Texte intégral
Madame la ministre,
Messieurs les présidents de lUnion nationale des missions locales et du Conseil national des missions locales,
Monsieur le Premier adjoint à la maire de Lille,
Monsieur le Préfet,
Mesdames et messieurs les présidents et présidentes de missions locales,
Mesdames, messieurs les élus,
Mesdames, messieurs,
Cest avec un immense honneur que je viens ici clôturer vos travaux pour ce bel anniversaire des 30 ans des missions locales.
Nous sommes ici à Lille, dans le Nord Pas de Calais, une région qui est forte de sa tradition sociale et ouvrière. Lille qui est aussi une métropole dynamique et tournée vers lavenir, une ville attractive où la culture et linnovation sont lun des moteurs du développement.
Je veux saluer laction de la maire de Lille, Martine Aubry, qui sait mobiliser les énergies, au service de sa ville, mais aussi de la région tout entière. Et je veux saluer aussi son engagement comme ministre du travail et de la solidarité dans le gouvernement de Lionel Jospin, car elle a attaché son nom à une politique déterminée de lutte contre le chômage et à une politique sociale contre la précarité et lexclusion.
Comment ne pas saluer également, ici à Lille, celui qui a tant fait pour cette ville, mais aussi, comme Premier ministre, pour faire face à la crise économique et conduire le changement que les Français attendaient, après lalternance de 1981. Je veux parler bien sûr de Pierre Mauroy, qui a engagé tant de politiques sociales ambitieuses et à qui lon doit la création des missions locales.
Cest donc en 1982, sous la présidence de François Mitterrand, que les missions locales ont vu le jour.
Permettez-moi, un peu comme ce que nous faisons à travers le contrat de génération, détablir dans mon discours un lien intergénérationnel. Je veux à la fois rendre hommage à un homme de 93 ans et saluer 6 jeunes de 20 ans, qui nétaient pas nés en 1982.
Cet homme, ce grand homme devrais-je dire, cest Bertrand Schwartz. Lorsque, en 1981, le Premier ministre, Pierre Mauroy, lui confie la charge de rédiger un rapport sur linsertion sociale et professionnelle des jeunes en difficulté, Bertrand Schwartz relève ce défi. Il souligne que la « remise en jeu économique et sociale des jeunes » ne pourra se faire sans une vaste collaboration de lensemble des forces sociales et la participation des jeunes eux-mêmes.
Bertrand Schwartz ma transmis le mot que Jean-Patrick Gille vous a lu de sa part. Il ma, comme vous je nen doute pas, profondément ému.
Avec la force de lâge et le recul de lexpérience, il tient en réalité le propos le plus jeune qui soit : car il nous lance un « appel à laudace ». Relevons-le pour lui et pour les jeunes ! Nous aurions souhaité quil soit là physiquement avec nous, mais nous savons quil lest par la pensée. Nous sommes en quelque sorte sous sa surveillance, bienveillante et quasiment paternelle !
Les 6 jeunes de 20 ans auxquels je pense, ce sont ceux que jai invités à Matignon le 30 octobre dernier pour le lancement des emplois davenir. Jai ensuite revus trois dentre eux à la mission locale de Juvisy-sur-Orge.
Ces jeunes nous ont aussi en quelque sorte invités à laudace. Ils nous ont demandé de leur faire confiance.
Mesdames, messieurs, je considère que les missions locales constituent une de ces belles inventions dont notre pays est capable, en faisant des jeunes le centre du dispositif et non linverse.
Trop souvent, nous critiquons le fait que les dispositifs sont trop complexes. Nous avons avec les missions locales un dispositif performant, qui sait accompagner un jeune dans sa recherche demploi, mais aussi pour accéder au logement, au système de santé, à laide sociale, à la culture.
Cest cette démarche, profondément humaniste qui anime mon gouvernement dans le cadre de la préparation du comité interministériel pour la jeunesse, car il vise à construire une politique globale en faveur de la jeunesse.
La deuxième force des missions locales cest quelles reposent sur limplication des acteurs de terrain. Je lai constaté à de multiples reprises, comme maire, dans les missions locales de Nantes.
Je lai dit lorsque jai visité la mission locale Nord-Essonne le 27 novembre dernier : je suis frappé par la motivation des équipes, par leur engagement et même par leur sens militant car tous sont convaincus de la cause pour laquelle ils travaillent.
Les missions locales ont pris une place croissante dans la mise en oeuvre des politiques publiques. Elles sont désormais inscrites dans le Code du travail comme organismes concourant au service public de lemploi, et dans le Code de léducation compte tenu de leur rôle daccompagnement auprès des jeunes sortant prématurément du système de formation initiale.
Le fait que la loi les ait ainsi confortées, à travers les alternances politiques, est un excellent signe de leur maturité et de la confiance qui leur est accordée.
Et au-delà de lEtat et des élus locaux, ce sont les partenaires sociaux qui leur ont confié laccompagnement vers lemploi des jeunes décrocheurs dans le cadre de laccord de 2011.
La force des missions locales, cest aussi celle que leur donne laction en réseau, animée par lUnion nationale des missions locales, dont je salue le dynamisme du Président Jean-Patrick Gille, et par le Conseil national des missions locales, que nous venons de renouveler avant cet événement. Je souhaite donc un excellent mandat à son nouveau Président, Jean-Paul Dupré, et à lensemble de ses membres.
Cest parce que nous avons confiance dans ce réseau des missions locales que mon gouvernement souhaite aujourdhui lui donner toute sa place dans la politique pour la jeunesse.
Le Président de la République a fait de la jeunesse la première de ses priorités. Et cet engagement pris devant les Français a déjà largement pris corps.
Cest la priorité donnée à léducation nationale et le projet de refondation de lécole.
Cest la politique pour lemploi des jeunes.
Vous lavez vu, la mise en oeuvre des emplois davenir fait des missions locales lacteur clé, en lien avec Pôle emploi. Avec les emplois davenir, nous avons voulu apporter une solution à la situation durgence sociale dans laquelle se trouve une partie de la jeunesse. Nous avons fait le choix de cibler ces emplois vers les jeunes qui en ont le plus besoin. Cest une exigence forte et nous la doublons dexigences vis-à-vis des employeurs, en termes de formation et daccompagnement.
Aujourdhui, plus de 1200 contrats ont été signés pour des jeunes en emplois davenir. Cest un beau résultat un mois et demi seulement après la promulgation de la loi. Et plus de 20 000 recrutements sont prévus dans le cadre des différentes conventions dengagements signées avec des têtes de réseau, à la suite des 30 premières que jai signées à Matignon.
Nous poursuivons notre mobilisation pour lemploi des jeunes avec le projet de loi sur le contrat de génération. Avec ce texte, cest un engagement majeur de la campagne présidentielle qui se concrétise et ce sont 4 axes de notre politique que nous mettons en oeuvre.
Il sinscrit dabord pleinement dans la mobilisation de toute la politique gouvernementale pour le redressement de notre pays. Cest pourquoi son financement a été inscrit dans le cadre du Pacte pour la croissance, la compétitivité et lemploi.
Ce projet de loi est un texte fondamental pour la jeunesse : nous nous adressons ici aux entreprises et à tous les jeunes, avec un message fort : lembauche en CDI.
Cest un texte fondamental pour la solidarité, car il traduit la volonté de créer ce lien intergénérationnel par lembauche de jeunes et le maintien dans lemploi des seniors.
Cest enfin un texte fondamental pour le dialogue social : il repose sur laccord unanime auquel sont parvenus les partenaires sociaux. Et pour sa mise en oeuvre, il sappuie aussi sur la volonté de développer le dialogue social dans les entreprises et dans les branches.
Cest aussi la politique dinsertion que nous mobilisons. Comme je lai annoncé en clôture de la conférence nationale contre la pauvreté et pour linclusion sociale il y a une semaine, une « garantie jeunes » sera créée dès la rentrée 2013. Destinée aux jeunes les plus en difficulté, elle sappuiera sur le CIVIS pour leur apporter un accompagnement intensif, des propositions adaptées de formation et demploi ainsi quune garantie financière équivalente au RSA.
Là encore, le rôle des missions locales est reconnu et apparaîtra comme central. Avec des moyens renforcés, elles ne seront ainsi plus démunies face à ces jeunes.
Vous le voyez, tout se tient : il ny a pas dun côté une politique pour lemploi, de lautre une politique pour les entreprises, dune part une politique sociale, de lautre une politique pour la compétitivité : il y a une seule politique du gouvernement, tout entière tournée vers lemploi, avec la volonté de redonner confiance à la jeunesse de notre pays.
Au-delà de lhommage qui vous est dû pour laction passée des missions locales, au-delà de cette confiance que nous plaçons aujourdhui en vous, je souhaite vous adresser quelques messages pour lavenir.
Je souhaite dabord que vous poursuiviez votre action vers lensemble des jeunes et en particulier vers ceux qui en ont le plus besoin.
Je pense à ceux qui ne viennent même pas frapper aux portes des institutions et du service public de lemploi. Je refuse le cynisme et le fatalisme : ces jeunes, allons les chercher, allez les chercher ! Aucune personne nest « perdue » à un stade de sa vie, et encore moins un jeune. Même dans le contexte de crise que nous connaissons, il ne peut y avoir de génération sacrifiée. Cest cela aussi lexigence du nouveau modèle français que je veux construire.
Je pense aussi à ceux qui habitent les quartiers populaires défavorisés. Aux difficultés qui traversent la jeunesse partout, sajoutent pour eux, nous le savons, des discriminations, ainsi que des problèmes supplémentaires, notamment de mobilité. Je compte là aussi sur vous pour aller à la rencontre de ces jeunes.
Je pense enfin aux jeunes filles. Cest aux âges où vous intervenez que peuvent commencer à se cimenter les inégalités professionnelles entre les hommes et les femmes. Cest au moment du choix dun métier que peuvent jouer lautocensure et les stéréotypes. Vous avez donc un rôle déterminant à jouer à cet égard.
Votre défi majeur est donc de vous tourner vers tous ces jeunes. Et le second défi, en miroir, pour réussir, cest bien sûr douvrir les portes de tous les acteurs de lemploi : les associations, les collectivités locales, mais aussi les entreprises.
La mobilisation des entreprises est essentielle pour la création demploi pour les jeunes. Malheureusement, certaines connaissent encore mal le réseau des missions locales, en particulier les plus petites dentre elles, qui nont pas lhabitude de recourir au service public de lemploi pour satisfaire leurs besoins de recrutement.
Votre ancrage sur le territoire est un vrai atout pour les mobiliser. Je sais que vous pouvez aller plus loin, dans le développement de partenariats, mais aussi pour mobiliser les entreprises pour la réussite des parcours des jeunes.
Avec le ministre du travail, venu hier, avec la ministre de la jeunesse qui maccompagne aujourdhui, nous comptons sur vous. Nous connaissons votre force et nous avons confiance dans votre capacité à relever des défis majeurs. Je sais dailleurs que depuis hier vos débats ont été très riches.
Vous le savez, cette confiance saccompagne dexigences. Cest parce que nous croyons au très grand potentiel de votre réseau que nous voulons le pousser à faire toujours mieux.
Ensemble, nous pourrons ainsi donner corps à un engagement présidentiel majeur : faire en sorte que les jeunes, en 2017, vivent mieux quen 2012.
Je vous remercie.
Source www.localtis.info, le 3 janvier 2013
Messieurs les présidents de lUnion nationale des missions locales et du Conseil national des missions locales,
Monsieur le Premier adjoint à la maire de Lille,
Monsieur le Préfet,
Mesdames et messieurs les présidents et présidentes de missions locales,
Mesdames, messieurs les élus,
Mesdames, messieurs,
Cest avec un immense honneur que je viens ici clôturer vos travaux pour ce bel anniversaire des 30 ans des missions locales.
Nous sommes ici à Lille, dans le Nord Pas de Calais, une région qui est forte de sa tradition sociale et ouvrière. Lille qui est aussi une métropole dynamique et tournée vers lavenir, une ville attractive où la culture et linnovation sont lun des moteurs du développement.
Je veux saluer laction de la maire de Lille, Martine Aubry, qui sait mobiliser les énergies, au service de sa ville, mais aussi de la région tout entière. Et je veux saluer aussi son engagement comme ministre du travail et de la solidarité dans le gouvernement de Lionel Jospin, car elle a attaché son nom à une politique déterminée de lutte contre le chômage et à une politique sociale contre la précarité et lexclusion.
Comment ne pas saluer également, ici à Lille, celui qui a tant fait pour cette ville, mais aussi, comme Premier ministre, pour faire face à la crise économique et conduire le changement que les Français attendaient, après lalternance de 1981. Je veux parler bien sûr de Pierre Mauroy, qui a engagé tant de politiques sociales ambitieuses et à qui lon doit la création des missions locales.
Cest donc en 1982, sous la présidence de François Mitterrand, que les missions locales ont vu le jour.
Permettez-moi, un peu comme ce que nous faisons à travers le contrat de génération, détablir dans mon discours un lien intergénérationnel. Je veux à la fois rendre hommage à un homme de 93 ans et saluer 6 jeunes de 20 ans, qui nétaient pas nés en 1982.
Cet homme, ce grand homme devrais-je dire, cest Bertrand Schwartz. Lorsque, en 1981, le Premier ministre, Pierre Mauroy, lui confie la charge de rédiger un rapport sur linsertion sociale et professionnelle des jeunes en difficulté, Bertrand Schwartz relève ce défi. Il souligne que la « remise en jeu économique et sociale des jeunes » ne pourra se faire sans une vaste collaboration de lensemble des forces sociales et la participation des jeunes eux-mêmes.
Bertrand Schwartz ma transmis le mot que Jean-Patrick Gille vous a lu de sa part. Il ma, comme vous je nen doute pas, profondément ému.
Avec la force de lâge et le recul de lexpérience, il tient en réalité le propos le plus jeune qui soit : car il nous lance un « appel à laudace ». Relevons-le pour lui et pour les jeunes ! Nous aurions souhaité quil soit là physiquement avec nous, mais nous savons quil lest par la pensée. Nous sommes en quelque sorte sous sa surveillance, bienveillante et quasiment paternelle !
Les 6 jeunes de 20 ans auxquels je pense, ce sont ceux que jai invités à Matignon le 30 octobre dernier pour le lancement des emplois davenir. Jai ensuite revus trois dentre eux à la mission locale de Juvisy-sur-Orge.
Ces jeunes nous ont aussi en quelque sorte invités à laudace. Ils nous ont demandé de leur faire confiance.
Mesdames, messieurs, je considère que les missions locales constituent une de ces belles inventions dont notre pays est capable, en faisant des jeunes le centre du dispositif et non linverse.
Trop souvent, nous critiquons le fait que les dispositifs sont trop complexes. Nous avons avec les missions locales un dispositif performant, qui sait accompagner un jeune dans sa recherche demploi, mais aussi pour accéder au logement, au système de santé, à laide sociale, à la culture.
Cest cette démarche, profondément humaniste qui anime mon gouvernement dans le cadre de la préparation du comité interministériel pour la jeunesse, car il vise à construire une politique globale en faveur de la jeunesse.
La deuxième force des missions locales cest quelles reposent sur limplication des acteurs de terrain. Je lai constaté à de multiples reprises, comme maire, dans les missions locales de Nantes.
Je lai dit lorsque jai visité la mission locale Nord-Essonne le 27 novembre dernier : je suis frappé par la motivation des équipes, par leur engagement et même par leur sens militant car tous sont convaincus de la cause pour laquelle ils travaillent.
Les missions locales ont pris une place croissante dans la mise en oeuvre des politiques publiques. Elles sont désormais inscrites dans le Code du travail comme organismes concourant au service public de lemploi, et dans le Code de léducation compte tenu de leur rôle daccompagnement auprès des jeunes sortant prématurément du système de formation initiale.
Le fait que la loi les ait ainsi confortées, à travers les alternances politiques, est un excellent signe de leur maturité et de la confiance qui leur est accordée.
Et au-delà de lEtat et des élus locaux, ce sont les partenaires sociaux qui leur ont confié laccompagnement vers lemploi des jeunes décrocheurs dans le cadre de laccord de 2011.
La force des missions locales, cest aussi celle que leur donne laction en réseau, animée par lUnion nationale des missions locales, dont je salue le dynamisme du Président Jean-Patrick Gille, et par le Conseil national des missions locales, que nous venons de renouveler avant cet événement. Je souhaite donc un excellent mandat à son nouveau Président, Jean-Paul Dupré, et à lensemble de ses membres.
Cest parce que nous avons confiance dans ce réseau des missions locales que mon gouvernement souhaite aujourdhui lui donner toute sa place dans la politique pour la jeunesse.
Le Président de la République a fait de la jeunesse la première de ses priorités. Et cet engagement pris devant les Français a déjà largement pris corps.
Cest la priorité donnée à léducation nationale et le projet de refondation de lécole.
Cest la politique pour lemploi des jeunes.
Vous lavez vu, la mise en oeuvre des emplois davenir fait des missions locales lacteur clé, en lien avec Pôle emploi. Avec les emplois davenir, nous avons voulu apporter une solution à la situation durgence sociale dans laquelle se trouve une partie de la jeunesse. Nous avons fait le choix de cibler ces emplois vers les jeunes qui en ont le plus besoin. Cest une exigence forte et nous la doublons dexigences vis-à-vis des employeurs, en termes de formation et daccompagnement.
Aujourdhui, plus de 1200 contrats ont été signés pour des jeunes en emplois davenir. Cest un beau résultat un mois et demi seulement après la promulgation de la loi. Et plus de 20 000 recrutements sont prévus dans le cadre des différentes conventions dengagements signées avec des têtes de réseau, à la suite des 30 premières que jai signées à Matignon.
Nous poursuivons notre mobilisation pour lemploi des jeunes avec le projet de loi sur le contrat de génération. Avec ce texte, cest un engagement majeur de la campagne présidentielle qui se concrétise et ce sont 4 axes de notre politique que nous mettons en oeuvre.
Il sinscrit dabord pleinement dans la mobilisation de toute la politique gouvernementale pour le redressement de notre pays. Cest pourquoi son financement a été inscrit dans le cadre du Pacte pour la croissance, la compétitivité et lemploi.
Ce projet de loi est un texte fondamental pour la jeunesse : nous nous adressons ici aux entreprises et à tous les jeunes, avec un message fort : lembauche en CDI.
Cest un texte fondamental pour la solidarité, car il traduit la volonté de créer ce lien intergénérationnel par lembauche de jeunes et le maintien dans lemploi des seniors.
Cest enfin un texte fondamental pour le dialogue social : il repose sur laccord unanime auquel sont parvenus les partenaires sociaux. Et pour sa mise en oeuvre, il sappuie aussi sur la volonté de développer le dialogue social dans les entreprises et dans les branches.
Cest aussi la politique dinsertion que nous mobilisons. Comme je lai annoncé en clôture de la conférence nationale contre la pauvreté et pour linclusion sociale il y a une semaine, une « garantie jeunes » sera créée dès la rentrée 2013. Destinée aux jeunes les plus en difficulté, elle sappuiera sur le CIVIS pour leur apporter un accompagnement intensif, des propositions adaptées de formation et demploi ainsi quune garantie financière équivalente au RSA.
Là encore, le rôle des missions locales est reconnu et apparaîtra comme central. Avec des moyens renforcés, elles ne seront ainsi plus démunies face à ces jeunes.
Vous le voyez, tout se tient : il ny a pas dun côté une politique pour lemploi, de lautre une politique pour les entreprises, dune part une politique sociale, de lautre une politique pour la compétitivité : il y a une seule politique du gouvernement, tout entière tournée vers lemploi, avec la volonté de redonner confiance à la jeunesse de notre pays.
Au-delà de lhommage qui vous est dû pour laction passée des missions locales, au-delà de cette confiance que nous plaçons aujourdhui en vous, je souhaite vous adresser quelques messages pour lavenir.
Je souhaite dabord que vous poursuiviez votre action vers lensemble des jeunes et en particulier vers ceux qui en ont le plus besoin.
Je pense à ceux qui ne viennent même pas frapper aux portes des institutions et du service public de lemploi. Je refuse le cynisme et le fatalisme : ces jeunes, allons les chercher, allez les chercher ! Aucune personne nest « perdue » à un stade de sa vie, et encore moins un jeune. Même dans le contexte de crise que nous connaissons, il ne peut y avoir de génération sacrifiée. Cest cela aussi lexigence du nouveau modèle français que je veux construire.
Je pense aussi à ceux qui habitent les quartiers populaires défavorisés. Aux difficultés qui traversent la jeunesse partout, sajoutent pour eux, nous le savons, des discriminations, ainsi que des problèmes supplémentaires, notamment de mobilité. Je compte là aussi sur vous pour aller à la rencontre de ces jeunes.
Je pense enfin aux jeunes filles. Cest aux âges où vous intervenez que peuvent commencer à se cimenter les inégalités professionnelles entre les hommes et les femmes. Cest au moment du choix dun métier que peuvent jouer lautocensure et les stéréotypes. Vous avez donc un rôle déterminant à jouer à cet égard.
Votre défi majeur est donc de vous tourner vers tous ces jeunes. Et le second défi, en miroir, pour réussir, cest bien sûr douvrir les portes de tous les acteurs de lemploi : les associations, les collectivités locales, mais aussi les entreprises.
La mobilisation des entreprises est essentielle pour la création demploi pour les jeunes. Malheureusement, certaines connaissent encore mal le réseau des missions locales, en particulier les plus petites dentre elles, qui nont pas lhabitude de recourir au service public de lemploi pour satisfaire leurs besoins de recrutement.
Votre ancrage sur le territoire est un vrai atout pour les mobiliser. Je sais que vous pouvez aller plus loin, dans le développement de partenariats, mais aussi pour mobiliser les entreprises pour la réussite des parcours des jeunes.
Avec le ministre du travail, venu hier, avec la ministre de la jeunesse qui maccompagne aujourdhui, nous comptons sur vous. Nous connaissons votre force et nous avons confiance dans votre capacité à relever des défis majeurs. Je sais dailleurs que depuis hier vos débats ont été très riches.
Vous le savez, cette confiance saccompagne dexigences. Cest parce que nous croyons au très grand potentiel de votre réseau que nous voulons le pousser à faire toujours mieux.
Ensemble, nous pourrons ainsi donner corps à un engagement présidentiel majeur : faire en sorte que les jeunes, en 2017, vivent mieux quen 2012.
Je vous remercie.
Source www.localtis.info, le 3 janvier 2013