur les routes et qui maintiennent, malgré tout, une offre de soins dans tous nos territoires. Aujourdhui, leur relève nest pas assurée car trop peu de jeunes font le choix de sinstaller.
Il ny a pas de remède miracle à cette situation et la coercition nest certainement pas une solution. Ceux qui le croient font fausse route. Le président de la République la affirmé à maintes reprises : la coercition serait injuste et inefficace.
Injuste dabord, car elle ne concernerait que les internes daujourdhui et pénaliserait ces étudiants qui ont fait le choix de lexercice libéral. Notre pays connaît suffisamment de fractures, et je ne veux pas opposer les générations entre elles.
Ensuite, la coercition serait inefficace. Cette solution serait contournée et il nous faudrait 10 ans pour la mettre en uvre. Or, le temps presse. Le nombre de médecins va très fortement diminuer dans les prochaines années. La situation continuera de se dégrader jusquen 2020. Et nous voyons bien que pour répondre à la question des déserts médicaux, augmenter le numerus clausus ne servirait à rien puisquil produirait ses effets dans quinze ans. En outre, le vrai problème nest pas le nombre de médecins, mais leur répartition sur le territoire. Cest ce défi que nous devons relever et nous devons le faire dès maintenant.
Nous avons changé dépoque : limage dEpinal du médecin de campagne nest plus en phase avec la réalité.
Saint-Exupéry écrivait que « La nostalgie, cest le désir don ne sait quoi ». Je ne suis pas de nature nostalgique. Ce nest pas pour restaurer lordre ancien que nous engageons aujourdhui ce combat contre les déserts médicaux. Celui-ci sinscrit dans la stratégie nationale de santé souhaitée par le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, et qui sera lancée en 2013.
Le fil rouge de la démarche que jinitie aujourdhui, cest légalité, encore et toujours. Elle est notre étendard. Surtout après une décennie marquée par une politique du laisser-faire. Explosion des dépassements dhonoraires, logique de rentabilité à lhôpital, privatisation rampante de la couverture sociale, renoncement aux soins toujours plus inquiétant, déremboursements, forfaits, franchises : voilà ce quont récolté les Français parce que, depuis 10 ans, les gouvernements successifs ont renoncé à changer le système. Changer le système et se battre contre lordre établi. Cest la mission qui incombe historiquement à la gauche. Ce changement, il a déjà commencé.
Une politique de santé de gauche, cest la négociation pied à pied de laccord sur les dépassements dhonoraires. Certains auraient voulu une loi. Mais être de gauche, ce nest pas faire passer la loi avant la négociation. Sanctionner les abus, mieux rembourser et permettre à des millions de Français davoir accès à un médecin au tarif de la sécurité sociale : cest cela légalité.
Une politique de santé de gauche, cest le pacte de confiance à lhôpital que jai lancé le 7 septembre. Après une décennie dabandon et de stigmatisation, jai voulu redonner du sens à laction menée par les personnels hospitaliers. Ils sont un million à travailler 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 au service des autres. Je suis fière davoir mis fin à la convergence tarifaire et davoir réintroduit dans la loi le service public hospitalier. Cest cela aussi légalité.
Être de gauche, cest comprendre que tout a changé. Les maladies sont devenues chroniques. Les patients formulent de nouvelles attentes. Les aspirations des professionnels ne sont plus les mêmes quil y a vingt ans.
Tout a changé et notre système de santé na pas résisté à ces bouleversements. Cest donc son organisation que nous devons transformer pour garantir un accès aux soins sur lensemble du territoire et développer nos politiques de prévention.
Désormais, la médecine de proximité doit en être le pivot. Plutôt que de préserver un ordre ancien qui ne privilégie que quelques-uns, je veux une nouvelle organisation qui bénéficie à tous.
Cest tout le sens du « pacte Territoire-Santé » que je suis venue vous présenter aujourdhui.
Ce pacte se décline en trois axes. Changer la formation des jeunes médecins, transformer les conditions dexercice et investir dans les territoires isolés.
Le discours sur les déserts médicaux nest pas nouveau. Je suis la première ministre de la santé à my attaquer. On a beaucoup parlé et peu agi. Depuis 10 ans, mes prédécesseurs ont échoué. Jamais ils nont pris la mesure de lenjeu. En multipliant les dispositifs ponctuels et éphémères, leur démarche était condamnée davance. Ils ont échoué, aussi, parce quils nont pas suffisamment mobilisé lensemble des parties prenantes à la lutte que nous engageons aujourdhui.
Ce « pacte territoire-santé », ce sont 12 engagements concrets, qui seront pour lessentiel mis en uvre dès 2013. Ce ne sont pas 12 engagements isolés, encore moins une liste à la Prévert. Ils constituent un plan global et cohérent, où chaque mesure consolide les autres.
Car si nous nagissons pas simultanément sur tous les fronts, nous ne réussirons pas. Mon objectif à terme, ce nest pas davoir un médecin par village, mais davoir un pôle de santé par territoire.
Pour élaborer ce pacte, jai identifié les différents obstacles à linstallation des médecins. Ces obstacles, nous les lèverons un à un grâce aux engagements que je vais vous présenter.
Changer la formation et faciliter linstallation des jeunes médecins : cest le premier pilier du « pacte Territoire-Santé ».
Jai rencontré beaucoup de jeunes médecins. Et cest dabord à eux que ce pacte sadresse.
Que nous disent-ils ces jeunes médecins ? Quils souhaitent travailler en équipe et non plus de manière isolée. Quils veulent pouvoir trouver un juste équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Quils désirent sinstaller, évoluer, changer de poste et de lieu de travail, suivre leur conjoint, voyager. Notre responsabilité, cest dadapter la pratique de la médecine à leurs aspirations et de leur donner envie de sinstaller.
Mon premier engagement, cest donc un stage en médecine générale pour 100% des étudiants.
Aujourdhui, seule la moitié dentre eux en fait un. Nous devons transformer la formation médicale. Lorsquils commencent leurs études, les jeunes dans leur majorité rêvent douvrir leur cabinet. Or, à lissue de leurs études, 90% y renoncent. Ce stage leur permettra de découvrir un métier qui leur est jusque-là inconnu et suscitera des vocations.
Il est normal de ne pas avoir envie dexercer dans un secteur dont on ignore tout ! Cest pourquoi je pense quil est également souhaitable de faire évoluer à terme le contenu des cours dispensés à luniversité, notamment pour préparer les étudiants à la gestion courante dun cabinet. Je ne veux pas préempter la responsabilité de la ministre de lenseignement supérieur et de la recherche, mais je sais quelle aussi est sensible à cette démarche.
Nous savons par ailleurs que la formation seule ne suffira pas. Nous devons encourager plus directement les jeunes à aller sinstaller dans les zones fragiles.
Cest le sens de mon deuxième engagement, qui fixe à 1500 le nombre de bourses de service public signées dici 2017.
Ces bourses existent, mais moins de la moitié de celles qui étaient proposées a trouvé preneur. Ce dispositif est trop compliqué, trop restreint et trop peu connu. La loi de financement de la sécurité sociale pour 2013 a permis de le simplifier et de létendre à dautres professions, comme les chirurgiens dentistes. Lobjectif de 1500 bourses dans le quinquennat sera tenu.
Autre enjeu majeur pour les jeunes, celui de linstallation. Cest un moment décisif pour eux et nous devons les accompagner.
200 praticiens territoriaux de médecine générale sinstalleront dès 2013 dans les territoires isolés. Cest mon troisième engagement.
Ce nouveau dispositif est dores et déjà inscrit dans la loi de financement de la sécurité sociale pour 2013. Jai entendu les critiques, pas toutes de bonne foi dailleurs, qui lui ont été adressées. Je veux le dire clairement : ce nest pas un revenu minimum garanti pour les médecins. Cest une sécurisation de leur installation. Je sais combien il est parfois difficile pour un jeune de sinstaller dans un territoire nouveau, de se faire connaitre, de nouer des liens de confiance avec ses patients. Tout cela prend du temps.
Mon ambition, cest de donner du temps aux jeunes médecins qui sinstallent. Quatre étudiants sur cinq déclarent ne pas être opposés à exercer en milieu rural. Il faut soutenir ceux qui veulent franchir le cap. Ce statut de praticien territorial permettra de garantir une rémunération pendant deux ans.
Enfin, pour réussir son installation, encore faut-il savoir où sinstaller ! De très nombreux internes que jai rencontrés ces derniers mois mont dit ne pas disposer dinformations suffisantes sur les besoins des territoires. Ils ne savent tout simplement pas à quelle porte frapper. Et quand ces portes sont identifiées, elles ont du mal à souvrir !
Mon quatrième engagement, cest donc que chaque région dispose dun « référent-installation » unique. Je sais que des plateformes informatiques au sigle barbare existent. Mais elles ne sont pas efficaces. Rien ne remplace le contact humain pour informer, pour accompagner, pour convaincre. Cest pourquoi, dans chaque région, nous désignerons un interlocuteur unique que les jeunes pourront appeler directement. Je veux que ce référent soit identifié : cest-à-dire, très concrètement, un nom, un visage, un numéro de téléphone. Sa mission sera daller à la rencontre des jeunes. Il est fini le temps dune administration qui attend dêtre sollicitée par les usagers pour agir. Il lui reviendra didentifier les territoires en tension, les zones fragilisées et de mettre en relation les projets et les besoins.
Voilà quatre engagements pour que les jeunes médecins franchissent le pas et sinstallent dans les territoires isolés.
Quatre autres engagements visent à transformer les conditions dexercice des professionnels de santé. Cest le deuxième pilier du « pacte Territoire-Santé ».
Transformer les conditions dexercice, cest faire travailler les professionnels de santé ensemble.
Cest dailleurs une demande formulée à de très nombreuses reprises par les médecins eux- mêmes : le médecin daujourdhui ne veut plus travailler seul.
Mon cinquième engagement, cest de développer le travail en équipe. Le travail en équipe implique tous les professionnels de santé, et pas seulement les médecins.
Cest parce que travaillent ensemble les infirmiers, les masseurs-kinésithérapeutes, les paramédicaux et les pharmaciens que les patients bénéficient de la meilleure prise en charge possible.
Cest en développant cette pratique que lon attirera les jeunes médecins. Il nous faut avancer rapidement pour que, dès lan prochain, les premières rémunérations forfaitaires déquipes soient effectives. Mon idée est simple : je veux valoriser la coordination parce quelle améliore directement la qualité des soins pour nos concitoyens. Il est normal de rémunérer un nouveau service rendu à la population. Cest par exemple le cas pour une plus grande amplitude horaire douverture dun cabinet.
Cest également le cas lorsque des délais raisonnables de prise en charge sont assurés pour toute demande de soins non programmée. Pour les professionnels de santé, ce travail en équipe est aussi le moyen de mutualiser les coûts liés à un secrétariat ou à de nouveaux investissements. Jai pu constater ce matin même les avantages pour les professionnels de ce travail en équipe en visitant la maison de santé Scorbé-Clairvaux soutenue par la région Poitou-Charentes.
Lutter contre les déserts médicaux, cest aussi rapprocher les maisons de santé des universités. Voilà mon sixième engagement.
Il ny a pas dun côté les hôpitaux publics où lon forme et de lautre les maisons de santé où lon soigne. Les professionnels ont un rôle direct à jouer dans la formation des futurs médecins. Ce sont eux qui doivent accueillir les étudiants et permettre laccès à un terrain de stage adapté. Cest pourquoi je souhaite que soit poursuivie la valorisation universitaire de la médecine générale. En lien avec le ministère de lenseignement supérieur et de la recherche, nous travaillerons donc à un projet de label universitaire. Lhôpital ne doit plus être le lieu exclusif de la formation. Celle-ci doit aussi se déployer « hors les murs ».
Transformer les conditions dexercice, cest aussi adapter sans cesse la pratique médicale aux progrès technologiques.
Cest pourquoi mon septième engagement vise à développer la télémédecine. « Télémédecine », je sais que bien souvent ce mot effraie les élus.
Alors que nous parlons de technologies nouvelles au service des patients, ils entendent « encore moins de médecins » ! Il nest évidemment pas question de remplacer les professionnels par des machines.
Il ny a plus désormais dobstacle technologique. Il est donc temps de passer dune phase dexpérimentation à une phase de déploiement. La télémédecine est un outil efficace au service des professionnels qui sinstallent dans des zones isolées. Elle permet de recréer un environnement de conseil que beaucoup ont connu à lhôpital. Là encore, je veux être pragmatique et centrer mon action sur les pratiques qui fonctionnent bien. Je pense par exemple à la dermatologie, à la télésurveillance en cardiologie ou encore aux téléconsultations en EHPAD.
La télémédecine est un outil précieux pour réduire les temps dattente devenus trop longs.
Cette question du temps dattente est essentielle. Il faut sy attaquer directement car de nombreuses spécialités sont concernées.
Il est donc urgent daccélérer les transferts de compétences, et cest mon huitième engagement.
Combien de fois ai-je été interpelée sur les délais déraisonnables pour obtenir un rendez-vous chez un ophtalmologiste ? Six mois, parfois neuf mois ! Ce constat existe depuis des années. Les transferts de certains actes, vers les orthoptistes par exemple, permettront de diminuer ces temps dattente insupportables pour les patients. Ils laisseraient aussi aux professionnels plus de temps pour se consacrer pleinement à leur cur de métier. La France est très en retard sur ce sujet des transferts alors même quun consensus existe depuis des années. Il est temps de faire bouger les lignes et de débloquer la situation. Une concertation est nécessaire. Les protocoles de coopération entre professionnels seront prêts à lété 2013 et déployés dès le second semestre.
Voilà les engagements que je prends ici pour transformer les conditions dexercice des professionnels.
Cest enfin dans les territoires quil nous faut agir et investir. Ce sont à nouveau quatre engagements qui constituent le troisième pilier de mon « pacte Territoire-Santé ».
La situation de certains territoires exige des mesures immédiates de la part de la puissance publique.
Mon neuvième engagement, vous le connaissez, cest un engagement du président de la République. Nous garantirons sur tout le territoire un accès aux soins urgents en moins de 30 minutes dici 2015. Les hôpitaux locaux constituent souvent un réel point dappui pour les soins de proximité. Ils jouent un rôle fondamental pour garantir à chacun un accès aux soins urgents en moins de 30 minutes. Différentes solutions pourront être proposées dans les territoires en fonction des besoins, comme la mise en place de médecins correspondants du SAMU ou celle de services mobiles durgence et de réanimation. Un nouveau SMUR a dailleurs déjà été installé au mois doctobre à Saint Yrieix dans le Limousin.
Au-delà des structures pour lurgence, il nous faut aussi permettre aux professionnels dintervenir dans les territoires en difficulté.
Cest le sens de mon dixième engagement, qui vise à autoriser les professionnels hospitaliers et salariés à appuyer les structures ambulatoires. Ma volonté, cest de libérer du temps médical. Nombre de médecins exerçant à lhôpital, ou salariés dans des structures, sont prêts à diversifier leur activité. Jusquà présent, cela leur était impossible. Face à la démédicalisation de certains territoires, nous devions agir rapidement. La loi permet désormais à des médecins salariés de lhôpital ou de centres de santé de venir appuyer, par exemple à temps partiel, des spécialistes installés dans des zones fragiles. Là encore, cest en rendant possible la collaboration entre professionnels dun même territoire, que nous ferons reculer les déserts.
Mon onzième engagement, cest dadapter les hôpitaux de proximité et de responsabiliser les centres hospitaliers régionaux à léchelle de leur territoire. Les hôpitaux de proximité jouent un rôle essentiel dans nos territoires, en particulier dans les zones fragiles. Nous devons lever les obstacles juridiques et financiers quils rencontrent. Cest ainsi quils pourront mieux coopérer avec la médecine de ville. De la même manière, les hôpitaux régionaux ou universitaires doivent remplir une véritable mission de coordination sur leur territoire. Cette responsabilité territoriale, ils doivent lexercer en coordonnant et en organisant les équipes de praticiens. Le seul intérêt quils doivent poursuivre dans cette démarche, cest celui des patients. A cet égard, les postes dassistants partagés sont encore trop peu nombreux et trop peu partagés. Voilà ce que jai rappelé à Bordeaux la semaine dernière.
Enfin, mon dernier engagement a pour objectif de conforter les centres de santé. La médecine libérale est un pilier de notre modèle de santé. Pour autant, nous avons lobligation de répondre aux besoins des patients. Je suis convaincue que les centres de santé sont une réponse adaptée. Jai dailleurs lancé une mission de linspection générale des affaires sociales pour rénover leur modèle économique. Une négociation conventionnelle se tiendra à lissue de cette mission dont les conclusions me seront remises au premier trimestre 2013. Parallèlement, les ARS identifieront leurs besoins éventuels en centres de santé. Ces centres participent pleinement à la diversité de notre offre de soins. Je nai pas de tabou lorsque les jeunes eux-mêmes disent vouloir sinstaller dans des structures salariées. Celles-ci trouveront toute leur efficacité dans les quartiers défavorisés, mais aussi dans les zones rurales.
Mesdames et messieurs,
12 engagements pour servir un principe : légalité.
12 engagements pour un objectif : faire reculer les déserts médicaux dans notre pays.
La mobilisation de tous est la condition de notre réussite.
Jen appelle à la mobilisation des professionnels de santé. Elle sera au rendez-vous. Celle des élus.
Je sais pouvoir compter sur eux. Celle des patients. Ils seront autour de la table. Celle aussi de mon administration et des agences régionales de santé. Vous pouvez en être assurés.
Je rencontrerai dailleurs tout à lheure à Paris les 26 directeurs généraux des ARS. Le message que je leur adresserai est simple : rendez-vous dans les universités pour trouver de jeunes médecins ; allez sur le terrain aider les professionnels à sorganiser en équipe ; écoutez les élus et associez-les aux choix en matière dorganisation des soins.
Je lancerai au début de lannée 2013, dans chaque département de France, une concertation autour des propositions que jai formulées aujourdhui. Je recevrai également les grandes associations délus locaux. Cest en nous appuyant sur les expériences de terrain que notre politique réussira. Jai déjà rencontré les médecins blogueurs qui mont apporté un éclairage différent et des idées nouvelles. Ségolène, cest toi qui as popularisé la « démocratie participative ». Je crois quelle doit désormais devenir un réflexe dans la construction de nos politiques publiques.
Les élus locaux devront porter cette bataille dans laquelle nous nous engageons.
Il ne suffit pas dencourager les jeunes médecins à venir sinstaller dans les territoires en difficulté. Il faut les aider à y vivre. Cest aux élus que revient la responsabilité de développer des crèches et des écoles, de promouvoir des conditions de logement favorables ou de réfléchir à des modes de transport adaptés. Je salue le dynamisme et linventivité de la région Poitou- Charentes dans ce domaine depuis 2004, qui sillustrent dans les nombreuses mesures que vous avez rappelées madame la présidente. La condition de notre réussite passe par la mobilisation sans faille, dans chaque territoire, de lensemble des élus locaux.
Je participerai moi-même au début de lannée prochaine à des travaux en région, pour massurer que ces priorités sont mises en uvre et que limplication de chacun des acteurs est au rendez-vous. Je suivrai personnellement les plans dactions que les agences régionales de santé piloteront sur les territoires les plus en difficulté.
Enfin, je rendrai compte régulièrement à un groupe de parlementaires et délus locaux de lavancement de ces travaux.
Mesdames et messieurs, ma détermination na dégal que limportance du défi que nous devons relever. Je sais pouvoir compter sur votre engagement à mes côtés dans la lutte contre les déserts médicaux.
Je vous remercie.
Source http://www.social-sante.gouv.fr, le 14 décembre 2012