Texte intégral
La différence entre le sérieux budgétaire et laustérité, cest la préservation de nos politiques sociales.
I/ Les mesures prises par le gouvernement ont permis un redressement significatif des comptes sociaux en 2012.
1/ Il y a un an, nous avons hérité dune situation exceptionnellement dégradée des comptes sociaux.
Cette commission, il y a moins dun an, nous avait permis de mesurer lampleur de la tâche qui nous attendait pour stabiliser et redresser notre trajectoire financière.
Pour mémoire, je veux rappeler quelques chiffres-clefs qui caractérisent le contexte de lépoque :
- Le déficit cumulé du régime général et du fonds de solidarité vieillesse atteignait presque les 21Md pour 2011.
- Lannée 2012 sannonçait mal elle aussi. Les prévisions pour 2012 faisaient état dun nouveau dérapage estimé alors à 2Md par rapport aux prévisions de la LFSS.
- Ces résultats sont venus confirmer la série noire des comptes sociaux du précédent quinquennat avec un déficit cumulé de 90Md.
2/ Face à la gravité de cette situation qui mettait en péril notre modèle de protection sociale, nous avons pris des mesures immédiates de redressement.
La gravité de la situation a nécessité des mesures immédiates : il nous fallait sécuriser les ressources des comptes sociaux et inverser la tendance.
Dès la loi de finances rectificative pour 2012, des mesures ont été prises en ce sens :
- Réduction des niches sociales et fiscales qui ont durement entamé nos recettes : hausse du forfait social, augmentation des prélèvements sociaux sur le capital, hausse des impositions sur les stock-options.
- Lobjectif que nous avions alors fixé était de repasser sous la barre des 20Md de déficit en 2012. Cet objectif a été atteint.
Les comptes présentés aujourdhui le montrent.
Le déficit du régime général pour 2012 sétablit à 13,3Md (17,5Md en incluant le Fonds de Solidarité Vieillesse), cest-à-dire à un niveau conforme à ce que nous avions annoncé.
Cest une amélioration de la situation de 3,4Md par rapport à 2011. Et cette progression sest faite en prenant des mesures de justice immédiates dès lété 2012 (+25% ARS et décret 60 ans).
Je souhaite tout particulièrement souligner la maîtrise des dépenses dassurance maladie :
- Avec près de 0,9 Md de sous-exécution par rapport à la prévision initiale, les dépenses sont clairement maîtrisées.
- Dans le même temps, il faut le souligner, les comptes des hôpitaux se sont consolidés, comme la montré la récente publication des résultats de lannée 2012.
Cest donc un redressement structurel que nous avons engagé en rendant notre système de santé plus efficace.
Ces chiffres montrent que lon peut conjuguer le sérieux budgétaire avec lexigence de justice sociale.
II/ Dans un contexte très dégradé, nous poursuivons en 2013 le redressement des comptes sociaux, sans rien céder à notre exigence de justice.
1/ Nous connaissons une conjoncture difficile qui nous conduit à revoir nos prévisions.
La LFSS prévoyait un déficit réduit à 11,7Md pour le régime général et à 2,5Md pour le fonds de solidarité vieillesse.
Mais la dégradation du contexte macroéconomique se traduit par une perte de recettes par rapport aux prévisions antérieures, ce qui aurait pour conséquence, malgré le strict respect des objectifs de dépenses, un déficit à 14,3Md pour le régime général et à 3 Md pour le fonds de solidarité vieillesse.
2/ Pour autant, dans un tel contexte, les mesures que nous avons prises permettent de stabiliser le déficit de la sécurité sociale en 2013.
Au total, le déficit 2013 se stabiliserait au niveau de 2012.
En labsence des mesures prises, le déficit aurait atteint 26 Md.
Par ailleurs, nous parviendrons à respecter, et même probablement à sous-exécuter, lONDAM 2013. Le comité dalerte a estimé que nous tiendrions nos objectifs.
3/ Les contraintes budgétaires qui pèsent sur nous ne nous ont pas empêché dagir pour plus de justice.
Notre protection sociale est un facteur important de notre compétitivité et de notre attractivité. Elle joue un rôle primordial damortisseur social dans la période de crise que nous connaissons, en particulier pour les plus vulnérables de nos concitoyens.
La justice, cest de ne pas faire peser la maîtrise des dépenses de santé sur les assurés. Les efforts ont porté sur notre système de soins et son organisation, et pas sur les Français.
Les premiers résultats pour légal accès aux soins sont là : encadrement des dépassements dhonoraires, lutte contre les déserts médicaux, accès aux soins des plus précaires avec le plan de lutte contre la pauvreté et pour linclusion sociale.
Ainsi, le 1er juillet prochain, le relèvement du plafond de ressources de la CMUc sera effectif. Leffectivité des droits a également progressé, notamment en direction des femmes, avec les mesures sur la gratuité de la contraception pour les mineures et le remboursement à 100% de lIVG.
4/ Le courage, cest aussi de transformer notre modèle social pour le rendre plus juste et ladapter aux mutations de notre société.
Dans le domaine des soins, cest une réforme structurelle que nous avons initiée avec le lancement de la stratégie nationale de santé : parcours pour les personnes âgées permettant de limiter les hospitalisations non pertinentes, politique ambitieuse dinvestissement à lhôpital. Cette stratégie doit permettre à nos établissements de gagner en efficience et donc de réaliser des économies. En 2012, ce sont ainsi plus de 2,5 Mds déconomies qui ont été réalisées notamment dans nos hôpitaux et grâce à la politique du médicament.
Dans le domaine de la politique familiale, cest la réforme que nous venons dengager pour réduire le déficit de la branche famille en ladaptant aux nouvelles réalités de la société. Il est juste de demander aux familles les plus aisées dapporter une plus grande contribution pour garantir lavenir de ce régime. Mais une politique familiale, cest aussi plus de places daccueil en crèches et plus de services aux familles.
Lannée 2013 verra une nouvelle réforme structurelle menée à son terme : celle de nos régimes de retraite. Elle poursuivra trois objectifs : léquilibre financier à court terme, la pérennité du modèle par répartition à moyen terme et des mesures de justice.
Responsabilité budgétaire, transformation de notre modèle et justice sociale : voilà les trois piliers sur lesquels repose laction que je conduis.
Je passe maintenant la parole à Bernard Cazeneuve.
Source http://www.social-sante.gouv.fr, le 7 juin 2013