Texte intégral
Monsieur le Commissaire Général à lInvestissement, cher Louis Gallois,
Messieurs les Présidents des Pôles de Compétitivité,
Monsieur le PDG dOodrive, cher Stanilas de Remur,
Mesdames, Messieurs,
Je suis particulièrement heureuse dêtre ici parmi vous. Car aujourdhui, ce nest pas simplement le lancement dun énième appel à projets dont il sagit. Cest de la concrétisation dun volet tout à fait significatif de la nouvelle politique de ce Gouvernement en matière déconomie numérique dont il est question.
Cette nouvelle politique, nous avons voulu quelle sinscrive pleinement dans la marche de laction gouvernementale. Car pour nous, le numérique, ce nest pas "une politique de plus", ce nest pas "une case à cocher". Non.
Le numérique, parce quil traverse la société et léconomie, parce quil interroge nos valeurs et bouscule nos habitudes, parce quil ouvre des perspectives déchange et dexpression quasi infinies ; oui, le numérique méritait dêtre enfin au coeur même de laction gouvernementale ; dêtre imprimé dans son ADN ; dans son "logiciel", si vous me permettez cette expression.
Cest tout le sens de la feuille de route numérique que nous avons adoptée le 28 février dernier : une méthode inédite qui consiste à mobiliser tous les départements ministériels pour le numérique au service dune ambition jamais atteinte dans notre pays avec la mise en ligne cette semaine du détail des 100 mesures qui composent la feuille de route numérique, et dont le Premier ministre ma chargée dassurer la mise en oeuvre.
Le Fonds pour la Société Numérique, constitue, au sein du Programme des investissements davenir, un outil majeur pour mettre en oeuvre cette politique ; et je souhaite rappeler toute létendue des domaines dintervention que nous aurons à coeur de faire vivre avec Arnaud MONTEBOURG et Louis GaALLOIS.
Pour ne citer que quelques exemples :
- nous favorisons lintégration du numérique au sein des entreprises à laide de prêts numériques, pour un montant de 300 millions deuros ;
- nous soutenons les expériences pilotes des territoires dans le domaine des soins numériques, pour un montant de 80 millions deuros ;
- nous lançons un premier programme expérimental sur la e-éducation.
Mais venons-en au sujet du jour : le coeur de filière numérique.
Lorsque le Premier ministre a décidé de la réorientation du Programme des investissements davenir, il a souhaité donner une large place au numérique.
Mais dans cette période de sérieux budgétaire, il nous a fallu aussi être sélectifs et éviter le saupoudrage. Ces temps-ci, certains parlent à tort ! daustérité.
Moi, je crois plutôt que le mot dordre qui doit nous guider dans cette période, cest "priorité" : dans un contexte budgétaire contraint, cest le sens des priorités quil nous faut retrouver. Il faut savoir choisir, en donnant la préférence à lavenir, à la création de valeur, même si cest parfois douloureux.
En loccurrence, nous avons voulu cibler notre intervention sur les maillons les plus critiques de la chaîne de valeur du numérique.
A une extrémité de cette chaîne de valeur, au plus près de lusager, on trouve en premier lieu les objets connectés, équipés de logiciels embarqués et qui vont envahir bientôt notre quotidien, et pour lesquels la France occupe dores et déjà une place privilégiée dans la compétition internationale.
Laissez-moi vous donner quelques exemples :
- les voitures intelligentes communiqueront entre elles et avec les infrastructures, pour une plus grande sécurité et de meilleurs services ;
- la consommation dénergie sera optimisée grâce à des compteurs intelligents, qui commencent à être déployés, avec lapparition de nouveaux modèles économiques et de nouveaux acteurs ;
- dans le domaine de la santé, les capteurs et les dispositifs médicaux représentent un formidable potentiel au service du bien-être, avec lenjeu de la certification et des modèles de financement.
Mais ces objets connectés seraient finalement dun intérêt limité sils ne trouvaient pas de "répondant" à lautre extrémité des réseaux. Cest pourquoi la simulation numérique et son corollaire, la puissance de calcul, sont également cruciaux.
La conception de nouveaux produits passera demain par lexpérimentation numérique : au-delà des secteurs historiques pour la simulation comme laéronautique, ce sont à présent tous les secteurs économiques qui sont concernés, de laménagement des villes à la santé.
La France dispose de tous les maillons dune filière du calcul intensif : une recherche de haut niveau, un constructeur, avec Bull, un écosystème de PME innovantes. Renforcer laccès du calcul intensif aux PME pour doper leur compétitivité, comme le programme HPC-PME sen est donné lobjectif, est également un autre défi !
Mais les dispositifs connectés et la simulation génèrent aussi une énorme masse dinformations - cest le déluge des données, ce que lon désigne en bon français par big data. Je tiens à le souligner, le big data, ce nest pas une mode ou une expression branchée dans les dîners en ville.
Lexploitation massive des données, cest la capacité nouvelle dune entreprise, dune communauté, dune société à mieux se connaître et à agir sur elle-même. "Connais-toi toi même" disait Socrate Voilà ce que nous amène le big data : ce nest pas rien !
Enfin, la multiplication des échanges dématérialisés doit nous interpeller sur le plan de la sécurité : la cyber-sécurité est à présent un enjeu à la fois pour les citoyens, pour les entreprises et pour les Etats. Sa maitrise repose sur des technologies, comme la cryptographie, et des concepts, comme celui de la résilience des grands systèmes.
Et au-delà de la technologie, cest la formation à la sécurité numérique que nous devons promouvoir auprès de tous les acteurs, citoyens et entreprises, avec un rôle accru pour un acteur comme lAgence Nationale de Sécurité des Systèmes dInformation !
Parce que leur maîtrise est indispensable pour garantir la souveraineté numérique de notre pays, un pan du Programme des investissements davenir sera consacré à ces technologies : 150 millions deuros seront ainsi mobilisés dans le cadre de quatre appels à projets de R&D.
Les appels à projets séchelonneront tout au long de lannée :
- dès le mois de mai : les objets connectés et les logiciels embarqués qui les équipent ;
- avant lété : la simulation numérique et le calcul intensif ;
- à la rentrée : le big data et les solutions de could computing qui lui sont associées ;
- enfin : la sécurité.
A travers cette déclinaison technologique et cet échéancier, nous ne voulons pas seulement que notre vision de léconomie numérique soit lisible. Nous voulons aussi quelle soit prévisible et accessible au plus grand nombre. Car il est indispensable que les entreprises, et en particulier les PME, puissent construire dans la sérénité leurs projets. Cest pour cette raison et cest une nouveauté que les appels à projets seront ouverts pendant 6 mois.
Vous connaissez mes convictions profondes sur le ressort entrepreneurial et lesprit dinitiative, sans lequel rien ne peut se faire dans le domaine de linnovation.
Aussi, je tiens à remercier pour leur accueil les six PME du projet Nu@ge : Céleste, DotRiver, InitSys, New Generation, Nonstop Systems et Oodrive ; et léquipe de recherche commune à lUniversité Pierre et Marie Curie et à lINRIA.
Je pense aussi aux pôles de compétitivité du numérique : Cap Digital, Images et Réseaux, Minalogic, Solutions Communicantes Sécurisées et Systematic.
Enfin, je remercie les experts industriels reconnus qui ont bien voulu alimenter nos réflexions : Dominique POTIER, Gérard ROUCAIROL, ou encore le groupe de travail dédié à la cybersécurité.
Je tiens aussi à saluer les représentants des territoires. Leur rôle est plus décisif que jamais pour permettre à la puissance publique de favoriser les fertilisations croisées, les expériences partagées, et cest dailleurs tout le sens de la réforme en cours des pôles de compétitivité, que je pilote en tant que ministre chargée de lInnovation.
A cet égard, je tiens à saluer limplication de la Ville de Paris et de la Région Ile-de-France dans linnovation et le numérique. Cette implication nest pas seulement grande, elle est aussi sincère, elle puise sa force dans des convictions solidement ancrées, dans une grande expérience du terrain.
Avec ces élus, je partage une même vision du numérique : le numérique est affaire de persévérance, ce nest pas seulement un "sujet qui brille", ou un faire-valoir dans une carrière politique vous voyez à qui je pense.
Cest en mobilisant tous les acteurs, tous les instruments, tous les talents, que nous favoriserons lémergence des champions numériques français de demain, à linstar de Dassault Systèmes, Critéo ou Dailymotion !
Je vous remercie de votre attention.
Source http://www.redressement-productif.gouv.fr, le 30 avril 2013
Messieurs les Présidents des Pôles de Compétitivité,
Monsieur le PDG dOodrive, cher Stanilas de Remur,
Mesdames, Messieurs,
Je suis particulièrement heureuse dêtre ici parmi vous. Car aujourdhui, ce nest pas simplement le lancement dun énième appel à projets dont il sagit. Cest de la concrétisation dun volet tout à fait significatif de la nouvelle politique de ce Gouvernement en matière déconomie numérique dont il est question.
Cette nouvelle politique, nous avons voulu quelle sinscrive pleinement dans la marche de laction gouvernementale. Car pour nous, le numérique, ce nest pas "une politique de plus", ce nest pas "une case à cocher". Non.
Le numérique, parce quil traverse la société et léconomie, parce quil interroge nos valeurs et bouscule nos habitudes, parce quil ouvre des perspectives déchange et dexpression quasi infinies ; oui, le numérique méritait dêtre enfin au coeur même de laction gouvernementale ; dêtre imprimé dans son ADN ; dans son "logiciel", si vous me permettez cette expression.
Cest tout le sens de la feuille de route numérique que nous avons adoptée le 28 février dernier : une méthode inédite qui consiste à mobiliser tous les départements ministériels pour le numérique au service dune ambition jamais atteinte dans notre pays avec la mise en ligne cette semaine du détail des 100 mesures qui composent la feuille de route numérique, et dont le Premier ministre ma chargée dassurer la mise en oeuvre.
Le Fonds pour la Société Numérique, constitue, au sein du Programme des investissements davenir, un outil majeur pour mettre en oeuvre cette politique ; et je souhaite rappeler toute létendue des domaines dintervention que nous aurons à coeur de faire vivre avec Arnaud MONTEBOURG et Louis GaALLOIS.
Pour ne citer que quelques exemples :
- nous favorisons lintégration du numérique au sein des entreprises à laide de prêts numériques, pour un montant de 300 millions deuros ;
- nous soutenons les expériences pilotes des territoires dans le domaine des soins numériques, pour un montant de 80 millions deuros ;
- nous lançons un premier programme expérimental sur la e-éducation.
Mais venons-en au sujet du jour : le coeur de filière numérique.
Lorsque le Premier ministre a décidé de la réorientation du Programme des investissements davenir, il a souhaité donner une large place au numérique.
Mais dans cette période de sérieux budgétaire, il nous a fallu aussi être sélectifs et éviter le saupoudrage. Ces temps-ci, certains parlent à tort ! daustérité.
Moi, je crois plutôt que le mot dordre qui doit nous guider dans cette période, cest "priorité" : dans un contexte budgétaire contraint, cest le sens des priorités quil nous faut retrouver. Il faut savoir choisir, en donnant la préférence à lavenir, à la création de valeur, même si cest parfois douloureux.
En loccurrence, nous avons voulu cibler notre intervention sur les maillons les plus critiques de la chaîne de valeur du numérique.
A une extrémité de cette chaîne de valeur, au plus près de lusager, on trouve en premier lieu les objets connectés, équipés de logiciels embarqués et qui vont envahir bientôt notre quotidien, et pour lesquels la France occupe dores et déjà une place privilégiée dans la compétition internationale.
Laissez-moi vous donner quelques exemples :
- les voitures intelligentes communiqueront entre elles et avec les infrastructures, pour une plus grande sécurité et de meilleurs services ;
- la consommation dénergie sera optimisée grâce à des compteurs intelligents, qui commencent à être déployés, avec lapparition de nouveaux modèles économiques et de nouveaux acteurs ;
- dans le domaine de la santé, les capteurs et les dispositifs médicaux représentent un formidable potentiel au service du bien-être, avec lenjeu de la certification et des modèles de financement.
Mais ces objets connectés seraient finalement dun intérêt limité sils ne trouvaient pas de "répondant" à lautre extrémité des réseaux. Cest pourquoi la simulation numérique et son corollaire, la puissance de calcul, sont également cruciaux.
La conception de nouveaux produits passera demain par lexpérimentation numérique : au-delà des secteurs historiques pour la simulation comme laéronautique, ce sont à présent tous les secteurs économiques qui sont concernés, de laménagement des villes à la santé.
La France dispose de tous les maillons dune filière du calcul intensif : une recherche de haut niveau, un constructeur, avec Bull, un écosystème de PME innovantes. Renforcer laccès du calcul intensif aux PME pour doper leur compétitivité, comme le programme HPC-PME sen est donné lobjectif, est également un autre défi !
Mais les dispositifs connectés et la simulation génèrent aussi une énorme masse dinformations - cest le déluge des données, ce que lon désigne en bon français par big data. Je tiens à le souligner, le big data, ce nest pas une mode ou une expression branchée dans les dîners en ville.
Lexploitation massive des données, cest la capacité nouvelle dune entreprise, dune communauté, dune société à mieux se connaître et à agir sur elle-même. "Connais-toi toi même" disait Socrate Voilà ce que nous amène le big data : ce nest pas rien !
Enfin, la multiplication des échanges dématérialisés doit nous interpeller sur le plan de la sécurité : la cyber-sécurité est à présent un enjeu à la fois pour les citoyens, pour les entreprises et pour les Etats. Sa maitrise repose sur des technologies, comme la cryptographie, et des concepts, comme celui de la résilience des grands systèmes.
Et au-delà de la technologie, cest la formation à la sécurité numérique que nous devons promouvoir auprès de tous les acteurs, citoyens et entreprises, avec un rôle accru pour un acteur comme lAgence Nationale de Sécurité des Systèmes dInformation !
Parce que leur maîtrise est indispensable pour garantir la souveraineté numérique de notre pays, un pan du Programme des investissements davenir sera consacré à ces technologies : 150 millions deuros seront ainsi mobilisés dans le cadre de quatre appels à projets de R&D.
Les appels à projets séchelonneront tout au long de lannée :
- dès le mois de mai : les objets connectés et les logiciels embarqués qui les équipent ;
- avant lété : la simulation numérique et le calcul intensif ;
- à la rentrée : le big data et les solutions de could computing qui lui sont associées ;
- enfin : la sécurité.
A travers cette déclinaison technologique et cet échéancier, nous ne voulons pas seulement que notre vision de léconomie numérique soit lisible. Nous voulons aussi quelle soit prévisible et accessible au plus grand nombre. Car il est indispensable que les entreprises, et en particulier les PME, puissent construire dans la sérénité leurs projets. Cest pour cette raison et cest une nouveauté que les appels à projets seront ouverts pendant 6 mois.
Vous connaissez mes convictions profondes sur le ressort entrepreneurial et lesprit dinitiative, sans lequel rien ne peut se faire dans le domaine de linnovation.
Aussi, je tiens à remercier pour leur accueil les six PME du projet Nu@ge : Céleste, DotRiver, InitSys, New Generation, Nonstop Systems et Oodrive ; et léquipe de recherche commune à lUniversité Pierre et Marie Curie et à lINRIA.
Je pense aussi aux pôles de compétitivité du numérique : Cap Digital, Images et Réseaux, Minalogic, Solutions Communicantes Sécurisées et Systematic.
Enfin, je remercie les experts industriels reconnus qui ont bien voulu alimenter nos réflexions : Dominique POTIER, Gérard ROUCAIROL, ou encore le groupe de travail dédié à la cybersécurité.
Je tiens aussi à saluer les représentants des territoires. Leur rôle est plus décisif que jamais pour permettre à la puissance publique de favoriser les fertilisations croisées, les expériences partagées, et cest dailleurs tout le sens de la réforme en cours des pôles de compétitivité, que je pilote en tant que ministre chargée de lInnovation.
A cet égard, je tiens à saluer limplication de la Ville de Paris et de la Région Ile-de-France dans linnovation et le numérique. Cette implication nest pas seulement grande, elle est aussi sincère, elle puise sa force dans des convictions solidement ancrées, dans une grande expérience du terrain.
Avec ces élus, je partage une même vision du numérique : le numérique est affaire de persévérance, ce nest pas seulement un "sujet qui brille", ou un faire-valoir dans une carrière politique vous voyez à qui je pense.
Cest en mobilisant tous les acteurs, tous les instruments, tous les talents, que nous favoriserons lémergence des champions numériques français de demain, à linstar de Dassault Systèmes, Critéo ou Dailymotion !
Je vous remercie de votre attention.
Source http://www.redressement-productif.gouv.fr, le 30 avril 2013