Déclaration de Mme Marie-Arlette Carlotti, ministre des personnes handicapées et de la lutte contre l'exclusion, sur l'accueil et l'accompagnement des enfants handicapés et la création de postes d'auxiliaires de vie scolaire pour leur scolarisation, Paris le 26 décembre 2012.

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Circonstance : Premières assises nationales de l'enfance handicapée à Paris le 26 décembre 2012

Texte intégral

A l'occasion de ces premières assises, je tenais à vous adresser deux messages.
Le premier, c'est vous dire que je suis entièrement mobilisée pour l'accompagnement des enfants handicapés. Je veux faire en sorte que tous les enfants se sentent à l'aise dans l'école de la République qui est leur école, et aussi dans leurs activités extra-scolaires.
Les enfants qui sont porteurs de handicap sont la jeunesse de notre pays, son avenir, son espoir, comme tout autre enfant ; et un enfant qui ne peut pas suivre convenablement sa scolarité, c'est une tragédie personnelle autant qu'un gâchis collectif.
C'est pour cela qu'une partie des créations de postes dans l'Éducation Nationale sera destinée à accompagner les élèves en situation de handicap. Dès la rentrée scolaire 2012, nous avons créé 1 500 postes d'auxiliaires de vie scolaire individuels supplémentaires afin de répondre aux besoins d'accompagnement.
Accompagner les enfants à l'école et hors l'école est une priorité. Et pourtant, le statut des auxiliaires de vie scolaire est particulièrement précaire. Le travail de ces accompagnants est un travail qui exige des qualités et des compétences. Il est un travail utile à la société. Je veux qu'il soit donc reconnu comme un métier, et que les professionnels soient préparés et formés. George Pau-Langevin et moi-même avons missionné un groupe de travail qui rendra des propositions dans ce sens pour la mi-mars 2013.
Le second message que je souhaitais vous adresser vous concerne plus directement encore. Je partage votre analyse des attentes des usagers, et des évolutions nécessaires du secteur médico-social. Je veux les résumer ainsi : nous pouvons démocratiser le fonctionnement de nos institutions.
Démocratiser, c'est être toujours plus attentif à la parole des usagers, être à l'écoute de leurs besoins et comprendre leur singularité.
Ces orientations sont présentes dans la loi du 2 janvier 2002 rénovant l'action sociale et médico-sociale mais aussi dans celle du 4 mars 2002 sur les droits des malades. L'expertise des professionnels doit rencontrer la volonté des patients ou des personnes prises en charge. Une maladie ou un handicap ne signifie pas l'absence d'autonomie. Chaque personne doit être respectée dans sa capacité à faire des choix, à dire ses sentiments, à donner son avis, à élaborer un projet de vie.
Démocratiser, c'est organiser une gouvernance claire et de proximité. Le nouvel acte de la décentralisation qui concernera notamment les MDPH va dans ce sens.
Démocratiser, c'est organiser un espace de discussion sur les pratiques professionnelles. Je sais que vous disposez d'un comité scientifique de l'éthique, des pratiques professionnelles et de l'évaluation. Je sais aussi que vous entretenez des liens étroits avec les acteurs de la recherche. L'un de mes collaborateurs a rencontré Monsieur Heinry dont vous accompagnez la thèse de doctorat. Nous suivrons de près ses réflexions.
Les travaux de recherche doivent nous inspirer à tous les niveaux. Et surtout servir les professionnels qui peuvent y puiser de quoi nourrir leur pratique, soit directement soit à travers la formation continue.
L'enjeu de cette démocratisation est majeur : il s'agit autant que possible de faire du handicap une situation ordinaire tout en apportant des réponses personnalisées. Ce double objectif guide mon action au service des personnes handicapées. Il est en réalité le fondement d'une politique de justice renouvelée ; une politique qui continue, par la solidarité, à créer les conditions d'une vie en commun et qui respecte l'identité de chacun.
Je vous remercie pour votre contribution et j'espère que vos assises seront utiles à notre discussion.
Source http://www.gepso.com, le 18 janvier 2013