Texte intégral
Je parlerai en espagnol ainsi nous irons plus vite. Je suis très satisfait d'avoir pu conclure cette réunion des directeurs généraux de ma police, de la garde civile et de la gendarmerie, aux côtés de mon ami et homologue. J'emploie ce terme moins bureaucratique que le Comité de planification et de coordination stratégique. Avec notre présence commune, nous voulions souligner le caractère exceptionnel de la coopération en matière de sécurité intérieure entre nos deux pays. Elle dure depuis de nombreuses années et ce caractère exceptionnel les gens ont tendance à l'oublier, mais il est très important de souligner. Cette coopération traite évidemment de lutte contre le terrorisme, celui de l'ETA, en ce sens l'agenda du gouvernement espagnol est semblable à celui du gouvernement français quant à la lutte contre le terrorisme d'ETA. Ainsi nous continuerons jusqu'à la fin, jusqu'à ce que l'ETA se dissolve. Mais nous élevons également cette coopération ensemble contre l'islamisme radical, contre le trafic de drogue, contre l'immigration clandestine, contre le crime organisé et nous allons parler de ces thèmes avec nos homologues européens à Luxembourg dans deux semaines. Cette coopération porte ses fruits, grâce aux hommes et aux femmes de la police, de la garde civile et de la gendarmerie, représentés aujourd'hui par leurs directeurs généraux qui travaillent ensemble étroitement jour après jour ; et je veux saluer ici, et nous le ferons également cette après-midi, leur professionnalisme.
Ils agissent pour garantir une valeur fondamentale de nos démocraties, surtout lorsque nous vivons ces temps de crise économique, qui est la sécurité. Sans sécurité, sans ordre, il n'y a pas de progrès possible, c'est la base de nos Etats de droit. C'est pour cela que c'est une priorité qui nous unit. J'étais ici l'an passé, presque jour pour jour, comme le temps passe, juste après ma prise de fonctions au ministère français de l'Intérieur. C'était ma première rencontre bilatérale et nous avions décidé avec Jorge de conclure un accord pour lutter contre le trafic de drogue, nous l'avons fait. Il a en effet été signé en octobre à Paris lors du sommet franco-espagnol, et cet accord, même s'il reste beaucoup à faire et que c'est une lutte qui va durer plusieurs années, mais nous pouvons dire qu'il y a des résultats, que c'est un succès. Les quantités de drogues saisies ont augmenté, le nombre de délinquants arrêtés croît de manière constante, nous devons continuer, c'était l'objet de la réunion d'aujourd'hui et de toutes les réunions que le ministre vient d'annoncer. Jorge Fernandez Diaz et moi-même avons également pensé à étendre notre action dans ce sens au sud de la Méditerranée ; et fin janvier nous avons signé avec nos amis marocains et portugais la déclaration de Rabat que nous sommes en train de mettre en marche. Cette déclaration compte également avec des engagements très forts en matière de criminalité qu'il mentionne. Cette année, nous avons accompli beaucoup de choses et c'est le sens, avant de répondre à vos questions, de ma visite d'aujourd'hui ; c'est-à-dire, mesurer ses avancées et ce qu'il nous reste à accomplir sans trêve avec la même volonté et avec beaucoup de solidarité, de loyauté et d'amitié. Non seulement entre nos pays mais également entre les hommes, c'est-à-dire entre les ministres.
Question : Alejandro Requeijo Europapress
Aux deux ministres : A-t-il été évoqué lors de la réunion l'attentat qui a eu lieu cette semaine à Londres ? Est-ce quelque chose qui peut s'étendre à d'autres pays d'Europe ? Accordez-vous une crédibilité à ce que ce soit Al Qaida ? Avez-vous décidé d'élever le niveau des alertes anti-terroristes ou d'autres mesures concrètes ?
Au ministre M. Manuel Valls : Le Gouvernement français envisage-t-il à court, moyen ou long terme le rapprochement des prisonniers d'ETA dans des établissements pénitentiaires plus proches du Pays basque?
Réponse - Manuel Valls : J'ai, moi aussi, condamné ce qui s'est passé à Londres, la barbarie de cet attentat. Nous sommes solidaires envers les autorités anglaises et le peuple anglais. Nous savons en France et en Espagne ce qu'implique comme souffrance le terrorisme. Nous avons le même ennemi, le terrorisme extérieur. Nous l'avons constaté hier au Niger. Ce sont bien évidemment les conséquences de l'intervention française au Mali, juste, nécessaire, soutenue par le Gouvernement espagnol, par l'Europe, et par nos amis des pays africains. Cela signifie que nous devons continuer la lutte contre le terrorisme. Il existe aussi un ennemi intérieur avec un processus d'auto-radicalisation. Ce que la France a vécu il y a un an est un des exemples de ce terrorisme. C'est le travail des services de police et gendarmerie mais, de façon générale, de l'ensemble de la société avec, bien sûr des autorités musulmanes parce que nous ne pouvons pas confondre l'islamisme radical - comme ce qui s'est passé à Londres avec l'Islam. Nous devons continuer ce travail et nous savons que c'est un des défis que beaucoup de nos sociétés vont devoir relever. Ceci nécessite de l'unité, de la coopération et beaucoup de volonté.
D'une certaine manière, j'ai déjà répondu à la seconde question. L'agenda du Gouvernement espagnol s'agissant de ces questions est celui du Gouvernement français. Il n'y aura pas de différence entre nos deux pays. La question relative au rapprochement des prisonniers de l'ETA relève de la Justice française, non du ministère de l'Intérieur. Comme Jorge Fernandez Diaz l'a dit, des membres de la bande terroriste qui étaient armés, ont été arrêtés en France et la Justice française a jugé, de manière totalement indépendante, les membres de l'ETA qui avait tué des gardes civiles. C'est la réponse de l'Etat de droit et c'est la seule réponse qui puisse exister.
Question : Ana Terradillo, Cadena Ser.
Les rapports de la police française évoque-t-il la possibilité que l'ETA commette à nouveau des attentats ?
La police française sait-elle si l'ETA est en train de regrouper son matériel en vue d'un hypothétique rendu des armes au Gouvernement espagnol ?
Réponse - Manuel Valls : Je suis très prudent sur ces questions-là. Nous échangeons régulièrement entre ministres mais évidemment à travers les différents services de police et de gendarmerie. Je n'oublie évidemment pas l'implication des services de renseignement. L'ETA a fait une déclaration il y a déjà un an et demi mais nous considérons avec nos amis espagnols qu'il faut que cette organisation terroriste mette fin à toutes ses activités, livre toutes les armes et annonce son auto-dissolution. Tant que ces actes n'ont pas eu lieu, et tant que nous constatons des activités d'ETA en France, c'est-à-dire des individus qui sont dans la clandestinité, qui possèdent sur eux des armes, l'action de la police et de la justice se poursuivront. Nous considérons que ces activités représentent un danger pour l'Etat de droit et que toutes les hypothèses sont donc possibles. Nos services de police et gendarmerie ont une consigne claire de ma part : l'ETA représente un objectif tant que cette organisation ne s'est pas auto-dissoute. Et c'est le seul objectif que nous nous donnons.
(Rappel de la seconde partie de la question par le journaliste)
Réponse - Manuel Valls : Je crois y avoir déjà répondu.
Question Mathieu de Taillac, correspondant pour le Figaro en Espagne :
Vous avez évoqué ce matin la possibilité d'interdire Le Printemps Français' qui est un mouvement de lutte contre le mariage pour tous. Le fait qu'il se soit constitué en association pose un problème pour sa possible interdiction ? Maintenez-vous cette volonté de l'interdire ? Une décision a-t-elle été prise ?
Et de quelle façon cela peut se transformer en réalité ? Avez-vous des informations sur cette nébuleuse ?
Réponse - Manuel Valls : Il s'agit quand même d'une affaire d'Etat de droit. Le Parlement a voté une loi qui a été approuvée par le Conseil Constitutionnel. Le droit de manifester est un droit constitutionnel et démocratique. La manifestation qui aura lieu dimanche à Paris doit se dérouler dans les meilleures conditions. Je n'admettrai pas les menaces, menaces de mort souvent, à l'égard des personnalités qui sont favorables ou défavorables au mariage pour tous. Que nous soyons obligés de protéger ces différentes personnalités qui ont des avis divergents montre que la menace est sérieuse. Les menaces viennent des mêmes personnes : de groupes d'extrême droite, de groupes identitaires, de groupes qui défient les règles de la République. Les menaces de ces différentes organisations appelant à s'en prendre aux institutions de la République sont inadmissibles et seront poursuivies. Les actes homophobes et racistes proférés par des individus liés à un certain nombre d'organisations seront, non seulement poursuivies par la Justice, mais posent aussi le problème même de l'existence de ces organisations. C'est déjà un avertissement très clair que je lance : nous n'admettrons aucune violence avant, en marge ou après la manifestation.
Source http://ambafrance-es.org, le 31 mai 2013
Ils agissent pour garantir une valeur fondamentale de nos démocraties, surtout lorsque nous vivons ces temps de crise économique, qui est la sécurité. Sans sécurité, sans ordre, il n'y a pas de progrès possible, c'est la base de nos Etats de droit. C'est pour cela que c'est une priorité qui nous unit. J'étais ici l'an passé, presque jour pour jour, comme le temps passe, juste après ma prise de fonctions au ministère français de l'Intérieur. C'était ma première rencontre bilatérale et nous avions décidé avec Jorge de conclure un accord pour lutter contre le trafic de drogue, nous l'avons fait. Il a en effet été signé en octobre à Paris lors du sommet franco-espagnol, et cet accord, même s'il reste beaucoup à faire et que c'est une lutte qui va durer plusieurs années, mais nous pouvons dire qu'il y a des résultats, que c'est un succès. Les quantités de drogues saisies ont augmenté, le nombre de délinquants arrêtés croît de manière constante, nous devons continuer, c'était l'objet de la réunion d'aujourd'hui et de toutes les réunions que le ministre vient d'annoncer. Jorge Fernandez Diaz et moi-même avons également pensé à étendre notre action dans ce sens au sud de la Méditerranée ; et fin janvier nous avons signé avec nos amis marocains et portugais la déclaration de Rabat que nous sommes en train de mettre en marche. Cette déclaration compte également avec des engagements très forts en matière de criminalité qu'il mentionne. Cette année, nous avons accompli beaucoup de choses et c'est le sens, avant de répondre à vos questions, de ma visite d'aujourd'hui ; c'est-à-dire, mesurer ses avancées et ce qu'il nous reste à accomplir sans trêve avec la même volonté et avec beaucoup de solidarité, de loyauté et d'amitié. Non seulement entre nos pays mais également entre les hommes, c'est-à-dire entre les ministres.
Question : Alejandro Requeijo Europapress
Aux deux ministres : A-t-il été évoqué lors de la réunion l'attentat qui a eu lieu cette semaine à Londres ? Est-ce quelque chose qui peut s'étendre à d'autres pays d'Europe ? Accordez-vous une crédibilité à ce que ce soit Al Qaida ? Avez-vous décidé d'élever le niveau des alertes anti-terroristes ou d'autres mesures concrètes ?
Au ministre M. Manuel Valls : Le Gouvernement français envisage-t-il à court, moyen ou long terme le rapprochement des prisonniers d'ETA dans des établissements pénitentiaires plus proches du Pays basque?
Réponse - Manuel Valls : J'ai, moi aussi, condamné ce qui s'est passé à Londres, la barbarie de cet attentat. Nous sommes solidaires envers les autorités anglaises et le peuple anglais. Nous savons en France et en Espagne ce qu'implique comme souffrance le terrorisme. Nous avons le même ennemi, le terrorisme extérieur. Nous l'avons constaté hier au Niger. Ce sont bien évidemment les conséquences de l'intervention française au Mali, juste, nécessaire, soutenue par le Gouvernement espagnol, par l'Europe, et par nos amis des pays africains. Cela signifie que nous devons continuer la lutte contre le terrorisme. Il existe aussi un ennemi intérieur avec un processus d'auto-radicalisation. Ce que la France a vécu il y a un an est un des exemples de ce terrorisme. C'est le travail des services de police et gendarmerie mais, de façon générale, de l'ensemble de la société avec, bien sûr des autorités musulmanes parce que nous ne pouvons pas confondre l'islamisme radical - comme ce qui s'est passé à Londres avec l'Islam. Nous devons continuer ce travail et nous savons que c'est un des défis que beaucoup de nos sociétés vont devoir relever. Ceci nécessite de l'unité, de la coopération et beaucoup de volonté.
D'une certaine manière, j'ai déjà répondu à la seconde question. L'agenda du Gouvernement espagnol s'agissant de ces questions est celui du Gouvernement français. Il n'y aura pas de différence entre nos deux pays. La question relative au rapprochement des prisonniers de l'ETA relève de la Justice française, non du ministère de l'Intérieur. Comme Jorge Fernandez Diaz l'a dit, des membres de la bande terroriste qui étaient armés, ont été arrêtés en France et la Justice française a jugé, de manière totalement indépendante, les membres de l'ETA qui avait tué des gardes civiles. C'est la réponse de l'Etat de droit et c'est la seule réponse qui puisse exister.
Question : Ana Terradillo, Cadena Ser.
Les rapports de la police française évoque-t-il la possibilité que l'ETA commette à nouveau des attentats ?
La police française sait-elle si l'ETA est en train de regrouper son matériel en vue d'un hypothétique rendu des armes au Gouvernement espagnol ?
Réponse - Manuel Valls : Je suis très prudent sur ces questions-là. Nous échangeons régulièrement entre ministres mais évidemment à travers les différents services de police et de gendarmerie. Je n'oublie évidemment pas l'implication des services de renseignement. L'ETA a fait une déclaration il y a déjà un an et demi mais nous considérons avec nos amis espagnols qu'il faut que cette organisation terroriste mette fin à toutes ses activités, livre toutes les armes et annonce son auto-dissolution. Tant que ces actes n'ont pas eu lieu, et tant que nous constatons des activités d'ETA en France, c'est-à-dire des individus qui sont dans la clandestinité, qui possèdent sur eux des armes, l'action de la police et de la justice se poursuivront. Nous considérons que ces activités représentent un danger pour l'Etat de droit et que toutes les hypothèses sont donc possibles. Nos services de police et gendarmerie ont une consigne claire de ma part : l'ETA représente un objectif tant que cette organisation ne s'est pas auto-dissoute. Et c'est le seul objectif que nous nous donnons.
(Rappel de la seconde partie de la question par le journaliste)
Réponse - Manuel Valls : Je crois y avoir déjà répondu.
Question Mathieu de Taillac, correspondant pour le Figaro en Espagne :
Vous avez évoqué ce matin la possibilité d'interdire Le Printemps Français' qui est un mouvement de lutte contre le mariage pour tous. Le fait qu'il se soit constitué en association pose un problème pour sa possible interdiction ? Maintenez-vous cette volonté de l'interdire ? Une décision a-t-elle été prise ?
Et de quelle façon cela peut se transformer en réalité ? Avez-vous des informations sur cette nébuleuse ?
Réponse - Manuel Valls : Il s'agit quand même d'une affaire d'Etat de droit. Le Parlement a voté une loi qui a été approuvée par le Conseil Constitutionnel. Le droit de manifester est un droit constitutionnel et démocratique. La manifestation qui aura lieu dimanche à Paris doit se dérouler dans les meilleures conditions. Je n'admettrai pas les menaces, menaces de mort souvent, à l'égard des personnalités qui sont favorables ou défavorables au mariage pour tous. Que nous soyons obligés de protéger ces différentes personnalités qui ont des avis divergents montre que la menace est sérieuse. Les menaces viennent des mêmes personnes : de groupes d'extrême droite, de groupes identitaires, de groupes qui défient les règles de la République. Les menaces de ces différentes organisations appelant à s'en prendre aux institutions de la République sont inadmissibles et seront poursuivies. Les actes homophobes et racistes proférés par des individus liés à un certain nombre d'organisations seront, non seulement poursuivies par la Justice, mais posent aussi le problème même de l'existence de ces organisations. C'est déjà un avertissement très clair que je lance : nous n'admettrons aucune violence avant, en marge ou après la manifestation.
Source http://ambafrance-es.org, le 31 mai 2013