Interview de M. Benoît Hamon, ministre de l'économie sociale et solidaire et de la consommation, à "RMC" le 18 juillet 2013, sur la politique de l'emploi du gouvernement et les grandes lignes de son projet de loi sur l'économie sociale et solidaire, et sur l'étiquetage de la viande.

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Média : RMC

Texte intégral

ALAIN MARSCHALL
Dans les dernières nouvelles, dans l’actualité du jour, on a l’annonce qui va être sans doute faite aujourd’hui, pour le 1er août, ce sera effectif, de la baisse du taux du LIVRET A, 1,25%. 96% des Français ont un LIVRET A, alors, on connaît le mécanisme économique, puisqu’on suit l’inflation, on sait que le LIVRETA sert à financer aussi le logement social, mais est-ce que ce n’est pas, un taux de rendement aussi bas, un mauvais coup porté au pouvoir d’achat de l’épargne en fait ?
BENOIT HAMON
En réalité, on va le préserver, puisqu’il devrait baisser davantage, vu que l’équation qui indexe le taux du LIVRET A sur l’inflation devrait amener à ce que le taux baisse davantage, donc on va choisir une voie intermédiaire. La réalité, c’est que, incontestablement, le pouvoir d’achat des Français, il est bas, donc on peut s’émouvoir…
ALAIN MARSCHALL
Et les épargnants, on sait qu’ils aiment avoir leur petite poire pour la soif, pour les lendemains difficiles…
BENOIT HAMON
Oui, surtout… ce qui se comprend, puisque les familles les plus modestes n’ont en général qu’un LIVRET A, en tout cas, un peu d’épargne, et en tout cas, ils comptent beaucoup dessus, d’où l’importance aujourd’hui de raisonner à la fois en terme de pouvoir d’achat sur l’argent qui vous rentre dans les poches, mais aussi l’argent qui sort, et la nécessité d’agir sur les dépenses contraintes des ménages, et c’est une des priorités du gouvernement, on en parlera peut-être tout à l’heure, notamment sur la Loi Consommation, puisqu’on va s’attaquer à un poste de dépenses important des Français, 5% de leurs dépenses, ce sont les dépenses d’assurances, et tout le monde le sait…
ALAIN MARSCHALL
On va en parler, effectivement…
BENOIT HAMON
C’étaient des dépenses sur lesquelles, non seulement, elles sont obligatoires, mais avec des difficultés pour résilier les contrats, on va remettre de l’élasticité sur ces marchés-là pour redonner du pouvoir d’achat…
ALAIN MARSCHALL
On va y venir, mais puisqu’on est sur le pouvoir d’achat, le pouvoir d’achat, c’est l’activité économique, le président nous a dit dimanche dernier que la reprise était là, Pierre MOSCOVICI l’a confirmé hier, mais quand on lit les experts depuis le début de la semaine, peu confirment, alors, c’est de la méthode Coué, le fait de dire que la reprise économique est là, franchement ?
BENOIT HAMON
Nous, nous pensons qu’à la fin de l’année, nous serons en situation d’inverser la courbe du chômage, et le fait d’inverser la courbe…
ALAIN MARSCHALL
En dégainant des contrats d’avenir à tout va ?
BENOIT HAMON
Sauf que ce sont des CDI, je veux dire, on peut critiquer les emplois d’avenir, mais ce sont des CDI. Est-ce que les entreprises du secteur privé qui font un CDD de six mois ou un CDD d’un an à un jeune peuvent dire que ces emplois-là sont des meilleurs emplois que le CDI qu’on va faire avec les emplois d’avenir…
ALAIN MARSCHALL
… chômage aussi…
BENOIT HAMON
Oui, non, mais donc il n’y a pas de bons et de mauvais emplois, et donc les emplois d’avenir, ce sont des emplois qui contribuent non seulement à mettre un jeune qui n’est pas qualifié dans l’emploi, il vaut mieux qu’il soit dans l’emploi plutôt que, aujourd’hui, à se perdre à autre chose. Et ça fait reculer le chômage. Donc l’objectif, c’est cela, mais quel est l’impact du recul du chômage ? C’est qu’il redonne aussi de la confiance. Et quand vous voyez se succéder aujourd’hui des chefs d’entreprise, des salariés, des représentants d’organisations syndicales, ce qu’ils vous disent, qu’ils voient manquer le plus à la société française, c’est la confiance en l’avenir, et le fait que la parole politique, celle du président de la République, soit tenue et que nous soyons en capacité d’inverser la courbe du chômage, à la fin de l’année, aura un effet et un impact confiance sur l’économie française, nous en sommes persuadés.
ALAIN MARSCHALL
Donc vous maintenez ce pari, mais moi, je lisais…
BENOIT HAMON
Ce n’est pas un pari, c’est un objectif…
ALAIN MARSCHALL
Je lisais ce que disait Pierre GATTAZ après l’intervention du président de la République, c’est le patron du MEDEF : j’ai eu un peu peur en regardant le président, parce que les impôts vont arriver, on a un manque de lisibilité fiscale. Alors, Pierre GATTAZ, il aimerait que la France soit un paradis fiscal, ce sont ses propres termes, avec une vraie baisse des prélèvements pour fluidifier, pour aider la machine économique à repartir ; vous lui dites quoi ?
BENOIT HAMON
Moi, j’aimerais que Pierre GATTAZ réponde à la question suivante : nous faisons vingt milliards d’euros de crédit d’impôt, il apparaît qu’un certain nombre de PME sont victimes d’une forme de racket au crédit d’impôt, c’est-à-dire qu’un certain nombre de leurs clients leur disent : mais écoutez, puisque vous avez bénéficié du crédit d’impôt, nous voulons, nous, grosses entreprises, que vous nous baissiez les prix que vous nous facturez. Bref, il y a aujourd’hui ainsi une pression qui est faite par un certain nombre de grands groupes, de grands groupes privés, sur des PME, pour baisser leurs prix en raison du crédit d’impôt, alors que ces grands groupes bénéficient aussi du crédit d’impôt. Eh bien, quand on a une mesure de baisse du coût du travail comme celle-là, qui va coûter quand même aux contribuables français vingt milliards d’euros, quand on a une mesure comme celle-là, qui a amené, comme l’ont montré récemment les statistiques à ce qu’on ramène le coût du travail en France au niveau de celui de l’Allemagne, eh bien, on fait en sorte d’éviter de… comment dire… de dévoyer une mesure au sens où cette mesure n’a pas été pensée pour qu’un certain nombre de grands groupes, qui bénéficient du crédit d’impôt, mettent la pression sur des PME qui, elles, sont créatrices de nombreux emplois en France, et qui ont besoin de ce crédit d’impôt aussi pour être plus compétitives, pour gagner des marchés, pour pouvoir se développer. Donc moi, j’entends les critiques de Pierre GATTAZ.
ALAIN MARSCHALL
De Pierre GATTAZ…
BENOIT HAMON
Mais je lui dis : aujourd’hui, quand on a une mesure aussi forte, quand on est bénéficiaire d’une mesure aussi forte que le crédit d’impôt, qui représente un coût pour la collectivité, on s’implique de manière à faire en sorte que cette mesure ne soit pas dévoyée sur le terrain.
ALAIN MARSCHALL
Alors si Pierre GATTAZ fait peur… enfin, si le président de la République fait peur à tort à Pierre GATTAZ, vous, vous faites peur apparemment aux petits patrons avec votre projet de loi présenté mercredi prochain en Conseil des ministres, vous allez créer un droit d’information préalable des salariés lors d’une offre de reprise de sociétés de moins de 50 salariés, ou comprises entre 50 et 250 salariés. La CGPME dit : en informant de manière obligatoire les salariés, on va créer un climat d’inquiétude et on va rompre le dialogue social, et on va rompre le climat de confiance pour essayer de trouver un repreneur. Vous faites peur…
BENOIT HAMON
Eh bien, la CGPME n’ignore pas…
ALAIN MARSCHALL
La loi fait peur…
BENOIT HAMON
La CGPME n’ignore pas le droit du travail, elle sait que ça existe déjà sur les plus de 50, qu’est-ce qu’on va faire, là, tout simplement, on va faire en sorte que dans une entreprise, dont le chef d’entreprise a un projet de cession, il veut céder son entreprise, souvent parce qu’il arrive à la retraite, eh bien, qu’il puisse informer les salariés de ce projet-là, de façon à ce que les salariés aient, le cas échéant, le temps nécessaire pour formuler une offre. Alors, si cette offre-là est une offre parmi d’autres, il n’y aura pas de droit préférentiel pour les salariés, le chef d’entreprise conservera sa liberté totale de céder à qui il le souhaite et au prix auquel il le souhaite, à un autre repreneur ou aux salariés. Donc il n’y a pas de droit préférentiel, comme je l’entendais sur l’antenne de RMC de la part d’un représentant de la CGPME, qui a, apparemment, très mal lu le texte. Mais ce qui nous intéresse, nous, c’est quoi, chaque année, plus de 50.000 emplois sont détruits en France en raison de l’absence de repreneurs d’entreprises, des PME, de moins de 50 souvent, profitables, elles sont profitables, elles gagnent de l’argent, mais il n’y a pas de repreneurs. Ce que ce droit va permettre, c’est que pour que ces chefs d’entreprise, qui ont peut-être tardé à mettre en vente leur entreprise, ont parfois surestimé son prix, eh bien, là, nous allons faire en sorte qu’il y ait au moins une offre, en tout cas, une opportunité d’offre, celle des salariés. Or, qui connaît souvent le mieux l’entreprise, ses clients, ses fournisseurs, ses marchés…
ALAIN MARSCHALL
… Parce qu’on la connaît très bien qu’on est aussi le plus apte à la reprendre et à la faire fonctionner non plus…
BENOIT HAMON
Ses cadres, mais les cadres souvent la connaissent, et on voit aujourd’hui que ce phénomène indépendamment de la loi se développe. Ce que nous voulons créer, ce sont des opportunités de reprise supplémentaires pour éviter des destructions d’emplois.
ALAIN MARSCHALL
Donc vous privilégiez plutôt une offre par les salaries de coopérative plutôt qu’un autre patron qui arrive, c’est une espèce de privilégier… c’est l’idéologie politique pour Benoit HAMON ?
BENOIT HAMON
Il n’y a aucun privilège, il y a juste la possibilité… je vous dis il n’y aura …
ALAIN MARSCHALL
Obligation légale d’abord d’en parler aux salaries …
BENOIT HAMON
D’un droit, d’un droit d’information. Mais pour être très simple, je suis chef d’entreprise, je veux céder mon entreprise, c’est une entreprise une PME de menuiserie, dans le Cher, admettons, eh bien je veux la céder, j’ai deux offres de reprise, plus celle des salariés ; ce n’est pas parce que celle des salariés sera en scoop qu’elle primerait sur les autres ! Il fait ce qu’il veut, c’est sa liberté totale de céder à qui il veut, et au prix auquel il veut. On ne va même pas jusqu’au fait qu’aujourd’hui par exemple quand vous êtes locataire et qu’on vend votre logement vous avez une priorité. Eh bien nous n’allons pas créer cette priorité-là, on ne va même pas jusque-là, nous disons juste que nous créons un droit d’information pour que le cas échéant, quand le chef d’entreprise veut céder et qu’il ne trouve aucun repreneur, ça détruit 50 000 emplois chaque année, eh bien l’offre des salariés puisse permettre à l’activité d’être maintenue. Voilà.
ALAIN MARSCHALL
La CGPME a dit son inquiète, et vous lui avez répondu avec cette loi en ce qui concerne la reprise par des entreprises, vous faites peur aux grands groupes aussi avec votre loi sur les « class actions » comme on dit outre-manche ou outre Atlantique. Ce sont les actions de groupe. Je vois le MEDEF et l’AFEP, les entreprises privées veulent en exclure les secteurs dits concurrentiels, ils ont peut que les consommateurs prennent le pouvoir et qu’à tout moment ils puissent intenter des actions en justice. L’inquiétude est justifiée ou pas ?
BENOIT HAMON
Je pense non, mais en même temps il faut rétablir la justice. Quand il y a une entente anti concurrentielle dans la téléphonie, les entreprises téléphoniques, en tout cas de la téléphonie, les groupes, sont condamnés par l’autorité de la concurrence. Ils payent une amende à qui ? A l’Etat. Pour autant c’est vous qui avez payé plus cher que le prix du marché. Êtes-vous indemnisé de cette entente anticoncurrentielle ? Savez-vous que quand il y a entente anticoncurrentielle on estime le prix que vous payez vous est 20 % supérieur au prix normal qui devrait être celui du marché ? Etes-vous indemnisé du fait que vous avez payé plus cher pendant un an, 20 % de plus que le prix du marché ? Ça fait beaucoup 20 % de plus pendant un an !! Ca fait des rentes économiques colossales. Jamais, vous n’êtes jamais indemnisé. Ce que « l’action de groupe » va permettre à travers la mobilisation des associations de consommateurs c’est que sans que vous consommateur n’ayez à enclencher une action en justice, vous puissiez être indemnisé. Tous ces préjudices là que les consommateurs subissent il est légitime qu’ils soient réparés par « l’action de groupe ». Alors je comprends que les grands groupes s’inquiètent du fait, ou le MEDEF, que demain….
ALAIN MARSCHALL
Que le mécanisme se déclenche un peu pour tout et n’importe quoi éventuellement.
BENOIT HAMON
Sauf qu’on a prévu des filtres. Et les filtres ce sont les associations de consommateurs agrées. Et pourquoi avons-nous voulu mettre en place ces filtres ? Parce que par exemple aux Etats-Unis « l’action de groupe » déclenchée de manière intempestive ne l’est pas par les associations de consommateurs mais par certaines entreprises qui justement créent des associations de consommateurs pour intenter des « actions de groupe » contre leur concurrent. Donc nous avons voulu au contraire mettre un peu …de faciliter les conditions dans lesquelles à la fois les consommateurs ont indemnisés d’un préjudice qu’ils subissent, mais aussi éviter effectivement qu’on déclenche pour un rien une « action de groupe » afin d’atteindre à l’image d’une entreprise ou d’atteindre à sa réputation. Donc je crois que mon dispositif est équilibré ; j’ajoute que Marisol TOURAINE, la ministre de la Santé a dit que « l’action de groupe » dans le domaine de la santé, ce qui est important parce que là ça permettrait de réparer les préjudices corporels qui pourraient être liés à l’absorption d’un médicament par exemple – « l’action de groupe » dans le domaine de la santé fera l’objet d’une proposition en début de l’année 2014. Donc on va dans le sens d’une meilleure protection des consommateurs français.
ALAIN MARSCHALL
Protéger les consommateurs c’est aussi leur permettre de résilier plus facilement éventuellement leur assurance-vie, c’est un des volets de votre loi ?
BENOIT HAMON
Leur assurance tout court. 5 % de vos dépenses c’est des assurances obligatoires, les 5 % de dépenses des Français. Or la multirisque habitation, dans les trois dernières années, elle a augmenté trois fois plus vite que l’inflation, trois fois plus vite que l’inflation. Vous n’avez pas le choix que d’assurer votre logement, votre voiture, etc. Moi j’observe que qu’on ne peut résilier son contrat que lors d’une fenêtre de tir annuel qui arrive à la date anniversaire du contrat. Eh bien nous allons permettre aux Français, au terme de la première année de contrat de pouvoir résilier quand ils le souhaitent dans ‘l’année leur contrat d’assurance. L’objectif c’est quoi ? De faire mieux jouer la concurrence, et de faire en sorte donc que le prix auquel on vous facture vos assurances obligatoires baisse. Faire baisser ces dépenses obligatoires des Français, c’est une manière de leur redonner aussi du pouvoir d’achat.
ALAIN MARSCHALL
Le consommateur qui a été trompé très récemment avec l’histoire de la viande de cheval au lieu de viande de boeuf, quelle leçon en avez-vous tirée aujourd’hui pour le consommateur justement avec plus de transparence. C’était ce à quoi vous vouliez aboutir. Vous l’avez obtenu notamment de la part de Bruxelles ou pas ?
BENOIT HAMON
Alors l’étiquetage de l’origine de la viande dans les plats prépar??s, ça dépend d’une loi européenne, d’un règlement européen. Donc pour qu’on puisse l’appliquer dans la loi française, même si le parlement français la votait, ça ne s’appliquerait pas parce que c’est les textes européens qui priment. Donc il faut obtenir de l’Europe qu’elle bouge. J’étais encore lundi au conseil à Bruxelles, j’ai rencontré le commissaire européen, on lui a mis la pression, on n’est pas les seuls, les Allemands nous soutiennent, les Portugais, les Finlandais, les Grecs, les Italiens. L’objectif il est d’obtenir qu’en septembre on ait un règlement qui dise demain, que quand vous achetez un plat de lasagne vous puissiez disposer de la même information que quand vous achetez un steak en boucherie, c'est-à-dire l’origine de la viande. Et là-dessus il y a des résistances, au nom de la concurrence, au nom du libre jeu du marché, et nous essayons de vaincre ces résistances-là. Cela étant dit nous en avons tiré quand même une conséquence, pour ce qui relève de la tromperie économique, jusqu’ici pour une personne morale, une entreprises, le fait de se livrer à la tromperie économique c’était 185 000 euros d’amende maximum, mais quand on fait des bénéfices, comme sur ce qui s’est passé sur la viande de cheval, de plusieurs centaines de milliers d’euros, on voit qu’il peut y avoir un raisonnement dans un certain nombre d’entreprises qui disent « finalement tricher ne me coutera pas si cher si me fais prendre … »
ALAIN MARSCHALL
Donc il faut des amendes plus fortes, plus lourdes.
BENOIT HAMON
Nous allons porter les amendes jusqu’à 10 % du chiffre d’affaires, de façon à ce que le juge puisse proportionner l’amende au montant du bénéfice réalisé à votre détriment sur le fait qu’on vous ait trompé sur la qualité de la viande ou sur l’espèce. Ça c’est ce qui nous permettra d’être plus dissuasifs à l’égard de la tromperie économique.
ALAIN MARSCHALL
Justement puisqu’on parle de tromperie sur la marchandise, parlons de Jérôme CAHUZAC, pardon pour la transition, mais Jérôme CAHUZAC qui doit être de nouveau entendu le 23 juillet par la commission d’enquête parlementaire. On entendait l’opposition dire « personne n’a rien vu au gouvernement, personne n’a rien entendu, personne n’a parlé de l’affaire CAHUZAC », vous vous saviez quoi de l’affaire CAHUZAC, de Jérôme CAHUZAC ?
BENOIT HAMON
Ce qu’il en disait.
ALAIN MARSCHALL
Il vous a menti aussi ?
BENOIT HAMON
Pour autant j’étais son voisin puisque nous partagions le même étage à Bercy. Oui il m’a dit… il m’a menti comme il a menti à …
ALAIN MARSCHALL
Il parait que le mieux informé c’est le président de la République dans cette affaire finalement ?
BENOIT HAMON
Je crois que c’est faux. Je pense qu’il faut faire attention dans cette affaire à ne pas vouloir chercher à instrumentaliser politiquement cette affaire. La commission d‘enquête parlementaire elle doit faire son travail, ce n’est pas l’exécutif de commenter ce qui s’y passe. Et j’observe qu’avec François HOLLANDE il y a des commissions d’enquête parlementaires qui enquêtent sur des dossiers qui concernent la majorité. Ca n’existait pas sous Jacques CHIRAC, ni Nicolas SARKOZY. S’il n’y a pas là la preuve de la volonté du président de la République et du Premier ministre de faire la transparence sur des dossiers sensibles, je crois que c’est la preuve d’une grande honnêteté de la part du président de la République et du Premier ministre et on cherche aujourd’hui à le leur reprocher d’une certaine manière notamment l’opposition me parait assez curieux.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 2 août 2013