Texte intégral
Merci monsieur le président, mesdames, messieurs, je suis très heureux d'être là ce matin pour un séjour beaucoup trop court je dois dire, mais j'attache beaucoup d'importance en tant que chef du Gouvernement de la République française à venir vous rencontrer, vous les chefs d'entreprises coréens et français et pour faire le point avec vous, vous dire où nous en sommes, à la fois en France, en Europe et dans les relations franco-coréennes.
Je suis accompagné d'une délégation importante, vous l'avez remarqué puisque quatre ministres m'accompagnent, et de nombreux parlementaires de l'Assemblée nationale et du Sénat ainsi que le président d'Ubifrance. Mesdames et messieurs, je suis également accompagné de Louis Gallois qui est à la tribune, qui est co-président, vous l'avez cité avec monsieur Cho des entreprises franco-chinoises mais il exerce auprès de moi, en tant que Premier ministre, une responsabilité particulière puisqu'il est aussi commissaire général à l'investissement et j'y reviendrai dans quelques instants.
Avant d'entrer dans cette salle, j'ai rencontré neuf chefs d'entreprise, de petites et moyennes entreprises, très spécialisées qui ont fait le choix de venir ici après une préparation très minutieuse, grâce à Ubifrance pour développer leur activité, chercher les partenaires en ciblant le secteur de la santé. Ce sont des entreprises très dynamiques, en avant-garde technologique, beaucoup d'innovation qui les anime et donc un potentiel considérable et qui pensent qu'en Corée du Sud il y a un développement et un partenariat possible gagnant-gagnant dans les deux sens, donc à la fois pour le marché coréen, pour le marché régional et le marché régional il est vaste ; on sait que la Corée c'est aussi une porte d'entrée sur le reste de la région, je pense à la Chine et puis, pour vous dire aussi que ce partenariat c'est dans les deux sens et aussi pour vous, les entreprises coréennes, l'opportunité de venir en France.
Mais au fil de mes voyages depuis plus d'un an, et c'est vrai aussi pour le président de la République François Hollande, nous aurons visité la quasi-totalité des pays d'Asie, des grands pays mais aussi les puissances moyennes. C'est le cas pour la Corée du Sud qui est un pays particulièrement dynamique où je suis venu dans le passé mais comme maire de Nantes à Suncheon, j'étais encore récemment invité, malheureusement je n'ai pas pu m'y rendre, pour une grande manifestation, j'ai simplement reçu le maire de Suncheon à Paris mais aujourd'hui je suis là comme Premier ministre et lorsque j'aurai terminé mes visites ici dans la région, en début de semaine prochaine après la Malaisie, la France aura pris contact avec quasiment la totalité des pays de l'Asie du Sud-Est. Parce que nous attachons une grande importance à cette relation, nous pensons que vous représentez un potentiel d'avenir considérable, que vous avez fait face à de nombreux défis, que vous avez avec courage fait progresser vos pays et que vous êtes arrivés à un niveau d'activité économique, de technologie, de formation, d'influence politique aussi, très important. Et que vous êtes à ce titre, des partenaires de la France et de l'Europe et que votre rôle sera croissant dans les années à venir. Donc c'est en ami que je suis venu vous voir et en partenaire.
Mais c'est vrai qu'au fil de ces voyages, on m'a souvent interrogé, comme on a interrogé le président de la République dès ses premiers déplacements en Asie, alors est-ce que l'Europe va bien ? Est-ce que l'euro va subsister ? Est-ce qu'il n'y a pas un risque de crise systémique de la monnaie européenne ? Eh bien je suis venu vous dire aujourd'hui qu'il y a eu des difficultés réelles comme il en a existé sur d'autres continents, mais que l'Europe a su les surmonter. Et que grâce aux décisions politiques qui ont été prises par les chefs de gouvernement, qui ont été prises aussi par la Banque Centrale Européenne qui a adressé des messages clairs, la zone euro est aujourd'hui stabilisée et la pérennité de l'euro est totalement garantie.
Je crois que c'est un message fort qu'il faut adresser à tous. Message de confiance, message à l'égard de ceux qui pensaient spéculer avec la monnaie européenne et les difficultés que rencontrent certains pays. Et puis je voudrais rappeler que nous avons engagé des réformes très importantes, certes certains pays connaissent des difficultés plus que d'autres, mais nous avons mis en place un mécanisme de solidarité européen après avoir ratifié le traité budgétaire européen qui représente des obligations de cohérence en matière budgétaire, de déficit, de dette, de coordination des politiques économiques européennes qui se développent de plus en plus étroitement et qu'il faudra évidemment renforcer dans les années qui viennent si on veut en même temps renforcer notre capacité d'investissement, d'innovation et de croissance.
Mais je voulais vous dire que ce contexte de confiance existe désormais et que le message est clair. Vous dire aussi que l'Europe demeure la première puissance économique et commerciale du monde, et que si on m'interroge et si on interroge la France et les autres pays européens, c'est parce que chacun sait et vous le savez aussi, que l'Europe c'est un marché de 500 millions d'habitants. Et que si l'Europe se porte bien, eh bien vous vous porterez mieux aussi. Donc je crois que c'était important de dire cela et vous dire aussi que l'Europe reste à un très haut niveau de capacité technologique, à un haut niveau de capacité grâce à la qualité de ses infrastructures, de son système d'enseignement et de recherche, même si nous devons, comme tous les autres pays, faire des progrès. Et en ce qui concerne la France, ces progrès sont engagés.
La France fait face à tous ces défis avec courage, je dois le dire, la situation que j'ai trouvé en arrivant à la tête du gouvernement il y a un peu plus d'un an n'était pas facile, elle n'est pas encore totalement résolue, nous devons faire face notamment aux déficits structurels. Le Fonds Monétaire International considère que les efforts, que nous avons faits depuis plus d'un an, représentent les deux tiers du chemin à parcourir pour atteindre l'équilibre structurel et ça, c'est important de le souligner, même si cet effort doit être poursuivi.
Mais la France a aussi engagé des réformes en profondeur, il y a peu de temps grâce à une négociation entre les partenaires sociaux, patronat et syndicats, un accord a été trouvé sur la réforme du marché du travail, on pourrait résumer ça en un mot, un peu plus de flexibilité pour l'organisation des entreprises, l'anticipation des mutations et puis en même temps, un peu plus de sécurité dans les parcours des salariés. Donc un accord gagnant-gagnant qui est maintenant traduit dans la loi qui va s'appliquer et qui, j'espère, permettra aux entreprises de s'adapter et je crois que c'est une grande réforme qui était attendue depuis longtemps, dont on parlait depuis des décennies, mais qui est arrivée.
Un autre grand chantier est en cours, c'est celui de la formation professionnelle. La réforme de la formation professionnelle est essentielle pour faire face aux défis que les entreprises rencontrent. Un chef d'entreprise me le disait tout à l'heure, j'ai du mal à recruter. Eh bien il y a des offres d'emploi non satisfaites, ce n'est pas la seule cause du chômage mais c'est une des causes. Eh bien nous avons lancé un programme très important pour développer des formations pour que ces offres non satisfaites puissent être effectivement pourvues par une formation adaptée. Le programme est lancé et il se déroulera et s'amplifiera au cours de l'année 2014 mais plus profondément, c'est l'ensemble de notre système de formation professionnelle que nous voulons réformer ; une grande réforme est engagée.
Il y a aussi d'autres réformes, il y a la réforme de notre système social car nous avons un haut niveau de protection social qui est une chance, qui est une garantie de stabilité mais qui connait aussi des difficultés financières. C'était vrai pour la politique de la famille et la politique de la famille est un atout de la France et nous voulons le préserver, il a été réformé donc, il a été préservé. C'est la même chose pour l'organisation de notre système de santé, une stratégie nationale de santé a été engagée, qui mettra du temps, mais qui portera ses fruits, que nous menons avec détermination. Et puis, il y a la réforme des retraites, parce qu'on nous dit toujours : alors, est-ce que vous allez faire la réforme des retraites ? Mais oui nous allons la faire, parce que nous avons l'obligation de la faire, pas parce qu'on nous le demande, mais parce que nous voulons permettre à toutes les générations, celles d'aujourd'hui et de demain, de disposer d'une retraite, de bénéficier d'une retraite et nous savons très bien que nous avons à la fois à faire face à un pic conjoncturel dû à l'arrivée à l'âge de la retraite de la génération de l'après-guerre, nombreuse, et qu'il faut donc payer les retraites et puis que nous avons aussi une chance formidable, c'est l'allongement de la durée de la vie, de l'espérance de vie et donc de la durée de la vie à la retraite qui nécessite donc de trouver les financements.
Cette réforme est engagée, elle sera conclue avant la fin de l'année 2013. Elle demande là aussi du courage, de l'attention, de la négociation, de l'équilibre, mais nous la ferons parce que c'est notre intérêt, parce que c'est l'intérêt de tous. Parce que vu de loin on pourrait penser que la France ne bouge pas, la France est un grand pays, une grande Nation, c'est la cinquième puissance économique du monde, eh bien elle veut rester leader, elle veut même renforcer sa position et c'est pour ça que nous avons engagé de grandes réformes. Mais ces grandes réformes ce sont aussi les réformes qui préparent l'avenir, parmi les réformes qui préparent l'avenir il y a aussi la transition énergétique et la transition énergétique c'est à la fois l'équilibre que nous voulons conserver entre d'une part, une partie de l'énergie nucléaire pour la production d'électricité, mais aussi le développement des énergies renouvelables et je sais que sur ces deux secteurs là, nous avons une coopération possible très importante avec la Corée du Sud. Mais en même temps nous avons engagé ce qui est essentiel, un vaste programme qui devra s'amplifier pour améliorer l'efficacité énergétique. Les réductions de la consommation notamment d'énergie fossile par de vastes programmes d'investissement dans l'isolation thermique, le bâtiment, le logement, mais aussi par le développement de transports publics adaptés et modernes, tout en développant dans la filière automobile, l'automobile électrique ou encore, l'automobile à deux litres au cent ce qui nécessite évidemment, des investissements très importants.
Alors pour parvenir à tout ça, le gouvernement a aussi engagé un pacte, un pacte pour la compétitivité, la croissance et l'emploi. Et ce pacte a été lancé au mois de novembre de l'année dernière à la suite d'un rapport que Louis Gallois avait établi sur l'état de l'industrie française, ses atouts mais aussi ses faiblesses et ce pacte, ce plan comprend 35 mesures et parmi les 35 mesures j'en citerai une qui concerne le coût du travail. Le coût du travail va baisser en France de 6%, c'est un effort sans précédent, on en a parlé, parlé, mais personne ne l'a jamais fait, c'est la première fois. Le coût du travail baisse. Parce que nous voulons améliorer les marges de manuvre de nos entreprises, leur donner plus de capacité à investir, à innover, pour ça, effectivement il fallait prendre cette décision, mais ce n'est pas la seule. Il y a 34 autres mesures qui sont très importantes, notamment il y a toutes les aides à l'export, il y aussi la relation que nous voulons beaucoup plus intense, plus étroite, plus efficace entre les grands groupes industriels français et le tissu des PME. Les PME sous-traitantes ou les PME qui sont dans leur secteur d'activité qui, si elles se regroupent, si elles travaillent ensemble et ici il y a des représentants de PME qui savent très bien ce dont je parle, qui savent que c'est la voie. Je ne vais pas vous décrire dans le détail les 35 mesures, j'en ai cité là que deux mais je pourrais vous parler de la formation professionnelle en alternance, j'y ai déjà fait allusion et puis je pourrais vous parler aussi des investissements que nous voulons développer et c'est le dernier point que je voudrais dire pour améliorer la capacité d'innovation et anticiper l'avenir dans les filières industrielles de la ville.
J'ai parlé de ce que nous avons engagé à la fois en Europe et en France, l'assainissement de nos finances publiques, ce qui est nécessaire, réduire notre dette et nos déficits, j'ai parlé des grandes réformes à la fois structurelles mais aussi sociales et aussi d'avenir comme la transition énergétique, mais je voudrais aussi vous dire qu'il y a à peu près une dizaine de jours, j'ai présenté un plan pour les investissements d'avenir. Un plan qui va mobiliser de l'argent public, mais qui n'a pas vocation à ce que ces investissements ne soient que des investissements publics. J'ai été il y a quelques jours pour présenter le plan, un des volets de ce plan, le plan pour le développement des nanotechnologies dans la région de Grenoble où sont implantés des laboratoires très importants de recherche développement et qui mettent la France à un très haut niveau dans le secteur des nanotechnologies et puis en même temps, il y a des entreprises. Grands groupes, PME et qui ont besoin de soutien pour se développer. Nous sommes le grand pôle européen des nanotechnologies. Et donc l'argent public dont je vous parle, va avoir un effet de levier considérable. Un euro public investi c'est deux, trois, quatre, parfois plus d'euros investis par de l'argent privé, c'est l'effet de levier et c'est ça qu'il faut absolument encourager.
Je crois que ce qu'il faudrait bien retenir de mon message, encore une fois c'est l'ambition que nous avons pour la France et pour l'Europe et que cette ambition elle se décline dans un monde complètement bouleversé et transformé, qui est celui de la globalisation. La globalisation ça ne veut pas dire qu'il n'y a plus de règles et que chacun fait ce qu'il veut, mais nous sommes maintenant dans un monde nouveau qui ne fait que débuter et dans lequel nous devons réussir à trouver une place et aussi donner un avenir aux populations dont nous avons la responsabilité lorsque nous gouvernons. Mais aussi donner une chance à ceux qui inventent, à ceux qui innovent, à ceux qui entreprennent pour pouvoir échanger, réussir.
Lorsque nous échangeons, et c'est le cas entre la France et la Corée du Sud, je le disais tout à l'heure, c'est gagnant-gagnant et ce n'est pas mécanique, il y a une dialectique de l'échange. Il y a d'ailleurs entre l'Europe et la Corée du Sud, un accord de libre-échange et cet accord de libre-échange, il faut le faire vivre. Bien sûr, il y a encore beaucoup de chemin pour qu'il donne toute sa force et sa puissance, mais moi j'ai confiance et le gouvernement a confiance et pour cela, il faut faire les choix au bon moment. Choix de la qualité des produits que l'on va réaliser, ce qui veut dire à la fois une main d'uvre bien formée, des ingénieurs et des chercheurs de haut niveau et puis en même temps je dirais une montée en gamme de nos produits. Et pour ça, il faut s'organiser. Et la France a décidé de s'organiser, c'est ce que je suis venu vous dire, avec la volonté de réussir, mais de réussir ensemble. D'ores et déjà plus de 150 entreprises françaises ont une filiale en Corée du Sud et emploient plus de 20.000 salariés ; on va dire que c'est un chiffre important, pour moi il est très insuffisant. Il peut se développer davantage.
Je pense que nos investissements peuvent être davantage croisés, certains chefs d'entreprise français que j'ai vu il y a quelques instants, me disaient, nous cherchons des partenaires. Les entreprises et les grands centres de recherche français sont prêts aussi à apporter leur concours, notamment dans les secteurs de la pharmacie, des équipements médicaux, de l'électronique, des télécommunications. Cet après-midi j'irai visiter le laboratoire créé par l'entreprise française AIR LIQUIDE et l'Université de Yonsei. D'autres secteurs peuvent également faire l'objet de rapprochement entre acteurs coréens et français. Je pense, je l'ai dit, aux énergies renouvelables, à la mobilité durable, au vaste champ de l'économie numérique et donc je vous invite, mesdames et messieurs les industriels coréens, à prospecter davantage le marché français pour s'y implanter, tirer parti des conditions d'accueil que nous offrons aux investisseurs étrangers.
Vous l'avez compris, ma présence parmi vous c'est un message d'abord de confiance, c'est un message de volonté de réussir et de réussir ensemble. Grâce à la qualité des relations qui existent, j'aurai l'occasion de le redire au Premier ministre comme à la présidente de Corée du Sud dans quelques instants, cette journée sera courte, mais vous l'avez dit, elle sera dense et j'en suis très heureux, aussi un message d'amitié parce que les relations entre nos pays sont bonnes sur le plan politique, sur le plan culturel, sur le plan humain et elles seront encore meilleures grâce à vous mesdames et messieurs, sur le plan économique pour la prospérité de nos deux Nation.
Merci de votre attention.
Source http://www.gouvernement.fr, le 29 juillet 2013
Je suis accompagné d'une délégation importante, vous l'avez remarqué puisque quatre ministres m'accompagnent, et de nombreux parlementaires de l'Assemblée nationale et du Sénat ainsi que le président d'Ubifrance. Mesdames et messieurs, je suis également accompagné de Louis Gallois qui est à la tribune, qui est co-président, vous l'avez cité avec monsieur Cho des entreprises franco-chinoises mais il exerce auprès de moi, en tant que Premier ministre, une responsabilité particulière puisqu'il est aussi commissaire général à l'investissement et j'y reviendrai dans quelques instants.
Avant d'entrer dans cette salle, j'ai rencontré neuf chefs d'entreprise, de petites et moyennes entreprises, très spécialisées qui ont fait le choix de venir ici après une préparation très minutieuse, grâce à Ubifrance pour développer leur activité, chercher les partenaires en ciblant le secteur de la santé. Ce sont des entreprises très dynamiques, en avant-garde technologique, beaucoup d'innovation qui les anime et donc un potentiel considérable et qui pensent qu'en Corée du Sud il y a un développement et un partenariat possible gagnant-gagnant dans les deux sens, donc à la fois pour le marché coréen, pour le marché régional et le marché régional il est vaste ; on sait que la Corée c'est aussi une porte d'entrée sur le reste de la région, je pense à la Chine et puis, pour vous dire aussi que ce partenariat c'est dans les deux sens et aussi pour vous, les entreprises coréennes, l'opportunité de venir en France.
Mais au fil de mes voyages depuis plus d'un an, et c'est vrai aussi pour le président de la République François Hollande, nous aurons visité la quasi-totalité des pays d'Asie, des grands pays mais aussi les puissances moyennes. C'est le cas pour la Corée du Sud qui est un pays particulièrement dynamique où je suis venu dans le passé mais comme maire de Nantes à Suncheon, j'étais encore récemment invité, malheureusement je n'ai pas pu m'y rendre, pour une grande manifestation, j'ai simplement reçu le maire de Suncheon à Paris mais aujourd'hui je suis là comme Premier ministre et lorsque j'aurai terminé mes visites ici dans la région, en début de semaine prochaine après la Malaisie, la France aura pris contact avec quasiment la totalité des pays de l'Asie du Sud-Est. Parce que nous attachons une grande importance à cette relation, nous pensons que vous représentez un potentiel d'avenir considérable, que vous avez fait face à de nombreux défis, que vous avez avec courage fait progresser vos pays et que vous êtes arrivés à un niveau d'activité économique, de technologie, de formation, d'influence politique aussi, très important. Et que vous êtes à ce titre, des partenaires de la France et de l'Europe et que votre rôle sera croissant dans les années à venir. Donc c'est en ami que je suis venu vous voir et en partenaire.
Mais c'est vrai qu'au fil de ces voyages, on m'a souvent interrogé, comme on a interrogé le président de la République dès ses premiers déplacements en Asie, alors est-ce que l'Europe va bien ? Est-ce que l'euro va subsister ? Est-ce qu'il n'y a pas un risque de crise systémique de la monnaie européenne ? Eh bien je suis venu vous dire aujourd'hui qu'il y a eu des difficultés réelles comme il en a existé sur d'autres continents, mais que l'Europe a su les surmonter. Et que grâce aux décisions politiques qui ont été prises par les chefs de gouvernement, qui ont été prises aussi par la Banque Centrale Européenne qui a adressé des messages clairs, la zone euro est aujourd'hui stabilisée et la pérennité de l'euro est totalement garantie.
Je crois que c'est un message fort qu'il faut adresser à tous. Message de confiance, message à l'égard de ceux qui pensaient spéculer avec la monnaie européenne et les difficultés que rencontrent certains pays. Et puis je voudrais rappeler que nous avons engagé des réformes très importantes, certes certains pays connaissent des difficultés plus que d'autres, mais nous avons mis en place un mécanisme de solidarité européen après avoir ratifié le traité budgétaire européen qui représente des obligations de cohérence en matière budgétaire, de déficit, de dette, de coordination des politiques économiques européennes qui se développent de plus en plus étroitement et qu'il faudra évidemment renforcer dans les années qui viennent si on veut en même temps renforcer notre capacité d'investissement, d'innovation et de croissance.
Mais je voulais vous dire que ce contexte de confiance existe désormais et que le message est clair. Vous dire aussi que l'Europe demeure la première puissance économique et commerciale du monde, et que si on m'interroge et si on interroge la France et les autres pays européens, c'est parce que chacun sait et vous le savez aussi, que l'Europe c'est un marché de 500 millions d'habitants. Et que si l'Europe se porte bien, eh bien vous vous porterez mieux aussi. Donc je crois que c'était important de dire cela et vous dire aussi que l'Europe reste à un très haut niveau de capacité technologique, à un haut niveau de capacité grâce à la qualité de ses infrastructures, de son système d'enseignement et de recherche, même si nous devons, comme tous les autres pays, faire des progrès. Et en ce qui concerne la France, ces progrès sont engagés.
La France fait face à tous ces défis avec courage, je dois le dire, la situation que j'ai trouvé en arrivant à la tête du gouvernement il y a un peu plus d'un an n'était pas facile, elle n'est pas encore totalement résolue, nous devons faire face notamment aux déficits structurels. Le Fonds Monétaire International considère que les efforts, que nous avons faits depuis plus d'un an, représentent les deux tiers du chemin à parcourir pour atteindre l'équilibre structurel et ça, c'est important de le souligner, même si cet effort doit être poursuivi.
Mais la France a aussi engagé des réformes en profondeur, il y a peu de temps grâce à une négociation entre les partenaires sociaux, patronat et syndicats, un accord a été trouvé sur la réforme du marché du travail, on pourrait résumer ça en un mot, un peu plus de flexibilité pour l'organisation des entreprises, l'anticipation des mutations et puis en même temps, un peu plus de sécurité dans les parcours des salariés. Donc un accord gagnant-gagnant qui est maintenant traduit dans la loi qui va s'appliquer et qui, j'espère, permettra aux entreprises de s'adapter et je crois que c'est une grande réforme qui était attendue depuis longtemps, dont on parlait depuis des décennies, mais qui est arrivée.
Un autre grand chantier est en cours, c'est celui de la formation professionnelle. La réforme de la formation professionnelle est essentielle pour faire face aux défis que les entreprises rencontrent. Un chef d'entreprise me le disait tout à l'heure, j'ai du mal à recruter. Eh bien il y a des offres d'emploi non satisfaites, ce n'est pas la seule cause du chômage mais c'est une des causes. Eh bien nous avons lancé un programme très important pour développer des formations pour que ces offres non satisfaites puissent être effectivement pourvues par une formation adaptée. Le programme est lancé et il se déroulera et s'amplifiera au cours de l'année 2014 mais plus profondément, c'est l'ensemble de notre système de formation professionnelle que nous voulons réformer ; une grande réforme est engagée.
Il y a aussi d'autres réformes, il y a la réforme de notre système social car nous avons un haut niveau de protection social qui est une chance, qui est une garantie de stabilité mais qui connait aussi des difficultés financières. C'était vrai pour la politique de la famille et la politique de la famille est un atout de la France et nous voulons le préserver, il a été réformé donc, il a été préservé. C'est la même chose pour l'organisation de notre système de santé, une stratégie nationale de santé a été engagée, qui mettra du temps, mais qui portera ses fruits, que nous menons avec détermination. Et puis, il y a la réforme des retraites, parce qu'on nous dit toujours : alors, est-ce que vous allez faire la réforme des retraites ? Mais oui nous allons la faire, parce que nous avons l'obligation de la faire, pas parce qu'on nous le demande, mais parce que nous voulons permettre à toutes les générations, celles d'aujourd'hui et de demain, de disposer d'une retraite, de bénéficier d'une retraite et nous savons très bien que nous avons à la fois à faire face à un pic conjoncturel dû à l'arrivée à l'âge de la retraite de la génération de l'après-guerre, nombreuse, et qu'il faut donc payer les retraites et puis que nous avons aussi une chance formidable, c'est l'allongement de la durée de la vie, de l'espérance de vie et donc de la durée de la vie à la retraite qui nécessite donc de trouver les financements.
Cette réforme est engagée, elle sera conclue avant la fin de l'année 2013. Elle demande là aussi du courage, de l'attention, de la négociation, de l'équilibre, mais nous la ferons parce que c'est notre intérêt, parce que c'est l'intérêt de tous. Parce que vu de loin on pourrait penser que la France ne bouge pas, la France est un grand pays, une grande Nation, c'est la cinquième puissance économique du monde, eh bien elle veut rester leader, elle veut même renforcer sa position et c'est pour ça que nous avons engagé de grandes réformes. Mais ces grandes réformes ce sont aussi les réformes qui préparent l'avenir, parmi les réformes qui préparent l'avenir il y a aussi la transition énergétique et la transition énergétique c'est à la fois l'équilibre que nous voulons conserver entre d'une part, une partie de l'énergie nucléaire pour la production d'électricité, mais aussi le développement des énergies renouvelables et je sais que sur ces deux secteurs là, nous avons une coopération possible très importante avec la Corée du Sud. Mais en même temps nous avons engagé ce qui est essentiel, un vaste programme qui devra s'amplifier pour améliorer l'efficacité énergétique. Les réductions de la consommation notamment d'énergie fossile par de vastes programmes d'investissement dans l'isolation thermique, le bâtiment, le logement, mais aussi par le développement de transports publics adaptés et modernes, tout en développant dans la filière automobile, l'automobile électrique ou encore, l'automobile à deux litres au cent ce qui nécessite évidemment, des investissements très importants.
Alors pour parvenir à tout ça, le gouvernement a aussi engagé un pacte, un pacte pour la compétitivité, la croissance et l'emploi. Et ce pacte a été lancé au mois de novembre de l'année dernière à la suite d'un rapport que Louis Gallois avait établi sur l'état de l'industrie française, ses atouts mais aussi ses faiblesses et ce pacte, ce plan comprend 35 mesures et parmi les 35 mesures j'en citerai une qui concerne le coût du travail. Le coût du travail va baisser en France de 6%, c'est un effort sans précédent, on en a parlé, parlé, mais personne ne l'a jamais fait, c'est la première fois. Le coût du travail baisse. Parce que nous voulons améliorer les marges de manuvre de nos entreprises, leur donner plus de capacité à investir, à innover, pour ça, effectivement il fallait prendre cette décision, mais ce n'est pas la seule. Il y a 34 autres mesures qui sont très importantes, notamment il y a toutes les aides à l'export, il y aussi la relation que nous voulons beaucoup plus intense, plus étroite, plus efficace entre les grands groupes industriels français et le tissu des PME. Les PME sous-traitantes ou les PME qui sont dans leur secteur d'activité qui, si elles se regroupent, si elles travaillent ensemble et ici il y a des représentants de PME qui savent très bien ce dont je parle, qui savent que c'est la voie. Je ne vais pas vous décrire dans le détail les 35 mesures, j'en ai cité là que deux mais je pourrais vous parler de la formation professionnelle en alternance, j'y ai déjà fait allusion et puis je pourrais vous parler aussi des investissements que nous voulons développer et c'est le dernier point que je voudrais dire pour améliorer la capacité d'innovation et anticiper l'avenir dans les filières industrielles de la ville.
J'ai parlé de ce que nous avons engagé à la fois en Europe et en France, l'assainissement de nos finances publiques, ce qui est nécessaire, réduire notre dette et nos déficits, j'ai parlé des grandes réformes à la fois structurelles mais aussi sociales et aussi d'avenir comme la transition énergétique, mais je voudrais aussi vous dire qu'il y a à peu près une dizaine de jours, j'ai présenté un plan pour les investissements d'avenir. Un plan qui va mobiliser de l'argent public, mais qui n'a pas vocation à ce que ces investissements ne soient que des investissements publics. J'ai été il y a quelques jours pour présenter le plan, un des volets de ce plan, le plan pour le développement des nanotechnologies dans la région de Grenoble où sont implantés des laboratoires très importants de recherche développement et qui mettent la France à un très haut niveau dans le secteur des nanotechnologies et puis en même temps, il y a des entreprises. Grands groupes, PME et qui ont besoin de soutien pour se développer. Nous sommes le grand pôle européen des nanotechnologies. Et donc l'argent public dont je vous parle, va avoir un effet de levier considérable. Un euro public investi c'est deux, trois, quatre, parfois plus d'euros investis par de l'argent privé, c'est l'effet de levier et c'est ça qu'il faut absolument encourager.
Je crois que ce qu'il faudrait bien retenir de mon message, encore une fois c'est l'ambition que nous avons pour la France et pour l'Europe et que cette ambition elle se décline dans un monde complètement bouleversé et transformé, qui est celui de la globalisation. La globalisation ça ne veut pas dire qu'il n'y a plus de règles et que chacun fait ce qu'il veut, mais nous sommes maintenant dans un monde nouveau qui ne fait que débuter et dans lequel nous devons réussir à trouver une place et aussi donner un avenir aux populations dont nous avons la responsabilité lorsque nous gouvernons. Mais aussi donner une chance à ceux qui inventent, à ceux qui innovent, à ceux qui entreprennent pour pouvoir échanger, réussir.
Lorsque nous échangeons, et c'est le cas entre la France et la Corée du Sud, je le disais tout à l'heure, c'est gagnant-gagnant et ce n'est pas mécanique, il y a une dialectique de l'échange. Il y a d'ailleurs entre l'Europe et la Corée du Sud, un accord de libre-échange et cet accord de libre-échange, il faut le faire vivre. Bien sûr, il y a encore beaucoup de chemin pour qu'il donne toute sa force et sa puissance, mais moi j'ai confiance et le gouvernement a confiance et pour cela, il faut faire les choix au bon moment. Choix de la qualité des produits que l'on va réaliser, ce qui veut dire à la fois une main d'uvre bien formée, des ingénieurs et des chercheurs de haut niveau et puis en même temps je dirais une montée en gamme de nos produits. Et pour ça, il faut s'organiser. Et la France a décidé de s'organiser, c'est ce que je suis venu vous dire, avec la volonté de réussir, mais de réussir ensemble. D'ores et déjà plus de 150 entreprises françaises ont une filiale en Corée du Sud et emploient plus de 20.000 salariés ; on va dire que c'est un chiffre important, pour moi il est très insuffisant. Il peut se développer davantage.
Je pense que nos investissements peuvent être davantage croisés, certains chefs d'entreprise français que j'ai vu il y a quelques instants, me disaient, nous cherchons des partenaires. Les entreprises et les grands centres de recherche français sont prêts aussi à apporter leur concours, notamment dans les secteurs de la pharmacie, des équipements médicaux, de l'électronique, des télécommunications. Cet après-midi j'irai visiter le laboratoire créé par l'entreprise française AIR LIQUIDE et l'Université de Yonsei. D'autres secteurs peuvent également faire l'objet de rapprochement entre acteurs coréens et français. Je pense, je l'ai dit, aux énergies renouvelables, à la mobilité durable, au vaste champ de l'économie numérique et donc je vous invite, mesdames et messieurs les industriels coréens, à prospecter davantage le marché français pour s'y implanter, tirer parti des conditions d'accueil que nous offrons aux investisseurs étrangers.
Vous l'avez compris, ma présence parmi vous c'est un message d'abord de confiance, c'est un message de volonté de réussir et de réussir ensemble. Grâce à la qualité des relations qui existent, j'aurai l'occasion de le redire au Premier ministre comme à la présidente de Corée du Sud dans quelques instants, cette journée sera courte, mais vous l'avez dit, elle sera dense et j'en suis très heureux, aussi un message d'amitié parce que les relations entre nos pays sont bonnes sur le plan politique, sur le plan culturel, sur le plan humain et elles seront encore meilleures grâce à vous mesdames et messieurs, sur le plan économique pour la prospérité de nos deux Nation.
Merci de votre attention.
Source http://www.gouvernement.fr, le 29 juillet 2013