Texte intégral
I/ Lessentiel pour moi, cest dêtre là avec vous, comme je létais lan dernier, pour manifester au monde hospitalier la constance de mon engagement en faveur de lhôpital public.
1/ Mon ambition pour lhôpital public, elle sest traduite par des actes.
Dabord avec une progression de lONDAM portée à 2,7% au lieu des 2,5% initialement prévus et la préservation des moyens dédiés aux missions dintérêt général des hôpitaux publics qui pour la première fois cette année depuis 2010 ne subiront aucun gel
Ensuite, dès la loi de financement de la sécurité sociale pour 2013, jai fait réinscrire la notion de service public hospitalier dans la loi. Je suis fière davoir porté ce combat, qui a aussi été celui de la FHF ces dernières années.
La fin de la convergence tarifaire a été actée dans cette même loi. Et là encore, monsieur le Président, nayez pas la victoire modeste ! La FHF a beaucoup contribué à ce que la spécificité de lhôpital public soit ainsi pleinement reconnue. Ensemble, nous avons inversé la tendance. La page de la loi HPST a été tournée.
Vous avez mentionné, monsieur le Président, les nombreux pactes que jai proposés au monde de la santé. Une fois de plus, vous avez raison. Il y en a eu deux !
Un pacte territoire santé pour lutter contre les déserts médicaux et inciter les jeunes médecins à sinstaller. Je tiens dailleurs à vous remercier, ainsi que votre directeur général, Gérard Vincent, pour limplication de votre fédération sur ces deux sujets majeurs. Lors des concertations en région sur les déserts médicaux, lapport de vos délégations a été unanimement apprécié. Vous avez été une force réelle de proposition puisque les établissements publics de santé contribueront directement ou indirectement au succès de notre politique daccès aux soins pour tous.
Rien ne peut se faire dans ce domaine sans une articulation efficace entre la ville et lhôpital : formation des jeunes, déploiement de la télémédecine, accélération des transferts de compétences, développement de temps partagés entre lambulatoire et lhôpital, organisation des soins de proximité Jai besoin du concours de chacun au service des patients. Les libéraux comme les hospitaliers, tous les hospitaliers, quel que soit le secteur dans lequel ils exercent. Nous devons nous rassembler et non nous opposer. Comme vous le savez, le dispositif se met en place : le décret de création du nouveau statut de praticien médical de territoire a fait lobjet de concertations ces derniers mois. Il sera publié dici lété. A ma demande, le comité de réforme de la T2A a fait du financement des activités hospitalières isolées lun de ses axes de réflexion. Et je remercie lensemble des fédérations, notamment la FHF, pour leurs propositions.
Dans un autre domaine, pour aider à linstallation des jeunes médecins, les référents sont tous opérationnels depuis le début de lannée et répondent aux interrogations des jeunes internes.
Un second pacte pour rétablir un lien fort avec lensemble du monde hospitalier : cest le pacte de confiance dont les travaux ont été conduits par Edouard Couty. Votre implication, une fois de plus na pas fait défaut, et je veux ici remercier vos représentants pour la pertinence de leurs positions sur des questions difficiles comme celle de la gouvernance. Le pacte de confiance porte lambition détablir un nouvel équilibre entre les directeurs et les soignants : celui-ci sera dailleurs consacré par le décret sur les CME en cours délaboration. Cet équilibre, sensible, ce sont certes des enjeux nationaux, mais cest surtout votre quotidien. Il doit permettre que les communautés hospitalières soient solidaires. Doù la nécessité de revisiter les compétences des instances, afin que les soignants soient pleinement impliqués dans le changement. Un hôpital ne fonctionne bien, ne peut faire des projets ou surmonter des difficultés quà une seule condition : que le binôme formé par le directeur et le président de CME soit efficace. Parce que la FHF rassemble la totalité des acteurs de lhôpital, je sais la qualité des débats qui ont eu lieu lors de vos réunions de travail régionales et je tenais, là aussi, à vous en remercier.
2/ Mon ambition pour lhôpital public, elle sest traduite par des actes, mais aussi par une méthode.
Il y a un an, javais formulé une promesse : celle de ne rien engager sans une concertation étroite avec les professionnels du monde de la santé, les représentants des personnels, les associations dusagers. En un mot, les acteurs de terrain. Jentends les griefs qui peuvent parfois mêtre adressés, toujours avec bienveillance ! Mais jai tenu parole sur la méthode du dialogue et de la concertation. On ne porte pas une ambition durable pour lhôpital sans faire émerger un consensus, sans bâtir un équilibre, sans associer chacun dentre vous. Cest ce que jai fait et cest ce que je continuerai à faire, notamment dans les vastes chantiers de réforme de lhôpital public que jai annoncés lors de la remise du rapport Couty le 8 mars dernier.
Et cest ce que je continuerai à faire également pour mettre en place la stratégie nationale de santé. Jai entendu vos propos à ce sujet et je tiens à vous redire, ici, la cohérence de la vision que je porte.
II/ La stratégie nationale de santé est une transformation profonde de lorganisation de notre système de soins.
1/ Cette transformation tient en une phrase, elle repose sur un principe : bâtir le système autour des patients et non plus à partir des structures.
Cette stratégie, cest une réponse globale aux défis que nous aurons à relever dans les décennies à venir. Ce nest ni une adaptation ponctuelle de lorganisation de notre système de soins, ni un énième ajustement du rôle de lhôpital, encore moins une réforme isolée de la médecine de ville. Cest une approche densemble qui modifie radicalement notre conception de la prise en charge et qui fait du parcours du patient le cur de notre nouveau modèle de santé. Cette transformation de notre système de santé doit associer lensemble professionnels : hôpitaux publics, cliniques, centres ou maisons de santé, médecins libéraux, structures médico-sociales Doivent être impliqués dans la stratégie nationale de santé tous ceux qui le sont au quotidien pour soigner nos concitoyens.
2/ Dans ce cadre, lhôpital doit prendre sa juste place dans le parcours des malades, dans la coordination des soins et dans le service public territorial de santé.
Lhôpital nest pas une institution « hors-sol » : les enjeux de son ancrage local, de son inscription dans un parcours de soins, et donc de sa responsabilité territoriale, sont décisifs. Toutes les grandes questions actuelles nous y ramènent : la démographie médicale, linvestissement, la prise en charge des malades, la permanence des soins à la fois hospitalière et ambulatoire, la prévention, lorganisation de la santé mentale.
Et pourtant, la capacité de notre système de santé à répondre aux nouveaux défis connaît des limites. Les prises en charge sont trop cloisonnées et nos stratégies trop éclatées. Cest sur tous les fronts quil nous faut agir et être offensifs.
Cest ce que jai engagé depuis un an et que nous allons poursuivre ensemble.
(i) Vous évoquiez, monsieur le Président, les vertus de lexpérimentation. Comme élue locale, et désormais comme ministre, je connais depuis longtemps la qualité et lintérêt des initiatives portées par les acteurs de terrain. Concernant les personnes âgées en risque de perte dautonomie, une mauvaise prise en charge est le plus souvent le signe dune défaillance de lorganisation de notre système de santé. Jai donc initié, en partenariat avec certaines régions, des expérimentations dites « PAERPA ». Le principe en est simple : un parcours de soins adapté aux besoins des personnes âgées. Ces parcours se construisent dans les territoires et autour des acteurs locaux qui sont les premiers concernés. Les Agences Régionales de Santé (ARS) coordonneront ainsi laction du médecin généraliste, de lEPHAD, du service de soins infirmiers à domicile, des urgences hospitalières ou des services dhospitalisation sur un territoire donné. Je viens de désigner huit régions pour ces premières expérimentations : lIle-de-France, le Limousin, les Pays-de-Loire, Midi-Pyrénées, la Lorraine, lAquitaine, la région Centre et le Nord-Pas-de-Calais. Cette méthode est bien celle que je veux retenir, comme vous my invitez : expérimenter, valoriser lapport des professionnels de terrain, travailler au plus vite avec ceux qui sont prêts. Voilà une illustration concrète de la mise en place de la stratégie nationale de santé et de la priorité que je veux donner à la médecine de parcours.
(ii) Il y a également, car cest en réalité le même sujet, le problème du bon fonctionnement des urgences hospitalières. Et là encore, cet enjeu nest pas uniquement celui de lhôpital, mais du système de santé tout entier. Jai confié au professeur Carli une mission : identifier dici le mois doctobre les situations de services durgence tendues. En amont, cest la continuité des soins de ville qui est en cause. A lhôpital, cest la question de lorganisation des urgences et de la constitution de filières de prise en charge pour réduire les délais dattente. Il peut arriver que des postes manquent. Et, lorsque cest le cas, comme à Grenoble, il faut les créer. En aval, il faut permettre des sorties plus faciles. Là encore, il ny a pas de solution unique. Cest louverture, par exemple, de 25 lits à Tours. Cest plus globalement lémergence dun nouveau métier, celui de gestionnaire de lits : 150 hôpitaux vont en bénéficier ! Cest enfin une plus grande diversité dans les modes de prise en charge des patients après lhospitalisation dans le cadre de ces « parcours de soins » que jévoquais à linstant.
Laccès aux soins pour tous, cest la garantie donnée à chacun de bénéficier de soins durgence sur lensemble du territoire en moins de trente minutes conformément à lengagement du président de la République. 2 millions de nos concitoyens en sont aujourdhui privés. Cet objectif sera tenu en 2015. A ma demande, les ARS ont dressé un diagnostic par territoire à la fin de lannée dernière. Des solutions sur-mesure sont actuellement déployées. Ce peut être un SMUR, comme à Saint Yrieix où nous avons créé une nouvelle antenne en octobre dernier. Elle couvre le sud de la Haute Vienne et le nord de la Dordogne. Ou encore à Agde, où le SMUR sera désormais ouvert toute lannée. Ailleurs, il peut sagir de transports héliportés, comme ceux qui seront déployés cette année en Bourgogne. Ailleurs encore, une réorganisation du maillage territorial des urgences ou la mise en place de médecins correspondants du SAMU. Une première enveloppe financière a été transmise aux ARS fin mars pour quelles puissent accélérer le déploiement de ces médecins.
(iii) Enfin, lhôpital doit saisir les opportunités offertes par les nouvelles technologies de linformation. Dici lété, à ma demande, les ARS auront élaboré la première partie de leurs schémas régionaux dinvestissement en santé (SRIS) qui feront une part importante au numérique. Des programmes emblématiques seront développés. Je pense plus particulièrement au programme « hôpital numérique », pour lequel jai mobilisé 400 millions deuros sur cinq ans.
Assumer sa pleine responsabilité territoriale pour un hôpital, cest porter lexpérimentation, linnovation et tester de nouvelles pratiques au service des malades. Cest être à lécoute des associations de patients et des élus locaux pour construire des projets de territoire. Cest par exemple le cas sur la question des petites maternités. Celle-ci doit être traitée au cas par cas, sans parti pris. Dans certains endroits enclavés, il faut mettre tous les moyens pour maintenir des maternités en proximité. Cest le sens de la décision que jai prise pour la maternité Die, en donnant deux ans et demi aux acteurs de terrain pour trouver une solution pérenne permettant son maintien.
Jai entendu vos inquiétudes sur lautonomie des établissements de santé. Levons toute ambigüité. Les défis que les hôpitaux ont à relever et les contraintes qui sont les vôtres sur le terrain nécessitent évidemment que votre autonomie soit assurée. Mais autonomie ne veut pas dire isolement. Vos établissements sont soumis à la régulation de loffre, à lévolution de lONDAM, à la recherche permanente defficience. Dans ce contexte contraint, les ARS sont aussi là pour vous épauler, pour vous apporter la visibilité et la cohérence dont vous avez besoin. Elles sont vos partenaires pour vous accompagner sur toutes ces questions. Appuyez-vous sur elles, sollicitez-les, faites appel à leur expertise. Elles répondront présentes.
3/ La clef pour inscrire lhôpital dans son territoire, cest linvestissement.
a) Transformer lhôpital, cest investir et préparer lavenir.
La santé est une filière davenir. Le gouvernement la placée au cur de sa stratégie dinvestissement.
Dès aujourdhui, il nous faut construire lhôpital de demain : un hôpital ouvert sur son environnement, plus souple dans ses organisations et plus proche des besoins des patients. Et lune des clefs de ce changement, cest linvestissement. Mais notre conception même des investissements doit évoluer. Il faut les rendre cohérents à léchelle dun territoire.
Cest le rôle du COPERMO dinstruire et de sélectionner en toute transparence les projets et de mobiliser à cette fin les capacités dexpertise des établissements, des ARS et de mon administration. Les projets de Bordeaux, Clermont et Avignon ont déjà été validés. Ceux de Belfort-Montbéliard, Besançon, Lille, La Réunion, Fort de France ou Nantes sont en cours dexpertise. De nombreux autres dossiers sont en cours dinstruction.
Après avoir dérouté, la procédure est maintenant connue des élus avec lesquels mon cabinet et moi-même travaillons en lien étroit.
b) Transformer lhôpital, cest sécuriser ses financements.
Je me suis battue auprès de la caisse des dépôts et consignations pour obtenir laccès au fonds dépargne. Cest chose faite.
La Banque Européenne dInvestissement va renforcer son soutien du secteur hospitalier français, en parfaite complémentarité avec les banques privées. Concrètement, ce sont des centaines de millions deuros de prêts à taux faibles : cest bien de cela dont nos hôpitaux ont aujourdhui besoin pour investir !
c) Transformer lhôpital, cest rénover en profondeur son financement.
Je sais quil y a eu des désaccords sur la campagne tarifaire 2013 avec la FHF.
Jai souhaité que la campagne tarifaire 2013 soit construite, de façon inédite, en toute transparence, avec le maximum de concertation, et cela a été le cas.
Dès le départ, le gouvernement a fait le choix politique, dans une période de contrainte budgétaire très forte, de faire de la santé, et de lhôpital public en particulier, une priorité. Au total, ce sont bien 1,6 milliard deuros supplémentaires que ce gouvernement va consacrer en 2013 au secteur public et privé non lucratif et qui iront renforcer les moyens des établissements de santé.
Nous avons longuement échangé ces derniers mois, et je continue de croire que vous avez eu, en toute bonne foi, une approche trop restrictive des enjeux. Je veux rappeler les axes forts de la campagne qui a été conduite : un ONDAM en progression de 2,7%, des MIGAC consolidées, des fonds dintervention régionaux renforcés et des crédits dinvestissement hospitalier préservés avec 350 millions deuros dès 2013.
Promettons-nous une chose, ici, devant témoins, promettons-nous de dissiper toutes ces incompréhensions pour la préparation de la campagne 2014.
Dans le cadre de la stratégie nationale de santé, mon objectif est de mettre le financement de lhôpital au service de la qualité et de lefficience.
Les tarifs doivent tenir compte de la diversité. Diversité des maladies, des établissements et des patients. Cest cette diversité que la tarification actuelle ne prend pas suffisamment en compte et cest ce vers quoi je veux lorienter.
Cest la raison pour laquelle jai engagé lacte III de la tarification, en confiant au comité de réforme de la tarification hospitalière (CORETAH) une mission : celle de me soumettre, dici la fin du mois de juin, des propositions qui feront lobjet de mesures dès le PLFSS 2014. La FHF y joue dailleurs un rôle actif.
Cette tarification de parcours servira quatre objectifs :
- Un objectif dappui au service public territorial de santé : pour mieux réguler loffre de soins, je veux identifier des solutions qui sécuriseront les établissements géographiquement isolés ;
- Un objectif de fluidification des parcours : les tarifs doivent pousser les acteurs à coopérer. Dans ce cadre, je souhaite que les maladies chroniques ou complexes fassent lobjet de propositions spécifiques. Les soins palliatifs méritent une attention particulière.
- Un objectif de qualité et de pertinence : les ré-hospitalisations doivent être financièrement sanctionnées. Par ailleurs, je souhaite que le CORETAH étudie la possibilité dune tarification dégressive au-delà dun certain nombre dactes.
- Enfin, un objectif de neutralité, de stabilité et de lisibilité.
Les outils tarifaires sont là pour servir une politique. Vous connaissez la mienne : une offre de soins de qualité et accessible à tous.
III/ La mobilisation de tous est nécessaire à la réussite de la stratégie nationale de santé.
1/ Un système de santé moderne se construit dabord avec les patients.
Je suis ministre de la santé et donc des patients. Il est de mon devoir de renforcer la démocratie sanitaire.
Ce mouvement initié il y a plus de dix ans doit trouver un nouveau souffle. . Les ARS vont renforcer la place des usagers dans nos politiques de santé, notamment en formant leurs représentants qui siègent dans les conférences de territoires, dans les conférences régionales de la santé et de lautonomie, ainsi que dans les conseils de surveillance des établissements. Dans le même temps, jai également annoncé quun comité technique des usagers pourrait être mis en place dans les grands établissements de santé. Pour prolonger cette réflexion, jai confié à Claire Compagnon, dont chacun reconnaît lexpertise et les compétences, une mission sur la représentation des usagers dans les établissements de santé. Monsieur le Président, jai pris connaissance avec intérêt de la proposition de la FHF visant à créer un « institut des patients ». Cette idée me paraît mériter examen. Cest pourquoi je souhaite que madame Compagnon puisse étudier attentivement la manière de la mettre en place dans le cadre de la mission que je lui ai confiée et dont les conclusions me seront remises au mois doctobre.
2/ Un système de santé moderne se construit aussi avec lensemble de la communauté hospitalière.
Je dis bien lensemble, car je noppose pas les secteurs public et privé, les établissements non lucratifs et ceux à but lucratif. Leur coordination et léquitable répartition des missions sont primordiales pour assurer la qualité des soins. Je crois à lintelligence collective. Le rôle joué par les établissements privés à but non lucratif est précieux. De la même manière, lhospitalisation privée à but lucratif a toute sa place dans notre organisation des soins. Mais disons clairement quelle nassure pas les mêmes missions que lhôpital public : cest la raison pour laquelle jai été amenée à faire des choix, tels que la fin de la convergence tarifaire.
En outre, je veux saluer vos efforts, ceux des directeurs, des équipes soignantes et médicales, des personnels administratifs et techniques, vos efforts ont payé. La santé financière des hôpitaux publics sest améliorée en 2012. Les comptes sont globalement équilibrés et les capacités dinvestissement de nos établissements sont consolidées. Jai conscience, bien sûr, que certains hôpitaux connaissent des contextes particuliers et des situations difficiles. Mais je tenais à saluer le sérieux, la mobilisation et lefficacité de la communauté hospitalière : les résultats sont là.
Et je noublie pas le secteur médico-social. Car cest un secteur davenir. Nous avons donc fait le choix dy flécher, en priorité, les emplois davenir. Le 8 avril dernier, une convention avec la fédération hospitalière de France (FHF) a été signée : elle prévoit 3200 recrutements dans les hôpitaux et les établissements médico-sociaux publics. Pour pérenniser ces jeunes dans lemploi, jai mobilisé 13 millions deuros sur les crédits de lassurance maladie, afin de leur assurer la meilleure formation possible.
3/ Enfin, la qualité des soins passe par lamélioration des conditions de travail de lensemble des professionnels.
Je sais dans quelles conditions parfois difficiles les hospitaliers travaillent au quotidien. Mes rencontres avec vous ont rythmé ces douze premiers mois. Et jai pu constater, monsieur le Président, que lâme de la fonction publique hospitalière est intacte.
Dès le soir de ma prise de fonction, je rendais visite aux équipes de lhôpital de Saint-Denis. Je me suis rendue à Grenoble auprès des médecins et des personnels dun service durgence en difficulté. Jétais à lhôpital Avicenne le soir du réveillon pour saluer la continuité du service public hospitalier qui soigne 24h/24, 365 jours par an. Jai pu mesurer lexcellence française en santé, que beaucoup nous envient, lors des échanges que jai eus avec les professionnels des services des grands brûlés de Saint Louis. Plus récemment, ce sont les équipes du CHRU de Lille qui ont su faire face avec un professionnalisme exemplaire aux premiers cas de coronavirus en France. Cest tout cela lhôpital public.
Vous connaissez mon attachement au dialogue social et au paritarisme. Jai été la première ministre de la santé à me rendre au Conseil Supérieur de la Fonction Publique Hospitalière pour échanger avec les organisations syndicales. La concertation est dailleurs dores et déjà engagée.
Cest le cas avec les organisations représentant les praticiens hospitaliers sur le décret renforçant les compétences des commissions paritaires régionales. Ou encore sur les diagnostics régionaux concernant la démographie médicale. Cest le cas également avec celles de la fonction publique hospitalière sur la répartition des niveaux de négociation, sur les contrats locaux damélioration des conditions de travail, ainsi que sur la mise en place dun observatoire du dialogue social.
Je tiens à redire ici que lesprit du pacte de confiance, cest lassociation de tous les professionnels. Je ne cantonnerai pas les organisations syndicales aux seules questions statutaires. Jattends également de leur part des contributions sur lensemble des enjeux de lhôpital public.
Associer tous les professionnels, cest aussi être attentive aux conditions de travail des futurs médecins. Le dialogue avec les organisations des internes a ainsi permis des avancées significatives comme le respect du repos de sécurité et la revalorisation des indemnités de sujétion et de responsabilité.
Enfin, je souhaite rappeler lengagement du gouvernement en faveur des agents de catégorie C. Ils bénéficient désormais en fin de carrière dune revalorisation de leur rémunération. Cette priorité figure à lagenda social visant à lamélioration des parcours professionnels, des carrières et des rémunérations des agents de la fonction publique. Les négociations ont déjà débuté concernant le niveau des salaires des fonctionnaires de catégorie C. Plus de 340 000 agents sont concernés.
Monsieur le Président,
Monsieur le ministre de la santé du Maroc,
Mesdames et messieurs,
Si je devais ne retenir quune seule réalisation de lannée écoulée, ce serait que nous avons réussi à renouer le dialogue. La méthode ne fait pas tout, mais sans elle, rien nest possible. Elle sera notre meilleur atout pour transformer en profondeur notre système de soins.
Je suis fière dêtre votre ministre parce que je suis fière de notre hôpital public. Des valeurs quil porte au quotidien auprès de millions de Français. De la modernité quil incarne : il est aux avant-postes de laccès aux soins, de la recherche, de linnovation, de la formation des médecins de demain.
Je sais pouvoir compter sur chacun dentre vous, sur votre détermination sans faille pour préserver lexcellence de ce grand service public. Il reste tant à accomplir pour tenir ensemble la belle promesse républicaine de légalité devant la santé
Je vous remercie.
Source http://www.social-sante.gouv.fr, le 29 mai 2013