Conférence de presse de M. Pierre Moscovici, ministre de l'économie et des finances, sur les prévisions en matière de croissance économique et de déficit public par la Commission européenne pour la France à l'horizon 2014, et les choix économiques et budgétaires gouvernementaux.

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Texte intégral

Mesdames, Messieurs,
La Commission européenne vient de rendre publiques ses prévisions pour 2013 et 2014.
La Commission table, pour la France, sur un taux de croissance de 0,1 % et un déficit de 3,7 % du PIB en 2013. Pour 2014, la Commission prévoit une croissance de 1,2 % et un déficit de 3,9 % du PIB, dans un scénario conventionnel n’intégrant pas les mesures d’économies déjà programmées. Nous en prenons acte, et je veux devant vous en tirer les leçons. Car il y a les chiffres, bien sûr, mais aussi les messages politiques, qu’il faut lire correctement, et les décisions à prendre.
I) Je souhaite tout d’abord mettre ces prévisions en perspective, en Europe naturellement, mais aussi en France, en les inscrivant dans la trajectoire de ces dix dernières années.
La dégradation de la situation économique est générale. Il ne s’agit pas d’un problème spécifique à la zone euro. Au-delà des frontières européennes, à de rares exceptions près dans les pays émergents, les grandes économies se sont également affaissées fortement en fin d’année, y compris les Etats-Unis et le Japon. J’étais la semaine dernière à la réunion du G20 et je peux attester que ce ralentissement généralisé est la première préoccupation de tous mes homologues.
Au sein de la zone euro, cette dégradation n’est pas propre à la France, bien au contraire. Tous les grands pays de la zone euro ont connu une baisse de leur PIB au 4e trimestre : – 0,6 % en Allemagne, – 0,7 % en Espagne, – 0,6 % en zone euro, contre – 0,3 % pour la France qui s’en sort donc un peu moins mal. Pour 2013, la Commission a révisé à la baisse ses prévisions pour tous les Etats membres : selon elle, la zone euro resterait en récession (- 0,3 % de croissance) ; aucun grand pays n’est épargné : l’Allemagne ralentirait (0,5 % après 0,7 %), l’Espagne et l’Italie connaîtraient encore une année de profonde récession (- 1,4 % et – 1,0 % respectivement), tandis que la France enregistrerait une croissance très légèrement positive.
La leçon de ces chiffres est simple : la zone euro est sortie de sa crise « existentielle », mais la crise économique demeure aigüe. J’ai déjà eu l’occasion de le dire : à la crise de la zone euro succède la crise dans la zone euro. Ce marasme économique de la zone euro est un problème collectif, qui appelle par définition des réponses collectives.
Cette crise n’est pas la crise de 2008. Elle en est la conséquence mais elle a changé de nature en 2012. En 2008, nous subissions l’instabilité des marchés financiers. En ce début d’année 2013, c’est notre économie réelle qui reste à l’arrêt. Aujourd’hui, les indicateurs financiers se redressent, les marchés boursiers également. Mais des facteurs conjoncturels et surtout structurels – les conséquences de la crise financière sur les finances publiques, l’impact du mouvement de désendettement des administrations publiques et des ménages… – qui se conjuguent pour peser lourdement sur nos perspectives de croissance.
J’en viens à la France : notre pays traverse, depuis plus de deux ans, une période prolongée de stagnation. C’est une période éprouvante, inquiétante pour de nombreux Français, même si le ralentissement y a été moins marqué au dernier trimestre par rapport aux autres grandes économies européennes. Cette crise a des causes systémiques : les errements du secteur financier ont fini par fragiliser l’économie réelle. Elle est aussi, en France, due à des erreurs de politique économique. L’opposition aime à nous donner des leçons de vertu, à nous appeler à des économies, à la réduction des déficits, à une action résolue pour la croissance, ou encore à solliciter des réformes structurelles. C’est ce que nous faisons, c’est ce qu’elle n’a pas fait à l’époque pas si ancienne où elle gouvernait le pays !
Souvenons-nous de la situation économique que nous avons trouvée à notre arrivée : la France a accumulé un lourd déficit de compétitivité depuis 10 ans, avec un déficit record du commerce extérieur de 70 milliards d’euros en 2011. Notre déficit de croissance n’est pas une nouveauté : au cours des cinq dernières années, la croissance a été en moyenne de 0,0 %. Le niveau du chômage est d’autant plus insupportable qu’il n’a cessé de progresser au cours des cinq dernières années : d’un niveau déjà haut en 2007 à 7,5 %, il n’a cessé d’augmenter pour s’établir aujourd’hui au-dessus de 10,0 %.
N’oublions pas non plus que la situation de finances publiques qui nous a été laissée est sérieuse : la dette a augmenté de 600 milliards d’euros entre 2007 et 2012, soit 25 points de PIB. En 2010, le déficit public était de plus de 7 % du PIB. En 2011, il était encore de 5,2 % du PIB. Quant aux dépenses publiques, elles ont augmenté de 3,7 points de PIB entre 2007 et 2012. La crise n’explique pas tout : le déficit structurel n’a cessé de se détériorer sur cette période.
Bref, notre pays a trop longtemps pratiqué la stratégie de la fuite en avant. Nous devons aujourd’hui prendre nos responsabilités. Nous avons en particulier celle de redresser ce qui a décliné. Les deux derniers quinquennats ont abîmé notre pays. Les réformes indispensables ont été repoussées, nos comptes publics ont été dégradés, notre crédibilité vis-à-vis de nos partenaires européens a été écornée.
Derrière le Président François Hollande, l’ensemble du Gouvernement de Jean-Marc Ayrault – et avec Jérôme Cahuzac nous sommes évidemment en première ligne – est à la tâche depuis neuf mois pour redresser nos comptes publics et renouer avec la croissance, qui sont les deux piliers de la stratégie du Gouvernement.
II) Je souhaite à présent vous dire un mot des conséquences que nous tirons des prévisions de la Commission européenne en matière de finances publiques afin de ne pas ajouter l’austérité à la récession.
Dans le domaine des finances publiques, nous n’avons pas fait l’erreur des précédents gouvernements. Nous nous sommes attelés, sans délai, à la réduction des déficits. Nous n’avons pas à rougir de notre bilan, bien au contraire, puisque nous avons réalisé, en quelques mois, ce que nos prédécesseurs n’ont pas réussi en dix ans.
En mai 2012, nous avons constaté une impasse de 10 milliards d’euros pour réaliser les objectifs affichés. Nous avons alors pris les mesures nécessaires – plus de 7 milliards de prélèvements et 1,5 milliards de surgel des dépenses – pour ramener ce déficit à 4,5 % du PIB – la Commission dit 4,6 % hors Dexia. Les premiers chiffres disponibles montrent que l’exécution budgétaire a été parfaitement tenue en 2012. La Cour des comptes elle-même – on aime à la faire parler mais il faut lire ces rapports – reconnaît qu’ « un effort d’une telle ampleur n’avait pas été réalisé en France depuis 1994 et 1996 ».
Pour 2013, l’effort structurel programmé est très important. La réalité de cet effort, nul ne la conteste. Cet effort est partagé entre des économies de dépenses publiques pour plus de 10 milliards d’euros et une augmentation des prélèvements de 20 milliards d’euros. Cet ajustement, nous l’avons fait sans pénaliser la croissance. Nous l’avons fait en préservant le pouvoir d’achat des plus modestes, à travers des mesures de justice, et c’est ce qui nous permet de mieux résister.
Au total, je note avec satisfaction que notre effort d’ajustement structurel est reconnu par la Commission. Selon elle, l’ajustement structurel réalisé par la France sur la période 2010-2013 serait de 4,1 points de PIB, soit plus d’ 1 point de PIB par an en moyenne, comme la France s’y était engagée auprès de ses partenaires européens. Sur ces 4,1 points de PIB d’ajustement, 2,5 points soit près des deux tiers le sont au titre des exercices 2012 et 2013 malgré une conjoncture plus défavorable, grâce aux mesures que ce Gouvernement a adoptées au cours des derniers mois. C’est dire que nous n’avons pas de leçon de bonne gestion à recevoir de nos prédécesseurs. C’est dire aussi si ces textes difficiles étaient nécessaires.
Dès lors que nous tenons notre cible structurelle, comme le Commissaire européen Olli Rehn l’a dit lors de sa conférence de presse, les conditions sont réunies pour considérer un report de l’objectif nominal en 2013. Je suis reconnaissant à la Commission et à Olli Rehn en particulier d’avoir analysé la situation de la France avec lucidité, dans le respect des règles européennes dont elle est la garante, mais aussi d’avoir compris l’effort « considérable et sans précédent », pour reprendre la formulation de la Cour des Comptes, que nous avons entrepris. Cette approche intelligente et équilibrée nous permet de poursuivre notre politique, le sérieux de gauche que nous conduisons, tout en évitant d’ajouter dans cette année difficile qu’est 2013, l’austérité à la récession.
Evidemment, j’ai noté qu’il s’agissait d’un processus. Je vais, dans les semaines qui viennent, poursuivre le dialogue avec le Commissaire Rehn et avec nos partenaires européens, pour que ce report devienne effectif.
Notre choix de politique économique est motivé par une conviction profonde.
Cette conviction c’est que dans le contexte actuel, il est indispensable que nous puissions laisser jouer les stabilisateurs automatiques pour soutenir l’activité. Tout d’abord parce que cela nous permet de sortir de cette navigation à vue qui a été celle des dernières années et qui consiste à changer de cap à chaque bourrasque, à préparer à la hâte des collectifs budgétaires tous les deux mois pour courir après une cible nominale. Nous ne sommes pas en train de préparer un collectif budgétaire.
Ensuite parce que le pilotage structurel des finances publiques est l’esprit même de la gouvernance européenne et c’est l’esprit de la loi organique sur la programmation et la gouvernance des finances publiques que nous avons fait voter.
Laisser jouer les stabilisateurs automatiques, je vais être précis sur ce point, ne signifie pas renoncer à la politique de réduction des déficits : l’engagement de retour à l’équilibre structurel des comptes publics en 2017 est maintenu, comme le Premier ministre l’a d’ores et déjà confirmé.
Laisser jouer les stabilisateurs automatiques signifie également qu’il n’est pas question de relâcher l’effort structurel en 2013. Cela impliquera, tout au long de cette année et au-delà, une stricte maîtrise des dépenses publiques, une gestion rigoureuse du budget, comme nous l’avons fait en 2012. Nous nous sommes mis en situation de parer aux imprévus grâce à la mise en place d’un surgel de 2 Md€ des crédits de l’Etat. Cette méthode, qui consiste à rendre indisponibles les crédits, a fait ses preuves en 2012 (surgel de 1,5 Md€). Nous ferons de même cette année.
Enfin, laisser jouer les stabilisateurs automatiques en 2013 impliquera d’approfondir nos efforts de redressement pour les années qui viennent, à commencer par 2014.
Dans le cadre du programme de stabilité que nous allons élaborer au cours des prochaines semaines et que la Commission européenne attend, nous documenterons aussi précisément que possible les mesures qui nous permettront d’atteindre cet objectif.
Nous allons peaufiner nos évaluations, d’ici la fin mars, avec le nouveau Haut Conseil qui doit être installé dès les premiers jours du mois de mars. Nous disposerons d’ici là en particulier de nouvelles informations importantes sur l’exécution des finances publiques en 2012, avec la notification des comptes par l’Insee.
Pour tenir l’objectif de 3 % en 2014, nous avons déjà décidé un certain nombre de mesures d’économies. L’effort sera partagé entre les différentes administrations publiques, entre les différents agents économiques.
Pour y parvenir, vous le savez et je veux y insister, le Gouvernement a lancé un grand chantier de modernisation de l’action publique. Cette démarche permet l’examen des différentes politiques publiques, par les acteurs mêmes de ces politiques en 2013, plus de 40 politiques publiques feront l’objet d’une évaluation, par les ministères en charge, en associant les différents acteurs et en remettant les usagers au cœur de nos politiques publiques.
Tout d’abord, comme nous l’avons annoncé lors du dernier comité des finances locales, un effort de 1,5 Md€ en 2014 et 3 Md€ en 2015 est demandé aux collectivités territoriales, soit un doublement de la baisse des dotations de l’Etat.
Ensuite, les évaluations de politiques publiques vont permettre de dégager des économies significatives dans de nombreux domaines, à commencer par celui des aides aux entreprises ou encore de la politique familiale, pour laquelle une mission a été confiée à Bertrand Fragonard, qui est le président du Haut Conseil pour la Famille.
En matière de retraites, le calendrier de la grande conférence sociale devra être respecté. La réforme des retraites de 2010 mise en œuvre par le Gouvernement Fillon, dont nous avons corrigé les injustices pour les carrières longues, n’a pas assuré la pérennité de notre système de retraites.
Nous devrons donc prendre des mesures pour assurer l’équilibre des régimes à la fin du quinquennat, et des mesures à plus long terme pour assurer la soutenabilité financière du régime. Le Premier ministre installera fin février une commission pour l’avenir des retraites, présidée par Mme Yannick Moreau, qui sera chargée de proposer des pistes de réforme avant qu’une concertation ait lieu au printemps avec les partenaires sociaux.
Voilà, brossés à grand trait, le programme de l’année 2013 en matière de finances publiques et nos priorités. Nous préciserons ces mesures dans le cadre du programme de stabilité dans le calendrier que je viens de vous indiquer. En tout état de cause, le Gouvernement restera le garant de la justice sociale ; la seule méthode juste, c’est celle qui fait participer chacun à l’effort, à hauteur de ses moyens.
III) Mais une politique économique ne peut se réduire à une politique de finances publiques. Dans le même temps, le Gouvernement déploie sa stratégie pour muscler notre économie et renouer avec une croissance plus forte, plus durable, plus solidaire, plus inclusive. Plus que jamais, la croissance et l’emploi restent les objectifs de notre politique économique.
Cet objectif de redressement de la croissance et de renversement de la courbe du chômage, nous ne le perdons jamais de vue. Nous ne le perdons jamais de vue au niveau européen, car si la France joue et jouera le jeu des règles communautaires avec bonne foi, elle ne s’est jamais autant impliquée pour promouvoir à Bruxelles le débat sur la croissance et le juste rythme des efforts de consolidation budgétaire.
Et nous sommes évidemment d’autant plus écoutés, et d’autant plus suivis, dans notre effort de conviction, que nous sommes crédibles et lucides sur les faiblesses de notre économie. Ce n’est pas en renversant la table qu’on peut espérer influer sur les politiques européennes.
Je suis conscient qu’en matière de croissance, notre horizon immédiat reste difficile. Mais l’espoir de la reprise se lève, comme le montrent les prévisions de la croissance pour 2014, qui laissent entrevoir, selon la Commission, une croissance à 1,2 % donc supérieure de plus d’un point à 2012 et 2013.
A nous de faire plus et mieux encore. C’est possible, j’en suis convaincu.
Tout d’abord, l’amélioration de la situation économique aux Etats-Unis et en Chine va soutenir l’activité européenne dans les mois qui viennent.
Ensuite, nous sommes extrêmement vigilants sur l’impact du rétablissement de nos comptes publics sur l’activité économique.
Surtout, nous préparons activement l’avenir, en menant en France les réformes indispensables pour rétablir la compétitivité, soutenir l’investissement et préserver l’emploi.
Je tiens d’abord à souligner que notre effort de redressement des comptes publics permet à notre économie de bénéficier de conditions de financement très favorables, à travers des taux d’intérêt historiquement bas. L’adjudication d’hier s’est encore déroulée dans d’excellentes conditions. Des taux bas, c’est un élément de la compétitivité, indispensable pour permettre aux entreprises d’investir.
Je pense ensuite, bien sûr, au Pacte pour la Compétitivité, la croissance et l’Emploi. Sa première mesure en particulier, le CICE, un crédit d’impôt de 20 milliards d’euros en régime de croisière, permettra aux entreprises de dégager des marges financières pour investir et embaucher, mais aussi aux 34 autres décisions qu’il comprend et qui vont profondément rénover et améliorer l’environnement économique de nos entreprises.
Je pense aussi aux politiques volontaristes de l’emploi, qu’il s’agisse des contrats de génération, des emplois d’avenir ou de l’accord du 11 janvier sur la sécurisation de l’emploi.
Je pense aux réformes en faveur du financement de l’économie, avec la création de la Banque Publique d’Investissement, la réforme bancaire ou la création d’une nouvelle banque pour les collectivités territoriales.
Je pense enfin à la politique de soutien à l’investissement, qui est crucial, en complément du moteur de la consommation. Nous veillons à ne pas sacrifier l’investissement public, y compris au niveau de l’Etat, à maximiser son impact sur l’économie en sélectionnant mieux les projets, avec l’appui du Commissariat général à l’investissement. Nous nous assurons que les collectivités locales, qui concentrent les trois quarts de l’investissement public, disposent d’un accès à des financements, grâce à une nouvelle banque publique des collectivités locales, et au concours du fonds d’épargne qui collecte les ressources de l’épargne réglementée. Nous soutenons les investissements d’avenir dans un large éventail de secteurs. Je pense aux infrastructures, à la rénovation thermique, au numérique ou au logement. Nous avons ainsi annoncé, avant-hier, un grand plan en faveur du déploiement du très haut débit qui permettra de couvrir 100 % de la population d’ici 2022.
Je lisais encore cette semaine des éditoriaux se demandant si la France n’allait pas devenir le maillon faible de l’Europe. Rien n’est plus faux !
J’ai au contraire plaisir à constater que tous ces efforts de réforme, et notre méthode qui privilégie le dialogue social, la concertation, sont salués bien au-delà de nos frontières, par les organisations internationales d’abord, mais aussi très récemment – c’est suffisamment rare pour être souligné –par une agence de notation, Standard & Poor’s, qui souligne, je cite, que « pour la première fois depuis de nombreuses années, l’amélioration de la compétitivité des entreprises françaises est devenue une priorité politique », et qui envisage en conséquence de relever la perspective de la note française.
En aucun cas je ne voudrais donner l’impression de céder à une quelconque autosatisfaction, ce serait déplacé car je connais les difficultés de l’économie mondiale, européenne et française. Mais je refuse tout autant de me laisser aller à l’auto-flagellation. En vérité, je veux surtout nous appeler à redoubler d’efforts.
Redoubler d’efforts dans la mise en œuvre de ces décisions, d’abord : c’est l’agenda de 2013. Le Gouvernement est pleinement mobilisé pour que ces décisions puissent déployer le plus rapidement possible leurs effets sur le terrain. A titre d’exemple, j’assistais hier à Dijon au 1er Conseil d’Administration de la BPI ; nous avons mis sur pied, ensemble et dans les délais, sa gouvernance nationale, j’ai demandé à ses dirigeants de progresser très vite sur la structuration de son réseau et de sa gouvernance régionale.
Redoubler d’efforts, ensuite, implique aussi de concrétiser plusieurs chantiers sectoriels majeurs, plusieurs réformes structurelles pour doper le potentiel de croissance et favoriser la redistribution sans peser sur nos finances publiques :
Je mentionne ainsi que le Gouvernement présentera en mars un projet de loi sur la consommation qui permettra, notamment, de renforcer les droits des consommateurs, et donc leur pouvoir d’achat. Je porterai ce projet de loi avec Benoît Hamon.
Un projet de loi sur la réforme ferroviaire sera également présenté au premier semestre 2013. J’apporterai mon concours à Frédéric Cuvillier qui conduit ce chantier majeur.
Dans le secteur du logement, Cécile Duflot prépare un projet de loi dont l’objectif est la dynamisation de l’offre de logements en levant certaines des contraintes réglementaires qui pèsent sur la construction.
Enfin, dans le secteur de l’énergie, nous formulerons également des propositions de réformes, dans le cadre du débat sur la transition énergétique, afin de renforcer la compétitivité de la filière énergétique française et de la positionner sur les technologies d’avenir.
L’ensemble de ces réformes sera précisé et documenté dans le cadre du « programme national de réformes » que le Gouvernement transmettra au Parlement et à la Commission dans le même calendrier que le programme de stabilité.
Voilà, Mesdames, Messieurs, notre programme pour l’année 2013. Vous conviendrez que ce menu est copieux, qu’il est ambitieux, qu’il est à la hauteur des enjeux.
Le Gouvernement de Jean-Marc Ayrault est accusé de tous les maux par ses adversaires. Il est accusé d’incompétence, accusé d’insincérité, accusé de laxisme, accusé de ne pas savoir où il va… Il y a beaucoup d’impudeur de la part de ceux qui ont laissé le pays dans l’état où il se trouve aujourd’hui, à l’endroit de ceux qui ont la responsabilité de le redresser et qui font les choix courageux, des choix justes qui ont été trop longtemps différés. En vérité, nous avons un cap, nous le tenons, il commence à porter ses fruits. C’est cette politique là qu’il faut poursuivre et approfondir. C’est ce que nous ferons.
Les Français ont choisi en mai et en juin dernier de changer d’orientation, de changer de méthode, en somme de changer d’ambition pour ce pays. Ils nous ont donné un mandat : le redressement économique, le retour de l’emploi, le redressement de nos comptes publics pour retrouver notre souveraineté budgétaire. Nous tâchons de l’honorer, avec force et conviction. C’est le sens des leçons que je tire, au nom du Gouvernement, des prévisions de la Commission.
http://www.pierremoscovici.fr, le 25 février 2013