Texte intégral
Madame la Présidente, Martine Pinville,
Mesdames, Messieurs,
J'ai annoncé le 2 avril dernier (journée mondiale de l'autisme) que le 3ème plan autisme était prêt.
Aujourd'hui je tenais à vous présenter son contenu précis.
Je tenais à le faire devant vous car ce plan, c'est vous qui en êtes les auteurs. J'ai été en quelque sorte votre porte-parole au sein du Gouvernement. J'ai attiré la vigilance de mes collègues sur l'urgence qu'il y avait à engager un nouveau plan face au désarroi des personnes autistes, de leurs familles, et parfois même des professionnels. J'ai promu ce plan et plaidé pour que l'exigence de solidarité qui anime ce Gouvernement se traduise en actes et en chiffres dans le domaine de l'autisme.
Il y a eu un consensus pour dire que donner espoir, autonomie et réconfort aux personnes autistes était une obligation pour notre Nation. Ce matin d'ailleurs, le plan a fait l'objet d'une communication en Conseil des Ministres.
J'ai rempli ma mission et c'est aujourd'hui un plan de 205 millions d'euros (18 millions d'euros de plus que le plan précédent) qui va être mis en uvre.
J'ai rempli ma mission mais je n'oublie pas que c'est grâce à vous, associations, chercheurs, professionnels et parlementaires. Remercier particulièrement Martine Pinville, vous qui avez pris le sujet à bras le corps et avez travaillé ensemble, dans un esprit d'apaisement. Grâce à vous ce plan pourra peut-être améliorer la vie des personnes autistes et de leur entourage.
Le fil rouge de ce plan, c'est la prise en compte des recommandations de l'ANESM et de la HAS, à tous les niveaux, dans tous les dispositifs, par tous les acteurs. Il conviendra désormais de systématiser le recours à un ensemble de méthodes (notamment comportementales et développementales), pour favoriser l'insertion des personnes autistes dans la société.
Ce fil rouge se noue autour de 5 axes :
1 - Diagnostiquer et intervenir précocement
2 - Accompagner tout au long de la vie
3 - Soutenir les familles
4 - Poursuivre les efforts de recherche
5 - Former l'ensemble des acteurs
I Le 1er axe, c'est le repérage, le diagnostic et l'intervention précoce :
- dès 18 mois, puisque nous savons que c'est possible.
- agir dès le plus jeune âge de l'enfant, c'est lui donner une chance, ensuite pour tout le reste de sa vie.
1 - Un réseau d'alerte dès le plus jeune âge
Car nous voulons faire un vrai maillage sur le terrain Nous voulons donc mobiliser l'ensemble des professionnels de la petite enfance, des acteurs de la médecine de ville, des membres de la communauté éducative et des services de PMI, afin qu'ils forment un véritable réseau d'alerte des risques autistiques.
Pour cela la formation initiale et les modules de formation continue de tous ces acteurs intégreront un programme sur l'autisme dès 2014. Nous doterons également ces acteurs de nouveaux outils de repérage, comme par exemple le carnet de santé qui sera révisé. Nous y travaillerons dès 2014. Et ce sera opérationnel dès 2015. La publication de l'arrêté du nouveau carnet de santé devrait intervenir au 1er semestre 2015.
2 - Un réseau de diagnostic, simple, de proximité, un par département, sera constitué.
Parce que les C.R.A sont actuellement débordées par les demandes de diagnostic pour les enfants. Nous redéfinirons leurs priorités. On veut les réorienter vers des diagnostics plus complexes.
En conséquence, nous développerons un réseau de diagnostic de proximité à travers les « CAMSP » et les « CMPP » Pour cela nous créeront 310 postes, mais ces postes ne seront accordés qu'aux structures qui s'engagent sur des diagnostics et des dépistages conformes aux recommandations de bonnes pratiques de la HAS.
L'engagement se fera au travers d'un contrat pluri-annuel d'objectif (CPOM) réalisés entre les ARS et les établissements médico-sociaux
- Un guide pour les ARS 3
- Un cahier des charges par établissement
Un 3ème réseau de diagnostic complexe (un dans chaque région s'appuiera sur les C.R.A associés à une équipe hospitalière experte en CHU.
Dans le cadre du IIème plan, un dispositif de diagnostic précoce et d'accompagnement a été expérimenté : à l'hôpital Robert Debré à Paris et dans 5 autres centres hospitaliers Nous en ferons l'évaluation et nous déploierons ce dispositif sur l'ensemble des régions françaises.
Pour cela nous renforcerons les moyens des CHU qui s'engageront dans cette démarche en allouant un budget supplémentaire de 3 millions d'euros
La 4ème procédure de certification prévue en 2014 intégrera, dans sa démarche qualité, les recommandations des bonnes pratiques.
Nous repositionnerons par décret, les C.R.A. comme acteurs du diagnostic complexe. Un décret qui nous permettra également d'associer les parents en créant un Comité des Usagers au sein des C.R.A.
Ce réseau de diagnostic à 3 étages sera complété par une prise en charge précoce et intensive.
D'une part, nous créerons des dispositifs régionaux d'intervention précoce associant des CAMSP rénovés et renforcés avec 40 nouveaux postes de médecins-chefs et 300 nouvelles places de SESSAD dédiées.
D'autre part, des unités d'enseignement seront installées au sein même de l'école maternelle, chaque classe associera un enseignant à une équipe de professionnels médico-sociaux.
C'est 700 places qui seront créées sur la durée du plan.
Dès 2014, chaque académie aura son unité.
Ensuite nous en ouvrirons une dans chaque département.
Nous consacrerons 34 millions d'uros supplémentaires pour l'accueil des enfants autistes en maternelle
II Le deuxième axe, c'est l'accompagnement de la personne tout au long de la vie
Les ruptures dans les parcours sont aussi fréquentes que douloureuses ; Elles génèrent exclusion et régression.
1 - Nous créerons donc de nouvelles places
Nous soutiendrons ainsi la scolarisation des enfants en milieu ordinaire en déployant un panel de structures susceptibles de les accueillir dans les meilleures conditions.
550 nouvelles places de SESSAD seront créées à cet effet ;
Pour un budget supplémentaire de 16,5 millions d'uros
Pour les adultes : où le retard est énorme, où les parcours sont douloureux ou inadaptés que ce soient ceux des jeunes adultes maintenus en structure pour enfant, que ce soient ceux des adultes autistes hospitalisés en long séjour en hôpital psychiatrique
Le 3ème plan prévoit ainsi, la création de 1 500 places nouvelles qui se répartissent entre :
500 places de maisons d'accueil spécialisées (MAS)
1 000 places :
- pour des foyers d'accueil médicalisés (FAM)
- pour la médicalisation de foyers de vie
- et des services d'accueil médico-social pour les adultes handicapés (SAMSAH)
Nous lancerons une action de repérage et de diagnostic des adultes dans les établissements sanitaires et médico-sociaux dès 2014.
Pour faire évoluer leur prise en charge nous veillerons à l'élaboration de recommandations de bonnes pratiques pour les interventions à l'attention des adultes.
2 - Il nous faudra aussi transformer profondément l'existant
Afin qu'il propose un accompagnement respectueux des recommandations de bonnes pratiques.
Des crédits supplémentaires seront octroyés sur la base d'engagements contractuels précis aux établissements qui feront évoluer leurs pratiques selon les recommandations de la HAS et de l'ANESM.
Ce sont 800 postes pour un budget supplémentaires de 41 millions d' qui seront potentiellement distribués aux 800 structures spécialisées dans l'autisme.
De plus nous renforcerons les évaluations externes des établissements médico-sociaux et la certification des établissements de santé.
III Le 3ème axe, c'est le soutien aux familles
L'autisme est un trouble très difficile à appréhender pour les personnes qui ne le côtoient pas mais souvent aussi pour celles qui le côtoient.
Il exige des parents un engagement total, et un engagement éprouvant. Il faut tenir, alors même que les interrogations, les doutes et parfois la souffrance nous assaillent et nous accablent.
C'est pourquoi, je veux offrir des solutions de répit à ces parents.
Il n'y a actuellement que 40 places de répit sur tout le territoire !!
Le 3ème plan autisme prévoit la création de 350 places d'accueil temporaire rattachées à un dispositif médico-social permanent pour un montant de 14 millions d'uros.
L'ANCRA assurera la création et les gestions d'un site internet recensant les connaissances sur l'autisme, l'offre existante dans chaque région et l'état d'avancement du Plan.
Nous créerons des Comités d'usagers auprès de chaque C.R.A. (ainsi les familles suivront au plus près la mise en uvre du plan).
Les C.R.A. seront des structures pivots d'accueil, de conseils, et de formation pour les parents.
Une formation des aidants familiaux se déployée à partir d'un cahier des charges national dont le pilotage sera assurée par l'ANCRA en partenariat avec les associations.
Nous dégagerons 1 million d'uros à cet effet.
IV Le quatrième axe, c'est la poursuite des efforts de recherche
En lien avec le ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche et avec le soutien de la ministre Geneviève Fioraso. Nous soutiendrons les orientations suivantes :
1 - le développement de la recherche sur les origines et les mécanismes de l'autisme ;
2 - le renforcement des capacités de diagnostics précoces ;
3 - le développement de l'évaluation des traitements ;
4 - l'inclusion sociale en favorisant notamment la recherche sur les affections de l'attention, de l'apprentissage et sur la linguistique.
Le financement de la recherche sur l'autisme sera assuré sur les enveloppes existantes, mais il sera abondé par un concours exceptionnel de 500 000/an de la CNSA sur des projets en sciences humaines et sociales.
V Cinquième et dernier axe du plan, c'est la formation de l'ensemble des acteurs.
Les personnes avec autisme sont en relation avec l'ensemble de la société, professionnels de santé et du médico-social, équipe éducative, travailleurs sociaux, grand public
Cela exige de sensibiliser un grand nombre d'acteurs.
Dès 2014, une attention particulière sera portée sur la formation des professionnels de la santé (médecins, paramédicaux, psychologues ) avec l'introduction dans leur cursus de formation initiale de modules conformes à l'état des connaissances en matière d'autisme et de TED.
Mais aussi sur la formation des travailleurs sociaux car l'enjeu majeur dans le domaine médico-social est aussi d'intervenir auprès des professionnels qui exercent à domicile ou en établissement grâce à un plan d'action national de formation continue. Nous le ferons en partenariat avec les OPCA (Organismes Paritaires Collecteurs Agréés) concernés ainsi qu'avec le Centre National de la Fonction Publique Territoriale (CNFPT).
Un budget supplémentaire annuel de 1 million d'euros permettra de former 5 000 personnes sur la durée du plan.
La communauté éducative (enseignants, psychologues, médecins et infirmières de l'Education nationale, inspecteurs, auxiliaires de vie scolaire, ) sera formée à travers l'inclusion d'un module sur les troubles cognitifs et comportementaux et un autre sur le travail en partenariat.
S'agissant des enseignants, leur formation initiale relèvera des nouvelles « Ecoles Supérieures du Professorat et de l'Education ». Leur référentiel de compétences métier est en cours d'élaboration.
Ce dernier prendra en considération les publics à besoins spécifiques et se traduira donc par une sensibilisation au handicap.
Enfin, je voudrais vous parler du suivi et de la gouvernance du Plan. Je voudrais vous assurer que les principes de large concertation qui ont présidé à l'élaboration du plan seront poursuivis dans sa mise en uvre.
1 - Au niveau national le groupe ad-hoc se transformera en comité de suivi et se réunira chaque trimestre. Le Conseil National Autisme se réunira chaque semestre. Le CNCPH programmera une fois par an une information sur l'exécution du plan plus un chef de projet autisme au niveau du Secrétariat Général du Comité Interministériel du Handicap.
2- Au niveau local, le plan sera décliné par les Agences Régionales de Santé qui associeront les familles dans des instances de concertation. Dès septembre 2013, elles seront mises en place pour valider un plan local autisme. Dès ce mois, je réunirai les directeurs généraux des ARS afin de les mobiliser.
Voilà, je ne veux pas être plus longue. Vous continuerez à découvrir ce plan par vous-mêmes, vous constaterez qu'il est constitué de l'exposé des grands axes mais aussi de fiches action. Je me tiens à votre disposition, ainsi que mon cabinet pour toute précision.
Mesdames et messieurs,
De nombreux parents d'enfants autistes m'ont confié leur désarroi : celui de ne pas toujours comprendre son propre enfant.
Malgré l'amour, malgré l'attention, malgré la proximité, le sentiment d'impuissance est là !
Mais en plus de devoir vivre avec ce sentiment, la société a fait supporter à ces parents sa méconnaissance de l'autisme.
Elle les a culpabilisé - et singulièrement les mères ! Cette situation est injuste et violente. Elle vient s'ajouter à la souffrance des personnes autistes à qui si peu est offert en terme d'accompagnement et de prise en charge.
A cette accumulation de maux, qui s'additionnent et qui se multiplient même, j'ai voulu mettre un coup d'arrêt :
Montrer que là où des volontés isolées aussi puissantes soient-elles, pouvaient se briser, nous étions capables collectivement de tracer une perspective.
Je suis parfaitement lucide et je mesure le chemin qu'il reste à parcourir.
Mais ensemble, nous allons faire un pas important avec ce 3ème plan. Un pas qui doit être suivi d'autres pas, mais un pas qui annonce un mouvement salutaire.Source http://www.social-sante.gouv.fr, le 6 mai 2013
Mesdames, Messieurs,
J'ai annoncé le 2 avril dernier (journée mondiale de l'autisme) que le 3ème plan autisme était prêt.
Aujourd'hui je tenais à vous présenter son contenu précis.
Je tenais à le faire devant vous car ce plan, c'est vous qui en êtes les auteurs. J'ai été en quelque sorte votre porte-parole au sein du Gouvernement. J'ai attiré la vigilance de mes collègues sur l'urgence qu'il y avait à engager un nouveau plan face au désarroi des personnes autistes, de leurs familles, et parfois même des professionnels. J'ai promu ce plan et plaidé pour que l'exigence de solidarité qui anime ce Gouvernement se traduise en actes et en chiffres dans le domaine de l'autisme.
Il y a eu un consensus pour dire que donner espoir, autonomie et réconfort aux personnes autistes était une obligation pour notre Nation. Ce matin d'ailleurs, le plan a fait l'objet d'une communication en Conseil des Ministres.
J'ai rempli ma mission et c'est aujourd'hui un plan de 205 millions d'euros (18 millions d'euros de plus que le plan précédent) qui va être mis en uvre.
J'ai rempli ma mission mais je n'oublie pas que c'est grâce à vous, associations, chercheurs, professionnels et parlementaires. Remercier particulièrement Martine Pinville, vous qui avez pris le sujet à bras le corps et avez travaillé ensemble, dans un esprit d'apaisement. Grâce à vous ce plan pourra peut-être améliorer la vie des personnes autistes et de leur entourage.
Le fil rouge de ce plan, c'est la prise en compte des recommandations de l'ANESM et de la HAS, à tous les niveaux, dans tous les dispositifs, par tous les acteurs. Il conviendra désormais de systématiser le recours à un ensemble de méthodes (notamment comportementales et développementales), pour favoriser l'insertion des personnes autistes dans la société.
Ce fil rouge se noue autour de 5 axes :
1 - Diagnostiquer et intervenir précocement
2 - Accompagner tout au long de la vie
3 - Soutenir les familles
4 - Poursuivre les efforts de recherche
5 - Former l'ensemble des acteurs
I Le 1er axe, c'est le repérage, le diagnostic et l'intervention précoce :
- dès 18 mois, puisque nous savons que c'est possible.
- agir dès le plus jeune âge de l'enfant, c'est lui donner une chance, ensuite pour tout le reste de sa vie.
1 - Un réseau d'alerte dès le plus jeune âge
Car nous voulons faire un vrai maillage sur le terrain Nous voulons donc mobiliser l'ensemble des professionnels de la petite enfance, des acteurs de la médecine de ville, des membres de la communauté éducative et des services de PMI, afin qu'ils forment un véritable réseau d'alerte des risques autistiques.
Pour cela la formation initiale et les modules de formation continue de tous ces acteurs intégreront un programme sur l'autisme dès 2014. Nous doterons également ces acteurs de nouveaux outils de repérage, comme par exemple le carnet de santé qui sera révisé. Nous y travaillerons dès 2014. Et ce sera opérationnel dès 2015. La publication de l'arrêté du nouveau carnet de santé devrait intervenir au 1er semestre 2015.
2 - Un réseau de diagnostic, simple, de proximité, un par département, sera constitué.
Parce que les C.R.A sont actuellement débordées par les demandes de diagnostic pour les enfants. Nous redéfinirons leurs priorités. On veut les réorienter vers des diagnostics plus complexes.
En conséquence, nous développerons un réseau de diagnostic de proximité à travers les « CAMSP » et les « CMPP » Pour cela nous créeront 310 postes, mais ces postes ne seront accordés qu'aux structures qui s'engagent sur des diagnostics et des dépistages conformes aux recommandations de bonnes pratiques de la HAS.
L'engagement se fera au travers d'un contrat pluri-annuel d'objectif (CPOM) réalisés entre les ARS et les établissements médico-sociaux
- Un guide pour les ARS 3
- Un cahier des charges par établissement
Un 3ème réseau de diagnostic complexe (un dans chaque région s'appuiera sur les C.R.A associés à une équipe hospitalière experte en CHU.
Dans le cadre du IIème plan, un dispositif de diagnostic précoce et d'accompagnement a été expérimenté : à l'hôpital Robert Debré à Paris et dans 5 autres centres hospitaliers Nous en ferons l'évaluation et nous déploierons ce dispositif sur l'ensemble des régions françaises.
Pour cela nous renforcerons les moyens des CHU qui s'engageront dans cette démarche en allouant un budget supplémentaire de 3 millions d'euros
La 4ème procédure de certification prévue en 2014 intégrera, dans sa démarche qualité, les recommandations des bonnes pratiques.
Nous repositionnerons par décret, les C.R.A. comme acteurs du diagnostic complexe. Un décret qui nous permettra également d'associer les parents en créant un Comité des Usagers au sein des C.R.A.
Ce réseau de diagnostic à 3 étages sera complété par une prise en charge précoce et intensive.
D'une part, nous créerons des dispositifs régionaux d'intervention précoce associant des CAMSP rénovés et renforcés avec 40 nouveaux postes de médecins-chefs et 300 nouvelles places de SESSAD dédiées.
D'autre part, des unités d'enseignement seront installées au sein même de l'école maternelle, chaque classe associera un enseignant à une équipe de professionnels médico-sociaux.
C'est 700 places qui seront créées sur la durée du plan.
Dès 2014, chaque académie aura son unité.
Ensuite nous en ouvrirons une dans chaque département.
Nous consacrerons 34 millions d'uros supplémentaires pour l'accueil des enfants autistes en maternelle
II Le deuxième axe, c'est l'accompagnement de la personne tout au long de la vie
Les ruptures dans les parcours sont aussi fréquentes que douloureuses ; Elles génèrent exclusion et régression.
1 - Nous créerons donc de nouvelles places
Nous soutiendrons ainsi la scolarisation des enfants en milieu ordinaire en déployant un panel de structures susceptibles de les accueillir dans les meilleures conditions.
550 nouvelles places de SESSAD seront créées à cet effet ;
Pour un budget supplémentaire de 16,5 millions d'uros
Pour les adultes : où le retard est énorme, où les parcours sont douloureux ou inadaptés que ce soient ceux des jeunes adultes maintenus en structure pour enfant, que ce soient ceux des adultes autistes hospitalisés en long séjour en hôpital psychiatrique
Le 3ème plan prévoit ainsi, la création de 1 500 places nouvelles qui se répartissent entre :
500 places de maisons d'accueil spécialisées (MAS)
1 000 places :
- pour des foyers d'accueil médicalisés (FAM)
- pour la médicalisation de foyers de vie
- et des services d'accueil médico-social pour les adultes handicapés (SAMSAH)
Nous lancerons une action de repérage et de diagnostic des adultes dans les établissements sanitaires et médico-sociaux dès 2014.
Pour faire évoluer leur prise en charge nous veillerons à l'élaboration de recommandations de bonnes pratiques pour les interventions à l'attention des adultes.
2 - Il nous faudra aussi transformer profondément l'existant
Afin qu'il propose un accompagnement respectueux des recommandations de bonnes pratiques.
Des crédits supplémentaires seront octroyés sur la base d'engagements contractuels précis aux établissements qui feront évoluer leurs pratiques selon les recommandations de la HAS et de l'ANESM.
Ce sont 800 postes pour un budget supplémentaires de 41 millions d' qui seront potentiellement distribués aux 800 structures spécialisées dans l'autisme.
De plus nous renforcerons les évaluations externes des établissements médico-sociaux et la certification des établissements de santé.
III Le 3ème axe, c'est le soutien aux familles
L'autisme est un trouble très difficile à appréhender pour les personnes qui ne le côtoient pas mais souvent aussi pour celles qui le côtoient.
Il exige des parents un engagement total, et un engagement éprouvant. Il faut tenir, alors même que les interrogations, les doutes et parfois la souffrance nous assaillent et nous accablent.
C'est pourquoi, je veux offrir des solutions de répit à ces parents.
Il n'y a actuellement que 40 places de répit sur tout le territoire !!
Le 3ème plan autisme prévoit la création de 350 places d'accueil temporaire rattachées à un dispositif médico-social permanent pour un montant de 14 millions d'uros.
L'ANCRA assurera la création et les gestions d'un site internet recensant les connaissances sur l'autisme, l'offre existante dans chaque région et l'état d'avancement du Plan.
Nous créerons des Comités d'usagers auprès de chaque C.R.A. (ainsi les familles suivront au plus près la mise en uvre du plan).
Les C.R.A. seront des structures pivots d'accueil, de conseils, et de formation pour les parents.
Une formation des aidants familiaux se déployée à partir d'un cahier des charges national dont le pilotage sera assurée par l'ANCRA en partenariat avec les associations.
Nous dégagerons 1 million d'uros à cet effet.
IV Le quatrième axe, c'est la poursuite des efforts de recherche
En lien avec le ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche et avec le soutien de la ministre Geneviève Fioraso. Nous soutiendrons les orientations suivantes :
1 - le développement de la recherche sur les origines et les mécanismes de l'autisme ;
2 - le renforcement des capacités de diagnostics précoces ;
3 - le développement de l'évaluation des traitements ;
4 - l'inclusion sociale en favorisant notamment la recherche sur les affections de l'attention, de l'apprentissage et sur la linguistique.
Le financement de la recherche sur l'autisme sera assuré sur les enveloppes existantes, mais il sera abondé par un concours exceptionnel de 500 000/an de la CNSA sur des projets en sciences humaines et sociales.
V Cinquième et dernier axe du plan, c'est la formation de l'ensemble des acteurs.
Les personnes avec autisme sont en relation avec l'ensemble de la société, professionnels de santé et du médico-social, équipe éducative, travailleurs sociaux, grand public
Cela exige de sensibiliser un grand nombre d'acteurs.
Dès 2014, une attention particulière sera portée sur la formation des professionnels de la santé (médecins, paramédicaux, psychologues ) avec l'introduction dans leur cursus de formation initiale de modules conformes à l'état des connaissances en matière d'autisme et de TED.
Mais aussi sur la formation des travailleurs sociaux car l'enjeu majeur dans le domaine médico-social est aussi d'intervenir auprès des professionnels qui exercent à domicile ou en établissement grâce à un plan d'action national de formation continue. Nous le ferons en partenariat avec les OPCA (Organismes Paritaires Collecteurs Agréés) concernés ainsi qu'avec le Centre National de la Fonction Publique Territoriale (CNFPT).
Un budget supplémentaire annuel de 1 million d'euros permettra de former 5 000 personnes sur la durée du plan.
La communauté éducative (enseignants, psychologues, médecins et infirmières de l'Education nationale, inspecteurs, auxiliaires de vie scolaire, ) sera formée à travers l'inclusion d'un module sur les troubles cognitifs et comportementaux et un autre sur le travail en partenariat.
S'agissant des enseignants, leur formation initiale relèvera des nouvelles « Ecoles Supérieures du Professorat et de l'Education ». Leur référentiel de compétences métier est en cours d'élaboration.
Ce dernier prendra en considération les publics à besoins spécifiques et se traduira donc par une sensibilisation au handicap.
Enfin, je voudrais vous parler du suivi et de la gouvernance du Plan. Je voudrais vous assurer que les principes de large concertation qui ont présidé à l'élaboration du plan seront poursuivis dans sa mise en uvre.
1 - Au niveau national le groupe ad-hoc se transformera en comité de suivi et se réunira chaque trimestre. Le Conseil National Autisme se réunira chaque semestre. Le CNCPH programmera une fois par an une information sur l'exécution du plan plus un chef de projet autisme au niveau du Secrétariat Général du Comité Interministériel du Handicap.
2- Au niveau local, le plan sera décliné par les Agences Régionales de Santé qui associeront les familles dans des instances de concertation. Dès septembre 2013, elles seront mises en place pour valider un plan local autisme. Dès ce mois, je réunirai les directeurs généraux des ARS afin de les mobiliser.
Voilà, je ne veux pas être plus longue. Vous continuerez à découvrir ce plan par vous-mêmes, vous constaterez qu'il est constitué de l'exposé des grands axes mais aussi de fiches action. Je me tiens à votre disposition, ainsi que mon cabinet pour toute précision.
Mesdames et messieurs,
De nombreux parents d'enfants autistes m'ont confié leur désarroi : celui de ne pas toujours comprendre son propre enfant.
Malgré l'amour, malgré l'attention, malgré la proximité, le sentiment d'impuissance est là !
Mais en plus de devoir vivre avec ce sentiment, la société a fait supporter à ces parents sa méconnaissance de l'autisme.
Elle les a culpabilisé - et singulièrement les mères ! Cette situation est injuste et violente. Elle vient s'ajouter à la souffrance des personnes autistes à qui si peu est offert en terme d'accompagnement et de prise en charge.
A cette accumulation de maux, qui s'additionnent et qui se multiplient même, j'ai voulu mettre un coup d'arrêt :
Montrer que là où des volontés isolées aussi puissantes soient-elles, pouvaient se briser, nous étions capables collectivement de tracer une perspective.
Je suis parfaitement lucide et je mesure le chemin qu'il reste à parcourir.
Mais ensemble, nous allons faire un pas important avec ce 3ème plan. Un pas qui doit être suivi d'autres pas, mais un pas qui annonce un mouvement salutaire.Source http://www.social-sante.gouv.fr, le 6 mai 2013