Déclaration de Mme Hélène Conway-Mouret, ministre des Français de l'étranger, sur les Français résidant en Russie, à Saint-Pétersbourg le 10 juillet 2013.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Circonstance : Déplacement en Russie du 10 au 12 juillet-rencontre avec la communauté française, à Saint-Pétersbourg le 10 juillet 2013

Texte intégral

Madame la Consule générale,
Mes Chers Compatriotes,
Depuis ma nomination il y a plus d'un an, j'ai à coeur de me rendre auprès des communautés françaises à travers le monde. Il s'agit pour moi de vous rencontrer, de vous écouter, d'approcher au plus près la réalité de votre expatriation.
C'est la raison pour laquelle je suis avec vous, ce soir, dans la capitale du nord, comme disent nos amis russes, avant de me rendre à Moscou.
Votre présence à Saint-Pétersbourg, sur les bords de la Neva, est un atout pour les relations entre la France et la Russie. Beaucoup d'entre vous se sont installés ici à la suite d'un mariage, certains sont venus en expatriation temporaire pour une entreprise française ou une compagnie mixte installée dans la ville. Ces expatriations sont parfois longues, certains sont installés depuis plus de 20 ans, voire plus de 30 ans. Chaque année, une trentaine d'étudiants font le choix d'une année académique dans la ville, nourrissant de cette manière les contacts de notre coopération avec cette grande ville universitaire.
Rares sont ceux qui sont installés en dehors de la ville, mais il existe cependant des Français un peu isolés à Novgorod, à Kaliningrad et à Arkhangelsk. Par votre présence à tous, la France peut affirmer son ambition de rayonnement, de dynamisme et d'ouverture, reprenant ainsi une tradition qui avait été celle de la France dans cette ville, alors qu'elle était capitale de l'Empire russe. Votre nombre ne cesse d'ailleurs de croître, puisqu'il y a 3 ans vous étiez 375, et désormais vous êtes un peu plus de 410.
Pourquoi ma mission ?
Il s'agit pour moi de vous redire l'importance que le gouvernement français accorde à nos communautés installées à l'étranger, aux efforts que vous faites pour vous adapter aux conditions de vie dans vos nouveaux lieux de résidence : cela commence par la langue russe, certains d'entre vous la parlent remarquablement, jusqu'à tous les détails de civilisation. Je n'évoquerai pas le climat pétersbourgeois, réputé pourtant pour son caractère rude et ses nuits blanches, sources de quelques insomnies... Je voudrais vous remercier, tous, de cette expatriation, qui fait de chacun de vous un ambassadeur de notre pays et un pont entre la Russie et la France.
Dans ces circonstances, l'appui du ministère des affaires étrangères, par le biais de l'ambassade et surtout du consulat général, est essentiel. À ce titre, j'aimerais vous tenir informés des évolutions immobilières des services de l'État.
1- Le consulat général s'installera dans de nouveaux locaux, que je visiterai demain, à la fin de cette année 2013 ou en tout début d'année 2014. Cette nouvelle implantation, située au dessus de l'Institut français, dans l'immeuble du Crédit agricole, sur la perspective Nevski, sera plus facilement accessible, et permettra l'amorce d'une Maison de la France dans le coeur de Saint-Pétersbourg.
2- L'école André-Malraux a enfin trouvé des locaux stables et pérennes, et devrait déménager à la rentrée de janvier 2014. Dès mon arrivée, j'ai visité l'espace dans lequel vont être aménagées les salles de classe et constaté à quel point l'endroit, bien choisi, est adapté. Les retards dus au processus juridique d'enregistrement devraient être surmontés très rapidement.
Demain, je rencontrerai le gouverneur de la ville de Saint-Pétersbourg, M. Poltavtchenko. J'aurai ainsi le plaisir de lui dire combien nous jugeons importante la présence de l'École, pour permettre aux expatriés qui viennent en famille de scolariser leurs enfants dans le système scolaire français, pour permettre également à de jeunes Russes de se familiariser avec notre culture dès le plus jeune âge. Cette école représente un atout pour la ville et pour notre présence.
Français de l'étranger, votre présence est une force et un atout pour notre pays, dans tous les domaines.
Le gouvernement auquel j'appartiens a à coeur de vous entendre, de répondre autant que faire se peut à vos préoccupations, de vous soutenir dans vos initiatives. Nous sommes tenus par les contraintes propres aux relations diplomatiques entre États, mais nous travaillons tous sans relâche pour vous appuyer et faciliter votre présence dans toute la mesure du possible.
À cet égard, je me réjouis de l'adoption il y a quelques jours par le Parlement du projet de loi relatif à la représentation des Français de l'étranger qui consacre la mise en place d'une démocratie de proximité pour nos compatriotes.
C'est une avancée démocratique incontestable pour les Français de l'étranger.
C'est une réforme importante de modernisation de la vie publique.
Elle est une réponse aux recommandations du rapport Jospin sur l'étroitesse du collège électoral des sénateurs représentant les Français établis hors de France. Surtout, reposant sur la création d'élus de proximité, proches de vos intérêts et de vos préoccupations, cette réforme se veut une réponse à l'abstention record enregistrée lorsque nos compatriotes sont appelés à voter à l'étranger.
Je suis convaincue que l'élection au suffrage universel direct de conseillers consulaires qui se saisiront des sujets intéressant directement les Français installés l'étranger, permettra à nos compatriotes de se réapproprier l'exercice d'une expression citoyenne. L'année à venir sera celle de la mise en oeuvre de la réforme dont la réussite est dorénavant de notre responsabilité collective.
Un dernier mot, enfin, pour vous, Madame la Consule générale, Élisabeth Barsacq, pour vous remercier de votre accueil et l'organisation de cette visite.
Madame la Consule, je sais que vous partez très bientôt pour rejoindre une nouvelle affectation. Je vous souhaite plein succès dans cette prochaine mission dont je sais qu'elle vous permettra, sur des responsabilités de premier plan, de faire preuve du même dévouement et du sens de l'État que ceux que vous avez su mettre en oeuvre au cours des trois dernières années à Saint-Pétersbourg.
J'en profite également pour saluer M. Thibaud Fourrière et son épouse. Actuellement ambassadeur à Bichkek, fin connaisseur du monde russe, vous aurez à coeur de faire rayonner notre présence dans cette ancienne capitale des tsars et d'y défendre les intérêts de notre pays.
À quelques jours de notre Fête nationale, j'ai le plaisir de fêter avec vous cet événement fondateur de notre nation. Peut-être davantage encore lorsque nous sommes loin de la France, nous sommes tous attachés aux valeurs que peut représenter le 14 juillet, qui s'incarnent si bien dans la devise de la République et qui nous réunissent au-delà de nos différences et des frontières.
Je vous invite à chanter notre hymne national en l'honneur de cet événement. Ensuite, j'aurai le plaisir de discuter avec vous.
Je vous remercie de votre attention.
Vive la République française !
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 22 juillet 2013