Texte intégral
Le ministère aura en 2013 un rôle particulier. Le sujet de lemploi, la bataille du redressement économique sont le sujet central. 2012 aura été marqué par trois éléments : la conception de nouveaux outils pour lemploi, un nouveau processus de dialogue social autour de la grande conférence sociale et de la signature daccords importants, le projet de réforme de notre ministère.
2013 sera lépanouissement de tout cela, de ce qui a été semé en 2012 et qui doit porter ses fruits. Le Président le dira aux préfets prochainement.
Jai trois messages à passer :
1) La première priorité du Président de la République, du Gouvernement, du ministre du travail et de son administration est la situation de lemploi.
L'emploi est la première priorité pour lannée 2013.
En 2013, nous devons encore être présents au rendez-vous. Jattends une mobilisation forte de votre part et de vos services sur lensemble des outils à notre disposition. Vous aurez les moyens financiers ; le ministre du Budget a annoncé quil faisait un « surgel » pour dégager des moyens sur lemploi.
- * Sur les contrats aidés
Cest notre premier outil et nous devons être au même niveau quavant, avec une répartition sur toute lannée. Il faut utiliser les souplesses de cet outil. On doit calibrer la durée des contrats pour la durée nécessaire. Les contrats doivent être plus longs quils ne lont été. Javais demandé un allongement de 9 mois et cela ne sest pas traduit dans la réalité. Cette année, la durée moyenne doit être de 12 mois. De même, cest une nécessité daccompagner et de former. Il faut renforcer tout cela. Je lai dit au Directeur général de Pôle emploi.
- * Sur les emplois davenir
Je vois que les choses avancent sur ce point, nous sommes près de 4 000 emplois. Nous avons voulu cibler. Je comprends que le processus soit relativement long à mettre en place et il faut continuer à être exigeant sur la formation. Il faut du temps pour que la machine se mette en place. Je sens toutefois quelques impatiences sur la montée en puissance.
Il y a deux exigences ;
- mobiliser les employeurs, monter en puissance. Mobilisez-vous à fond avec les missions locales et Pôle emploi. Les préfets recevront des instructions précises.
- Nous ciblons bien sur les jeunes sans qualification. Mais il faut cibler davantage sur les ZUS. Ce que nous faisons est insuffisant et nous sommes très en dessous de lobjectif de 30 %.
* Sur le contrat de génération
Le projet de loi relatif au contrat de génération, après son adoption par lAssemblée Nationale, sera examiné par le Sénat au cours de la première semaine de février. Le travail sur les textes dapplication est bien avancé et lentrée en vigueur devrait avoir lieu courant mars. Dans les entreprises de moins de 50, il est souhaitable de ne pas attendre le mois de mars.
Il y a un message à faire passer. Il sagira de bien faire connaître le dispositif.
Lentreprise va recevoir une aide conséquente, comme une aide toutes les embauches de jeunes de moins de 26 ans en CDI conclues entre le 1er janvier et lentrée en vigueur de la loi. Par ailleurs seront également éligibles à laide les transformations en CDI de jeunes recrutés en CDD ou en contrat dalternance en CDD avant leurs 26 ans. Les entreprises dau moins 300 salariés ont jusquau 30 septembre pour conclure un accord ou, à défaut, déposer un plan daction sur le contrat de génération. Et sur ce plan aussi vous aurez un rôle à jouer. Des outils de communication seront à votre disposition pour ce faire.
Pour aider les entreprises qui en ont besoin à mettre en place une gestion active des âges, vous disposerez de crédits dappui-conseil dédiés au contrat de génération à hauteur de 40 M par an à compter de 2013.
Pour les entreprises de moins de 50 salariés, lenjeu du contrat de génération est de les inciter à passer à lacte en embauchant un jeune. Vous pourrez insister particulièrement sur loutil du contrat de génération « transmission dentreprise » qui peut être conclu avec un chef dentreprise senior qui envisage de transmettre son entreprise.
2) Sur laccord du 11 janvier.
Laccord du 11 janvier qui vient dêtre négocié et conclu est dabord important par son contenu pour notre pays. Lenjeu était de sortir de dispositifs longs et compliqués pour aller vers des dispositifs plus courts et plus sûrs. Moins il y aura de place pour la jurisprudence, et mieux cela sera.
Nous présenterons le projet de loi sera connu mi février puisquil sera soumis à des instances consultatives et au Conseil dEtat. Il sera adopté en conseil des ministres le 6 mars puis passera devant le Parlement selon la procédure accélérée à la première semaine davril, au Sénat avant fin avril puis un aller-retour fin avril. La loi devrait être publiée début mai.
Jévoquerai un point qui vous concerne plus particulièrement. Laccord du 11 janvier met au coeur laccord dentreprise majoritaire pour éviter les licenciements ou quand on ne peut les éviter. Cest le retour de lEtat garant, pas lEtat administratif qui décide de tout dans lentreprise, ni de lautorisation administrative de licenciement. Il y aura une décision qui pourra faire lobjet dun recours devant les tribunaux. Vous les Direccte, serez les autorités garantes, avec possibilité de déléguer à vos DUT. Ce sera votre responsabilité. Vous incarnerez lEtat garant. Un groupe de travail sera mis en place.
Cet accord du 11 janvier est plus important encore par le sens quil donne aux relations du travail. Il y a un changement profond dans les méthodes et dans la mise en oeuvre. Certains commentaires parlent de « donnant-donnant », surtout à la fin de la négociation avec la taxation des contrats courts. Ces commentaires sont le reflet du passé. Nous sommes dans un contrat de type gagnant-gagnant. Les salariés sont gagnants sur les procédures nouvelles, sur la sécurisation. Mais les entreprises sont gagnantes par la sécurisation de leurs salariés. Nous sommes dans une mécanique profonde. Les plus critiques de laccord du 11 janvier, et pas seulement les syndicats signataires, vont semparer des possibilités de négocier quil offre. Cela ne veut pas dire quil ny a plus de conflit et de contradiction. Cela nest pas un effacement des contradictions mais leur dépassement.
3) Enfin, en même temps, nous devons changer nos services et ce ministère.
Le dialogue social est aussi important dans notre ministère. Je me suis impliqué et continuerai à le faire. Les orientations annoncées les 13 et 14 décembre ont commencé à se traduire dans les faits par lamendement sur le statut des contrôleurs qui va induire une transformation profonde du système dinspection du travail. Cette avancée que nous avons arrachée, est positive.
Source http://www.sud-travail-affaires-sociales.org, le 27 février 2013