Texte intégral
Q - Quel est l'objectif de votre voyage en Amérique latine ?
R - Le but de ce voyage est de rapprocher la France et l'Amérique latine. Nous avons une tradition de proximité ; les idéaux de la France sont très présents en Amérique latine mais nous n'avons pas encore les relations politiques et économiques à la hauteur de ce que nous voudrions. Mon objectif, c'est d'aller vers un rapprochement, une proximité plus forte entre la France et l'Amérique latine.
Q - La Colombie connaît actuellement un processus de paix intéressant avec le groupe terroriste des FARC. La France a été victime de ce groupe terroriste avec l'enlèvement d'Ingrid Bettencourt. Que pensez-vous de ce processus de paix ?
R - Je pense que le président Santos a raison d'avoir engagé ce processus de paix ; c'est une décision très difficile et courageuse. Si on veut parvenir à une pacification de la Colombie, c'est ce qu'il faut faire. Nous reconnaissons donc ces difficultés et nous soutenons l'initiative du président colombien.
Q - Au Venezuela, le président Hugo Chavez serait de retour après deux mois de vacation du pouvoir. Il y a eu un petit arrangement avec la Constitution pour éviter de nouvelles élections. Cela ne vous paraît pas inquiétant d'un point de vue démocratique, cette volonté de rester au pouvoir en dépit de sa maladie ?
R - La situation n'est pas facile : le rôle du président Chavez et son état de santé. J'espère simplement que le Venezuela, qui est un beau et grand pays, puisse retrouver des perspectives de développement apaisé. Je souhaite bien sûr la meilleure santé possible au président Chavez.
Q - Au Mexique, Florence Cassez a été libérée après sept ans de prison. Vous l'avez reçue comme un chef d'État, malgré les déclarations de certaines victimes qui continuent de dire qu'elles l'ont entendue, malgré les déclarations de certains médias et de certaines personnes selon lesquels il y a eu des vices de forme et il n'y a pas eu de nouveau procès. Vous-même avez dit que le Mexique était devenu une grande démocratie après cette libération. Qu'en pensez-vous ?
R - La situation, là non plus, n'est pas facile. La Cour suprême du Mexique, de façon totalement indépendante, a pris cette décision. Cette décision a consisté à annuler les décisions antérieures et à libérer immédiatement Mlle Cassez. Je respecte cette décision indépendante et il n'y a pas d'autre commentaire à faire. J'espère en outre, puisque la situation antérieure était un obstacle aux relations entre la France et le Mexique, que nos relations seront dorénavant excellentes car elles ont toutes les raisons de l'être. Le Mexique et la France sont des grands pays, entre lesquels il existe une tradition d'amitié et nous avons beaucoup de raisons de développer ces relations. Concernant le procès de Mlle Cassez, il s'agit d'une décision indépendante, il n'y a rien d'autre à dire.
Q - En Équateur, la réélection du président Correa est un phénomène qui se reproduit en Amérique latine : au Venezuela, en Bolivie. Connaissant la personnalité de ces chefs d'État, est-ce que cela ne vous paraît pas préoccupant ?
R - Tout ce que je peux dire, c'est que ces élections étaient libres et que les peuples que vous avez cités ont voté pour ceux qu'ils souhaitent, avec souvent des scores très importants. Nous n'allons pas, nous Français, faire d'ingérence, ce sont les peuples qui votent comme ils le veulent. Mais il est vrai que ce sont des phénomènes qui méritent que l'on s'y arrête et que l'on réfléchisse. En général, si l'on est élu, et surtout réélu, ce n'est pas un hasard.
Q - Parlons de Cuba, il y a clairement eu des améliorations du point de l'administration, même minimes, mais du point de vue des droits de l'Homme, il y a des critiques à formuler, essentiellement sur le droit d'expression. Quelle est la position de l'Union européenne et plus précisément de la France sur la situation à Cuba ?
R - Nous sommes évidemment très attentifs à tout ce qui concerne les droits de l'homme. La France est la patrie des droits de l'homme. Il est vrai qu'à Cuba, des droits, comme les droits de la presse ou de manifestation, ne sont pas ce qu'ils devraient être, mais pour être objectif et honnête, si on regarde sur une longue période, il existe une évolution incontestable, même si des progrès sont encore à faire.
En ce qui concerne l'Union européenne, les positions prises il y a déjà quelques années font l'objet d'une réflexion tenant compte de ces évolutions. Si ces évolutions continuent, à ce moment-là l'Union européenne en tirera les conséquences, pas seulement d'ailleurs pour les droits de l'homme, mais aussi dans le domaine de la petite entreprise, qui est maintenant autorisée, ou dans celui de la politique migratoire qui a évolué. On est donc amené à constater ces évolutions et souhaiter qu'elles se prolongent.
Q - À propos de la liberté d'expression, la France va avoir des accords avec des pays d'Amérique latine qui se trouvent à la 153e place du rapport de Reporters sans frontières. Je parle du Mexique ou du Brésil où il existe un monopole des médias, tout comme en Colombie ou au Venezuela qui se trouvent en mauvaise position. Quelle est votre opinion ?
R - La France est bien sûr favorable à la liberté d'expression. Il faut remarquer que dans toute une série de pays, en Amérique latine en général, il existe une évolution très positive sur les libertés ; il faut toujours avoir une vision historique. Nous souhaitons que ces libertés se développent et nous voulons avoir des relations économiques, culturelles et politiques avec ces pays.
Avec le Brésil, qui est un géant économique, nous avons de très bonnes relations : 500.000 Brésiliens sont employés par des entreprises françaises et nous avons encore de bonnes perspectives. Avec le Mexique, nous avons un niveau de commerce qui est encore faible : les relations commerciales entre la France et le Mexique représentent 1 % du commerce mexicain, alors qu'elles représentent 15 % pour l'Allemagne. Nous avons donc des progrès à faire dans ce domaine, et c'est vrai pour tous les pays d'Amérique latine.
Nous voulons vraiment être partout où se construit l'avenir du monde et l'Amérique latine est une très grande région à cet égard et le sera encore davantage. Il y a eu récemment une réunion, à Santiago, entre l'Union européenne et l'Amérique latine. L'orientation qui a été prise, c'est de travailler ensemble, de plus en plus, et la France s'inscrit dans cette perspective, dans les domaines économique, culturel et éducatif. Il y a une tradition d'apprentissage de la langue française dans ces pays où on aime la France. Il y a beaucoup de touristes. Il y a aussi une tradition scientifique. Il faut développer tout cela.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 25 février 2013
R - Le but de ce voyage est de rapprocher la France et l'Amérique latine. Nous avons une tradition de proximité ; les idéaux de la France sont très présents en Amérique latine mais nous n'avons pas encore les relations politiques et économiques à la hauteur de ce que nous voudrions. Mon objectif, c'est d'aller vers un rapprochement, une proximité plus forte entre la France et l'Amérique latine.
Q - La Colombie connaît actuellement un processus de paix intéressant avec le groupe terroriste des FARC. La France a été victime de ce groupe terroriste avec l'enlèvement d'Ingrid Bettencourt. Que pensez-vous de ce processus de paix ?
R - Je pense que le président Santos a raison d'avoir engagé ce processus de paix ; c'est une décision très difficile et courageuse. Si on veut parvenir à une pacification de la Colombie, c'est ce qu'il faut faire. Nous reconnaissons donc ces difficultés et nous soutenons l'initiative du président colombien.
Q - Au Venezuela, le président Hugo Chavez serait de retour après deux mois de vacation du pouvoir. Il y a eu un petit arrangement avec la Constitution pour éviter de nouvelles élections. Cela ne vous paraît pas inquiétant d'un point de vue démocratique, cette volonté de rester au pouvoir en dépit de sa maladie ?
R - La situation n'est pas facile : le rôle du président Chavez et son état de santé. J'espère simplement que le Venezuela, qui est un beau et grand pays, puisse retrouver des perspectives de développement apaisé. Je souhaite bien sûr la meilleure santé possible au président Chavez.
Q - Au Mexique, Florence Cassez a été libérée après sept ans de prison. Vous l'avez reçue comme un chef d'État, malgré les déclarations de certaines victimes qui continuent de dire qu'elles l'ont entendue, malgré les déclarations de certains médias et de certaines personnes selon lesquels il y a eu des vices de forme et il n'y a pas eu de nouveau procès. Vous-même avez dit que le Mexique était devenu une grande démocratie après cette libération. Qu'en pensez-vous ?
R - La situation, là non plus, n'est pas facile. La Cour suprême du Mexique, de façon totalement indépendante, a pris cette décision. Cette décision a consisté à annuler les décisions antérieures et à libérer immédiatement Mlle Cassez. Je respecte cette décision indépendante et il n'y a pas d'autre commentaire à faire. J'espère en outre, puisque la situation antérieure était un obstacle aux relations entre la France et le Mexique, que nos relations seront dorénavant excellentes car elles ont toutes les raisons de l'être. Le Mexique et la France sont des grands pays, entre lesquels il existe une tradition d'amitié et nous avons beaucoup de raisons de développer ces relations. Concernant le procès de Mlle Cassez, il s'agit d'une décision indépendante, il n'y a rien d'autre à dire.
Q - En Équateur, la réélection du président Correa est un phénomène qui se reproduit en Amérique latine : au Venezuela, en Bolivie. Connaissant la personnalité de ces chefs d'État, est-ce que cela ne vous paraît pas préoccupant ?
R - Tout ce que je peux dire, c'est que ces élections étaient libres et que les peuples que vous avez cités ont voté pour ceux qu'ils souhaitent, avec souvent des scores très importants. Nous n'allons pas, nous Français, faire d'ingérence, ce sont les peuples qui votent comme ils le veulent. Mais il est vrai que ce sont des phénomènes qui méritent que l'on s'y arrête et que l'on réfléchisse. En général, si l'on est élu, et surtout réélu, ce n'est pas un hasard.
Q - Parlons de Cuba, il y a clairement eu des améliorations du point de l'administration, même minimes, mais du point de vue des droits de l'Homme, il y a des critiques à formuler, essentiellement sur le droit d'expression. Quelle est la position de l'Union européenne et plus précisément de la France sur la situation à Cuba ?
R - Nous sommes évidemment très attentifs à tout ce qui concerne les droits de l'homme. La France est la patrie des droits de l'homme. Il est vrai qu'à Cuba, des droits, comme les droits de la presse ou de manifestation, ne sont pas ce qu'ils devraient être, mais pour être objectif et honnête, si on regarde sur une longue période, il existe une évolution incontestable, même si des progrès sont encore à faire.
En ce qui concerne l'Union européenne, les positions prises il y a déjà quelques années font l'objet d'une réflexion tenant compte de ces évolutions. Si ces évolutions continuent, à ce moment-là l'Union européenne en tirera les conséquences, pas seulement d'ailleurs pour les droits de l'homme, mais aussi dans le domaine de la petite entreprise, qui est maintenant autorisée, ou dans celui de la politique migratoire qui a évolué. On est donc amené à constater ces évolutions et souhaiter qu'elles se prolongent.
Q - À propos de la liberté d'expression, la France va avoir des accords avec des pays d'Amérique latine qui se trouvent à la 153e place du rapport de Reporters sans frontières. Je parle du Mexique ou du Brésil où il existe un monopole des médias, tout comme en Colombie ou au Venezuela qui se trouvent en mauvaise position. Quelle est votre opinion ?
R - La France est bien sûr favorable à la liberté d'expression. Il faut remarquer que dans toute une série de pays, en Amérique latine en général, il existe une évolution très positive sur les libertés ; il faut toujours avoir une vision historique. Nous souhaitons que ces libertés se développent et nous voulons avoir des relations économiques, culturelles et politiques avec ces pays.
Avec le Brésil, qui est un géant économique, nous avons de très bonnes relations : 500.000 Brésiliens sont employés par des entreprises françaises et nous avons encore de bonnes perspectives. Avec le Mexique, nous avons un niveau de commerce qui est encore faible : les relations commerciales entre la France et le Mexique représentent 1 % du commerce mexicain, alors qu'elles représentent 15 % pour l'Allemagne. Nous avons donc des progrès à faire dans ce domaine, et c'est vrai pour tous les pays d'Amérique latine.
Nous voulons vraiment être partout où se construit l'avenir du monde et l'Amérique latine est une très grande région à cet égard et le sera encore davantage. Il y a eu récemment une réunion, à Santiago, entre l'Union européenne et l'Amérique latine. L'orientation qui a été prise, c'est de travailler ensemble, de plus en plus, et la France s'inscrit dans cette perspective, dans les domaines économique, culturel et éducatif. Il y a une tradition d'apprentissage de la langue française dans ces pays où on aime la France. Il y a beaucoup de touristes. Il y a aussi une tradition scientifique. Il faut développer tout cela.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 25 février 2013