Texte intégral
Monsieur le Député,
Préalablement à la réponse que je vais vous faire, je voudrais excuser le ministre Laurent Fabius qui est retenu cet après-midi à une importante réunion à Amman, sur la question de la Syrie.
Précisément, Monsieur le Député, la résolution adoptée le 17 mai par l'Assemblée générale des Nations unies sur la Polynésie française méconnaît effectivement les choix démocratiques faits par les Polynésiens et va à l'encontre même des objectifs poursuivis par l'ONU.
Le 21 avril, puis le 5 mai, vous l'avez dit, les Polynésiens ont renouvelé comme tous les cinq ans leur Assemblée territoriale. Cette Assemblée territoriale, issue d'un processus démocratique a marqué son désaccord avec le texte de cette résolution qui nie de fait la volonté exprimée de manière claire par la population polynésienne au suffrage universel.
Cette résolution, je le répète, est donc une ingérence flagrante, une absence totale de respect pour les choix démocratiques des Polynésiens, un détournement des objectifs que les Nations unies se sont fixés pourtant en matière de décolonisation.
La question n'a jamais été celle de la reconnaissance du principe d'autodétermination, principe d'ailleurs reconnu par la Charte des Nations unies et par la Constitution de la République française. Le droit à l'autodétermination a été exercé par les habitants de Polynésie française eux-mêmes en 1958, lorsqu'ils ont adopté la Constitution française par 65 % des suffrages exprimés à l'époque. Cette question fait l'objet, à chaque élection locale et nationale, d'un débat démocratique entre Polynésiens qui souhaitent le maintien du modèle d'autonomie étendue en vigueur. Nous devons respecter ce choix.
La France est déterminée à continuer, avec le gouvernement de Polynésie française, à promouvoir le développement politique, économique et social de la Polynésie française.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 24 mai 2013