Texte intégral
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Je vous dis tout de suite bienvenue, Jérôme CAHUZAC.
JEROME CAHUZAC
Merci, bonjour Jean-Pierre ELKABBACH.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Le menu est lourd bonjour. Le 6 janvier, Laurent GUIMIER vient de le rappeler, le 6 janvier vous promettiez lors du « Grand rendez-vous », quil ny aurait plus dimpôts nouveaux, ce serai trop, trop, trop, ce serait demander trop. Est-ce quaujourdhui vous pouvez le confirmer ?
JEROME CAHUZAC
Les prélèvements obligatoires sont déjà très élevés en France, on a trouvé un taux de prélèvements obligatoires déjà très élevé, puisque, souvenez-vous, dans la précédente mandature Nicolas SARKOZY avait promis de faire baisser les impôts de 80 milliards et au total ils avaient augmenté de plus dune vingtaine. Donc, cest un engagement difficile, mais quil faut bien sûr sefforcer de tenir, lessentiel étant je me permet de rappeler ce qua dit le président de la République hier lessentiel étant que lannée prochaine, si un effort doit être fait, il doit dabord lêtre par les économies.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Mais le président de la République a dit, au Salon de lagriculture, quil fallait peut-être subsidiairement de nouveaux prélèvements, or, un impôt subsidiaire ou accessoire, complémentaire, cest toujours un impôt.
JEROME CAHUZAC
Oui, il faut un peu rentrer dans le détail des choses. En 2013 cest pour près de 5 à 6 milliards deuros dimpôts qui ont été levés et qui ne le seront pas en 2014, car ces impôts ne pouvaient lêtre quune seule année, et donc, si nous ne faisons rien de plus en matière de fiscalité, lannée prochaine il y aurait 5 à 6 milliards deuros dimpôts de moins. Et ça, cest une nouvelle que jaimerais pouvoir annoncer aux Français, vous dire, Jean-Pierre ELKABBACH, mais la situation financière de la France, budgétaire du pays, ne permet malheureusement pas de nous priver de 6 milliards deuros de recettes, tout simplement parce que, on le sait
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Donc vous annoncez la nécessité de recettes nouvelles par des impôts, il faut voir lesquels.
JEROME CAHUZAC
Donc, ce que je vous dis
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Vous avez vu la Une des ECHOS ?
JEROME CAHUZAC
Bien entendu.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
« De nouvelles hausses dimpôts inévitables en 2014 », vous le confirmez ?
JEROME CAHUZAC
Non, je ne le confirme pas de la sorte. Ce que je tente de vous expliquer, cest quà partir du moment, en 2014, nous naurons pas, toutes choses égales par ailleurs, 6 milliards deuros dimpôt que avons eus en 2013, il faudra, évidemment, en 2014, obtenir cette recette, ce qui ne veut pas dire que les engagements précédents ne seraient pas pris, ce qui veut simplement dire que, à tout le moins, la stabilité fiscale impose, la stabilité fiscale impose, de trouver 6 milliards deuros de recettes supplémentaires.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Mais où les trouverez-vous ?
JEROME CAHUZAC
Ça, ça se déterminera dans la loi de Finances initiale, qui sera présentée à lautomne prochain
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Mais est-ce que ça veut dire que léconomie des dépenses publiques ?
JEROME CAHUZAC
Non, ne confondons pas tout. Des économies dans la dépense publique sont inévitables, nous avons commencé à en faire, nous continuerons à en faire, non seulement au sein du budget de lEtat, mais également au sein des opérateurs, au sein des différentes politiques publiques, qui dailleurs sont évaluées sous lautorité du Premier ministre. Près de 27 politiques publiques ont commencé à être évaluées, et il faut dégager des économies à la suite de ces évaluations.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Mais, par exemple, au passage
JEROME CAHUZAC
Pardonnez-moi, je vous disais ne confondons pas tout, il y a ces évaluations qui doivent générer des économies, et par ailleurs, ce que je vous indique, cest quon ne peut se permettre davoir 6 milliards deuros de recettes en moins par rapport à 2013, il faudra donc les compenser.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Oui, et les trouver.
JEROME CAHUZAC
Ah mais on les trouvera, ça il faudra les trouver
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Dans la poche de qui, cest ça le problème, où ?
JEROME CAHUZAC
Mais dans la poche des uns, des autres, de tout le monde, ou de vous peut-être, mais de toute façon nous les trouverons, avec une règle, qui est toujours la même, nous devons faire en sorte que la fiscalité soit la plus juste possible.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Alors, vous parlez pardon, vous avez perdu votre voix, vous avez trop crié, peut-être que vous êtes allé voir un match de foot ou un match de rugby, non ?
JEROME CAHUZAC
Je suis plutôt rugby moi, oui.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
A Londres
JEROME CAHUZAC
Il y avait un match de rugby intéressant à Londres, en effet.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
On voit les résultats. Alors, vous parlez dévaluation, Jérôme CAHUZAC, par exemple, LE FIGARO dit que le gouvernement envisage de supprimer la demi-part fiscale pour les parents détudiants de moins de 25 ans. Cette suppression est-elle envisagée ?
JEROME CAHUZAC
Ce qui est envisagé cest une allocation autonomie pour les jeunes, cest une promesse du candidat François HOLLANDE, et ce que je veux vous dire cest que leffort en faveur de la jeunesse ne sera pas moindre que celui que nous avons constaté en arrivant. Les modalités de cet effort, elles, peuvent être réformées, mais nous ne ferons pas moins ce serait un comble en faveur de la jeunesse, que ce qui pouvait se faire auparavant.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Mais, pour traduire en français accessible
JEROME CAHUZAC
En français accessible, aucune décision nest prise, aucune.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Mais elle pourrait être prise.
JEROME CAHUZAC
La suppression de la demi-part fiscale nest pas, à ma connaissance, dactualité, ça ne veut pas dire quelle est récusée, a priori, il faut, il faut Jean-Pierre ELKABBACH, tenir lengagement de permettre aux jeunes dêtre autonomes, soit cest un effort qui se fait via leur famille, cest la demi-part fiscale, soit cest un effort qui se fait directement en leur faveur, et alors on ne peut maintenir les choses en lEtat, toutes choses par ailleurs.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Jérôme CAHUZAC, mais est-ce que pour la demi-part il faut tenir compte des ressources et des revenus des parents ?
JEROME CAHUZAC
La demi-part fiscale tient, par définition, compte des ressources des parents, précisément parce que cela simpute à limpôt sur le revenu.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Et si cest fait, cest quoi, en 2014 ou avant, ou dici la fin du quinquennat ?
JEROME CAHUZAC
Certainement dans la mandature, oui.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Et lAPL, lAide Personnalisée au Logement, qui représente à peu près 20 milliards, est-ce quil faut la réformer dabord elle est en état de réévaluation en tenant compte des ressources familiales ?
JEROME CAHUZAC
Oui, je vous le confirme. La politique du logement fait partie des grandes politiques publiques que nous avons décidé dévaluer, plusieurs milliards deuros sont effectivement dépensés dans ce cadre-là, et, comme toute dépense conséquente, cest vrai pour cela, cest vrai pour la formation professionnelle, cest vrai pour la politique familiale, cest vrai pour les aides aux collectivités locales, cest vrai pour beaucoup de politiques publiques, nous devons évaluer ces politiques qui sont très fortement consommatrices de dizaines de milliards deuros, car si nous ne le faisons pas, nos engagements de faire des économies ne pourront être tenus.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Alors, vous avez préparé, avec le Premier ministre et à lElysée, les économies des dépenses de chaque ministère. Quelles sont les pistes les plus importantes ? Dabord, les trois ministères sanctuarisés, lIntérieur, lEducation, participeront-ils à leffort ou ils restent à lécart, et quels sont les secteurs qui vont être touchés ?
JEROME CAHUZAC
Les ministères ne sont pas sanctuarisés, certaines missions de certains ministères le sont.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Deux, trois ministères.
JEROME CAHUZAC
La sécurité, pour lIntérieur, lEducation nationale, pour ce ministère-là, avec des postes denseignants, mais par ailleurs les autres missions de ces ministères ne sont pas plus sanctuarisées quelles ne le sont dans les autres départements ministériels. Donc en fait, toutes les administrations vont être sollicitées pour faire des économies, cest déjà le cas en 2013, près de 10 milliards deuros déconomies sont en train dêtre réalisées, 2,5 milliards déconomies sont en train dêtre réalisées au titre de lAssurance Maladie, 12,5 milliards deuros cette année, et puis, nous avons lancé, avec une méthode qui a été voulue par le Premier ministre, un certain nombre de procédures. cest vrai pour la politique familiale, cest une mission à Bertrand FRAGONARD cest vrai pour les retraites, cest une mission confiée à Yannick MOREAU, qui devra discuter avec les partenaires sociaux, cest vrai pour les aides aux entreprises, avec une mission confiée à un inspecteur général des Finances, monsieur JURGENSEN, nous évaluons toutes les politiques publiques qui consomment des dizaines de milliards deuros, car nous devons vérifier que ces milliards deuros sont bien dépensés. Par principe jestime que lon peut, avec une même efficacité, peut-être même une efficacité meilleure, dépenser moins.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Avec Bruce TOUSSAINT, Jacques ATTALI vous envoyait un message, il dit « est-ce quil aura le courage de dire non à ses collègues ministres », il pensait dailleurs que vous auriez le courage. Aurez-vous le courage de dire non aux ministres dépensiers ?
JEROME CAHUZAC
Si je peux me permettre, ça a déjà été le cas, pour élaborer le budget 2013
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Donc vous continuez.
JEROME CAHUZAC
Et cest moins une question de courage que de ligne politique cohérente à suivre. Moi je mène une politique, qui est bien sûr voulue par le président de la République, voulue par le Premier ministre, et vous imaginez bien que ma seule volonté naurait pas suffi pour faire des économies, si les arbitrages que javais sollicités navaient pas été rendus en ce sens.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
A quoi va ressembler 2014 ?
JEROME CAHUZAC
Une année rude, comme 2013 fut une année rude
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Rude, c'est-à-dire defforts
JEROME CAHUZAC
Mais jai toujours dit, Jean-Pierre ELKABBACH, y compris à votre micro, et à plusieurs reprises, jai déjà dit que la France avait deux années difficiles à passer, 2013 et 2014, car nous devons en 2 à 3 ans faire un effort dajustement budgétaire que la plupart des autres pays ont réalisé en 5, 6, 10 ans, et donc cest un effort très concentré, qui, parce quil est concentré, est difficile. Mais nous devons faire cet effort, non pas parce quil nous est imposé par lextérieur, par Bruxelles, par la Commission, je ne sais par qui, nous devons faire cet effort parce que cest une question de souveraineté nationale. Ne plus dépendre des marchés cest recouvrer notre souveraineté nationale, aliénée ces dernières années.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
En 3 jours, Jérôme CAHUZAC, la Commission européenne a enterré les prévisions de Bercy, le président de la République a jeté la dernière pelleté, lui-même, de terre, sur son engagement dinverser fin 2013 la courbe du chômage. Il annonce que le chômage va augmenter. La droite dit que vous avez menti. Est-ce que vous vous êtes trompé ?
JEROME CAHUZAC
Non, je crois que cette présentation ne me paraît pas rigoureusement exacte.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Parce quon a limpression quil y a des promesses et quelles ne peuvent pas être tenues.
JEROME CAHUZAC
Je nai pas le sentiment, moi, que linversion de la courbe du chômage soit un objectif abandonné, bien au contraire, nous devons inverser
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Mais dès 2013. Dès 2013.
JEROME CAHUZAC
Mais 2013 ça va jusquau 31 décembre, Jean-Pierre ELKABBACH, et ne me demandez pas la date précise à laquelle cette inversion se produira.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Non, ça veut dire que vous pouvez compter encore, en 2013, sur une remontée de la croissance, et peut-être de lemploi.
JEROME CAHUZAC
Nous devons inverser la courbe du chômage, car cest une question de confiance pour nos concitoyens. Si cette confiance nest pas rétablie pour eux, si elle ne lest pas parfaitement pour les entreprises, alors, alors nous ne parviendrons pas à bénéficier de la croissance que notre pays peut générer, de façon parfaitement légitime, et nous avons besoin de cette croissance.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Jérôme CAHUZAC, est-ce que la France tiendra ses engagements de déficit structurel, promis à Bruxelles, dans les délais qui sont prévus, et demandés ?
JEROME CAHUZAC
Nous tenons ces objectifs de déficit structurel. Trois chiffres, si vous me le permettez. Le déficit structurel de la France, ces cinq dernières années, sest aggravé, structurellement notre pays a continué à sendetter entre 2007 et 2011. En 2012 nous avons diminué le déficit structurel de 1,2%, cette année nous diminuerons le déficit structurel de 1,9%, en 2 ans nous diminuons notre déficit structurel de près de 3,1%, cest historique, jamais notre pays na consenti un tel effort et il est malheureusement nécessaire.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Et vous nous dites que léquilibre cest 2017 ou avant ? Déficit zéro.
JEROME CAHUZAC
Nous avons toujours pris lengagement dannulation des déficits publics en 2017, et je confirme cet objectif, impératif.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Merci dêtre venu difficile, même avec toute sa voix !
JEROME CAHUZAC
Cest déjà difficile avec vous, vous imaginez avec les autres.
BRUCE TOUSSAINT
Merci Jérôme CAHUZAC, merci Jean-Pierre ELKABBACH, Jérôme CAHUZAC qui confirme, qui nous annonce ce matin sur EUROPE 1 quil faudra trouver 6 milliards deuros de recettes en plus en 2014.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Mais vous navez pas dit où.
JEROME CAHUZAC
Pour compenser celles qui manquent, en 2014, et déjà prélevées en 2013, ce ne sont pas des impôts nouveaux, cest un prélèvement obligatoire stable.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Où vous les trouverez ? Où vous les trouverez ?
JEROME CAHUZAC
Si je vous le dis maintenant vous ne minviterez plus.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Vous êtes déjà invité.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 28 février 2013
Je vous dis tout de suite bienvenue, Jérôme CAHUZAC.
JEROME CAHUZAC
Merci, bonjour Jean-Pierre ELKABBACH.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Le menu est lourd bonjour. Le 6 janvier, Laurent GUIMIER vient de le rappeler, le 6 janvier vous promettiez lors du « Grand rendez-vous », quil ny aurait plus dimpôts nouveaux, ce serai trop, trop, trop, ce serait demander trop. Est-ce quaujourdhui vous pouvez le confirmer ?
JEROME CAHUZAC
Les prélèvements obligatoires sont déjà très élevés en France, on a trouvé un taux de prélèvements obligatoires déjà très élevé, puisque, souvenez-vous, dans la précédente mandature Nicolas SARKOZY avait promis de faire baisser les impôts de 80 milliards et au total ils avaient augmenté de plus dune vingtaine. Donc, cest un engagement difficile, mais quil faut bien sûr sefforcer de tenir, lessentiel étant je me permet de rappeler ce qua dit le président de la République hier lessentiel étant que lannée prochaine, si un effort doit être fait, il doit dabord lêtre par les économies.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Mais le président de la République a dit, au Salon de lagriculture, quil fallait peut-être subsidiairement de nouveaux prélèvements, or, un impôt subsidiaire ou accessoire, complémentaire, cest toujours un impôt.
JEROME CAHUZAC
Oui, il faut un peu rentrer dans le détail des choses. En 2013 cest pour près de 5 à 6 milliards deuros dimpôts qui ont été levés et qui ne le seront pas en 2014, car ces impôts ne pouvaient lêtre quune seule année, et donc, si nous ne faisons rien de plus en matière de fiscalité, lannée prochaine il y aurait 5 à 6 milliards deuros dimpôts de moins. Et ça, cest une nouvelle que jaimerais pouvoir annoncer aux Français, vous dire, Jean-Pierre ELKABBACH, mais la situation financière de la France, budgétaire du pays, ne permet malheureusement pas de nous priver de 6 milliards deuros de recettes, tout simplement parce que, on le sait
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Donc vous annoncez la nécessité de recettes nouvelles par des impôts, il faut voir lesquels.
JEROME CAHUZAC
Donc, ce que je vous dis
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Vous avez vu la Une des ECHOS ?
JEROME CAHUZAC
Bien entendu.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
« De nouvelles hausses dimpôts inévitables en 2014 », vous le confirmez ?
JEROME CAHUZAC
Non, je ne le confirme pas de la sorte. Ce que je tente de vous expliquer, cest quà partir du moment, en 2014, nous naurons pas, toutes choses égales par ailleurs, 6 milliards deuros dimpôt que avons eus en 2013, il faudra, évidemment, en 2014, obtenir cette recette, ce qui ne veut pas dire que les engagements précédents ne seraient pas pris, ce qui veut simplement dire que, à tout le moins, la stabilité fiscale impose, la stabilité fiscale impose, de trouver 6 milliards deuros de recettes supplémentaires.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Mais où les trouverez-vous ?
JEROME CAHUZAC
Ça, ça se déterminera dans la loi de Finances initiale, qui sera présentée à lautomne prochain
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Mais est-ce que ça veut dire que léconomie des dépenses publiques ?
JEROME CAHUZAC
Non, ne confondons pas tout. Des économies dans la dépense publique sont inévitables, nous avons commencé à en faire, nous continuerons à en faire, non seulement au sein du budget de lEtat, mais également au sein des opérateurs, au sein des différentes politiques publiques, qui dailleurs sont évaluées sous lautorité du Premier ministre. Près de 27 politiques publiques ont commencé à être évaluées, et il faut dégager des économies à la suite de ces évaluations.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Mais, par exemple, au passage
JEROME CAHUZAC
Pardonnez-moi, je vous disais ne confondons pas tout, il y a ces évaluations qui doivent générer des économies, et par ailleurs, ce que je vous indique, cest quon ne peut se permettre davoir 6 milliards deuros de recettes en moins par rapport à 2013, il faudra donc les compenser.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Oui, et les trouver.
JEROME CAHUZAC
Ah mais on les trouvera, ça il faudra les trouver
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Dans la poche de qui, cest ça le problème, où ?
JEROME CAHUZAC
Mais dans la poche des uns, des autres, de tout le monde, ou de vous peut-être, mais de toute façon nous les trouverons, avec une règle, qui est toujours la même, nous devons faire en sorte que la fiscalité soit la plus juste possible.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Alors, vous parlez pardon, vous avez perdu votre voix, vous avez trop crié, peut-être que vous êtes allé voir un match de foot ou un match de rugby, non ?
JEROME CAHUZAC
Je suis plutôt rugby moi, oui.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
A Londres
JEROME CAHUZAC
Il y avait un match de rugby intéressant à Londres, en effet.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
On voit les résultats. Alors, vous parlez dévaluation, Jérôme CAHUZAC, par exemple, LE FIGARO dit que le gouvernement envisage de supprimer la demi-part fiscale pour les parents détudiants de moins de 25 ans. Cette suppression est-elle envisagée ?
JEROME CAHUZAC
Ce qui est envisagé cest une allocation autonomie pour les jeunes, cest une promesse du candidat François HOLLANDE, et ce que je veux vous dire cest que leffort en faveur de la jeunesse ne sera pas moindre que celui que nous avons constaté en arrivant. Les modalités de cet effort, elles, peuvent être réformées, mais nous ne ferons pas moins ce serait un comble en faveur de la jeunesse, que ce qui pouvait se faire auparavant.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Mais, pour traduire en français accessible
JEROME CAHUZAC
En français accessible, aucune décision nest prise, aucune.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Mais elle pourrait être prise.
JEROME CAHUZAC
La suppression de la demi-part fiscale nest pas, à ma connaissance, dactualité, ça ne veut pas dire quelle est récusée, a priori, il faut, il faut Jean-Pierre ELKABBACH, tenir lengagement de permettre aux jeunes dêtre autonomes, soit cest un effort qui se fait via leur famille, cest la demi-part fiscale, soit cest un effort qui se fait directement en leur faveur, et alors on ne peut maintenir les choses en lEtat, toutes choses par ailleurs.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Jérôme CAHUZAC, mais est-ce que pour la demi-part il faut tenir compte des ressources et des revenus des parents ?
JEROME CAHUZAC
La demi-part fiscale tient, par définition, compte des ressources des parents, précisément parce que cela simpute à limpôt sur le revenu.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Et si cest fait, cest quoi, en 2014 ou avant, ou dici la fin du quinquennat ?
JEROME CAHUZAC
Certainement dans la mandature, oui.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Et lAPL, lAide Personnalisée au Logement, qui représente à peu près 20 milliards, est-ce quil faut la réformer dabord elle est en état de réévaluation en tenant compte des ressources familiales ?
JEROME CAHUZAC
Oui, je vous le confirme. La politique du logement fait partie des grandes politiques publiques que nous avons décidé dévaluer, plusieurs milliards deuros sont effectivement dépensés dans ce cadre-là, et, comme toute dépense conséquente, cest vrai pour cela, cest vrai pour la formation professionnelle, cest vrai pour la politique familiale, cest vrai pour les aides aux collectivités locales, cest vrai pour beaucoup de politiques publiques, nous devons évaluer ces politiques qui sont très fortement consommatrices de dizaines de milliards deuros, car si nous ne le faisons pas, nos engagements de faire des économies ne pourront être tenus.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Alors, vous avez préparé, avec le Premier ministre et à lElysée, les économies des dépenses de chaque ministère. Quelles sont les pistes les plus importantes ? Dabord, les trois ministères sanctuarisés, lIntérieur, lEducation, participeront-ils à leffort ou ils restent à lécart, et quels sont les secteurs qui vont être touchés ?
JEROME CAHUZAC
Les ministères ne sont pas sanctuarisés, certaines missions de certains ministères le sont.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Deux, trois ministères.
JEROME CAHUZAC
La sécurité, pour lIntérieur, lEducation nationale, pour ce ministère-là, avec des postes denseignants, mais par ailleurs les autres missions de ces ministères ne sont pas plus sanctuarisées quelles ne le sont dans les autres départements ministériels. Donc en fait, toutes les administrations vont être sollicitées pour faire des économies, cest déjà le cas en 2013, près de 10 milliards deuros déconomies sont en train dêtre réalisées, 2,5 milliards déconomies sont en train dêtre réalisées au titre de lAssurance Maladie, 12,5 milliards deuros cette année, et puis, nous avons lancé, avec une méthode qui a été voulue par le Premier ministre, un certain nombre de procédures. cest vrai pour la politique familiale, cest une mission à Bertrand FRAGONARD cest vrai pour les retraites, cest une mission confiée à Yannick MOREAU, qui devra discuter avec les partenaires sociaux, cest vrai pour les aides aux entreprises, avec une mission confiée à un inspecteur général des Finances, monsieur JURGENSEN, nous évaluons toutes les politiques publiques qui consomment des dizaines de milliards deuros, car nous devons vérifier que ces milliards deuros sont bien dépensés. Par principe jestime que lon peut, avec une même efficacité, peut-être même une efficacité meilleure, dépenser moins.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Avec Bruce TOUSSAINT, Jacques ATTALI vous envoyait un message, il dit « est-ce quil aura le courage de dire non à ses collègues ministres », il pensait dailleurs que vous auriez le courage. Aurez-vous le courage de dire non aux ministres dépensiers ?
JEROME CAHUZAC
Si je peux me permettre, ça a déjà été le cas, pour élaborer le budget 2013
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Donc vous continuez.
JEROME CAHUZAC
Et cest moins une question de courage que de ligne politique cohérente à suivre. Moi je mène une politique, qui est bien sûr voulue par le président de la République, voulue par le Premier ministre, et vous imaginez bien que ma seule volonté naurait pas suffi pour faire des économies, si les arbitrages que javais sollicités navaient pas été rendus en ce sens.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
A quoi va ressembler 2014 ?
JEROME CAHUZAC
Une année rude, comme 2013 fut une année rude
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Rude, c'est-à-dire defforts
JEROME CAHUZAC
Mais jai toujours dit, Jean-Pierre ELKABBACH, y compris à votre micro, et à plusieurs reprises, jai déjà dit que la France avait deux années difficiles à passer, 2013 et 2014, car nous devons en 2 à 3 ans faire un effort dajustement budgétaire que la plupart des autres pays ont réalisé en 5, 6, 10 ans, et donc cest un effort très concentré, qui, parce quil est concentré, est difficile. Mais nous devons faire cet effort, non pas parce quil nous est imposé par lextérieur, par Bruxelles, par la Commission, je ne sais par qui, nous devons faire cet effort parce que cest une question de souveraineté nationale. Ne plus dépendre des marchés cest recouvrer notre souveraineté nationale, aliénée ces dernières années.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
En 3 jours, Jérôme CAHUZAC, la Commission européenne a enterré les prévisions de Bercy, le président de la République a jeté la dernière pelleté, lui-même, de terre, sur son engagement dinverser fin 2013 la courbe du chômage. Il annonce que le chômage va augmenter. La droite dit que vous avez menti. Est-ce que vous vous êtes trompé ?
JEROME CAHUZAC
Non, je crois que cette présentation ne me paraît pas rigoureusement exacte.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Parce quon a limpression quil y a des promesses et quelles ne peuvent pas être tenues.
JEROME CAHUZAC
Je nai pas le sentiment, moi, que linversion de la courbe du chômage soit un objectif abandonné, bien au contraire, nous devons inverser
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Mais dès 2013. Dès 2013.
JEROME CAHUZAC
Mais 2013 ça va jusquau 31 décembre, Jean-Pierre ELKABBACH, et ne me demandez pas la date précise à laquelle cette inversion se produira.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Non, ça veut dire que vous pouvez compter encore, en 2013, sur une remontée de la croissance, et peut-être de lemploi.
JEROME CAHUZAC
Nous devons inverser la courbe du chômage, car cest une question de confiance pour nos concitoyens. Si cette confiance nest pas rétablie pour eux, si elle ne lest pas parfaitement pour les entreprises, alors, alors nous ne parviendrons pas à bénéficier de la croissance que notre pays peut générer, de façon parfaitement légitime, et nous avons besoin de cette croissance.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Jérôme CAHUZAC, est-ce que la France tiendra ses engagements de déficit structurel, promis à Bruxelles, dans les délais qui sont prévus, et demandés ?
JEROME CAHUZAC
Nous tenons ces objectifs de déficit structurel. Trois chiffres, si vous me le permettez. Le déficit structurel de la France, ces cinq dernières années, sest aggravé, structurellement notre pays a continué à sendetter entre 2007 et 2011. En 2012 nous avons diminué le déficit structurel de 1,2%, cette année nous diminuerons le déficit structurel de 1,9%, en 2 ans nous diminuons notre déficit structurel de près de 3,1%, cest historique, jamais notre pays na consenti un tel effort et il est malheureusement nécessaire.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Et vous nous dites que léquilibre cest 2017 ou avant ? Déficit zéro.
JEROME CAHUZAC
Nous avons toujours pris lengagement dannulation des déficits publics en 2017, et je confirme cet objectif, impératif.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Merci dêtre venu difficile, même avec toute sa voix !
JEROME CAHUZAC
Cest déjà difficile avec vous, vous imaginez avec les autres.
BRUCE TOUSSAINT
Merci Jérôme CAHUZAC, merci Jean-Pierre ELKABBACH, Jérôme CAHUZAC qui confirme, qui nous annonce ce matin sur EUROPE 1 quil faudra trouver 6 milliards deuros de recettes en plus en 2014.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Mais vous navez pas dit où.
JEROME CAHUZAC
Pour compenser celles qui manquent, en 2014, et déjà prélevées en 2013, ce ne sont pas des impôts nouveaux, cest un prélèvement obligatoire stable.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Où vous les trouverez ? Où vous les trouverez ?
JEROME CAHUZAC
Si je vous le dis maintenant vous ne minviterez plus.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Vous êtes déjà invité.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 28 février 2013