Déclaration de Mme Valérie Fourneyron, ministre des sports, de la jeunesse, de l'éducation populaire et de la vie associative, sur l'emploi associatif et le chômage des jeunes, Paris le 24 janvier 2013.

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Circonstance : Clôture des travaux des "Premiers rendez-vous de l'emploi associatif" à Paris le 24 janvier 2013

Texte intégral


C’est pour moi un grand plaisir d’être devant vous ce soir, pour prendre la parole en clôture de cette journée consacrée à l’emploi associatif.
Le FONJEP a une histoire singulière depuis près de 50 ans, au service de l’emploi associatif, au service de celles et ceux qui contribuent à faire vivre ce secteur.
Depuis sa création, le ministère a toujours accompagné le FONJEP. Sa mission principale ? Contribuer à l'ancrage et à la pérennité de l'emploi associatif.
Il est donc aujourd’hui un acteur majeur de notre politique de soutien à l’emploi associatif.
Le ministère chargé de la jeunesse et de la vie associative finance à lui seul plus de la moitié des subventions au titre de la mission « jeunesse et vie associative ».
À ce titre, ce sont plus de 2.800 associations ou réseaux associatifs. Le salarié soutenu par l’intermédiaire du FONJEP est souvenu l’unique salarié de l’association.
Le FONJEP est une construction originale, de par ses statuts et son modèle de gouvernance qui repose sur la cogestion.
Je suis particulièrement attachée à cette méthode.
Le succès de la négociation des partenaires sociaux sur la sécurisation de l’emploi il y a quelques jours nous conforte encore, s’il en était besoin, dans cette conviction qu’à plusieurs il est possible de trouver des solutions pour le bien de tous.
Les subventions versées par l’intermédiaire du FONJEP ont pour objectif de soutenir la structuration du tissu associatif sur le territoire, en facilitant la rétribution de personnels associatifs qui remplissent des fonctions de pilotage, d’animation de projet associatif ou de « tête de réseau » au sein des associations.
Ces subventions, parfois appelées « poste FONJEP », parce qu’elles constituent une forme de reconnaissance de l’Etat, ont un « effet levier » pour l’obtention de financements complémentaires (collectivités territoriales, principalement) souvent nécessaires pour pérenniser l’action associative et l’emploi attaché.
Vous le savez, la question de l'emploi est en effet au coeur de nos préoccupations gouvernementales.
Le taux de chômage des jeunes a atteint en décembre 2012 un record historique – 1 jeune de moins de 25 ans sur 4 est sans emploi !
Dans certains territoires, je pense à ceux d’outre mer, c’est 1 jeune sur 2.
Face à ce constat, nous avons le devoir de nous mobiliser, d’être créatifs et de refuser la fatalité. Dans ce combat, je tiens à souligner le rôle du secteur associatif. Sur certains territoires, dans certaines zones de relégation, il est le premier employeur. Dans cette bataille pour l’emploi, contre la précarité, il est un allié de la puissance publique.
Aujourd’hui avec les emplois d’avenir, le gouvernement est pleinement mobilisé avec le secteur associatif.
Ils ont pour objectif d’ouvrir les portes du marché du travail aux jeunes en difficultés. Ils reposent sur l’ambition forte de miser sur leur potentiel, même s’ils n’ont pu le valoriser en acquérant un diplôme.
Bien plus que de simples contrats, ce dispositif est une véritable mobilisation générale en faveur de l’emploi des jeunes.
Mon ministère sera au rendez-vous de cet effort puisque je me suis engagée à créer 15 000 emplois d’avenir dans le périmètre Jeunesse, Education Populaire, Vie Associative et Sport, sur les 150 000 prévus d’ici la fin de 2016.
L’insertion professionnelle dans les secteurs du sport et de la jeunesse est forte. Depuis 1990, la progression de l’emploi salarié dans le sport est quatre fois plus rapide que l’emploi salarié global. Exploitons pleinement ce potentiel !
Permettez-moi de remercier, comme j’ai déjà eu l’occasion de le faire lors de mes voeux la semaine dernière, la Conférence Permanente des Coordinations Associatives et ses coordinations membres, dont le Comité National Olympique et Sportif Français et le Comité pour les relations Nationales et internationales des Associations de Jeunesse et d'Education Populaire qui ont signé avec le Premier Ministre les premières conventions cadre.
Les services du ministère, au niveau national, comme au niveau local sont mobilisés. Ils vous accompagneront dans vos démarches et notamment dans la définition de votre projet d'accueil, de l'itinéraire de formation et l'accès aux fonds de formation.
Mes services agiront en complément et en coopération avec les fédérations associatives, les OPCA et les régions, c'est à dire tous les acteurs concernés pour accueillir les jeunes en emplois d’avenir dans les meilleures conditions.
Nos secteurs sont porteurs, ils sont en capacité de proposer des itinéraires de réussite pour les jeunes concernés.
Saisissons ensemble cette opportunité pour qu'un maximum d'entre eux retrouvent confiance et puissent se projeter dans l'avenir. Les directeurs des sports, de la jeunesse, de l'éducation populaire et de la vie associative ainsi que la directrice générale de l'emploi et de la formation professionnelle viennent de signer une circulaire commune sur l'application des emplois d'avenir dans nos secteurs.
Dans les jours qui viennent je vais signer des conventions avec plusieurs associations autour des emplois d’avenir, ce sera l’occasion d’envoyer un signal très clair sur notre mobilisation collective.
Le Fonjep a un rôle à jouer avec les Emplois d’avenir, c’est pourquoi je souhaite qu’il participe pleinement à notre mobilisation. Son expérience et son réseau nous seront utiles.
Pour accompagner les structures employeuses, je vais proposer d’affecter des fonds spécifiques au Fonjep.
Ils soutiendront les emplois qualifiés qui viendraient animer des réseaux d’emplois d’avenir ou être les tuteurs de ces nouveaux emplois par le biais de bonifications supplémentaires.
Sur ces questions d’emploi et au-delà des emplois d’avenir, le Président du Fonjep m’a fait une proposition, que je trouve très intéressante.
Sur les fonds propres du Fonjep, il s’agit d’expérimenter un dispositif pour lutter contre le temps partiel subi dans les métiers de l’animation.
Dans le contexte économique dans lequel nous vivons et alors que la bataille pour l’emploi est prioritaire, je vous encourage vivement à vous engager dans cette initiative.
Une évaluation externe devra être réalisée pour nous permettre d’en tirer tous les enseignements.
En effet, tout ce qui concourt à favoriser la qualification des personnes et la sécurisation des parcours est bon à prendre.
En complément et à la demande des associations, nous avons lancé un travail avec plusieurs ministères sur l’emploi associatif de sorte que nous puissions avancer sur véritable une politique interministérielle, ambitieuse, de soutien de l’emploi associatif.
L’emploi associatif s’est fortement développé depuis une trentaine d’années.
Ces emplois demeurent néanmoins souvent précaires, il est donc urgent de se saisir de cet enjeu.
Il s’agit d’une première étape avant l’ouverture d’un chantier avec les acteurs associatifs.
Mais cela ne résume pas mon seul engagement envers le monde associatif.
Au-delà de la priorité emploi, depuis mon entrée en fonction Avenue de France, j’ai tenu à refonder un véritable pacte de confiance avec les associations, un pacte fondé sur des engagements réciproques, sur un dialogue constant et sur une confiance mutuelle.
Aux acteurs de la vie associative, je souhaite dire à quel point nous serons attentifs à les accompagner dans leur développement et leur structuration, dans le respect de leur indépendance. A quel point nous reconnaissons leur rôle social et économique essentiel dans notre pays.
Non avons engagé plusieurs chantiers.
Ils visent à réinstaurer une culture du partenariat avec les associations.
Les associations sont désormais reconnues comme des partenaires légitimes de l’action publique, je dis bien des partenaires et non des prestataires.
Mon ministère co-préside avec le ministère délégué à l’Economie Sociale et Solidaire, un groupe de travail chargé de revisiter les modalités de contractualisation entre la puissance publique et les associations.
Nous sécurisons ainsi les modalités de financement public des associations. Les collectivités territoriales seront étroitement associées à ces travaux. Une partie de ce chantier aura un débouché dans le cadre du futur projet de loi ESS, avec en particulier une disposition législative visant à donner une définition légale de la subvention.
Ce lundi, j’ai installé un groupe de travail présidé par le Préfet Jean-Pierre Duport et le Sénateur Claude Dilain, chargé d’élaborer une nouvelle charte d’engagements réciproques entre l’Etat, les collectivités territoriales et les associations.
13 ans après la charte des engagements réciproques signée par l’Etat avec le secteur associatif en 2001 sous le gouvernement de Lionel Jospin, nous ouvrons ainsi un nouveau chapitre.
Une nouvelle charte verra le jour. Elaborée avec l’appui de mes services durant le 1er semestre de l’année 2013, elle associera pour la toute première fois Etat, associations et collectivités. En 2001, ces dernières n’avaient pas pris part à ce travail alors qu’elles sont devenues depuis des interlocuteurs incontournables des associations sur les territoires.
Elle aura pour objet de :
- redéfinir les principes généraux de concertation entre la puissance publique et le secteur associatif ;
- définir les principes en matière de contractualisation entre l’Etat, les regroupements de collectivités territoriales et la Conférence Permanente des Coordinations Associatives.
Vous le voyez, les chantiers ouverts sont nombreux.
Ils marquent notre ambition de répondre aux attentes du secteur.
Ils soulignent la volonté du gouvernement de redonner toute sa place au secteur associatif.
Par son histoire le Fonjep illustre parfaitement la capacité des acteurs publics et associatifs à inventer et gérer des dispositifs utiles à tous.
Dans ce contexte, le FONJEP a un rôle important à jouer :
- dans son soutien de l’emploi associatif
- mais aussi être en tant qu’outil innovant dans le champ associatif.
Cette première édition des « rendez-vous de l’emploi associatif » a été une réussite, a eu un bel écho.
Dans la période que nous connaissons, elle en appelle d’autres.
Source http://www.jeunes.gouv.fr, le 25 janvier 2013