Texte intégral
JEAN-MICHEL APHATIE
Jérôme CAHUZAC a démissionné hier soir du gouvernement, vous le remplacez au ministère du Budget ce matin, la succession est difficile ?
BERNARD CAZENEUVE
Une succession est toujours difficile lorsquon succède à un ministre qui incarnait une fonction, qui la incarné avec excellence, qui a été brillant, performant dans lexercice de sa responsabilité. Et cest difficile aussi pour moi parce que je succède à un ami, donc on peut succéder à Jérôme CAHUZAC, on ne peut pas le remplacer.
JEAN-MICHEL APHATIE
Donc vous succédez à un ami, est-ce que la proximité, lamitié vous a amené depuis le début du mois de décembre à évoquer avec lui les accusations qui étaient portées contre lui, qui le concernait, son compte en Suisse, vous en avez parlé avec lui ?
BERNARD CAZENEUVE
Bien entendu les relations de lamitié font que lorsque quelquun dont on est proche est confronté à une épreuve on le soutien, donc il mest arrivé de le faire et par conséquent il mest arrivé dévoquer ce sujet avec lui.
JEAN-MICHEL APHATIE
Il ment depuis le premier jour a dit hier Edwy PLENEL, qui est le président du site Médiapart, qui a apporté au moins lenregistrement et puis quant à lexistence du compte suisse, nous verrons ; il ment depuis le premier jour.
BERNARD CAZENEUVE
Ce nest pas ce que je pense.
JEAN-MICHEL APHATIE
Vous pensez que ?
BERNARD CAZENEUVE
Je crois à la sincérité de Jérôme CAHUZAC, jai déjà eu loccasion de le dire et je le redis ce matin, au moment où il est confronté à cette épreuve.
JEAN-MICHEL APHATIE
Et vous pensez que sa démission était, est utile, est nécessaire, est indispensable ?
BERNARD CAZENEUVE
Je pense que, ce que disait Alain DUHAMEL à linstant, est juste, le fonctionnement des institutions aujourd'hui fait que lorsque des circonstances comme celles auxquelles Jérôme CAHUZAC se trouve confronté adviennent, il ny a pas dautre chemin. Mais cela ne change rien quant à mon sentiment le concernant et concernant la véracité de ses propres affirmations.
JEAN-MICHEL APHATIE
Vous êtes dores et déjà ministre du Budget, la passation de pouvoirs est faite
BERNARD CAZENEUVE
Non elle aura lieu en fin de matinée.
JEAN-MICHEL APHATIE
En fin de matinée, donc vous deviendrez ministre du Budget, vous allez vous approprier tous les dossiers de ce ministère compliqué, technique, lélaboration du budget 2014 est en cours, ça doit être difficile de prendre en main tous ces dossiers.
BERNARD CAZENEUVE
Oui enfin vous savez, le ministère que je quitte nétait pas le ministère de la poésie, cétait un ministère technique, difficile, compliqué, avec beaucoup denjeux. Lorsque je suis arrivé il fallait engager une relation avec les institutions de lUnion européennes qui crée de la confiance, en même temps qui permette de faire passer le message du président de la République de la réorientation de la politique de lUnion européenne. Il a fallu procéder au débat parlementaire sur la ratification du traité budgétaire et chacun qui connait lEurope sait à quel point ces sujets sont techniques. Donc je nai pas peur de la technicité des choses, jai par ailleurs une seule boussole dans lexercice de ma vie publique, cest le sens de lEtat, le pays est dans une situation difficile, nous sommes engagés dans une stratégie de redressement et par conséquent, dès que jaurai pris possession de mon bureau à Bercy, je me plongerai dans les dossiers et je ferai en sorte de pouvoir exercer ma responsabilité aussi bien que Jérôme CAHUZAC la fait si cela toutefois est possible.
JEAN-MICHEL APHATIE
Alors nous aurons loccasion plus tard de reparler des problèmes budgétaires avec vous Bernard CAZENEUVE, parlons des affaires européennes que vous venez donc de quitter
BERNARD CAZENEUVE
Il y a un lien dailleurs entre les deux.
JEAN-MICHEL APHATIE
On le comprend bien, hier soir le parlement de Chypre a refusé de ratifier le plan de sauvetage des banques mis au point par les instances européennes, ceci menace-t-il la stabilité de la zone euro ?
BERNARD CAZENEUVE
Je ne crois pas que cela menace la stabilité de la zone euro. Beaucoup de mesures ont été prises pour assurer la stabilité de la zone euro qui sont des mesures structurelles, jen rappellerai quelques unes : la mise en place dune législation sur la supervision bancaire qui sera suivi dun dispositif sur la résolution des crises bancaires, la garantie des dépôts. Nous avons en Europe maintenant une véritable union bancaire qui permettra déviter que les errements spéculatifs dhier ne se reproduisent
JEAN-MICHEL APHATIE
Mais Chypre ?
BERNARD CAZENEUVE
Mais tout ça est lié. Nous avons pris aussi des dispositions pour que les mécanismes de solidarité, la banque centrale, interviennent sur le marché secondaire des dettes souveraines et par ailleurs, pour ce qui concerne Chypre, nous avons proposé un dispositif extrêmement précis. Limpasse de Chypre cétait 17 milliards deuros, 17 milliards deuros ça correspond à 100% du PIB de Chypre et par ailleurs le système bancaire à Chypre a un niveau de dépôt qui représente 5 à 6 fois le PIB du pays. Par conséquent il fallait intervenir dans une situation très particulière, avec des banques qui ne sont pas parmi les plus transparentes du monde, qui accueille 45% de non résidents qui sont pour une grande partie dentre eux des oligarques russes et nous avons voulu à la fois la solidarité et des exigences
JEAN-MICHEL APHATIE
Mais si le plan est refusé, quest-ce quil faut faire ?
BERNARD CAZENEUVE
Il faut renégocier avec la Troïka, donc la Troïka va de nouveau engager la discussion avec Chypre. Je veux simplement rappeler que ce que nous avons décidé pour Chypre est assez simple, la solidarité avec 10 milliards de contribution de lUnion européenne au plan de sauvetage de Chypre et par ailleurs, un appel à contribution des déposants parmi les plus importants puisque au dessous de 100.000 euros il avait été décidé quil ny aurait pas dappel aux déposants des banques chypriotes, cest au dessus de 100.000 euros quils étaient appelés à contribution et je nétais personnellement pas choqué quon appelle un certain nombre doligarques russes à procéder au redressement du pays.
JEAN-MICHEL APHATIE
Cest le principe qui est choquant, voilà quelquun qui a, un chypriote peu importe, quelquun a un compte en banque quelque part et la puissance européenne, parce que là pour le coup on peut parler de puissance, lui dit : on va taxer votre compte en banque, cest quand même incroyable de faire ça, à part du racket je ne vois pas comment on peut aller ça autrement.
BERNARD CAZENEUVE
Je ne partage pas votre sentiment. Pourquoi ? Parce que lorsque nous sommes dans une situation de difficulté bancaire comme celle à laquelle Chypre sest trouvée confrontée avec des banques qui ne sont pas dans des activités transparentes, un niveau dimpôt sur les sociétés qui est parmi lun des plus bas du monde, avec des activités qui justifient aujourd'hui que lon mette en place audits. Il y a deux solutions lorsquon veut redresser la situation, lorsquon veut couper le lien entre dette bancaire et dette souveraine, la première solution cest dappeler à la solidarité européenne et dappeler le contribuable européen à faire en sorte que le système bancaire puisse refinancer léconomie réelle sans quoi il ny a pas de croissance possible et la deuxième solution cest dappeler ceux qui spéculent dans le système à contribuer à son redressement.
JEAN-MICHEL APHATIE
Mais alors on taxe tous les comptes le principe dinviolabilité des comptes bancaires, des dépôts bancaires est écorné.
BERNARD CAZENEUVE
Non, non, on ne taxe pas tous les comptes, on taxe les comptes
JEAN-MICHEL APHATIE
Ah bah si ! Un Chypriote honnête qui a 100.000 euros de dépôts, eh bien il est taxé !!
BERNARD CAZENEUVE
Oui mais à partir du moment où nous sommes dans une situation où il faut soit redresser les comptes
JEAN-MICHEL APHATIE
Ca ne vous choque pas ??
BERNARD CAZENEUVE
Ce qui ne me choque pas
JEAN-MICHEL APHATIE
Cest curieux !
BERNARD CAZENEUVE
cest quun système bancaire totalement opaque dont on sait quil a pu contribuer à engager des activités qui ne sont pas celles que lon veut voir prévaloir dans le système
JEAN-MICHEL APHATIE
Mais il y a des déposants honnêtes dans un système opaque.
BERNARD CAZENEUVE
Daccord
JEAN-MICHEL APHATIE
Et même les déposants honnêtes sont taxés ! Cest ça le problème.
BERNARD CAZENEUVE
Monsieur APHATIE quil sagisse du rétablissement des comptes ou quil sagisse de couper le lien entre dette bancaire et dette souveraine, à un moment donné, lorsque la situation est aussi grave, il faut appeler à la solidarité
JEAN-MICHEL APHATIE
populisme anti européen
BERNARD CAZENEUVE
Je ne crois pas que le populisme européen soit amplifié par le fait quon appelle les déposants et les contribuables les plus riches à contribuer au redressement des comptes ou au redressement de la situation de la finance en Europe comme dans le monde devenue démente.
JEAN-MICHEL APHATIE
Voilà, cétait votre dernière interview de ministre aux Affaires européennes Bernard CAZENEUVE et la prochaine ce sera celle du ministre du Budget.
LAURENT BAZIN
Maintenant que vous êtes ministre du Budget, vous imaginez une telle mesure en France si la situation devenait aussi grave ?
BERNARD CAZENEUVE
Bien entendu que non, cette mesure elle est tout à fait spécifique, elle sexplique par lopacité du système bancaire
LAURENT BAZIN
Donc, pas en France ?
BERNARD CAZENEUVE
Bien entendu que non.
LAURENT BAZIN
Jamais de la vie ?
BERNARD CAZENEUVE
Jamais de la vie, dailleurs ce que nous avons mis en place à travers lunion bancaire, cest-à-dire la résolution des crises bancaires, la garantie des dépôts, la supervision bancaire permettra à lEurope davoir un dispositif bancaire tout à fait stabilisé qui reposera sur des principes de transparence, qui permettra de lutter contre la spéculation, ce qui a été fait dailleurs avec la taxe sur les transactions financières procède de cet esprit et lUnion européenne en prenant ces dispositifs législatifs a garanti la stabilité du système bancaire, sa transparence et son . Cest une législation très importante, c'est un pas considérable que fait lUnion européenne dans la mise en oeuvre dun dispositif visant à faire en sorte que la finance soit au service de léconomie réelle.
LAURENT BAZIN
Vous êtes prêt Bernard CAZENEUVE, ministre du Budget donc désormais, merci davoir réservé à RTL votre premier interview. Merci Jean-Michel.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 22 mars 2013
Jérôme CAHUZAC a démissionné hier soir du gouvernement, vous le remplacez au ministère du Budget ce matin, la succession est difficile ?
BERNARD CAZENEUVE
Une succession est toujours difficile lorsquon succède à un ministre qui incarnait une fonction, qui la incarné avec excellence, qui a été brillant, performant dans lexercice de sa responsabilité. Et cest difficile aussi pour moi parce que je succède à un ami, donc on peut succéder à Jérôme CAHUZAC, on ne peut pas le remplacer.
JEAN-MICHEL APHATIE
Donc vous succédez à un ami, est-ce que la proximité, lamitié vous a amené depuis le début du mois de décembre à évoquer avec lui les accusations qui étaient portées contre lui, qui le concernait, son compte en Suisse, vous en avez parlé avec lui ?
BERNARD CAZENEUVE
Bien entendu les relations de lamitié font que lorsque quelquun dont on est proche est confronté à une épreuve on le soutien, donc il mest arrivé de le faire et par conséquent il mest arrivé dévoquer ce sujet avec lui.
JEAN-MICHEL APHATIE
Il ment depuis le premier jour a dit hier Edwy PLENEL, qui est le président du site Médiapart, qui a apporté au moins lenregistrement et puis quant à lexistence du compte suisse, nous verrons ; il ment depuis le premier jour.
BERNARD CAZENEUVE
Ce nest pas ce que je pense.
JEAN-MICHEL APHATIE
Vous pensez que ?
BERNARD CAZENEUVE
Je crois à la sincérité de Jérôme CAHUZAC, jai déjà eu loccasion de le dire et je le redis ce matin, au moment où il est confronté à cette épreuve.
JEAN-MICHEL APHATIE
Et vous pensez que sa démission était, est utile, est nécessaire, est indispensable ?
BERNARD CAZENEUVE
Je pense que, ce que disait Alain DUHAMEL à linstant, est juste, le fonctionnement des institutions aujourd'hui fait que lorsque des circonstances comme celles auxquelles Jérôme CAHUZAC se trouve confronté adviennent, il ny a pas dautre chemin. Mais cela ne change rien quant à mon sentiment le concernant et concernant la véracité de ses propres affirmations.
JEAN-MICHEL APHATIE
Vous êtes dores et déjà ministre du Budget, la passation de pouvoirs est faite
BERNARD CAZENEUVE
Non elle aura lieu en fin de matinée.
JEAN-MICHEL APHATIE
En fin de matinée, donc vous deviendrez ministre du Budget, vous allez vous approprier tous les dossiers de ce ministère compliqué, technique, lélaboration du budget 2014 est en cours, ça doit être difficile de prendre en main tous ces dossiers.
BERNARD CAZENEUVE
Oui enfin vous savez, le ministère que je quitte nétait pas le ministère de la poésie, cétait un ministère technique, difficile, compliqué, avec beaucoup denjeux. Lorsque je suis arrivé il fallait engager une relation avec les institutions de lUnion européennes qui crée de la confiance, en même temps qui permette de faire passer le message du président de la République de la réorientation de la politique de lUnion européenne. Il a fallu procéder au débat parlementaire sur la ratification du traité budgétaire et chacun qui connait lEurope sait à quel point ces sujets sont techniques. Donc je nai pas peur de la technicité des choses, jai par ailleurs une seule boussole dans lexercice de ma vie publique, cest le sens de lEtat, le pays est dans une situation difficile, nous sommes engagés dans une stratégie de redressement et par conséquent, dès que jaurai pris possession de mon bureau à Bercy, je me plongerai dans les dossiers et je ferai en sorte de pouvoir exercer ma responsabilité aussi bien que Jérôme CAHUZAC la fait si cela toutefois est possible.
JEAN-MICHEL APHATIE
Alors nous aurons loccasion plus tard de reparler des problèmes budgétaires avec vous Bernard CAZENEUVE, parlons des affaires européennes que vous venez donc de quitter
BERNARD CAZENEUVE
Il y a un lien dailleurs entre les deux.
JEAN-MICHEL APHATIE
On le comprend bien, hier soir le parlement de Chypre a refusé de ratifier le plan de sauvetage des banques mis au point par les instances européennes, ceci menace-t-il la stabilité de la zone euro ?
BERNARD CAZENEUVE
Je ne crois pas que cela menace la stabilité de la zone euro. Beaucoup de mesures ont été prises pour assurer la stabilité de la zone euro qui sont des mesures structurelles, jen rappellerai quelques unes : la mise en place dune législation sur la supervision bancaire qui sera suivi dun dispositif sur la résolution des crises bancaires, la garantie des dépôts. Nous avons en Europe maintenant une véritable union bancaire qui permettra déviter que les errements spéculatifs dhier ne se reproduisent
JEAN-MICHEL APHATIE
Mais Chypre ?
BERNARD CAZENEUVE
Mais tout ça est lié. Nous avons pris aussi des dispositions pour que les mécanismes de solidarité, la banque centrale, interviennent sur le marché secondaire des dettes souveraines et par ailleurs, pour ce qui concerne Chypre, nous avons proposé un dispositif extrêmement précis. Limpasse de Chypre cétait 17 milliards deuros, 17 milliards deuros ça correspond à 100% du PIB de Chypre et par ailleurs le système bancaire à Chypre a un niveau de dépôt qui représente 5 à 6 fois le PIB du pays. Par conséquent il fallait intervenir dans une situation très particulière, avec des banques qui ne sont pas parmi les plus transparentes du monde, qui accueille 45% de non résidents qui sont pour une grande partie dentre eux des oligarques russes et nous avons voulu à la fois la solidarité et des exigences
JEAN-MICHEL APHATIE
Mais si le plan est refusé, quest-ce quil faut faire ?
BERNARD CAZENEUVE
Il faut renégocier avec la Troïka, donc la Troïka va de nouveau engager la discussion avec Chypre. Je veux simplement rappeler que ce que nous avons décidé pour Chypre est assez simple, la solidarité avec 10 milliards de contribution de lUnion européenne au plan de sauvetage de Chypre et par ailleurs, un appel à contribution des déposants parmi les plus importants puisque au dessous de 100.000 euros il avait été décidé quil ny aurait pas dappel aux déposants des banques chypriotes, cest au dessus de 100.000 euros quils étaient appelés à contribution et je nétais personnellement pas choqué quon appelle un certain nombre doligarques russes à procéder au redressement du pays.
JEAN-MICHEL APHATIE
Cest le principe qui est choquant, voilà quelquun qui a, un chypriote peu importe, quelquun a un compte en banque quelque part et la puissance européenne, parce que là pour le coup on peut parler de puissance, lui dit : on va taxer votre compte en banque, cest quand même incroyable de faire ça, à part du racket je ne vois pas comment on peut aller ça autrement.
BERNARD CAZENEUVE
Je ne partage pas votre sentiment. Pourquoi ? Parce que lorsque nous sommes dans une situation de difficulté bancaire comme celle à laquelle Chypre sest trouvée confrontée avec des banques qui ne sont pas dans des activités transparentes, un niveau dimpôt sur les sociétés qui est parmi lun des plus bas du monde, avec des activités qui justifient aujourd'hui que lon mette en place audits. Il y a deux solutions lorsquon veut redresser la situation, lorsquon veut couper le lien entre dette bancaire et dette souveraine, la première solution cest dappeler à la solidarité européenne et dappeler le contribuable européen à faire en sorte que le système bancaire puisse refinancer léconomie réelle sans quoi il ny a pas de croissance possible et la deuxième solution cest dappeler ceux qui spéculent dans le système à contribuer à son redressement.
JEAN-MICHEL APHATIE
Mais alors on taxe tous les comptes le principe dinviolabilité des comptes bancaires, des dépôts bancaires est écorné.
BERNARD CAZENEUVE
Non, non, on ne taxe pas tous les comptes, on taxe les comptes
JEAN-MICHEL APHATIE
Ah bah si ! Un Chypriote honnête qui a 100.000 euros de dépôts, eh bien il est taxé !!
BERNARD CAZENEUVE
Oui mais à partir du moment où nous sommes dans une situation où il faut soit redresser les comptes
JEAN-MICHEL APHATIE
Ca ne vous choque pas ??
BERNARD CAZENEUVE
Ce qui ne me choque pas
JEAN-MICHEL APHATIE
Cest curieux !
BERNARD CAZENEUVE
cest quun système bancaire totalement opaque dont on sait quil a pu contribuer à engager des activités qui ne sont pas celles que lon veut voir prévaloir dans le système
JEAN-MICHEL APHATIE
Mais il y a des déposants honnêtes dans un système opaque.
BERNARD CAZENEUVE
Daccord
JEAN-MICHEL APHATIE
Et même les déposants honnêtes sont taxés ! Cest ça le problème.
BERNARD CAZENEUVE
Monsieur APHATIE quil sagisse du rétablissement des comptes ou quil sagisse de couper le lien entre dette bancaire et dette souveraine, à un moment donné, lorsque la situation est aussi grave, il faut appeler à la solidarité
JEAN-MICHEL APHATIE
populisme anti européen
BERNARD CAZENEUVE
Je ne crois pas que le populisme européen soit amplifié par le fait quon appelle les déposants et les contribuables les plus riches à contribuer au redressement des comptes ou au redressement de la situation de la finance en Europe comme dans le monde devenue démente.
JEAN-MICHEL APHATIE
Voilà, cétait votre dernière interview de ministre aux Affaires européennes Bernard CAZENEUVE et la prochaine ce sera celle du ministre du Budget.
LAURENT BAZIN
Maintenant que vous êtes ministre du Budget, vous imaginez une telle mesure en France si la situation devenait aussi grave ?
BERNARD CAZENEUVE
Bien entendu que non, cette mesure elle est tout à fait spécifique, elle sexplique par lopacité du système bancaire
LAURENT BAZIN
Donc, pas en France ?
BERNARD CAZENEUVE
Bien entendu que non.
LAURENT BAZIN
Jamais de la vie ?
BERNARD CAZENEUVE
Jamais de la vie, dailleurs ce que nous avons mis en place à travers lunion bancaire, cest-à-dire la résolution des crises bancaires, la garantie des dépôts, la supervision bancaire permettra à lEurope davoir un dispositif bancaire tout à fait stabilisé qui reposera sur des principes de transparence, qui permettra de lutter contre la spéculation, ce qui a été fait dailleurs avec la taxe sur les transactions financières procède de cet esprit et lUnion européenne en prenant ces dispositifs législatifs a garanti la stabilité du système bancaire, sa transparence et son . Cest une législation très importante, c'est un pas considérable que fait lUnion européenne dans la mise en oeuvre dun dispositif visant à faire en sorte que la finance soit au service de léconomie réelle.
LAURENT BAZIN
Vous êtes prêt Bernard CAZENEUVE, ministre du Budget donc désormais, merci davoir réservé à RTL votre premier interview. Merci Jean-Michel.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 22 mars 2013