Déclaration de M. Jean-Marc Ayrault, Premier ministre, sur la recapitalisation de l'Association de formation professionnelle des adultes (AFPA) et l'annonce de mesures lui permettant de mieux gérer son parc immobilier, à Caen le 14 janvier 2013.

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Circonstance : Déplacement auprès de l'Association de formation professionnelle des adultes (AFPA) de Caen (Basse-Normandie) le 14 janvier 2013

Texte intégral

Bien, bonjour à toutes et à tous.
Monsieur le ministre de la Formation professionnelle,
Monsieur le préfet,
Mesdames et messieurs les parlementaires,
Monsieur le président de région,
Monsieur le maire, monsieur le président de l’AFPA,
Mesdames et messieurs les membres des instances de l’AFPA ainsi que les représentants des organisations syndicales,
Mesdames, messieurs,
D’abord, je vous remercie de m’accueillir ici à Caen dans ce centre AFPA qui est un très beau centre et ce qui est le plus important, au-delà des murs évidemment, c’est les personnes qui y travaillent, les formateurs, l’ensemble des personnels de l’AFPA mais aussi les stagiaires. J’ai pu visiter rapidement mais de façon intense et intéressante deux cursus de formation, l’un dans les matériaux composites, l’autre dans la chaudronnerie et j’ai pu m’entretenir pendant un petit moment – mais c’est toujours trop court – avec plusieurs stagiaires, certains qui ont terminé leur formation, qui sont déjà dans l’activité, d’autres qui sont encore en formation mais j’ai trouvé ces échanges extrêmement riches et convaincants.
J’ai choisi Caen. J’ai choisi Caen parce que c’est l’un des plus anciens des centres de l’AFPA. Il y a près de soixante-dix ans sur ce site, mais ça, c’est l’histoire de cette région, l’histoire douloureuse de cette région mais qui fut aussi l’histoire de la Libération de la France, il y a eu ici un camp de prisonniers. Cet endroit avait été réquisitionné et puis, ensuite, il y a eu un lieu de formation professionnelle accélérée et c’est les premières formations d’après-guerre, la maçonnerie pour les adultes – c’était d’ailleurs une demande très importante pour la période de la reconstruction dans cette région – et puis, plus tard, l’Etat a exprimé une volonté plus forte, plus cohérente à travers une politique d’emploi et de formation et c’est la création de l’AFPA. Sa création, c’était en 1949 même si le nom d’AFPA est beaucoup plus récent puisqu’il date de 1966. Mais ce qui est sûr, et j’en suis personnellement convaincu, c’est que votre association mais qui n’est pas une association comme les autres a su progressivement adapter son offre aux évolutions économiques et sociales. L’histoire en tout cas de ce centre de Caen en témoigne : les formations du bâtiment, les formations industrielles, les formations en hôtellerie-restauration, en informatique et enfin, plus récemment pour les services à la personne et puis, vous avez complété votre offre d’un important dispositif et ça, c’est encore plus récent de formation aux énergies renouvelables et aux économies d’énergie par l’isolation thermique sous l’impulsion du Conseil régional.
Monsieur le président du Conseil régional, on retrouve souvent le Conseil régional comme dans beaucoup de régions de France, dans le domaine de la formation puisque c’est une de vos compétences de bases, une des compétences principales. En tout cas, je disais que l’AFPA, j’y suis attaché personnellement parce que je connais l’AFPA par expérience. J’ai connu l’AFPA de Saint-Herblain près de Nantes, c’est là que j’ai débuté mon parcours d’élu local où j’ai été maire pendant douze ans et j’y suis retourné souvent dans ce centre pour rencontrer les formateurs, pour rencontrer les stagiaires et il y a toujours un très beau centre de formation et j’ai pu en mesurer l’efficacité tant en ce qui concerne la formation elle-même que les conditions d’accueil et d’hébergement.
Vous savez que nous sommes engagés dans un vrai combat pour la France, il s’agit du redressement de notre économie. Il s’agit de redresser notre pays bien sûr à travers des efforts. Qui peut nier la nécessité des efforts ? Mais ces efforts ne seront acceptés que s’ils sont justes et surtout s’ils sont utiles pour réussir ce redressement mais c’est notre responsabilité, c’est notre devoir de ne pas pour autant abandonner notre modèle social même s’il faut réformer, transformer, moderniser, adapter, c’est ce que j’appelle le nouveau modèle français. Mais je suis convaincu que nous pouvons réussir, en tout cas nous avons le devoir de réussir et réussir, c’est d’abord donner à nos entreprises une plus grande compétitivité, une plus grande performance, une plus grande efficacité, mais c’est aussi en même temps développer plus de solidarité, plus de justice sociale, plus de cohésion sociale. Et je crois que l’AFPA participe pleinement à cette démarche cohérente et ambitieuse parce que la compétitivité, on en parle toujours mais on oublie de dire que dans « compétitivité », il n’y a pas que compétitivité économique ; il y a aussi compétitivité éducative, il y a aussi compétitivité sociale, il y a aussi compétitivité environnementale. L’AFPA, c’est un des plus beaux outils que l’on connaisse – j’ai cité la période dans laquelle elle est née –, et qu’il faut à tout prix défendre et préserver. Et la compétitivité, ce sont aussi des formations de qualité, la formation liée à l’industrie, et ces formations de qualité sont indispensables au redressement de notre appareil productif. Et votre région, la région de Basse-Normandie l’a bien compris. Elle s’appuie sur les compétences de vos formateurs pour concrétiser de grands projets nationaux. Je pense en particulier à la construction de champs éoliens offshore ou encore le grand chantier de l’EPR de Flamanville. Cela demande, en effet, des ouvriers, des techniciens, des ingénieurs bien formés.
Et puis, la solidarité que je viens d’évoquer, c’est votre capacité à accompagner les demandeurs d’emploi vers les premiers niveaux de qualification, y compris les stagiaires qui connaissent le plus de difficultés sociales. Vous rendez, en effet, un véritable service d’intérêt général. Or, vous le savez, le gouvernement a à gérer de nombreuses situations très difficiles, des situations que nous avons trouvées, souvent très dégradées et s’agissant de l’AFPA, il faut dire que l’AFPA était vraiment en danger. Son existence même était menacée, on peut se demander si elle n’était pas tout simplement programmée. En tout cas, ce qui est sûr, pour avoir croisé beaucoup d’entre vous, pas à Caen mais dans d’autres régions de France et encore récemment, ces dernières semaines, cela suscitait une véritable angoisse, une angoisse légitime pour les personnels de l’association, je dis bien pour les personnels d’abord. Je connais votre attachement à cette structure ; je connais votre attachement à ses missions ; je connais votre attachement à une qualité professionnelle de transmettre un savoir que vous avez acquis tout au long de votre carrière et souvent dans l’entreprise avant d’exercer ce métier de formateur.
Et c’est la raison pour laquelle j’ai très vite engagé le gouvernement à trouver la solution pour sauver l’AFPA. D’ailleurs, dès ma première rencontre avec les confédérations syndicales de salariés, avant même la grande conférence sociale, c’est un des dossiers qu’ils m’ont présenté, « il faut sauver l’AFPA », m’ont-ils tous dit, toutes sensibilités convaincues et donc j’en ai pris l’engagement en juillet lors de la clôture de la grande conférence sociale de trouver les solutions permettant de sauver l’AFPA et de lui redonner un avenir. Je voudrais remercier mes collègues du gouvernement et tout d’abord, Michel SAPIN, ministre du Travail, de l’Emploi, de la formation professionnelle et du Dialogue social et Thierry REPENTIN, ministre délégué qui est présent aujourd’hui à mes côtés, qui est chargé de la Formation professionnelle et qui a joué un rôle particulier dans ce dossier et je voudrais l’en remercier tout particulièrement.
Alors que le gouvernement précédent par impréparation – et je n’en dirai pas davantage, je ne suis pas là pour régler des comptes du passé – laissait mourir l’AFPA à petit feu, mon gouvernement s’est mobilisé aux côtés des salariés de l’AFPA et de leurs représentants. La première urgence a consisté à consolider sur le plan financier d’abord par un travail – et ce n’est pas facile, je peux vous dire –, pour constituer un pool bancaire et débloquer des aides financières. Cela a été la première étape. Et parallèlement il fallait en même temps donner une nouvelle impulsion et porter un projet d’avenir ambitieux et cela a été la nomination comme président d’Yves BAROU comme président de l’AFPA. Je le remercie d’avoir accepté parce que quand vous avez accepté, monsieur le président, vous ne connaissiez pas encore l’issue mais vous connaissiez la volonté du gouvernement. Mais en tout cas, vous avez accepté de relever ce défi et d’apporter votre expérience, votre compétence, votre énergie et votre sens de l’innovation pour réussir cette mission. Et c’est pour cela que dans le cadre d’un dialogue social exemplaire, un plan de refondation qui a surtout le mérite d’être global et durable a été établi et j’ai confiance dans ce plan. Sa mise en œuvre s’accompagnera de mesures de réorganisation et c’est normal, de réduction des coûts de fonctionnement à certains échelons. Il y aura aussi des réductions d’effectifs mais parce que la priorité du gouvernement c’est l’emploi et je tiens à le dire, parce que nous ne voulons pas perdre ce formidable capital humain qu’est l’AFPA, je prends l’engagement devant vous qu’il n’y aura pas de licenciements économiques au sein de l’AFPA. Mais cela ne suffit pas de dire cela.
L’Etat ne laissera pas l’AFPA seule. Depuis plusieurs mois, nous travaillons en effet à faire avancer deux grands chantiers décisifs pour le devenir de l’AFPA : le premier, c’est celui de la capitalisation ; le deuxième, c’est celui de l’immobilier. Et je suis venu donc vous préciser les décisions que le gouvernement a prises. L’AFPA a été soumise ces dernières années à la concurrence sans être armée pour y faire face et donc aujourd’hui, elle a besoin de fonds propres. Elle a besoin de fonds propres pour emprunter à moyen terme, pour financer sa refondation, pour mettre en œuvre le projet qui a été arrêté et donc procéder à des investissements qui permettront la remise à niveau de son patrimoine – celui de Caen me semble globalement en bon état, mais il y a toujours des investissements à faire et d’autres sites sont parfois dégradés. C’est pourquoi l’Etat va doter l’AFPA de fonds propres ; nous souscrirons une participation permettant de consolider le bilan de l’association. Dès cette année 2013, l’Etat investira 110 millions d’euros, je dis bien 110 millions d’euros. Dans l’état des finances publiques du pays, cela n’était pas facile à trouver mais j’ai considéré qu’il était nécessaire de faire ce choix parmi d’autres, avant d’autres pour sauver l’AFPA.
Ce renforcement devra s’accompagner de la mobilisation des établissements bancaires, j’y ai fait allusion, qui sont actuellement les partenaires financiers de l’AFPA avec pour objectif le financement de l’exploitation et les investissements à venir de votre association. Le gouvernement est donc mobilisé depuis l’été dernier et c’est un très bon résultat d’autant que les banques surtout doutaient de l’avenir de l’AFPA. C’est pour cela qu’il était très difficile de les mobiliser. Les banques disaient « l’AFPA, c’est fini, pourquoi vouloir aider ? » et donc la décision du gouvernement d’intervenir par une participation en fonds propres était essentielle. Sans cette décision, jamais nous n’aurions pu mobiliser un pool bancaire. Donc les conditions sont réunies.
Ces efforts de tous, il va falloir les prolonger dans la durée les années suivantes, pas une fois. Les établissements bancaires par leur financement régulier de la vie de l’AFPA mais l’Etat lui-même en souscrivant à nouveau sur la période 2014/2017 avec d’autres partenaires un montant global équivalent à celui de la souscription de cette année, de 2013.
Au total, c’est un besoin de financement de près de 430 millions que l’Etat, les partenaires qu’il réunira et les banques devraient financer.
J’ai cité un deuxième chantier, c’est celui de l’immobilier. Cet immobilier appartient aujourd’hui en grande partie à l’Etat. Nous voulons donner à l’AFPA les clés qui lui permettront de maîtriser la carte de ses sites de formation et de valoriser les services qu’elle est l’une des seules à savoir rendre et qui sont si importants pour les stagiaires les plus éloignés de l’emploi ou qui ont connu des situations d’échec et qui connaissent des situations financières difficiles. Je pense à la nécessité d’apporter des solutions en matière d’hébergement et de restauration. L’hébergement, c’est important pour ceux qui viennent parfois de loin, de toute la France, de départements d’outre-mer – j’ai vu un jeune homme tout à l’heure qui venait de La Réunion – et donc les moyens financiers sont difficiles même si à Caen, vous êtes bien placés, tout près du centre de la ville et dans une ville qui fait beaucoup aussi pour le logement. Mais je voudrais remercier aussi la région, là particulièrement parce que pour aboutir à un prix de repas aussi modeste, cela ne pourrait pas être possible s’il n’y avait pas le soutien du Conseil régional. Monsieur le président, je tenais à vous en remercier.
Dès les premiers mois de cette année, l’Etat va conclure avec l’AFPA des baux emphytéotiques administratifs. C’est un terme un peu technique mais c’est pour une première vague significative de centres de formation, d’hébergement et de restauration. Ces baux de long terme donneront à l’AFPA la possibilité d’occuper le domaine public dans la durée et de bénéficier de droits réels pour adapter et étendre ses locaux et en améliorer la gestion. Cette démarche nous permettra de valider dans deux régions volontaires leur faisabilité. L’intérêt immédiat de ces baux, c’est de permettre des partenariats avec des organismes du logement social pour la rénovation ou la gestion des hébergements en les ouvrant à d’autres publics là où il y a des besoins et là où les places sont disponibles. Je dis bien – ce point est important parce qu’il y a beaucoup d’endroits où les centres d’hébergement ont besoin d’être rénovés et là aussi, il faut faire des investissements – et donc il y a un enjeu d’intérêt général qui est essentiel dans la crise du logement que nous traversons. Il y aura d’autres solutions complémentaires envisageables, nous allons les étudier, et regarder ce qu’il est possible de faire.
Quant à la gouvernance de l’AFPA, il faut la réajuster. Il faut permettre aux différents partenaires dont l’Etat bien sûr de mieux suivre la mise en œuvre du plan de refondation et le devenir de l’association.
Vous le voyez, l’accompagnement de l’AFPA par l’Etat, ce ne sont pas que des mots. On dit parfois qu’il n’y a pas d’amour s’il n’y a pas de preuves d’amour ! Eh bien, je suis venu vous apporter aujourd’hui les preuves de la confiance de l’Etat et de l’engagement de l’Etat pour soutenir l’AFPA, mais à mon sens, il y a aussi d’autres acteurs qui doivent tous prendre leur part dans la refondation de l’AFPA. Je pense aux branches professionnelles qui doivent pouvoir s’appuyer au mieux sur les compétences de l’AFPA afin de développer leur politique d’alternance et de formation. Et puis, je pense bien sûr aux régions que j’ai déjà citées et qui en sont aujourd’hui les principaux commanditaires et qui verront les procédures de commande publique assouplies pour certains publics particulièrement fragiles, que l’AFPA sait accueillir..
Je suis d’autant plus à l’aise pour le dire ici que Laurent BEAUVAIS a toujours intégré l’AFPA dans sa stratégie de développement économique et que cette stratégie est largement partagée ici par les élus. Au-delà de la région Basse-Normandie, c’est toutes les régions de France qui à travers leur association, l’Association des Régions de France qui est présidée par Alain ROUSSET, le président de la région Aquitaine, se sont mobilisées dans la phase de consolidation financière de l’AFPA mais on ne pouvait pas demander tout aux régions. Il aurait été facile pour le gouvernement de dire "les régions ont la responsabilité de la formation professionnelle, alors on donne l’AFPA. Débrouillez-vous !" Cela aurait été une facilité mais cela n’aurait pas permis la solution. Donc nous avons pris nos responsabilités mais celane veut pas dire pour autant que demain, les régions dans le cadre de la loi de décentralisation de cette nouvelle étape que nous voulons où l’Etat stratège doit mieux se concentrer sur ses missions mais déléguer aux collectivités territoriales des responsabilités qu’elles sont capables de mieux mettre en œuvre que l’Etat lui-même directement, efficacement sur le terrain, sur les territoires, cela ne veut pas dire que l’on ne va pas renforcer vos compétences en matière de formation professionnelle. Et là, il faut encore travailler mais je pense que nous allons y arriver et en particulier, nous devons intégrer dans cette nouvelle étape toute la question de l’orientation, orientation que l’Education nationale doit faire, orientation qui doit être faite au niveau des régions dans des schémas directeurs cohérents de plan de formation professionnelle parce qu’il ne s’agit pas d’avoir des régions à deux vitesses, des régions où on aurait de l’ambition et de la cohérence et les autres qui se débrouilleraient comme elles pourraient. Donc c’est le rôle de l’Etat de veiller à cette cohérence en matière de schéma de formation mais faire confiance aux régions, c’est le gage de l’efficacité mais en même temps répondre à la demande d’orientation des jeunes et les témoignages des stagiaires que j’ai rencontrés à l’instant qui étaient des témoignages très riches, passionnants de personnes qui avaient bien compris qu’il y avait pour certaines d’entre elles une deuxième chance et que cette deuxième chance, elles avaient décidé de la saisir parce que, ici, il y avait les conditions d’accueil mais tous ou presque tous m’ont parlé des difficultés de l’orientation qui, parfois, s’est traduite par des échecs. Et je crois que c’est très important de traiter cette question qui est fondamentale mais qui est aussi celle de la valorisation des métiers parce qu’il y a tellement de situations où les métiers, en particulier les métiers pour lesquels ici vous formez, qui ont une mauvais image et qui est une image injuste. Le métier de soudeur, le métier de chaudronnier, c’est un beau métier. Et j’ai entendu il y a quelques instants le témoignage d’une jeune femme qui avait choisi d’apprendre après un autre parcours professionnel sans qu’on lui ait d’ailleurs conseillé dans une orientation quelconque le métier de chaudronnier parce qu’elle y avait vu quelque chose de créateur, quelque chose d’innovant et quelque chose de beau. Oui, c’est vrai : les métiers de l’industrie font de belles choses et créent de belles choses mais faut-il encore que nous le disions et le disions avec fierté.
Parce que le grand défi qui est le nôtre, le grand combat qui est le nôtre, c’est le combat du pays, celui que le président de la République a rappelé comme une grande priorité dans ses vœux aux Français le 31 décembre, c’est la bataille pour l’emploi et c’est vrai que ce que le gouvernement a engagé peut provoquer parfois des impatiences parce que l’on voudrait avoir des résultats tout de suite et c’est normal quand on est au chômage ou quand on ne voit pas de perspectives suffisamment positives devant soi. Mais le pacte national pour la croissance, la compétitivité et l’emploi que j’ai annoncé le 6 novembre, il faut le mettre en œuvre. Maintenant, il est opérationnel depuis le 1er janvier et on a besoin de tous, des pouvoirs publics, de l’Etat, des collectivités locales, des entreprises, des représentants des salariés, des associations, de tous ceux qui veulent la réussite de la France et c’est pour cela qu’il faut aussi réussir à signer des contrats pour les emplois d’avenir et là, on a besoin du concours des collectivités locales, on a besoin du concours des associations. On a besoin aussi du concours des formateurs. Et c’est la même chose pour les contrats de génération : maintien de l’emploi d’un senior et embauche d’un jeune en CDI. Alors, le gouvernement s’est réjoui que les partenaires sociaux aient signé un accord pour le contrat de génération. Maintenant, il faut le traduire dans un texte de loi et c’est le premier texte que les parlementaires, demain se réunissant à nouveau, vont avoir à examiner pour qu’il soit, je l’espère, voté avant la fin du mois ou en tout cas début du mois de février pour qu’il soit tout de suite opérationnel. Après, il faudra que les entreprises et les représentants des salariés négocient pour que cela se concrétise. Il ne suffit pas de voter des lois ; il ne suffit pas d’exprimer des intentions ; il ne suffit pas de fixer les priorités. Il faut aussi agir pour que la loi ou la décision devienne concrète sur le terrain et ce qui s’est passé la semaine dernière, c’est-à-dire la négociation qui a abouti à un accord entre les partenaires sociaux qui est maintenant soumis à leur ratification à chacune des organisations, est une étape extrêmement importante. J’ai pris connaissance de l’aboutissement de cette longue négociation lancée au mois de juillet dernier à la grande conférence sociale avec satisfaction. Dans le contexte économique difficile que nous traversons, il y a des réformes à faire ; il y a des modernisations à faire, des adaptations à faire mais cela ne peut pas se faire dans n’importe quelles conditions. Il faut à la fois donner de la souplesse pour anticiper, réorganiser, moderniser l’organisation du travail dans tel ou tel secteur, dans telle ou telle filière mais cela ne peut pas se faire non plus sans sécuriser les salariés, sans leur donner de nouveaux droits pour le parcours tout au long de leur vie et Thierry REPENTIN expliquait tout à l’heure dans l’échange que nous avions avec les stagiaires que notamment en matière de formation, il y aura désormais un droit nouveau à la formation tout au long de la vie non pas attaché à un statut mais attaché à la personne et que ce droit pourra quelle que soit l’entreprise ou le parcours professionnel que cette personne fera, l’accompagner tout au long de sa vie pour pouvoir en bénéficier. Ce sont des choses nouvelles, je ne vais pas toutes les présenter ici mais en tout cas, il appartient aux partenaires sociaux maintenant de se déterminer pour la signature et ensuite, il appartiendra au gouvernement de présenter un projet de loi au Parlement pour que très vite, ce texte puisse être transformé en loi pour qu’il puisse être appliqué là encore concrètement sur le terrain.
Voilà, je voudrais terminer mon propos pour vous dire ce que j’ai vu ici et que j’ai appris encore aujourd’hui. A chaque déplacement, je constate qu’il y a dans notre pays une énergie formidable. En tout cas, je la redécouvre à chaque fois à travers les gens que je rencontre, ceux qui dirigent ici l’AFPA, le directeur de l’AFPA que je remercie, qui anime son équipe, les formateurs, les stagiaires. Je vois là une volonté de s’en sortir personnellement et une capacité de le faire ; j’ai vu des gens qui avaient confiance ici, qui sont dans un cadre où ils peuvent avoir confiance. Mais je voudrais lire à travers ces exemples personnels, spécifiques de cette visite ici à l’AFPA une confiance aussi dans les capacités de la France à réussir son avenir. Ne doutons pas de nos capacités. Je crois que ce que j’ai encore appris et entendu aujourd’hui, c’est qu’il y a une vraie volonté, une vraie capacité à condition que nous sachions donner un élan collectif à tout ce que nous pouvons faire dans telle ou telle commune, dans tel ou tel département, dans telle ou telle région, dans telle ou telle entreprise, dans telle ou telle association. C’est cela le projet pour la France, c’est cela le nouveau modèle français que je veux promouvoir avec l’ensemble du gouvernement et sous l’autorité du président de la République. Il y a une espérance ; il y a une fierté, en tout cas il nous faut la retrouver et cela, nous le pourrons en pensant à ces victoires à la fois personnelles et professionnelles qui sont celles des 45 000 stagiaires qui franchissent les portes de vos centres tous les matins. Je souhaite qu’avec vous, ils soient encore plus nombreux demain parce que leur réussite personnelle, ce sera aussi la nôtre ; ce sera la réussite de la France.
Merci à l’AFPA ! Bon courage et bonne chance à l’AFPA !
Source http://www.gouvernement.fr, le 15 janvier 2013