Texte intégral
RAPHAËLLE DUCHEMIN
Merci d'être en direct avec nous sur FRANCE INFO. Est-ce que l'Elysée savait pour Jérôme CAHUZAC comme l'écrit LE FIGARO ce matin au mois de décembre ?
MANUEL VALLS
Non bien évidemment, et là toutes les explications ont déjà été données. Sur cette affaire d'ailleurs je veux redire que la justice, la police, l'administration fiscale ont travaillé en toute indépendance.
RAPHAËLLE DUCHEMIN
Mais alors pourquoi, pourquoi est-ce que LE FIGARO dit que Michel GONELLE, celui-là même qui a informé MEDIAPART a téléphoné au Préfet ZABULON qui a transmis une note au Préfet Pierre-René LEMAS, nous sommes alors le 15 décembre.
MANUEL VALLS
Mais n'embrouillons pas les choses, il y a eu une révélation qui a été faite par MEDIAPART début décembre. Quelques semaines après sur ces documents de MEDIAPART une enquête préliminaire a été ouverte par le Parquet de Paris, la police a travaillé pendant deux mois et après cette enquête le Procureur a décidé d'ouvrir une information judiciaire. Et à ce moment-là le président de la République, qui évidemment n'était pas informé de ce compte à l'étranger, a demandé à Jérôme CAHUZAC de quitter le gouvernement. Il est quand même étonnant qu'on puisse mettre en cause ce gouvernement alors que précisément encore une fois, contrairement à ce qui s'est passé par le passé, la justice a travaillé en toute indépendance.
RAPHAËLLE DUCHEMIN
Vous nous dites-vous Manuel VALLS que vous n'étiez pas au courant, en tout cas pas informé ou pas tenu informé par vos services, est-ce que vos services ont failli dans la transmission d'information ?
MANUEL VALLS
Mais pas du tout, avant le 4 décembre aucun d'entre nous n'était informé. Après le 4 décembre la justice a décidé de prendre en main ce dossier. La police a travaillé et c'est uniquement à la fin de cette enquête à la fois sur un certain nombre de témoignages et puis surtout sur la reconnaissance de la voix de Jérôme CAHUZAC sur une bande enregistrée
RAPHAËLLE DUCHEMIN
Mais ça c'est au mois de mars. Ça c'était au mois de mars.
MANUEL VALLS
Sur une bande enregistrée, c'est uniquement à ce moment-là, et sur à la fois du travail de la police technique et scientifique, sur une bande qui était de très mauvaise qualité que le Procureur a décidé d'ouvrir une enquête. Si j'avais demandé une enquête parallèle, si j'avais demandé aux services de police d'intervenir sans la responsabilité de la justice j'aurai commis un abus de droit.
RAPHAËLLE DUCHEMIN
Yves BERTRAND qui est l'ancien responsable des Renseignements généraux dit ce matin sur FRANCE INFO que logiquement les Renseignements généraux travaillent sur ce type de dossier et ont justement à charge de faire remonter ce type d'information, y compris des rumeurs qui peuvent venir parasiter et voir faire sauter la République.
MANUEL VALLS
Drôle de témoin de moralité que monsieur Yves BERTRAND et précisément aujourd'hui les Renseignements généraux n'existent plus, en tout cas à la manière dont ils fonctionnaient il y a quelques années. C'en est fini dans des enquêtes parallèles, c'en est fini de l'écoute des journalistes, c'en est fini des interventions sur le travail de la justice et de la police. Nous avons une autre conception de l'Etat de droit, c'est-à-dire une séparation stricte, une indépendance par rapport à ce que fait la justice.
RAPHAËLLE DUCHEMIN
Pardon mais est-ce que le gouvernement, d'une certaine manière, a péché par naïveté, par négligence ou est-ce quelqu'un d'autre que Jérôme CAHUZAC a pu mentir aujourd'hui ? On a vu que Pierre MOSCOVICI était beaucoup montré du doigt y compris hier à Bercy puisqu'il a reçu la visite de Philippe MARINI et de Gilles CARREZ.
MANUEL VALLS
Mais les attaques à l'égard de Pierre MOSCOVICI sont injustes et injustifiées. Le ministre de l'Economie et des Finances a pris toutes les mesures nécessaires pour que l'administration fiscale puisse travailler librement, qu'aucune influence ne puisse être exercée sur elle par l'ancien ministre du Budget, Jérôme CAHUZAC. Encore une fois la transparence est là, le respect des procédures, le respect du travail et de la justice, de l'administration fiscale ou de la police. Je comprends qu'au bout d'un certain nombre d'années où des pratiques contraires à l'Etat de droit existaient beaucoup soient encore intoxiquées avec ces pratiques. Avec ce gouvernement encore une fois la justice travaille librement.
RAPHAËLLE DUCHEMIN
Donc politiquement vous allez réussir à aller jusqu'au bout et à éviter un remaniement ?
MANUEL VALLS
Ça n'est pas à moi de vous répondre, vous savez que c'est une prérogative du président de la République et du Premier ministre. Ce que les Français attendent de notre part c'est que nous nous mobilisions et c'est ce que nous faisons depuis dix mois pour redresser le pays, pour lutter contre le chômage.
RAPHAËLLE DUCHEMIN
J'ai sous les yeux Manuel VALLS quelque chose qui vous concerne directement, c'est un communiqué du syndicat des cadres de la Sécurité intérieure, puisque dans les mesures annoncées par François HOLLANDE il y a évidemment un renforcement des moyens pour lutter contre la fraude fiscale et les paradis fiscaux, ce communiqué dit que les effectifs actuels de l'actuel DNIFF, qui travaille sur les dossiers financiers, sont déjà de 30% inférieurs à leur niveau normal et qu'une vingtaine de postes n'est pas pourvus. Qu'allez-vous faire ?
MANUEL VALLS
Ils ont tout à fait raison, pour lutter contre ces corruptions, contre la grande délinquance économique et financière le président de la République a annoncé une volonté
RAPHAËLLE DUCHEMIN
Création de 50 postes supplémentaires.
MANUEL VALLS
Il a annoncé d'abord cette volonté qui est de lutter contre les paradis fiscaux, lutter contre la corruption c'est effectivement créer à la fois un Parquet spécial et un office central de lutte contre la fraude et la corruption avec en y intégrant la division nationale qui lutte contre les infractions financières et fiscales. Il y avait uniquement une quarantaine d'agents, nous avons décidé le président de la République et le Premier ministre ont décidé de doubler les effectifs à la fois en gendarmes, en policiers, en agents fiscaux, en douaniers pour faire en sorte que ce travail soit véritablement efficace et en donnant en plus des moyens judiciaires qui aujourd'hui n'existaient pas. Il est vrai qu'au cours de ces dernières années on n'a pas lutté avec suffisamment de volontarisme contre cette corruption. Et puis il y a un troisième volet qui est évidement la transparence parce qu'il y a une attente très forte de transparence. Cette transparence est nécessaire pour faire face à cette crise de confiance vis-à-vis des responsables politiques. Et comme vous le savez le président de la République, le Premier ministre souhaitent que cette transparence soit totale et donc que le patrimoine des ministres, des grands élus de toute une série de responsables publiques, que ce patrimoine soit connu de tous nos compatriotes.
RAPHAËLLE DUCHEMIN
Jean-Marc AYRAULT l'a redit d'ailleurs ce matin
MANUEL VALLS
Et nous serons de ce point de vue-là intransigeant, chacun doit comprendre que pour rétablir la confiance il y a besoin là aussi d'un choc et d'un choc de transparence.
RAPHAËLLE DUCHEMIN
Ça c'est un petit message en direction de Claude BARTOLONE ?
MANUEL VALLS
C'est un message pour tout le monde, si nous voulons faire en sorte que les Français aient de nouveau confiance dans leurs responsables publiques il faut des gestes très forts.
RAPHAËLLE DUCHEMIN
Je voudrais qu'on s'arrête Manuel VALLS un moment sur la situation de Marseille mais aussi celle de Sevran. Vous étiez à l'écoute il y a quelques minutes du journal de 8 heures, vous avez entendu le cri d'alarme lancé par ces habitants de la cité de Beaudottes en seine Saint-Denis, ils disent on veut le retour des CRS, on est directement menacés.
MANUEL VALLS
Sevran est en zone sécurité prioritaire. Elle requière évidemment toute notre attention et je me rendrai en toute fin de matinée à Sevran avec le Préfet, les responsables de la police répondre à cette attente légitime des habitants. Vous savez la lutte contre les trafics de drogue est une priorité de ce gouvernement. Ces trafics de drogue, ces trafics d'armes pourrissent la vie quotidienne des habitants et ils ont besoin de la protection de l'Etat. Il y a un besoin très fort dans notre pays, de besoin d'attente de l'Etat, de sécurité, de protection au quotidien.
RAPHAËLLE DUCHEMIN
Même chose à Marseille je suppose.
MANUEL VALLS
C'est ce que nous faisons déjà plusieurs mois, il y a 40 cités qui sont en très grande difficulté. Et votre reportage le montrait, il y a là aussi une action en profondeur, pas des actions pour faire plaisir uniquement à la presse, non, en continuité, en profondeur pour lutter contre les trafics de drogue.
RAPHAËLLE DUCHEMIN
Mais certains disent dans des cités où vous êtes déjà passés vous êtes resté d'ailleurs y compris jusqu'à un mois, malgré tout les trafiquants reviennent.
MANUEL VALLS
Ce travail il nécessite du temps, il nécessite une présence continue et c'est ce que nous assurons à Marseille. Et à partir de là on lutte aussi contre le racket vis-à-vis des entreprises qui doivent rénover ces quartiers. Dans la cité Bassens par exemple à Marseille les travaux de rénovation urbaine aujourd'hui ont pu recommencer parce qu'ils avaient été interrompus à cause du racket. Nous ne lâcherons pas ces quartiers, nous soutiendrons ces villes, ces quartiers populaires, ces habitants qui ont besoin de la présence de la police.
RAPHAËLLE DUCHEMIN
D'un mot Manuel VALLS et ça sera ma dernière question, Jean-Marc AYRAULT a redit ce matin qu'il n'y avait qu'une seule politique dans le gouvernement. Message direct à Arnaud MONTEBOURG je suppose ? Vous vous vouliez déjà le virer quand il y avait eu la dissension avec Jean-Marc AYRAULT.
MANUEL VALLS
Non, restons sérieux
RAPHAËLLE DUCHEMIN
Je suis sérieuse, c'est ce que vous aviez dit.
MANUEL VALLS
Ce qui est essentiel c'est que pour être fort en Europe il faut être sérieux et crédible en France et les conditions de la crédibilité, les conditions aussi de la souveraineté, de l'indépendance en évitant un endettement excessif. La condition aussi de notre capacité à peser sur le cours de l'Europe sont au coeur de cette politique, il n'y a pas d'autres choix.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 12 avril 2013
Merci d'être en direct avec nous sur FRANCE INFO. Est-ce que l'Elysée savait pour Jérôme CAHUZAC comme l'écrit LE FIGARO ce matin au mois de décembre ?
MANUEL VALLS
Non bien évidemment, et là toutes les explications ont déjà été données. Sur cette affaire d'ailleurs je veux redire que la justice, la police, l'administration fiscale ont travaillé en toute indépendance.
RAPHAËLLE DUCHEMIN
Mais alors pourquoi, pourquoi est-ce que LE FIGARO dit que Michel GONELLE, celui-là même qui a informé MEDIAPART a téléphoné au Préfet ZABULON qui a transmis une note au Préfet Pierre-René LEMAS, nous sommes alors le 15 décembre.
MANUEL VALLS
Mais n'embrouillons pas les choses, il y a eu une révélation qui a été faite par MEDIAPART début décembre. Quelques semaines après sur ces documents de MEDIAPART une enquête préliminaire a été ouverte par le Parquet de Paris, la police a travaillé pendant deux mois et après cette enquête le Procureur a décidé d'ouvrir une information judiciaire. Et à ce moment-là le président de la République, qui évidemment n'était pas informé de ce compte à l'étranger, a demandé à Jérôme CAHUZAC de quitter le gouvernement. Il est quand même étonnant qu'on puisse mettre en cause ce gouvernement alors que précisément encore une fois, contrairement à ce qui s'est passé par le passé, la justice a travaillé en toute indépendance.
RAPHAËLLE DUCHEMIN
Vous nous dites-vous Manuel VALLS que vous n'étiez pas au courant, en tout cas pas informé ou pas tenu informé par vos services, est-ce que vos services ont failli dans la transmission d'information ?
MANUEL VALLS
Mais pas du tout, avant le 4 décembre aucun d'entre nous n'était informé. Après le 4 décembre la justice a décidé de prendre en main ce dossier. La police a travaillé et c'est uniquement à la fin de cette enquête à la fois sur un certain nombre de témoignages et puis surtout sur la reconnaissance de la voix de Jérôme CAHUZAC sur une bande enregistrée
RAPHAËLLE DUCHEMIN
Mais ça c'est au mois de mars. Ça c'était au mois de mars.
MANUEL VALLS
Sur une bande enregistrée, c'est uniquement à ce moment-là, et sur à la fois du travail de la police technique et scientifique, sur une bande qui était de très mauvaise qualité que le Procureur a décidé d'ouvrir une enquête. Si j'avais demandé une enquête parallèle, si j'avais demandé aux services de police d'intervenir sans la responsabilité de la justice j'aurai commis un abus de droit.
RAPHAËLLE DUCHEMIN
Yves BERTRAND qui est l'ancien responsable des Renseignements généraux dit ce matin sur FRANCE INFO que logiquement les Renseignements généraux travaillent sur ce type de dossier et ont justement à charge de faire remonter ce type d'information, y compris des rumeurs qui peuvent venir parasiter et voir faire sauter la République.
MANUEL VALLS
Drôle de témoin de moralité que monsieur Yves BERTRAND et précisément aujourd'hui les Renseignements généraux n'existent plus, en tout cas à la manière dont ils fonctionnaient il y a quelques années. C'en est fini dans des enquêtes parallèles, c'en est fini de l'écoute des journalistes, c'en est fini des interventions sur le travail de la justice et de la police. Nous avons une autre conception de l'Etat de droit, c'est-à-dire une séparation stricte, une indépendance par rapport à ce que fait la justice.
RAPHAËLLE DUCHEMIN
Pardon mais est-ce que le gouvernement, d'une certaine manière, a péché par naïveté, par négligence ou est-ce quelqu'un d'autre que Jérôme CAHUZAC a pu mentir aujourd'hui ? On a vu que Pierre MOSCOVICI était beaucoup montré du doigt y compris hier à Bercy puisqu'il a reçu la visite de Philippe MARINI et de Gilles CARREZ.
MANUEL VALLS
Mais les attaques à l'égard de Pierre MOSCOVICI sont injustes et injustifiées. Le ministre de l'Economie et des Finances a pris toutes les mesures nécessaires pour que l'administration fiscale puisse travailler librement, qu'aucune influence ne puisse être exercée sur elle par l'ancien ministre du Budget, Jérôme CAHUZAC. Encore une fois la transparence est là, le respect des procédures, le respect du travail et de la justice, de l'administration fiscale ou de la police. Je comprends qu'au bout d'un certain nombre d'années où des pratiques contraires à l'Etat de droit existaient beaucoup soient encore intoxiquées avec ces pratiques. Avec ce gouvernement encore une fois la justice travaille librement.
RAPHAËLLE DUCHEMIN
Donc politiquement vous allez réussir à aller jusqu'au bout et à éviter un remaniement ?
MANUEL VALLS
Ça n'est pas à moi de vous répondre, vous savez que c'est une prérogative du président de la République et du Premier ministre. Ce que les Français attendent de notre part c'est que nous nous mobilisions et c'est ce que nous faisons depuis dix mois pour redresser le pays, pour lutter contre le chômage.
RAPHAËLLE DUCHEMIN
J'ai sous les yeux Manuel VALLS quelque chose qui vous concerne directement, c'est un communiqué du syndicat des cadres de la Sécurité intérieure, puisque dans les mesures annoncées par François HOLLANDE il y a évidemment un renforcement des moyens pour lutter contre la fraude fiscale et les paradis fiscaux, ce communiqué dit que les effectifs actuels de l'actuel DNIFF, qui travaille sur les dossiers financiers, sont déjà de 30% inférieurs à leur niveau normal et qu'une vingtaine de postes n'est pas pourvus. Qu'allez-vous faire ?
MANUEL VALLS
Ils ont tout à fait raison, pour lutter contre ces corruptions, contre la grande délinquance économique et financière le président de la République a annoncé une volonté
RAPHAËLLE DUCHEMIN
Création de 50 postes supplémentaires.
MANUEL VALLS
Il a annoncé d'abord cette volonté qui est de lutter contre les paradis fiscaux, lutter contre la corruption c'est effectivement créer à la fois un Parquet spécial et un office central de lutte contre la fraude et la corruption avec en y intégrant la division nationale qui lutte contre les infractions financières et fiscales. Il y avait uniquement une quarantaine d'agents, nous avons décidé le président de la République et le Premier ministre ont décidé de doubler les effectifs à la fois en gendarmes, en policiers, en agents fiscaux, en douaniers pour faire en sorte que ce travail soit véritablement efficace et en donnant en plus des moyens judiciaires qui aujourd'hui n'existaient pas. Il est vrai qu'au cours de ces dernières années on n'a pas lutté avec suffisamment de volontarisme contre cette corruption. Et puis il y a un troisième volet qui est évidement la transparence parce qu'il y a une attente très forte de transparence. Cette transparence est nécessaire pour faire face à cette crise de confiance vis-à-vis des responsables politiques. Et comme vous le savez le président de la République, le Premier ministre souhaitent que cette transparence soit totale et donc que le patrimoine des ministres, des grands élus de toute une série de responsables publiques, que ce patrimoine soit connu de tous nos compatriotes.
RAPHAËLLE DUCHEMIN
Jean-Marc AYRAULT l'a redit d'ailleurs ce matin
MANUEL VALLS
Et nous serons de ce point de vue-là intransigeant, chacun doit comprendre que pour rétablir la confiance il y a besoin là aussi d'un choc et d'un choc de transparence.
RAPHAËLLE DUCHEMIN
Ça c'est un petit message en direction de Claude BARTOLONE ?
MANUEL VALLS
C'est un message pour tout le monde, si nous voulons faire en sorte que les Français aient de nouveau confiance dans leurs responsables publiques il faut des gestes très forts.
RAPHAËLLE DUCHEMIN
Je voudrais qu'on s'arrête Manuel VALLS un moment sur la situation de Marseille mais aussi celle de Sevran. Vous étiez à l'écoute il y a quelques minutes du journal de 8 heures, vous avez entendu le cri d'alarme lancé par ces habitants de la cité de Beaudottes en seine Saint-Denis, ils disent on veut le retour des CRS, on est directement menacés.
MANUEL VALLS
Sevran est en zone sécurité prioritaire. Elle requière évidemment toute notre attention et je me rendrai en toute fin de matinée à Sevran avec le Préfet, les responsables de la police répondre à cette attente légitime des habitants. Vous savez la lutte contre les trafics de drogue est une priorité de ce gouvernement. Ces trafics de drogue, ces trafics d'armes pourrissent la vie quotidienne des habitants et ils ont besoin de la protection de l'Etat. Il y a un besoin très fort dans notre pays, de besoin d'attente de l'Etat, de sécurité, de protection au quotidien.
RAPHAËLLE DUCHEMIN
Même chose à Marseille je suppose.
MANUEL VALLS
C'est ce que nous faisons déjà plusieurs mois, il y a 40 cités qui sont en très grande difficulté. Et votre reportage le montrait, il y a là aussi une action en profondeur, pas des actions pour faire plaisir uniquement à la presse, non, en continuité, en profondeur pour lutter contre les trafics de drogue.
RAPHAËLLE DUCHEMIN
Mais certains disent dans des cités où vous êtes déjà passés vous êtes resté d'ailleurs y compris jusqu'à un mois, malgré tout les trafiquants reviennent.
MANUEL VALLS
Ce travail il nécessite du temps, il nécessite une présence continue et c'est ce que nous assurons à Marseille. Et à partir de là on lutte aussi contre le racket vis-à-vis des entreprises qui doivent rénover ces quartiers. Dans la cité Bassens par exemple à Marseille les travaux de rénovation urbaine aujourd'hui ont pu recommencer parce qu'ils avaient été interrompus à cause du racket. Nous ne lâcherons pas ces quartiers, nous soutiendrons ces villes, ces quartiers populaires, ces habitants qui ont besoin de la présence de la police.
RAPHAËLLE DUCHEMIN
D'un mot Manuel VALLS et ça sera ma dernière question, Jean-Marc AYRAULT a redit ce matin qu'il n'y avait qu'une seule politique dans le gouvernement. Message direct à Arnaud MONTEBOURG je suppose ? Vous vous vouliez déjà le virer quand il y avait eu la dissension avec Jean-Marc AYRAULT.
MANUEL VALLS
Non, restons sérieux
RAPHAËLLE DUCHEMIN
Je suis sérieuse, c'est ce que vous aviez dit.
MANUEL VALLS
Ce qui est essentiel c'est que pour être fort en Europe il faut être sérieux et crédible en France et les conditions de la crédibilité, les conditions aussi de la souveraineté, de l'indépendance en évitant un endettement excessif. La condition aussi de notre capacité à peser sur le cours de l'Europe sont au coeur de cette politique, il n'y a pas d'autres choix.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 12 avril 2013