Texte intégral
JEAN-MICHEL APHATIE
Les consignes budgétaires du Premier ministre sont connues depuis vendredi dernier, il veut que lannée prochaine, les dépenses de lEtat baissent en valeur absolue, dun milliard et demi deuros, ce qui ne sest pas vu depuis très très longtemps, des dépenses qui baissent, pour appeler un chat, un chat, cest une politique daustérité.
PIERRE MOSCOVICI
Non, je voudrais quon replace les choses quand même dans la perspective. Nous sommes arrivés aux responsabilités cétait le 15 mai, bientôt un an et on nous avait laissé une situation, je ne veux pas faire le coup de lhéritage, qui était une situation dans laquelle les déficits avaient augmenté de 600 milliards deuros. Les déficits cumulés, cétait la dette, les déficits annuels étaient au-dessus de 5%, le chômage avait pris un million, la compétitivité française sest dégradée très fortement et sest marquée par notre déficit du commerce extérieur. Il faut redresser la France parce quelle sest trouvée dans une situation dégradée et la redresser ça veut dire deux choses qui sont liées, c'est redresser ses comptes publics, parce quun pays qui sendette est un pays qui saffaiblit, cest insupportable, chaque euro consacré à la dette publique est un euro perdu pour léducation, pour le service public, pour lhôpital ou pour léconomie tout simplement. Et puis il faut en même temps redresser notre tissu productif et notre perspective à nous puisque, pardonnez-moi ce détour, ce nest pas laustérité, c'est la croissance, cest lemploi
JEAN-MICHEL APHATIE
Au point de baisser les dépenses de lEtat, jamais personne ne nous avait dit, pendant la campagne électorale que vous avez menée il y a un an aux côtés de François HOLLANDE vous connaissiez la situation économique budgétaire, jamais vous navez dit, les dépenses de lEtat vont baisser.
PIERRE MOSCOVICI
Eh bien prenons, puisque vous parlez de ça, la situation telle quelle était prévue par le précédent gouvernement il y a plus dun an. Cétait 1,7% quand nous sommes arrivés pour 2013. Nous avons tout de suite rectifié la prévision de croissance à 1,2 puis à 0,8. Le résultat c'est que la Commission européenne nous dit 0,1 dans un contexte qui nest pas un contexte français, mais un contexte européen puisque la zone euro devrait être en récession malheureusement, de lordre de 0,3% pour lannée 2013. Nous sommes contraints de nous adapter à cette situation et nous devons absolument doper le potentiel de croissance française. Cest la raison pour laquelle la politique de ce gouvernement ce nest pas une politique daustérité, dabord cest une politique qui ne fera pas de plan de rigueur supplémentaire en 2013, il ny en aura pas.
JEAN-MICHEL APHATIE
Tout le monde est sceptique quand on entend ça, mais bon
PIERRE MOSCOVICI
Non, je suis en train de discuter avec la Commission européenne un délai sur lapplication de la réduction des déficits en deçà de 3% de 2013 à 2014 parce que justement je ne souhaite pas, le président de la République ne souhaite pas quon ajoute de laustérité à la stagnation économique. Si nous faisions ça, à ce moment-là la France entrerait en récession et ce que nous souhaitons au contraire cest quelle reparte de lavant. Donc en 2013, ça cest important pour ceux qui nous écoutent parce quon mélange des chiffres, on ne sait pas à quoi ça sapplique, il ny aura pas de plan dajustement supplémentaire, nous laisserons jouer ce quon appelle les stabilisateurs automatiques, cest-à-dire de faire en sorte que, pour le coup, alors que nous avons déjà demandé un effort très important aux Français en 2013, 30 milliards deuros, eh bien la dépense publique contribue à la croissance. Et puis pour 2014 et cest là le sens des lettres de cadrage
JEAN-MICHEL APHATIE
Dépenses qui baissent, 5 milliards déconomies
PIERRE MOSCOVICI
Oui absolument et ça cest nécessaire
JEAN-MICHEL APHATIE
et une partie de la gauche dit, ce type de politique, ça tue la croissance. Déjà lespoir de croissance est faible et avec une politique comme ça, lespoir de croissance est nul.
PIERRE MOSCOVICI
Dans quel environnement vivons-nous ? Nous sommes en Europe, nous sommes dans une économie mondialisée et nous sommes aussi dans une économie où nous avons une dette publique, dont le service annuel est de lordre de 50 milliards deuros et pour ça, nous versons des taux dintérêts, cest le coût de ces services annuels. Si la dette publique continue de saccroitre, si le déficit public saccroît, à ce moment-là le taux dintérêt augmente et chaque dixième de point, on appelle ça des spread sur les taux dintérêts, cest un coût en plus pour lEtat et cest un coût en plus y compris pour les entreprises.
JEAN-MICHEL APHATIE
Mais c'est une partie de la gauche qui conteste cela Pierre MOSCOVICI, qui dit vous allez tuer le faible espoir de croissance.
PIERRE MOSCOVICI
Non je lui réponds le contraire, je dis que le désendettement est un facteur de croissance, quune économie qui se désendette cest une économie qui retrouve des marges de manoeuvre, quà partir du moment où on est désendetté on pourra faire plus demain pour lEducation nationale, pour la protection sociale, pour la lutte contre la compétitivité pour la compétitivité, pour la lutte contre le chômage. Et jai parlé de compétitivité il y a une seconde, la vraie politique que nous menons cest de désendetter lEtat pour trouver des ressources pour faire en sorte de relancer la croissance. Cest le pacte de compétitivité de croissance et demploi, cest le crédit dimpôt compétitivité emploi. Je vais vous quitter dans quelques minutes, jirai à Clermont-Ferrand tout à lheure, je serai avec Nicolas DUFOURCQ, le directeur général de la Banque Publique dInvestissement et nous signerons les premiers contrats de préfinancement du crédit dimpôt compétitivité emploi, cest-à-dire des entreprises qui peuvent investir et embaucher. Et donc il faut absolument quon retrouve des marges et franchement, quand on a comme nous, 57% ou presque de dépenses publiques dans le PIB, je pense quon peut faire cet effort et cet effort nous le demandons. Jajoute que ce nest pas de largent en moins, ce nest pas un Etat qui sappauvrit cest un Etat qui se réforme et parce quil y a une différence de méthode fondamentale dans ce que nous faisons, cest ce quon appelle la modernisation de laction publique ; nous ne sommes pas en train de dire ministère par ministère voilà où sont les économies, la lettre de cadrage de Jean-Marc AYRAULT c'est de demander aux ministres de faire des propositions dici la fin mars, ensuite Jérôme CAHUZAC et moi nous les rencontrerons et puis à la fin juin, il y aura ce quon appelle les lettres plafond qui seront ensuite discutées par le Parlement qui sont le projet de budget et cest comme ça que nous ferons, ça sappelle la modernisation de laction publique que les opérateurs de lEtat et lEtat lui-même se réforment en profondeur. Cest ce quont fait dautres, les Suédois, les Canadiens jadis, nous devons le faire.
JEAN-MICHEL APHATIE
Aucune autre politique que celle de la rigueur que vous décrivez Pierre MOSCOVICI nest possible aujourdhui en France ?
PIERRE MOSCOVICI
Je ne décris franchement pas une politique de rigueur. Je décris une politique de
JEAN-MICHEL APHATIE
Il ny a pas beaucoup de
PIERRE MOSCOVICI
Pardonnez-moi, nous allons conserver encore une fois ces dépenses publiques qui sont utiles pour lemploi, pour la protection sociale, pour léducation qui ne sera pas touchée, en tout cas dans ses emplois, pour la sécurité, pour la gendarmerie, pour la justice et aussi pour la défense contre le chômage. Tout ça cest maintenu, nous avons en France un Etat social et un Etat tout court qui va rester extrêmement fort. Cest 1,5 milliard en moins que nous demandons pour 2014, je dis que cest supportable et je dis que les Français ne veulent pas quil y ait un matraquage fiscal dans ce pays. Ils considèrent en effet que la dépense publique doit contribuer davantage à leffort commun.
JEAN-MICHEL APHATIE
Faut-il augmenter, Pierre MOSCOVICI, la fiscalité du diesel, cest un débat qui est devant vous, oui si on regarde ça du côté de lécologie, non si on regarde ça du côté de léconomie. Votre réponse ?
PIERRE MOSCOVICI
Je nai pas du tout lintention moi de contribuer au débat sur la fiscalité, pourquoi, parce quil faut faire les choses dans lordre. Commençons par réfléchir aux économies de dépenses et jai dit ici même, cétait la semaine dernière, jétais invité du « Grand Jury », que je souhaitais que leffort sinverse par rapport à ce qui sest passé en 2013. En 2013 nous avons demandé les deux tiers à la fiscalité et puis un tiers aux dépenses parce que cétait de laction de court terme et quon ne peut pas aller vite en la matière. Dès lors que nous réformons lEtat en profondeur, ça doit être la dépense publique qui est davantage sollicitée que la fiscalité et puis les impôts cest pour plus tard et je ne souhaite pas moi, encore une fois, quon multiplie linventivité fiscale, je souhaite quil y ait, en gros, de la stabilité et de la simplification en matière fiscale.
JEAN-MICHEL APHATIE
C'est dit : de GAULLE plus BLUM égal CHAVEZ ! C'est votre collègue de lOutre-Mer, Victorin LUREL qui a dit cela.
PIERRE MOSCOVICI
Ecoutez, moi je trouve que, je veux bien vous répondre
JEAN-MICHEL APHATIE
Eh ben, c'est gentil !
PIERRE MOSCOVICI
Ce nest pas exactement ma sensibilité mais surtout, ce quon attend du ministre de lEconomie et des finances, là je vais le dire comme Alain DUHAMEL, cest dêtre aux avant-postes de la lutte contre le chômage, de la lutte pour la compétitivité, de la lutte pour linvestissement, de la lutte pour la croissance, cest ça que les Français attendent.
JEAN-MICHEL APHATIE
Mais on en a parlé, on en a parlé et juste deux mots, quand un ministre de la République dit : de GAULLE plus BLUM égal CHAVEZ, il est dans lépure de ce quest la République ou il dit une énormité pour reprendre le mot dAlain ?
PIERRE MOSCOVICI
Vous savez, je crois quil sest en effet trouvé dans une ambiance qui devait être une ambiance formidable, CHAVEZ a fait des choses, il y en a dautres quil na pas faites. Moi je nai pas envie de commenter ça beaucoup, franchement, parce que le sujet ne me passionne pas.
JEAN-MICHEL APHATIE
Quand on est embêté, cest un peu ce quon dit !
PIERRE MOSCOVICI
Non pas du tout, cest la vérité, moi je suis mobilisé sur une cause, on parlait tout à lheure de gravité, on parlait de service public, nous sommes un gouvernement dintérêt général, le président de la République a marqué un cap, il va le défendre et en France, en Province, aujourdhui à Dijon et puis plus tard, il sexpliquera devant les Français et il le fera sans doute dès que nécessaire et autant que nécessaire cest ça qui est important, la mobilisation du pas pour lemploi, pour la croissance, ça passe par le sérieux, mais le sérieux nest pas une fin en soi et le redressement des comptes publics cest une nécessité mais ce nest pas un objectif qui se distingue de notre volonté de relancer la croissance dans ce pays.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 11 mars 2013
Les consignes budgétaires du Premier ministre sont connues depuis vendredi dernier, il veut que lannée prochaine, les dépenses de lEtat baissent en valeur absolue, dun milliard et demi deuros, ce qui ne sest pas vu depuis très très longtemps, des dépenses qui baissent, pour appeler un chat, un chat, cest une politique daustérité.
PIERRE MOSCOVICI
Non, je voudrais quon replace les choses quand même dans la perspective. Nous sommes arrivés aux responsabilités cétait le 15 mai, bientôt un an et on nous avait laissé une situation, je ne veux pas faire le coup de lhéritage, qui était une situation dans laquelle les déficits avaient augmenté de 600 milliards deuros. Les déficits cumulés, cétait la dette, les déficits annuels étaient au-dessus de 5%, le chômage avait pris un million, la compétitivité française sest dégradée très fortement et sest marquée par notre déficit du commerce extérieur. Il faut redresser la France parce quelle sest trouvée dans une situation dégradée et la redresser ça veut dire deux choses qui sont liées, c'est redresser ses comptes publics, parce quun pays qui sendette est un pays qui saffaiblit, cest insupportable, chaque euro consacré à la dette publique est un euro perdu pour léducation, pour le service public, pour lhôpital ou pour léconomie tout simplement. Et puis il faut en même temps redresser notre tissu productif et notre perspective à nous puisque, pardonnez-moi ce détour, ce nest pas laustérité, c'est la croissance, cest lemploi
JEAN-MICHEL APHATIE
Au point de baisser les dépenses de lEtat, jamais personne ne nous avait dit, pendant la campagne électorale que vous avez menée il y a un an aux côtés de François HOLLANDE vous connaissiez la situation économique budgétaire, jamais vous navez dit, les dépenses de lEtat vont baisser.
PIERRE MOSCOVICI
Eh bien prenons, puisque vous parlez de ça, la situation telle quelle était prévue par le précédent gouvernement il y a plus dun an. Cétait 1,7% quand nous sommes arrivés pour 2013. Nous avons tout de suite rectifié la prévision de croissance à 1,2 puis à 0,8. Le résultat c'est que la Commission européenne nous dit 0,1 dans un contexte qui nest pas un contexte français, mais un contexte européen puisque la zone euro devrait être en récession malheureusement, de lordre de 0,3% pour lannée 2013. Nous sommes contraints de nous adapter à cette situation et nous devons absolument doper le potentiel de croissance française. Cest la raison pour laquelle la politique de ce gouvernement ce nest pas une politique daustérité, dabord cest une politique qui ne fera pas de plan de rigueur supplémentaire en 2013, il ny en aura pas.
JEAN-MICHEL APHATIE
Tout le monde est sceptique quand on entend ça, mais bon
PIERRE MOSCOVICI
Non, je suis en train de discuter avec la Commission européenne un délai sur lapplication de la réduction des déficits en deçà de 3% de 2013 à 2014 parce que justement je ne souhaite pas, le président de la République ne souhaite pas quon ajoute de laustérité à la stagnation économique. Si nous faisions ça, à ce moment-là la France entrerait en récession et ce que nous souhaitons au contraire cest quelle reparte de lavant. Donc en 2013, ça cest important pour ceux qui nous écoutent parce quon mélange des chiffres, on ne sait pas à quoi ça sapplique, il ny aura pas de plan dajustement supplémentaire, nous laisserons jouer ce quon appelle les stabilisateurs automatiques, cest-à-dire de faire en sorte que, pour le coup, alors que nous avons déjà demandé un effort très important aux Français en 2013, 30 milliards deuros, eh bien la dépense publique contribue à la croissance. Et puis pour 2014 et cest là le sens des lettres de cadrage
JEAN-MICHEL APHATIE
Dépenses qui baissent, 5 milliards déconomies
PIERRE MOSCOVICI
Oui absolument et ça cest nécessaire
JEAN-MICHEL APHATIE
et une partie de la gauche dit, ce type de politique, ça tue la croissance. Déjà lespoir de croissance est faible et avec une politique comme ça, lespoir de croissance est nul.
PIERRE MOSCOVICI
Dans quel environnement vivons-nous ? Nous sommes en Europe, nous sommes dans une économie mondialisée et nous sommes aussi dans une économie où nous avons une dette publique, dont le service annuel est de lordre de 50 milliards deuros et pour ça, nous versons des taux dintérêts, cest le coût de ces services annuels. Si la dette publique continue de saccroitre, si le déficit public saccroît, à ce moment-là le taux dintérêt augmente et chaque dixième de point, on appelle ça des spread sur les taux dintérêts, cest un coût en plus pour lEtat et cest un coût en plus y compris pour les entreprises.
JEAN-MICHEL APHATIE
Mais c'est une partie de la gauche qui conteste cela Pierre MOSCOVICI, qui dit vous allez tuer le faible espoir de croissance.
PIERRE MOSCOVICI
Non je lui réponds le contraire, je dis que le désendettement est un facteur de croissance, quune économie qui se désendette cest une économie qui retrouve des marges de manoeuvre, quà partir du moment où on est désendetté on pourra faire plus demain pour lEducation nationale, pour la protection sociale, pour la lutte contre la compétitivité pour la compétitivité, pour la lutte contre le chômage. Et jai parlé de compétitivité il y a une seconde, la vraie politique que nous menons cest de désendetter lEtat pour trouver des ressources pour faire en sorte de relancer la croissance. Cest le pacte de compétitivité de croissance et demploi, cest le crédit dimpôt compétitivité emploi. Je vais vous quitter dans quelques minutes, jirai à Clermont-Ferrand tout à lheure, je serai avec Nicolas DUFOURCQ, le directeur général de la Banque Publique dInvestissement et nous signerons les premiers contrats de préfinancement du crédit dimpôt compétitivité emploi, cest-à-dire des entreprises qui peuvent investir et embaucher. Et donc il faut absolument quon retrouve des marges et franchement, quand on a comme nous, 57% ou presque de dépenses publiques dans le PIB, je pense quon peut faire cet effort et cet effort nous le demandons. Jajoute que ce nest pas de largent en moins, ce nest pas un Etat qui sappauvrit cest un Etat qui se réforme et parce quil y a une différence de méthode fondamentale dans ce que nous faisons, cest ce quon appelle la modernisation de laction publique ; nous ne sommes pas en train de dire ministère par ministère voilà où sont les économies, la lettre de cadrage de Jean-Marc AYRAULT c'est de demander aux ministres de faire des propositions dici la fin mars, ensuite Jérôme CAHUZAC et moi nous les rencontrerons et puis à la fin juin, il y aura ce quon appelle les lettres plafond qui seront ensuite discutées par le Parlement qui sont le projet de budget et cest comme ça que nous ferons, ça sappelle la modernisation de laction publique que les opérateurs de lEtat et lEtat lui-même se réforment en profondeur. Cest ce quont fait dautres, les Suédois, les Canadiens jadis, nous devons le faire.
JEAN-MICHEL APHATIE
Aucune autre politique que celle de la rigueur que vous décrivez Pierre MOSCOVICI nest possible aujourdhui en France ?
PIERRE MOSCOVICI
Je ne décris franchement pas une politique de rigueur. Je décris une politique de
JEAN-MICHEL APHATIE
Il ny a pas beaucoup de
PIERRE MOSCOVICI
Pardonnez-moi, nous allons conserver encore une fois ces dépenses publiques qui sont utiles pour lemploi, pour la protection sociale, pour léducation qui ne sera pas touchée, en tout cas dans ses emplois, pour la sécurité, pour la gendarmerie, pour la justice et aussi pour la défense contre le chômage. Tout ça cest maintenu, nous avons en France un Etat social et un Etat tout court qui va rester extrêmement fort. Cest 1,5 milliard en moins que nous demandons pour 2014, je dis que cest supportable et je dis que les Français ne veulent pas quil y ait un matraquage fiscal dans ce pays. Ils considèrent en effet que la dépense publique doit contribuer davantage à leffort commun.
JEAN-MICHEL APHATIE
Faut-il augmenter, Pierre MOSCOVICI, la fiscalité du diesel, cest un débat qui est devant vous, oui si on regarde ça du côté de lécologie, non si on regarde ça du côté de léconomie. Votre réponse ?
PIERRE MOSCOVICI
Je nai pas du tout lintention moi de contribuer au débat sur la fiscalité, pourquoi, parce quil faut faire les choses dans lordre. Commençons par réfléchir aux économies de dépenses et jai dit ici même, cétait la semaine dernière, jétais invité du « Grand Jury », que je souhaitais que leffort sinverse par rapport à ce qui sest passé en 2013. En 2013 nous avons demandé les deux tiers à la fiscalité et puis un tiers aux dépenses parce que cétait de laction de court terme et quon ne peut pas aller vite en la matière. Dès lors que nous réformons lEtat en profondeur, ça doit être la dépense publique qui est davantage sollicitée que la fiscalité et puis les impôts cest pour plus tard et je ne souhaite pas moi, encore une fois, quon multiplie linventivité fiscale, je souhaite quil y ait, en gros, de la stabilité et de la simplification en matière fiscale.
JEAN-MICHEL APHATIE
C'est dit : de GAULLE plus BLUM égal CHAVEZ ! C'est votre collègue de lOutre-Mer, Victorin LUREL qui a dit cela.
PIERRE MOSCOVICI
Ecoutez, moi je trouve que, je veux bien vous répondre
JEAN-MICHEL APHATIE
Eh ben, c'est gentil !
PIERRE MOSCOVICI
Ce nest pas exactement ma sensibilité mais surtout, ce quon attend du ministre de lEconomie et des finances, là je vais le dire comme Alain DUHAMEL, cest dêtre aux avant-postes de la lutte contre le chômage, de la lutte pour la compétitivité, de la lutte pour linvestissement, de la lutte pour la croissance, cest ça que les Français attendent.
JEAN-MICHEL APHATIE
Mais on en a parlé, on en a parlé et juste deux mots, quand un ministre de la République dit : de GAULLE plus BLUM égal CHAVEZ, il est dans lépure de ce quest la République ou il dit une énormité pour reprendre le mot dAlain ?
PIERRE MOSCOVICI
Vous savez, je crois quil sest en effet trouvé dans une ambiance qui devait être une ambiance formidable, CHAVEZ a fait des choses, il y en a dautres quil na pas faites. Moi je nai pas envie de commenter ça beaucoup, franchement, parce que le sujet ne me passionne pas.
JEAN-MICHEL APHATIE
Quand on est embêté, cest un peu ce quon dit !
PIERRE MOSCOVICI
Non pas du tout, cest la vérité, moi je suis mobilisé sur une cause, on parlait tout à lheure de gravité, on parlait de service public, nous sommes un gouvernement dintérêt général, le président de la République a marqué un cap, il va le défendre et en France, en Province, aujourdhui à Dijon et puis plus tard, il sexpliquera devant les Français et il le fera sans doute dès que nécessaire et autant que nécessaire cest ça qui est important, la mobilisation du pas pour lemploi, pour la croissance, ça passe par le sérieux, mais le sérieux nest pas une fin en soi et le redressement des comptes publics cest une nécessité mais ce nest pas un objectif qui se distingue de notre volonté de relancer la croissance dans ce pays.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 11 mars 2013