Texte intégral
Bien, bonjour à toutes et à tous.
Monsieur le ministre de la Formation professionnelle,
Monsieur le préfet,
Mesdames et messieurs les parlementaires,
Monsieur le président de région,
Monsieur le maire, monsieur le président de lAFPA,
Mesdames et messieurs les membres des instances de lAFPA ainsi que les représentants des organisations syndicales,
Mesdames, messieurs,
Dabord, je vous remercie de maccueillir ici à Caen dans ce centre AFPA qui est un très beau centre et ce qui est le plus important, au-delà des murs évidemment, cest les personnes qui y travaillent, les formateurs, lensemble des personnels de lAFPA mais aussi les stagiaires. Jai pu visiter rapidement mais de façon intense et intéressante deux cursus de formation, lun dans les matériaux composites, lautre dans la chaudronnerie et jai pu mentretenir pendant un petit moment mais cest toujours trop court avec plusieurs stagiaires, certains qui ont terminé leur formation, qui sont déjà dans lactivité, dautres qui sont encore en formation mais jai trouvé ces échanges extrêmement riches et convaincants.
Jai choisi Caen. Jai choisi Caen parce que cest lun des plus anciens des centres de lAFPA. Il y a près de soixante-dix ans sur ce site, mais ça, cest lhistoire de cette région, lhistoire douloureuse de cette région mais qui fut aussi lhistoire de la Libération de la France, il y a eu ici un camp de prisonniers. Cet endroit avait été réquisitionné et puis, ensuite, il y a eu un lieu de formation professionnelle accélérée et cest les premières formations daprès-guerre, la maçonnerie pour les adultes cétait dailleurs une demande très importante pour la période de la reconstruction dans cette région et puis, plus tard, lEtat a exprimé une volonté plus forte, plus cohérente à travers une politique demploi et de formation et cest la création de lAFPA. Sa création, cétait en 1949 même si le nom dAFPA est beaucoup plus récent puisquil date de 1966. Mais ce qui est sûr, et jen suis personnellement convaincu, cest que votre association mais qui nest pas une association comme les autres a su progressivement adapter son offre aux évolutions économiques et sociales. Lhistoire en tout cas de ce centre de Caen en témoigne : les formations du bâtiment, les formations industrielles, les formations en hôtellerie-restauration, en informatique et enfin, plus récemment pour les services à la personne et puis, vous avez complété votre offre dun important dispositif et ça, cest encore plus récent de formation aux énergies renouvelables et aux économies dénergie par lisolation thermique sous limpulsion du Conseil régional.
Monsieur le président du Conseil régional, on retrouve souvent le Conseil régional comme dans beaucoup de régions de France, dans le domaine de la formation puisque cest une de vos compétences de bases, une des compétences principales. En tout cas, je disais que lAFPA, jy suis attaché personnellement parce que je connais lAFPA par expérience. Jai connu lAFPA de Saint-Herblain près de Nantes, cest là que jai débuté mon parcours délu local où jai été maire pendant douze ans et jy suis retourné souvent dans ce centre pour rencontrer les formateurs, pour rencontrer les stagiaires et il y a toujours un très beau centre de formation et jai pu en mesurer lefficacité tant en ce qui concerne la formation elle-même que les conditions daccueil et dhébergement.
Vous savez que nous sommes engagés dans un vrai combat pour la France, il sagit du redressement de notre économie. Il sagit de redresser notre pays bien sûr à travers des efforts. Qui peut nier la nécessité des efforts ? Mais ces efforts ne seront acceptés que sils sont justes et surtout sils sont utiles pour réussir ce redressement mais cest notre responsabilité, cest notre devoir de ne pas pour autant abandonner notre modèle social même sil faut réformer, transformer, moderniser, adapter, cest ce que jappelle le nouveau modèle français. Mais je suis convaincu que nous pouvons réussir, en tout cas nous avons le devoir de réussir et réussir, cest dabord donner à nos entreprises une plus grande compétitivité, une plus grande performance, une plus grande efficacité, mais cest aussi en même temps développer plus de solidarité, plus de justice sociale, plus de cohésion sociale. Et je crois que lAFPA participe pleinement à cette démarche cohérente et ambitieuse parce que la compétitivité, on en parle toujours mais on oublie de dire que dans « compétitivité », il ny a pas que compétitivité économique ; il y a aussi compétitivité éducative, il y a aussi compétitivité sociale, il y a aussi compétitivité environnementale. LAFPA, cest un des plus beaux outils que lon connaisse jai cité la période dans laquelle elle est née , et quil faut à tout prix défendre et préserver. Et la compétitivité, ce sont aussi des formations de qualité, la formation liée à lindustrie, et ces formations de qualité sont indispensables au redressement de notre appareil productif. Et votre région, la région de Basse-Normandie la bien compris. Elle sappuie sur les compétences de vos formateurs pour concrétiser de grands projets nationaux. Je pense en particulier à la construction de champs éoliens offshore ou encore le grand chantier de lEPR de Flamanville. Cela demande, en effet, des ouvriers, des techniciens, des ingénieurs bien formés.
Et puis, la solidarité que je viens dévoquer, cest votre capacité à accompagner les demandeurs demploi vers les premiers niveaux de qualification, y compris les stagiaires qui connaissent le plus de difficultés sociales. Vous rendez, en effet, un véritable service dintérêt général. Or, vous le savez, le gouvernement a à gérer de nombreuses situations très difficiles, des situations que nous avons trouvées, souvent très dégradées et sagissant de lAFPA, il faut dire que lAFPA était vraiment en danger. Son existence même était menacée, on peut se demander si elle nétait pas tout simplement programmée. En tout cas, ce qui est sûr, pour avoir croisé beaucoup dentre vous, pas à Caen mais dans dautres régions de France et encore récemment, ces dernières semaines, cela suscitait une véritable angoisse, une angoisse légitime pour les personnels de lassociation, je dis bien pour les personnels dabord. Je connais votre attachement à cette structure ; je connais votre attachement à ses missions ; je connais votre attachement à une qualité professionnelle de transmettre un savoir que vous avez acquis tout au long de votre carrière et souvent dans lentreprise avant dexercer ce métier de formateur.
Et cest la raison pour laquelle jai très vite engagé le gouvernement à trouver la solution pour sauver lAFPA. Dailleurs, dès ma première rencontre avec les confédérations syndicales de salariés, avant même la grande conférence sociale, cest un des dossiers quils mont présenté, « il faut sauver lAFPA », mont-ils tous dit, toutes sensibilités convaincues et donc jen ai pris lengagement en juillet lors de la clôture de la grande conférence sociale de trouver les solutions permettant de sauver lAFPA et de lui redonner un avenir. Je voudrais remercier mes collègues du gouvernement et tout dabord, Michel SAPIN, ministre du Travail, de lEmploi, de la formation professionnelle et du Dialogue social et Thierry REPENTIN, ministre délégué qui est présent aujourdhui à mes côtés, qui est chargé de la Formation professionnelle et qui a joué un rôle particulier dans ce dossier et je voudrais len remercier tout particulièrement.
Alors que le gouvernement précédent par impréparation et je nen dirai pas davantage, je ne suis pas là pour régler des comptes du passé laissait mourir lAFPA à petit feu, mon gouvernement sest mobilisé aux côtés des salariés de lAFPA et de leurs représentants. La première urgence a consisté à consolider sur le plan financier dabord par un travail et ce nest pas facile, je peux vous dire , pour constituer un pool bancaire et débloquer des aides financières. Cela a été la première étape. Et parallèlement il fallait en même temps donner une nouvelle impulsion et porter un projet davenir ambitieux et cela a été la nomination comme président dYves BAROU comme président de lAFPA. Je le remercie davoir accepté parce que quand vous avez accepté, monsieur le président, vous ne connaissiez pas encore lissue mais vous connaissiez la volonté du gouvernement. Mais en tout cas, vous avez accepté de relever ce défi et dapporter votre expérience, votre compétence, votre énergie et votre sens de linnovation pour réussir cette mission. Et cest pour cela que dans le cadre dun dialogue social exemplaire, un plan de refondation qui a surtout le mérite dêtre global et durable a été établi et jai confiance dans ce plan. Sa mise en uvre saccompagnera de mesures de réorganisation et cest normal, de réduction des coûts de fonctionnement à certains échelons. Il y aura aussi des réductions deffectifs mais parce que la priorité du gouvernement cest lemploi et je tiens à le dire, parce que nous ne voulons pas perdre ce formidable capital humain quest lAFPA, je prends lengagement devant vous quil ny aura pas de licenciements économiques au sein de lAFPA. Mais cela ne suffit pas de dire cela.
LEtat ne laissera pas lAFPA seule. Depuis plusieurs mois, nous travaillons en effet à faire avancer deux grands chantiers décisifs pour le devenir de lAFPA : le premier, cest celui de la capitalisation ; le deuxième, cest celui de limmobilier. Et je suis venu donc vous préciser les décisions que le gouvernement a prises. LAFPA a été soumise ces dernières années à la concurrence sans être armée pour y faire face et donc aujourdhui, elle a besoin de fonds propres. Elle a besoin de fonds propres pour emprunter à moyen terme, pour financer sa refondation, pour mettre en uvre le projet qui a été arrêté et donc procéder à des investissements qui permettront la remise à niveau de son patrimoine celui de Caen me semble globalement en bon état, mais il y a toujours des investissements à faire et dautres sites sont parfois dégradés. Cest pourquoi lEtat va doter lAFPA de fonds propres ; nous souscrirons une participation permettant de consolider le bilan de lassociation. Dès cette année 2013, lEtat investira 110 millions deuros, je dis bien 110 millions deuros. Dans létat des finances publiques du pays, cela nétait pas facile à trouver mais jai considéré quil était nécessaire de faire ce choix parmi dautres, avant dautres pour sauver lAFPA.
Ce renforcement devra saccompagner de la mobilisation des établissements bancaires, jy ai fait allusion, qui sont actuellement les partenaires financiers de lAFPA avec pour objectif le financement de lexploitation et les investissements à venir de votre association. Le gouvernement est donc mobilisé depuis lété dernier et cest un très bon résultat dautant que les banques surtout doutaient de lavenir de lAFPA. Cest pour cela quil était très difficile de les mobiliser. Les banques disaient « lAFPA, cest fini, pourquoi vouloir aider ? » et donc la décision du gouvernement dintervenir par une participation en fonds propres était essentielle. Sans cette décision, jamais nous naurions pu mobiliser un pool bancaire. Donc les conditions sont réunies.
Ces efforts de tous, il va falloir les prolonger dans la durée les années suivantes, pas une fois. Les établissements bancaires par leur financement régulier de la vie de lAFPA mais lEtat lui-même en souscrivant à nouveau sur la période 2014/2017 avec dautres partenaires un montant global équivalent à celui de la souscription de cette année, de 2013.
Au total, cest un besoin de financement de près de 430 millions que lEtat, les partenaires quil réunira et les banques devraient financer.
Jai cité un deuxième chantier, cest celui de limmobilier. Cet immobilier appartient aujourdhui en grande partie à lEtat. Nous voulons donner à lAFPA les clés qui lui permettront de maîtriser la carte de ses sites de formation et de valoriser les services quelle est lune des seules à savoir rendre et qui sont si importants pour les stagiaires les plus éloignés de lemploi ou qui ont connu des situations déchec et qui connaissent des situations financières difficiles. Je pense à la nécessité dapporter des solutions en matière dhébergement et de restauration. Lhébergement, cest important pour ceux qui viennent parfois de loin, de toute la France, de départements doutre-mer jai vu un jeune homme tout à lheure qui venait de La Réunion et donc les moyens financiers sont difficiles même si à Caen, vous êtes bien placés, tout près du centre de la ville et dans une ville qui fait beaucoup aussi pour le logement. Mais je voudrais remercier aussi la région, là particulièrement parce que pour aboutir à un prix de repas aussi modeste, cela ne pourrait pas être possible sil ny avait pas le soutien du Conseil régional. Monsieur le président, je tenais à vous en remercier.
Dès les premiers mois de cette année, lEtat va conclure avec lAFPA des baux emphytéotiques administratifs. Cest un terme un peu technique mais cest pour une première vague significative de centres de formation, dhébergement et de restauration. Ces baux de long terme donneront à lAFPA la possibilité doccuper le domaine public dans la durée et de bénéficier de droits réels pour adapter et étendre ses locaux et en améliorer la gestion. Cette démarche nous permettra de valider dans deux régions volontaires leur faisabilité. Lintérêt immédiat de ces baux, cest de permettre des partenariats avec des organismes du logement social pour la rénovation ou la gestion des hébergements en les ouvrant à dautres publics là où il y a des besoins et là où les places sont disponibles. Je dis bien ce point est important parce quil y a beaucoup dendroits où les centres dhébergement ont besoin dêtre rénovés et là aussi, il faut faire des investissements et donc il y a un enjeu dintérêt général qui est essentiel dans la crise du logement que nous traversons. Il y aura dautres solutions complémentaires envisageables, nous allons les étudier, et regarder ce quil est possible de faire.
Quant à la gouvernance de lAFPA, il faut la réajuster. Il faut permettre aux différents partenaires dont lEtat bien sûr de mieux suivre la mise en uvre du plan de refondation et le devenir de lassociation.
Vous le voyez, laccompagnement de lAFPA par lEtat, ce ne sont pas que des mots. On dit parfois quil ny a pas damour sil ny a pas de preuves damour ! Eh bien, je suis venu vous apporter aujourdhui les preuves de la confiance de lEtat et de lengagement de lEtat pour soutenir lAFPA, mais à mon sens, il y a aussi dautres acteurs qui doivent tous prendre leur part dans la refondation de lAFPA. Je pense aux branches professionnelles qui doivent pouvoir sappuyer au mieux sur les compétences de lAFPA afin de développer leur politique dalternance et de formation. Et puis, je pense bien sûr aux régions que jai déjà citées et qui en sont aujourdhui les principaux commanditaires et qui verront les procédures de commande publique assouplies pour certains publics particulièrement fragiles, que lAFPA sait accueillir..
Je suis dautant plus à laise pour le dire ici que Laurent BEAUVAIS a toujours intégré lAFPA dans sa stratégie de développement économique et que cette stratégie est largement partagée ici par les élus. Au-delà de la région Basse-Normandie, cest toutes les régions de France qui à travers leur association, lAssociation des Régions de France qui est présidée par Alain ROUSSET, le président de la région Aquitaine, se sont mobilisées dans la phase de consolidation financière de lAFPA mais on ne pouvait pas demander tout aux régions. Il aurait été facile pour le gouvernement de dire "les régions ont la responsabilité de la formation professionnelle, alors on donne lAFPA. Débrouillez-vous !" Cela aurait été une facilité mais cela naurait pas permis la solution. Donc nous avons pris nos responsabilités mais celane veut pas dire pour autant que demain, les régions dans le cadre de la loi de décentralisation de cette nouvelle étape que nous voulons où lEtat stratège doit mieux se concentrer sur ses missions mais déléguer aux collectivités territoriales des responsabilités quelles sont capables de mieux mettre en uvre que lEtat lui-même directement, efficacement sur le terrain, sur les territoires, cela ne veut pas dire que lon ne va pas renforcer vos compétences en matière de formation professionnelle. Et là, il faut encore travailler mais je pense que nous allons y arriver et en particulier, nous devons intégrer dans cette nouvelle étape toute la question de lorientation, orientation que lEducation nationale doit faire, orientation qui doit être faite au niveau des régions dans des schémas directeurs cohérents de plan de formation professionnelle parce quil ne sagit pas davoir des régions à deux vitesses, des régions où on aurait de lambition et de la cohérence et les autres qui se débrouilleraient comme elles pourraient. Donc cest le rôle de lEtat de veiller à cette cohérence en matière de schéma de formation mais faire confiance aux régions, cest le gage de lefficacité mais en même temps répondre à la demande dorientation des jeunes et les témoignages des stagiaires que jai rencontrés à linstant qui étaient des témoignages très riches, passionnants de personnes qui avaient bien compris quil y avait pour certaines dentre elles une deuxième chance et que cette deuxième chance, elles avaient décidé de la saisir parce que, ici, il y avait les conditions daccueil mais tous ou presque tous mont parlé des difficultés de lorientation qui, parfois, sest traduite par des échecs. Et je crois que cest très important de traiter cette question qui est fondamentale mais qui est aussi celle de la valorisation des métiers parce quil y a tellement de situations où les métiers, en particulier les métiers pour lesquels ici vous formez, qui ont une mauvais image et qui est une image injuste. Le métier de soudeur, le métier de chaudronnier, cest un beau métier. Et jai entendu il y a quelques instants le témoignage dune jeune femme qui avait choisi dapprendre après un autre parcours professionnel sans quon lui ait dailleurs conseillé dans une orientation quelconque le métier de chaudronnier parce quelle y avait vu quelque chose de créateur, quelque chose dinnovant et quelque chose de beau. Oui, cest vrai : les métiers de lindustrie font de belles choses et créent de belles choses mais faut-il encore que nous le disions et le disions avec fierté.
Parce que le grand défi qui est le nôtre, le grand combat qui est le nôtre, cest le combat du pays, celui que le président de la République a rappelé comme une grande priorité dans ses vux aux Français le 31 décembre, cest la bataille pour lemploi et cest vrai que ce que le gouvernement a engagé peut provoquer parfois des impatiences parce que lon voudrait avoir des résultats tout de suite et cest normal quand on est au chômage ou quand on ne voit pas de perspectives suffisamment positives devant soi. Mais le pacte national pour la croissance, la compétitivité et lemploi que jai annoncé le 6 novembre, il faut le mettre en uvre. Maintenant, il est opérationnel depuis le 1er janvier et on a besoin de tous, des pouvoirs publics, de lEtat, des collectivités locales, des entreprises, des représentants des salariés, des associations, de tous ceux qui veulent la réussite de la France et cest pour cela quil faut aussi réussir à signer des contrats pour les emplois davenir et là, on a besoin du concours des collectivités locales, on a besoin du concours des associations. On a besoin aussi du concours des formateurs. Et cest la même chose pour les contrats de génération : maintien de lemploi dun senior et embauche dun jeune en CDI. Alors, le gouvernement sest réjoui que les partenaires sociaux aient signé un accord pour le contrat de génération. Maintenant, il faut le traduire dans un texte de loi et cest le premier texte que les parlementaires, demain se réunissant à nouveau, vont avoir à examiner pour quil soit, je lespère, voté avant la fin du mois ou en tout cas début du mois de février pour quil soit tout de suite opérationnel. Après, il faudra que les entreprises et les représentants des salariés négocient pour que cela se concrétise. Il ne suffit pas de voter des lois ; il ne suffit pas dexprimer des intentions ; il ne suffit pas de fixer les priorités. Il faut aussi agir pour que la loi ou la décision devienne concrète sur le terrain et ce qui sest passé la semaine dernière, cest-à-dire la négociation qui a abouti à un accord entre les partenaires sociaux qui est maintenant soumis à leur ratification à chacune des organisations, est une étape extrêmement importante. Jai pris connaissance de laboutissement de cette longue négociation lancée au mois de juillet dernier à la grande conférence sociale avec satisfaction. Dans le contexte économique difficile que nous traversons, il y a des réformes à faire ; il y a des modernisations à faire, des adaptations à faire mais cela ne peut pas se faire dans nimporte quelles conditions. Il faut à la fois donner de la souplesse pour anticiper, réorganiser, moderniser lorganisation du travail dans tel ou tel secteur, dans telle ou telle filière mais cela ne peut pas se faire non plus sans sécuriser les salariés, sans leur donner de nouveaux droits pour le parcours tout au long de leur vie et Thierry REPENTIN expliquait tout à lheure dans léchange que nous avions avec les stagiaires que notamment en matière de formation, il y aura désormais un droit nouveau à la formation tout au long de la vie non pas attaché à un statut mais attaché à la personne et que ce droit pourra quelle que soit lentreprise ou le parcours professionnel que cette personne fera, laccompagner tout au long de sa vie pour pouvoir en bénéficier. Ce sont des choses nouvelles, je ne vais pas toutes les présenter ici mais en tout cas, il appartient aux partenaires sociaux maintenant de se déterminer pour la signature et ensuite, il appartiendra au gouvernement de présenter un projet de loi au Parlement pour que très vite, ce texte puisse être transformé en loi pour quil puisse être appliqué là encore concrètement sur le terrain.
Voilà, je voudrais terminer mon propos pour vous dire ce que jai vu ici et que jai appris encore aujourdhui. A chaque déplacement, je constate quil y a dans notre pays une énergie formidable. En tout cas, je la redécouvre à chaque fois à travers les gens que je rencontre, ceux qui dirigent ici lAFPA, le directeur de lAFPA que je remercie, qui anime son équipe, les formateurs, les stagiaires. Je vois là une volonté de sen sortir personnellement et une capacité de le faire ; jai vu des gens qui avaient confiance ici, qui sont dans un cadre où ils peuvent avoir confiance. Mais je voudrais lire à travers ces exemples personnels, spécifiques de cette visite ici à lAFPA une confiance aussi dans les capacités de la France à réussir son avenir. Ne doutons pas de nos capacités. Je crois que ce que jai encore appris et entendu aujourdhui, cest quil y a une vraie volonté, une vraie capacité à condition que nous sachions donner un élan collectif à tout ce que nous pouvons faire dans telle ou telle commune, dans tel ou tel département, dans telle ou telle région, dans telle ou telle entreprise, dans telle ou telle association. Cest cela le projet pour la France, cest cela le nouveau modèle français que je veux promouvoir avec lensemble du gouvernement et sous lautorité du président de la République. Il y a une espérance ; il y a une fierté, en tout cas il nous faut la retrouver et cela, nous le pourrons en pensant à ces victoires à la fois personnelles et professionnelles qui sont celles des 45 000 stagiaires qui franchissent les portes de vos centres tous les matins. Je souhaite quavec vous, ils soient encore plus nombreux demain parce que leur réussite personnelle, ce sera aussi la nôtre ; ce sera la réussite de la France.
Merci à lAFPA ! Bon courage et bonne chance à lAFPA !
Source http://www.gouvernement.fr, le 15 janvier 2013
Monsieur le ministre de la Formation professionnelle,
Monsieur le préfet,
Mesdames et messieurs les parlementaires,
Monsieur le président de région,
Monsieur le maire, monsieur le président de lAFPA,
Mesdames et messieurs les membres des instances de lAFPA ainsi que les représentants des organisations syndicales,
Mesdames, messieurs,
Dabord, je vous remercie de maccueillir ici à Caen dans ce centre AFPA qui est un très beau centre et ce qui est le plus important, au-delà des murs évidemment, cest les personnes qui y travaillent, les formateurs, lensemble des personnels de lAFPA mais aussi les stagiaires. Jai pu visiter rapidement mais de façon intense et intéressante deux cursus de formation, lun dans les matériaux composites, lautre dans la chaudronnerie et jai pu mentretenir pendant un petit moment mais cest toujours trop court avec plusieurs stagiaires, certains qui ont terminé leur formation, qui sont déjà dans lactivité, dautres qui sont encore en formation mais jai trouvé ces échanges extrêmement riches et convaincants.
Jai choisi Caen. Jai choisi Caen parce que cest lun des plus anciens des centres de lAFPA. Il y a près de soixante-dix ans sur ce site, mais ça, cest lhistoire de cette région, lhistoire douloureuse de cette région mais qui fut aussi lhistoire de la Libération de la France, il y a eu ici un camp de prisonniers. Cet endroit avait été réquisitionné et puis, ensuite, il y a eu un lieu de formation professionnelle accélérée et cest les premières formations daprès-guerre, la maçonnerie pour les adultes cétait dailleurs une demande très importante pour la période de la reconstruction dans cette région et puis, plus tard, lEtat a exprimé une volonté plus forte, plus cohérente à travers une politique demploi et de formation et cest la création de lAFPA. Sa création, cétait en 1949 même si le nom dAFPA est beaucoup plus récent puisquil date de 1966. Mais ce qui est sûr, et jen suis personnellement convaincu, cest que votre association mais qui nest pas une association comme les autres a su progressivement adapter son offre aux évolutions économiques et sociales. Lhistoire en tout cas de ce centre de Caen en témoigne : les formations du bâtiment, les formations industrielles, les formations en hôtellerie-restauration, en informatique et enfin, plus récemment pour les services à la personne et puis, vous avez complété votre offre dun important dispositif et ça, cest encore plus récent de formation aux énergies renouvelables et aux économies dénergie par lisolation thermique sous limpulsion du Conseil régional.
Monsieur le président du Conseil régional, on retrouve souvent le Conseil régional comme dans beaucoup de régions de France, dans le domaine de la formation puisque cest une de vos compétences de bases, une des compétences principales. En tout cas, je disais que lAFPA, jy suis attaché personnellement parce que je connais lAFPA par expérience. Jai connu lAFPA de Saint-Herblain près de Nantes, cest là que jai débuté mon parcours délu local où jai été maire pendant douze ans et jy suis retourné souvent dans ce centre pour rencontrer les formateurs, pour rencontrer les stagiaires et il y a toujours un très beau centre de formation et jai pu en mesurer lefficacité tant en ce qui concerne la formation elle-même que les conditions daccueil et dhébergement.
Vous savez que nous sommes engagés dans un vrai combat pour la France, il sagit du redressement de notre économie. Il sagit de redresser notre pays bien sûr à travers des efforts. Qui peut nier la nécessité des efforts ? Mais ces efforts ne seront acceptés que sils sont justes et surtout sils sont utiles pour réussir ce redressement mais cest notre responsabilité, cest notre devoir de ne pas pour autant abandonner notre modèle social même sil faut réformer, transformer, moderniser, adapter, cest ce que jappelle le nouveau modèle français. Mais je suis convaincu que nous pouvons réussir, en tout cas nous avons le devoir de réussir et réussir, cest dabord donner à nos entreprises une plus grande compétitivité, une plus grande performance, une plus grande efficacité, mais cest aussi en même temps développer plus de solidarité, plus de justice sociale, plus de cohésion sociale. Et je crois que lAFPA participe pleinement à cette démarche cohérente et ambitieuse parce que la compétitivité, on en parle toujours mais on oublie de dire que dans « compétitivité », il ny a pas que compétitivité économique ; il y a aussi compétitivité éducative, il y a aussi compétitivité sociale, il y a aussi compétitivité environnementale. LAFPA, cest un des plus beaux outils que lon connaisse jai cité la période dans laquelle elle est née , et quil faut à tout prix défendre et préserver. Et la compétitivité, ce sont aussi des formations de qualité, la formation liée à lindustrie, et ces formations de qualité sont indispensables au redressement de notre appareil productif. Et votre région, la région de Basse-Normandie la bien compris. Elle sappuie sur les compétences de vos formateurs pour concrétiser de grands projets nationaux. Je pense en particulier à la construction de champs éoliens offshore ou encore le grand chantier de lEPR de Flamanville. Cela demande, en effet, des ouvriers, des techniciens, des ingénieurs bien formés.
Et puis, la solidarité que je viens dévoquer, cest votre capacité à accompagner les demandeurs demploi vers les premiers niveaux de qualification, y compris les stagiaires qui connaissent le plus de difficultés sociales. Vous rendez, en effet, un véritable service dintérêt général. Or, vous le savez, le gouvernement a à gérer de nombreuses situations très difficiles, des situations que nous avons trouvées, souvent très dégradées et sagissant de lAFPA, il faut dire que lAFPA était vraiment en danger. Son existence même était menacée, on peut se demander si elle nétait pas tout simplement programmée. En tout cas, ce qui est sûr, pour avoir croisé beaucoup dentre vous, pas à Caen mais dans dautres régions de France et encore récemment, ces dernières semaines, cela suscitait une véritable angoisse, une angoisse légitime pour les personnels de lassociation, je dis bien pour les personnels dabord. Je connais votre attachement à cette structure ; je connais votre attachement à ses missions ; je connais votre attachement à une qualité professionnelle de transmettre un savoir que vous avez acquis tout au long de votre carrière et souvent dans lentreprise avant dexercer ce métier de formateur.
Et cest la raison pour laquelle jai très vite engagé le gouvernement à trouver la solution pour sauver lAFPA. Dailleurs, dès ma première rencontre avec les confédérations syndicales de salariés, avant même la grande conférence sociale, cest un des dossiers quils mont présenté, « il faut sauver lAFPA », mont-ils tous dit, toutes sensibilités convaincues et donc jen ai pris lengagement en juillet lors de la clôture de la grande conférence sociale de trouver les solutions permettant de sauver lAFPA et de lui redonner un avenir. Je voudrais remercier mes collègues du gouvernement et tout dabord, Michel SAPIN, ministre du Travail, de lEmploi, de la formation professionnelle et du Dialogue social et Thierry REPENTIN, ministre délégué qui est présent aujourdhui à mes côtés, qui est chargé de la Formation professionnelle et qui a joué un rôle particulier dans ce dossier et je voudrais len remercier tout particulièrement.
Alors que le gouvernement précédent par impréparation et je nen dirai pas davantage, je ne suis pas là pour régler des comptes du passé laissait mourir lAFPA à petit feu, mon gouvernement sest mobilisé aux côtés des salariés de lAFPA et de leurs représentants. La première urgence a consisté à consolider sur le plan financier dabord par un travail et ce nest pas facile, je peux vous dire , pour constituer un pool bancaire et débloquer des aides financières. Cela a été la première étape. Et parallèlement il fallait en même temps donner une nouvelle impulsion et porter un projet davenir ambitieux et cela a été la nomination comme président dYves BAROU comme président de lAFPA. Je le remercie davoir accepté parce que quand vous avez accepté, monsieur le président, vous ne connaissiez pas encore lissue mais vous connaissiez la volonté du gouvernement. Mais en tout cas, vous avez accepté de relever ce défi et dapporter votre expérience, votre compétence, votre énergie et votre sens de linnovation pour réussir cette mission. Et cest pour cela que dans le cadre dun dialogue social exemplaire, un plan de refondation qui a surtout le mérite dêtre global et durable a été établi et jai confiance dans ce plan. Sa mise en uvre saccompagnera de mesures de réorganisation et cest normal, de réduction des coûts de fonctionnement à certains échelons. Il y aura aussi des réductions deffectifs mais parce que la priorité du gouvernement cest lemploi et je tiens à le dire, parce que nous ne voulons pas perdre ce formidable capital humain quest lAFPA, je prends lengagement devant vous quil ny aura pas de licenciements économiques au sein de lAFPA. Mais cela ne suffit pas de dire cela.
LEtat ne laissera pas lAFPA seule. Depuis plusieurs mois, nous travaillons en effet à faire avancer deux grands chantiers décisifs pour le devenir de lAFPA : le premier, cest celui de la capitalisation ; le deuxième, cest celui de limmobilier. Et je suis venu donc vous préciser les décisions que le gouvernement a prises. LAFPA a été soumise ces dernières années à la concurrence sans être armée pour y faire face et donc aujourdhui, elle a besoin de fonds propres. Elle a besoin de fonds propres pour emprunter à moyen terme, pour financer sa refondation, pour mettre en uvre le projet qui a été arrêté et donc procéder à des investissements qui permettront la remise à niveau de son patrimoine celui de Caen me semble globalement en bon état, mais il y a toujours des investissements à faire et dautres sites sont parfois dégradés. Cest pourquoi lEtat va doter lAFPA de fonds propres ; nous souscrirons une participation permettant de consolider le bilan de lassociation. Dès cette année 2013, lEtat investira 110 millions deuros, je dis bien 110 millions deuros. Dans létat des finances publiques du pays, cela nétait pas facile à trouver mais jai considéré quil était nécessaire de faire ce choix parmi dautres, avant dautres pour sauver lAFPA.
Ce renforcement devra saccompagner de la mobilisation des établissements bancaires, jy ai fait allusion, qui sont actuellement les partenaires financiers de lAFPA avec pour objectif le financement de lexploitation et les investissements à venir de votre association. Le gouvernement est donc mobilisé depuis lété dernier et cest un très bon résultat dautant que les banques surtout doutaient de lavenir de lAFPA. Cest pour cela quil était très difficile de les mobiliser. Les banques disaient « lAFPA, cest fini, pourquoi vouloir aider ? » et donc la décision du gouvernement dintervenir par une participation en fonds propres était essentielle. Sans cette décision, jamais nous naurions pu mobiliser un pool bancaire. Donc les conditions sont réunies.
Ces efforts de tous, il va falloir les prolonger dans la durée les années suivantes, pas une fois. Les établissements bancaires par leur financement régulier de la vie de lAFPA mais lEtat lui-même en souscrivant à nouveau sur la période 2014/2017 avec dautres partenaires un montant global équivalent à celui de la souscription de cette année, de 2013.
Au total, cest un besoin de financement de près de 430 millions que lEtat, les partenaires quil réunira et les banques devraient financer.
Jai cité un deuxième chantier, cest celui de limmobilier. Cet immobilier appartient aujourdhui en grande partie à lEtat. Nous voulons donner à lAFPA les clés qui lui permettront de maîtriser la carte de ses sites de formation et de valoriser les services quelle est lune des seules à savoir rendre et qui sont si importants pour les stagiaires les plus éloignés de lemploi ou qui ont connu des situations déchec et qui connaissent des situations financières difficiles. Je pense à la nécessité dapporter des solutions en matière dhébergement et de restauration. Lhébergement, cest important pour ceux qui viennent parfois de loin, de toute la France, de départements doutre-mer jai vu un jeune homme tout à lheure qui venait de La Réunion et donc les moyens financiers sont difficiles même si à Caen, vous êtes bien placés, tout près du centre de la ville et dans une ville qui fait beaucoup aussi pour le logement. Mais je voudrais remercier aussi la région, là particulièrement parce que pour aboutir à un prix de repas aussi modeste, cela ne pourrait pas être possible sil ny avait pas le soutien du Conseil régional. Monsieur le président, je tenais à vous en remercier.
Dès les premiers mois de cette année, lEtat va conclure avec lAFPA des baux emphytéotiques administratifs. Cest un terme un peu technique mais cest pour une première vague significative de centres de formation, dhébergement et de restauration. Ces baux de long terme donneront à lAFPA la possibilité doccuper le domaine public dans la durée et de bénéficier de droits réels pour adapter et étendre ses locaux et en améliorer la gestion. Cette démarche nous permettra de valider dans deux régions volontaires leur faisabilité. Lintérêt immédiat de ces baux, cest de permettre des partenariats avec des organismes du logement social pour la rénovation ou la gestion des hébergements en les ouvrant à dautres publics là où il y a des besoins et là où les places sont disponibles. Je dis bien ce point est important parce quil y a beaucoup dendroits où les centres dhébergement ont besoin dêtre rénovés et là aussi, il faut faire des investissements et donc il y a un enjeu dintérêt général qui est essentiel dans la crise du logement que nous traversons. Il y aura dautres solutions complémentaires envisageables, nous allons les étudier, et regarder ce quil est possible de faire.
Quant à la gouvernance de lAFPA, il faut la réajuster. Il faut permettre aux différents partenaires dont lEtat bien sûr de mieux suivre la mise en uvre du plan de refondation et le devenir de lassociation.
Vous le voyez, laccompagnement de lAFPA par lEtat, ce ne sont pas que des mots. On dit parfois quil ny a pas damour sil ny a pas de preuves damour ! Eh bien, je suis venu vous apporter aujourdhui les preuves de la confiance de lEtat et de lengagement de lEtat pour soutenir lAFPA, mais à mon sens, il y a aussi dautres acteurs qui doivent tous prendre leur part dans la refondation de lAFPA. Je pense aux branches professionnelles qui doivent pouvoir sappuyer au mieux sur les compétences de lAFPA afin de développer leur politique dalternance et de formation. Et puis, je pense bien sûr aux régions que jai déjà citées et qui en sont aujourdhui les principaux commanditaires et qui verront les procédures de commande publique assouplies pour certains publics particulièrement fragiles, que lAFPA sait accueillir..
Je suis dautant plus à laise pour le dire ici que Laurent BEAUVAIS a toujours intégré lAFPA dans sa stratégie de développement économique et que cette stratégie est largement partagée ici par les élus. Au-delà de la région Basse-Normandie, cest toutes les régions de France qui à travers leur association, lAssociation des Régions de France qui est présidée par Alain ROUSSET, le président de la région Aquitaine, se sont mobilisées dans la phase de consolidation financière de lAFPA mais on ne pouvait pas demander tout aux régions. Il aurait été facile pour le gouvernement de dire "les régions ont la responsabilité de la formation professionnelle, alors on donne lAFPA. Débrouillez-vous !" Cela aurait été une facilité mais cela naurait pas permis la solution. Donc nous avons pris nos responsabilités mais celane veut pas dire pour autant que demain, les régions dans le cadre de la loi de décentralisation de cette nouvelle étape que nous voulons où lEtat stratège doit mieux se concentrer sur ses missions mais déléguer aux collectivités territoriales des responsabilités quelles sont capables de mieux mettre en uvre que lEtat lui-même directement, efficacement sur le terrain, sur les territoires, cela ne veut pas dire que lon ne va pas renforcer vos compétences en matière de formation professionnelle. Et là, il faut encore travailler mais je pense que nous allons y arriver et en particulier, nous devons intégrer dans cette nouvelle étape toute la question de lorientation, orientation que lEducation nationale doit faire, orientation qui doit être faite au niveau des régions dans des schémas directeurs cohérents de plan de formation professionnelle parce quil ne sagit pas davoir des régions à deux vitesses, des régions où on aurait de lambition et de la cohérence et les autres qui se débrouilleraient comme elles pourraient. Donc cest le rôle de lEtat de veiller à cette cohérence en matière de schéma de formation mais faire confiance aux régions, cest le gage de lefficacité mais en même temps répondre à la demande dorientation des jeunes et les témoignages des stagiaires que jai rencontrés à linstant qui étaient des témoignages très riches, passionnants de personnes qui avaient bien compris quil y avait pour certaines dentre elles une deuxième chance et que cette deuxième chance, elles avaient décidé de la saisir parce que, ici, il y avait les conditions daccueil mais tous ou presque tous mont parlé des difficultés de lorientation qui, parfois, sest traduite par des échecs. Et je crois que cest très important de traiter cette question qui est fondamentale mais qui est aussi celle de la valorisation des métiers parce quil y a tellement de situations où les métiers, en particulier les métiers pour lesquels ici vous formez, qui ont une mauvais image et qui est une image injuste. Le métier de soudeur, le métier de chaudronnier, cest un beau métier. Et jai entendu il y a quelques instants le témoignage dune jeune femme qui avait choisi dapprendre après un autre parcours professionnel sans quon lui ait dailleurs conseillé dans une orientation quelconque le métier de chaudronnier parce quelle y avait vu quelque chose de créateur, quelque chose dinnovant et quelque chose de beau. Oui, cest vrai : les métiers de lindustrie font de belles choses et créent de belles choses mais faut-il encore que nous le disions et le disions avec fierté.
Parce que le grand défi qui est le nôtre, le grand combat qui est le nôtre, cest le combat du pays, celui que le président de la République a rappelé comme une grande priorité dans ses vux aux Français le 31 décembre, cest la bataille pour lemploi et cest vrai que ce que le gouvernement a engagé peut provoquer parfois des impatiences parce que lon voudrait avoir des résultats tout de suite et cest normal quand on est au chômage ou quand on ne voit pas de perspectives suffisamment positives devant soi. Mais le pacte national pour la croissance, la compétitivité et lemploi que jai annoncé le 6 novembre, il faut le mettre en uvre. Maintenant, il est opérationnel depuis le 1er janvier et on a besoin de tous, des pouvoirs publics, de lEtat, des collectivités locales, des entreprises, des représentants des salariés, des associations, de tous ceux qui veulent la réussite de la France et cest pour cela quil faut aussi réussir à signer des contrats pour les emplois davenir et là, on a besoin du concours des collectivités locales, on a besoin du concours des associations. On a besoin aussi du concours des formateurs. Et cest la même chose pour les contrats de génération : maintien de lemploi dun senior et embauche dun jeune en CDI. Alors, le gouvernement sest réjoui que les partenaires sociaux aient signé un accord pour le contrat de génération. Maintenant, il faut le traduire dans un texte de loi et cest le premier texte que les parlementaires, demain se réunissant à nouveau, vont avoir à examiner pour quil soit, je lespère, voté avant la fin du mois ou en tout cas début du mois de février pour quil soit tout de suite opérationnel. Après, il faudra que les entreprises et les représentants des salariés négocient pour que cela se concrétise. Il ne suffit pas de voter des lois ; il ne suffit pas dexprimer des intentions ; il ne suffit pas de fixer les priorités. Il faut aussi agir pour que la loi ou la décision devienne concrète sur le terrain et ce qui sest passé la semaine dernière, cest-à-dire la négociation qui a abouti à un accord entre les partenaires sociaux qui est maintenant soumis à leur ratification à chacune des organisations, est une étape extrêmement importante. Jai pris connaissance de laboutissement de cette longue négociation lancée au mois de juillet dernier à la grande conférence sociale avec satisfaction. Dans le contexte économique difficile que nous traversons, il y a des réformes à faire ; il y a des modernisations à faire, des adaptations à faire mais cela ne peut pas se faire dans nimporte quelles conditions. Il faut à la fois donner de la souplesse pour anticiper, réorganiser, moderniser lorganisation du travail dans tel ou tel secteur, dans telle ou telle filière mais cela ne peut pas se faire non plus sans sécuriser les salariés, sans leur donner de nouveaux droits pour le parcours tout au long de leur vie et Thierry REPENTIN expliquait tout à lheure dans léchange que nous avions avec les stagiaires que notamment en matière de formation, il y aura désormais un droit nouveau à la formation tout au long de la vie non pas attaché à un statut mais attaché à la personne et que ce droit pourra quelle que soit lentreprise ou le parcours professionnel que cette personne fera, laccompagner tout au long de sa vie pour pouvoir en bénéficier. Ce sont des choses nouvelles, je ne vais pas toutes les présenter ici mais en tout cas, il appartient aux partenaires sociaux maintenant de se déterminer pour la signature et ensuite, il appartiendra au gouvernement de présenter un projet de loi au Parlement pour que très vite, ce texte puisse être transformé en loi pour quil puisse être appliqué là encore concrètement sur le terrain.
Voilà, je voudrais terminer mon propos pour vous dire ce que jai vu ici et que jai appris encore aujourdhui. A chaque déplacement, je constate quil y a dans notre pays une énergie formidable. En tout cas, je la redécouvre à chaque fois à travers les gens que je rencontre, ceux qui dirigent ici lAFPA, le directeur de lAFPA que je remercie, qui anime son équipe, les formateurs, les stagiaires. Je vois là une volonté de sen sortir personnellement et une capacité de le faire ; jai vu des gens qui avaient confiance ici, qui sont dans un cadre où ils peuvent avoir confiance. Mais je voudrais lire à travers ces exemples personnels, spécifiques de cette visite ici à lAFPA une confiance aussi dans les capacités de la France à réussir son avenir. Ne doutons pas de nos capacités. Je crois que ce que jai encore appris et entendu aujourdhui, cest quil y a une vraie volonté, une vraie capacité à condition que nous sachions donner un élan collectif à tout ce que nous pouvons faire dans telle ou telle commune, dans tel ou tel département, dans telle ou telle région, dans telle ou telle entreprise, dans telle ou telle association. Cest cela le projet pour la France, cest cela le nouveau modèle français que je veux promouvoir avec lensemble du gouvernement et sous lautorité du président de la République. Il y a une espérance ; il y a une fierté, en tout cas il nous faut la retrouver et cela, nous le pourrons en pensant à ces victoires à la fois personnelles et professionnelles qui sont celles des 45 000 stagiaires qui franchissent les portes de vos centres tous les matins. Je souhaite quavec vous, ils soient encore plus nombreux demain parce que leur réussite personnelle, ce sera aussi la nôtre ; ce sera la réussite de la France.
Merci à lAFPA ! Bon courage et bonne chance à lAFPA !
Source http://www.gouvernement.fr, le 15 janvier 2013