Texte intégral
R. Elkrief Vous avez peut-être entendu B. Chirac, hier, défendre son mari. Est-ce qu'elle vous a touché ?
- "Je ne sais pas où c'était."
Sur TF1.
- "Sur TF1 ? A l'occasion des "Pièces jaunes" ?"
C'est cela.
- "C'est-à-dire à l'occasion d'une opération tout à fait légitime et, je crois populaire, de mobilisation des enfants. Je crois qu'effectivement elle a parlé de l'élection présidentielle."
Elle a été interrogée par un journaliste, c'est normal.
- "Je ne sais pas si c'était utile de confondre les genres et les exercices, car quand on demande aux Français - à tous les Français - quels que soient leurs sentiments, leurs opinions, leurs préférences politiques d'apporter - et je pense que c'est bien - un peu de générosité, je ne suis pas sûr qu'il faille mêler à la fin de l'opération un appel à la candidature, y compris de son mari."
Je répète que c'est le journaliste qui pose les questions.
- "Je rappelle que c'est vous qui m'avez posé la question."
Mais, tout de même, son plaidoyer, et puis au passage elle confirme qu'il est candidat. Cela vous intéresse comme annonce ?
- "Cela ne m'a pas surpris. Mais elle doit avoir de bonnes informations. Généralement, l'épouse ou l'époux est la mieux placée, ou le mieux placé, pour savoir l'intention de son conjoint. Donc, je n'ai pas été surpris. Mais là, j'ai découvert qu'à l'occasion de l'opération "Pièces jaunes", il y avait l'annonce de la candidature de J. Chirac."
Je reviens sur l'affaire Montebourg. Vous avez pris vos distances avec A. Montebourg et, en même temps, cela vous arrange quand même que J. Chirac soit déstabilisé, ou en tout cas inquiété par cette campagne du député socialiste ?
- "Ce n'est pas nous qui avons inventé les affaires qui aujourd'hui sont en débat judiciaire. Je pense notamment au marché de l'Office HLM ou aux emplois fictifs. Il y a eu deux ordonnances de juges. Je ne peux pas l'ignorer. En même temps, je n'appuie pas, je n'approuve pas et je ne partage pas la démarche d'A. Montebourg..."
...Qu'est-ce que vous répondez à la droite qui dit que vous jouez double-jeu, que L. Jospin joue double-jeu ?
- "Mais comment peut-elle prétendre qu'il y aura ambiguïté, ambivalence ou doute sur nos intentions, alors que je viens de rappeler, comme je l'ai fait dès le départ, que cette démarche ne me paraissait pas possible, parce qu'elle ne pouvait pas réussir. L'argument principal de ceux qui soutiennent l'initiative d'A. Montebourg, c'est de dire : "Il faut que justice passe." Mais précisément, elle ne peut pas passer par cette procédure, puisqu'on sait bien que la majorité du Sénat ne voudra pas voter cette résolution. Donc, je ne veux pas pour l'année qui reste, qui sera une année de travail pour le Gouvernement, et on le sait, une année de campagne électorale - j'entendais madame Chirac hier soir - je ne veux pas, au nom de mon parti, que les affaires soient le seul sujet, le seul terrain d'affrontement."
Vous le répétez donc aujourd'hui ?
- "Je le répète, non pas par volonté de protéger qui que ce soit - je n'ai pas le sentiment de ménager J. Chirac dans le débat politique - mais dans le souci d'être clair vis-à-vis de ceux qui nous écoutent. Il y a des procédures judiciaires. C'est vrai que j'aurais préféré que notre Constitution puisse permettre au Président de la République, quel qu'il soit, d'être entendu."
Vous voulez la réformer dans ce sens ?
- "Oui, bien sûr... D'être entendu pour des faits qui n'ont rien à voir avec l'exercice de sa fonction. Je proposerai d'ailleurs cette réforme, au nom du PS, au moment de l'élection présidentielle. Les Français peuvent d'ors et déjà apprécier ce qui s'est passé. Je n'ai jugé personne. Mais pour que la justice fonctionne, il faudra sans doute une révision de la Constitution, et puis, en 2002, si J. Chirac n'est plus Président de la République, il relèvera de la justice ordinaire. A ce moment-là, chacun pourra savoir s'il est innocent ou s'il ne l'est pas."
Parlons de la majorité plurielle. Ce soir, elle dîne autour de L. Jospin. Au menu, c'est la soupe à la grimace et privé de dessert si on continue à "jouer perso" ?
- "Je n'ai pas été prévenu de ce menu. Je pense que ce n'est pas non plus un dîner à la carte, tout simplement un moment assez rituel maintenant, puisque chaque année, nous nous retrouvons autour de L. Jospin - les chefs de parti de la majorité plurielle - et c'est un dîner amical. Il l'a toujours été."
Va-t-il le rester ce soir, alors que le climat est assez tendu ?
- "Raison de plus. On est ensemble, on se dit aussi un certain nombre de vérités, ensemble."
Par exemple ?
- "La vérité, c'est d'essayer de trouver à chaque fois le compromis. Ce n'est pas simplement d'avoir raison tout seul. La majorité plurielle, c'est une somme de partis. Aucun ne peut prétendre pouvoir imposer ses vues à l'autre. Mais on doit éviter la suspicion, éviter le chantage qui n'a aucune présence..."
Ca c'est pour le Parti communiste ?
- "Pour tel ou tel d'ailleurs, cela vaut pour tout le monde. Le chantage ne fait pas partie de notre culture commune. On doit discuter, on doit rechercher une solution, un équilibre, un compromis, notamment en matière de licenciements, puisqu'il s'agit de cela aujourd'hui. Je comprends très bien les interrogations, les recherches de solutions des uns et des autres : du Parti communiste, des socialistes, des Verts, de tous ceux qui sont dans la majorité plurielle. Il faut essayer d'améliorer le sort de ceux qui sont touchés par ces plans sociaux. Il ne s'agit pas simplement de faire un compromis politique, de faire plaisir aux uns ou aux autres. Il s'agit de faire en sorte qu'on ait une loi qui permette aux entreprises de vivre, parce que c'est quand même l'objectif en économie ouverte, et en même temps, aux salariés de pouvoir garder leur travail. Et comment on peut le faire ? En imposant des obligations de reclassement lorsqu'il y a des plans sociaux, des obligations de réindustrialisation, parce qu'il y a des villes - je pense à Calais ou à d'autres - qui pourraient souffrir d'une fermeture de sites, et une obligation d'information et de consultation des représentants des salariés dans les entreprises - notamment du comité d'entreprise."
C'est ce que qu'E. Guigou a dit toute la journée d'hier, R. Hue a dit : "Le Gouvernement est sourd à nos demandes", et il s'inquiète et menace même de voter contre. Qu'est-ce qui peut se passer ?
- "Il faut éviter les proclamations avant les votes. Il faut rechercher jusqu'au moment du débat ..."
Vous n'êtes pas inquiet ? Vous ne pensez pas que cela va aller jusqu'au vote contre ?
- "Moi, je n'entends pas - je reprends la formule de R. Hue -, "je n'entends" pas les menaces. J'entends en revanche les préoccupations, les soucis et les recherches d'amendements de compromis. Il y a encore une semaine et je pense qu'il faut éviter les paroles définitives et faire en sorte qu'il y ait des actes utiles."
Le ton est apaisant, j'entends cela. Néanmoins, si le Parti communiste résiste dans ce domaine, est-ce que le Gouvernement engagera sa responsabilité, par exemple ?
- "C'est au chef du Gouvernement qu'il faut poser la question."
Mais vous, vous seriez pour ?
- "Moi je pense que ce Gouvernement s'est honoré, depuis 1997, de ne jamais avoir utilisé la question de confiance qu'on appelle le 49-3. Et donc, il n'y a pas de raison, de mon point de vue, d'utiliser cette procédure contraignante pour sa majorité. En revanche, le texte sur la modernisation sociale, au sein duquel se trouvent les dispositions permettant de limiter, de réduire les licenciements, comporte des progrès considérables : validation des acquis professionnels, lutte contre le harcèlement moral, abrogation de la loi Thomas..."
Vous dites au Parti communiste : ne laissez pas passer cela ?
- ."..Abrogation de la loi Thomas sur les fonds de pension que le Parti communiste voulait absolument refuser. Il y a aussi un certain nombre de dispositions : doublement de l'indemnité de licenciement, amélioration du rôle des comités d'entreprise."
Vous dites : il faut le faire passer à tout prix ?
- "Non, ce n'est pas cela que je dis. C'est : comment pourrait-on faire comprendre que tous les progrès qui sont dans ce texte pourraient du jour au lendemain tomber, parce que le Parti communiste, ou tel autre d'ailleurs, n'aurait pas eu tout ce qu'il voulait dans ce texte."
C'est la compétition présidentielle, c'est évident.
- "Je l'admets tout à fait. Je considère que le candidat du PS ne sera pas au premier tour le candidat de la gauche plurielle. Il y a plusieurs partis dans la gauche plurielle. Il est tout à fait normal, même sain en démocratie et dans une coalition comme la nôtre, que chacune des grandes formations politiques qui constituent la majorité présente un candidat à l'élection présidentielle. Ce sera même bon pour le pays et bon pour la gauche plurielle. Maintenant, ce n'est pas parce qu'on est en compétition, naturelle en politique, qu'on doit, quand on est au Gouvernement, ne pas rechercher la cohésion et la cohérence et surtout l'efficacité."
Dernière question : sur le plan personnel, j'ai vu un reportage sur vous à Paris-Match récemment. Depuis votre victoire à Tulle, on a l'impression que vous préparez l'avenir. Vous avez des projets ? Matignon ? Si L. Jospin n'est pas candidat à l'Elysée, on chuchote beaucoup de choses.
- "Je prépare l'avenir de Tulle et c'est déjà beaucoup."
Oh là, là ! pas de langue de bois. Et votre avenir ?
- "Si j'étais candidat à la mairie de Tulle, c'est bien pour changer l'avenir de cette ville. Et, pour le reste, j'ai toujours dit que je voulais préparer l'avenir, mais l'avenir collectif, et c'est pour cela je suis à la tête du PS."
Pas d'ambition personnelle ?
- "Mais l'ambition personnelle, elle vient avec le succès collectif. C'est comme cela que j'ai toujours, si je puis dire, réussi."
( source http://sig.premier-ministre.gouv.fr, le 28 mai 2001)
- "Je ne sais pas où c'était."
Sur TF1.
- "Sur TF1 ? A l'occasion des "Pièces jaunes" ?"
C'est cela.
- "C'est-à-dire à l'occasion d'une opération tout à fait légitime et, je crois populaire, de mobilisation des enfants. Je crois qu'effectivement elle a parlé de l'élection présidentielle."
Elle a été interrogée par un journaliste, c'est normal.
- "Je ne sais pas si c'était utile de confondre les genres et les exercices, car quand on demande aux Français - à tous les Français - quels que soient leurs sentiments, leurs opinions, leurs préférences politiques d'apporter - et je pense que c'est bien - un peu de générosité, je ne suis pas sûr qu'il faille mêler à la fin de l'opération un appel à la candidature, y compris de son mari."
Je répète que c'est le journaliste qui pose les questions.
- "Je rappelle que c'est vous qui m'avez posé la question."
Mais, tout de même, son plaidoyer, et puis au passage elle confirme qu'il est candidat. Cela vous intéresse comme annonce ?
- "Cela ne m'a pas surpris. Mais elle doit avoir de bonnes informations. Généralement, l'épouse ou l'époux est la mieux placée, ou le mieux placé, pour savoir l'intention de son conjoint. Donc, je n'ai pas été surpris. Mais là, j'ai découvert qu'à l'occasion de l'opération "Pièces jaunes", il y avait l'annonce de la candidature de J. Chirac."
Je reviens sur l'affaire Montebourg. Vous avez pris vos distances avec A. Montebourg et, en même temps, cela vous arrange quand même que J. Chirac soit déstabilisé, ou en tout cas inquiété par cette campagne du député socialiste ?
- "Ce n'est pas nous qui avons inventé les affaires qui aujourd'hui sont en débat judiciaire. Je pense notamment au marché de l'Office HLM ou aux emplois fictifs. Il y a eu deux ordonnances de juges. Je ne peux pas l'ignorer. En même temps, je n'appuie pas, je n'approuve pas et je ne partage pas la démarche d'A. Montebourg..."
...Qu'est-ce que vous répondez à la droite qui dit que vous jouez double-jeu, que L. Jospin joue double-jeu ?
- "Mais comment peut-elle prétendre qu'il y aura ambiguïté, ambivalence ou doute sur nos intentions, alors que je viens de rappeler, comme je l'ai fait dès le départ, que cette démarche ne me paraissait pas possible, parce qu'elle ne pouvait pas réussir. L'argument principal de ceux qui soutiennent l'initiative d'A. Montebourg, c'est de dire : "Il faut que justice passe." Mais précisément, elle ne peut pas passer par cette procédure, puisqu'on sait bien que la majorité du Sénat ne voudra pas voter cette résolution. Donc, je ne veux pas pour l'année qui reste, qui sera une année de travail pour le Gouvernement, et on le sait, une année de campagne électorale - j'entendais madame Chirac hier soir - je ne veux pas, au nom de mon parti, que les affaires soient le seul sujet, le seul terrain d'affrontement."
Vous le répétez donc aujourd'hui ?
- "Je le répète, non pas par volonté de protéger qui que ce soit - je n'ai pas le sentiment de ménager J. Chirac dans le débat politique - mais dans le souci d'être clair vis-à-vis de ceux qui nous écoutent. Il y a des procédures judiciaires. C'est vrai que j'aurais préféré que notre Constitution puisse permettre au Président de la République, quel qu'il soit, d'être entendu."
Vous voulez la réformer dans ce sens ?
- "Oui, bien sûr... D'être entendu pour des faits qui n'ont rien à voir avec l'exercice de sa fonction. Je proposerai d'ailleurs cette réforme, au nom du PS, au moment de l'élection présidentielle. Les Français peuvent d'ors et déjà apprécier ce qui s'est passé. Je n'ai jugé personne. Mais pour que la justice fonctionne, il faudra sans doute une révision de la Constitution, et puis, en 2002, si J. Chirac n'est plus Président de la République, il relèvera de la justice ordinaire. A ce moment-là, chacun pourra savoir s'il est innocent ou s'il ne l'est pas."
Parlons de la majorité plurielle. Ce soir, elle dîne autour de L. Jospin. Au menu, c'est la soupe à la grimace et privé de dessert si on continue à "jouer perso" ?
- "Je n'ai pas été prévenu de ce menu. Je pense que ce n'est pas non plus un dîner à la carte, tout simplement un moment assez rituel maintenant, puisque chaque année, nous nous retrouvons autour de L. Jospin - les chefs de parti de la majorité plurielle - et c'est un dîner amical. Il l'a toujours été."
Va-t-il le rester ce soir, alors que le climat est assez tendu ?
- "Raison de plus. On est ensemble, on se dit aussi un certain nombre de vérités, ensemble."
Par exemple ?
- "La vérité, c'est d'essayer de trouver à chaque fois le compromis. Ce n'est pas simplement d'avoir raison tout seul. La majorité plurielle, c'est une somme de partis. Aucun ne peut prétendre pouvoir imposer ses vues à l'autre. Mais on doit éviter la suspicion, éviter le chantage qui n'a aucune présence..."
Ca c'est pour le Parti communiste ?
- "Pour tel ou tel d'ailleurs, cela vaut pour tout le monde. Le chantage ne fait pas partie de notre culture commune. On doit discuter, on doit rechercher une solution, un équilibre, un compromis, notamment en matière de licenciements, puisqu'il s'agit de cela aujourd'hui. Je comprends très bien les interrogations, les recherches de solutions des uns et des autres : du Parti communiste, des socialistes, des Verts, de tous ceux qui sont dans la majorité plurielle. Il faut essayer d'améliorer le sort de ceux qui sont touchés par ces plans sociaux. Il ne s'agit pas simplement de faire un compromis politique, de faire plaisir aux uns ou aux autres. Il s'agit de faire en sorte qu'on ait une loi qui permette aux entreprises de vivre, parce que c'est quand même l'objectif en économie ouverte, et en même temps, aux salariés de pouvoir garder leur travail. Et comment on peut le faire ? En imposant des obligations de reclassement lorsqu'il y a des plans sociaux, des obligations de réindustrialisation, parce qu'il y a des villes - je pense à Calais ou à d'autres - qui pourraient souffrir d'une fermeture de sites, et une obligation d'information et de consultation des représentants des salariés dans les entreprises - notamment du comité d'entreprise."
C'est ce que qu'E. Guigou a dit toute la journée d'hier, R. Hue a dit : "Le Gouvernement est sourd à nos demandes", et il s'inquiète et menace même de voter contre. Qu'est-ce qui peut se passer ?
- "Il faut éviter les proclamations avant les votes. Il faut rechercher jusqu'au moment du débat ..."
Vous n'êtes pas inquiet ? Vous ne pensez pas que cela va aller jusqu'au vote contre ?
- "Moi, je n'entends pas - je reprends la formule de R. Hue -, "je n'entends" pas les menaces. J'entends en revanche les préoccupations, les soucis et les recherches d'amendements de compromis. Il y a encore une semaine et je pense qu'il faut éviter les paroles définitives et faire en sorte qu'il y ait des actes utiles."
Le ton est apaisant, j'entends cela. Néanmoins, si le Parti communiste résiste dans ce domaine, est-ce que le Gouvernement engagera sa responsabilité, par exemple ?
- "C'est au chef du Gouvernement qu'il faut poser la question."
Mais vous, vous seriez pour ?
- "Moi je pense que ce Gouvernement s'est honoré, depuis 1997, de ne jamais avoir utilisé la question de confiance qu'on appelle le 49-3. Et donc, il n'y a pas de raison, de mon point de vue, d'utiliser cette procédure contraignante pour sa majorité. En revanche, le texte sur la modernisation sociale, au sein duquel se trouvent les dispositions permettant de limiter, de réduire les licenciements, comporte des progrès considérables : validation des acquis professionnels, lutte contre le harcèlement moral, abrogation de la loi Thomas..."
Vous dites au Parti communiste : ne laissez pas passer cela ?
- ."..Abrogation de la loi Thomas sur les fonds de pension que le Parti communiste voulait absolument refuser. Il y a aussi un certain nombre de dispositions : doublement de l'indemnité de licenciement, amélioration du rôle des comités d'entreprise."
Vous dites : il faut le faire passer à tout prix ?
- "Non, ce n'est pas cela que je dis. C'est : comment pourrait-on faire comprendre que tous les progrès qui sont dans ce texte pourraient du jour au lendemain tomber, parce que le Parti communiste, ou tel autre d'ailleurs, n'aurait pas eu tout ce qu'il voulait dans ce texte."
C'est la compétition présidentielle, c'est évident.
- "Je l'admets tout à fait. Je considère que le candidat du PS ne sera pas au premier tour le candidat de la gauche plurielle. Il y a plusieurs partis dans la gauche plurielle. Il est tout à fait normal, même sain en démocratie et dans une coalition comme la nôtre, que chacune des grandes formations politiques qui constituent la majorité présente un candidat à l'élection présidentielle. Ce sera même bon pour le pays et bon pour la gauche plurielle. Maintenant, ce n'est pas parce qu'on est en compétition, naturelle en politique, qu'on doit, quand on est au Gouvernement, ne pas rechercher la cohésion et la cohérence et surtout l'efficacité."
Dernière question : sur le plan personnel, j'ai vu un reportage sur vous à Paris-Match récemment. Depuis votre victoire à Tulle, on a l'impression que vous préparez l'avenir. Vous avez des projets ? Matignon ? Si L. Jospin n'est pas candidat à l'Elysée, on chuchote beaucoup de choses.
- "Je prépare l'avenir de Tulle et c'est déjà beaucoup."
Oh là, là ! pas de langue de bois. Et votre avenir ?
- "Si j'étais candidat à la mairie de Tulle, c'est bien pour changer l'avenir de cette ville. Et, pour le reste, j'ai toujours dit que je voulais préparer l'avenir, mais l'avenir collectif, et c'est pour cela je suis à la tête du PS."
Pas d'ambition personnelle ?
- "Mais l'ambition personnelle, elle vient avec le succès collectif. C'est comme cela que j'ai toujours, si je puis dire, réussi."
( source http://sig.premier-ministre.gouv.fr, le 28 mai 2001)