Texte intégral
JEAN-MICHEL APHATIE
Le budget 2014 de la France est officiellement connu depuis hier. En matière dimpôt, nous avons été trop loin et cela gêne beaucoup de classe moyenne. Vous savez qui a dit ça, Bernard CAZENEUVE ?
BERNARD CAZENEUVE
Je ne sais pas.
JEAN-MICHEL APHATIE
Anne HIDALGO candidate du Parti socialiste à la mairie de Paris et je pense quelle exprime ce que beaucoup de gens ressentent en matière dimpôts, nous avons été trop loin. Vous en convenez ?
BERNARD CAZENEUVE
Il faut se rappeler ce qua été la séquence, la séquence, cest 20 milliards dimpôts prélevés sur les Français en 2011, 21 milliards en 2012 et à peu près léquivalent en 2013, avec une répartition entre la droite et la gauche équivalente, ce que le président de la République a indiqué dans son intervention. Cest la raison pour laquelle nous avons décidé en 2014 et cela vaudra jusquà la fin du quinquennat, déquilibrer les comptes de notre pays, essentiellement, exclusivement à partir de 2015, par des économies en dépenses.
JEAN-MICHEL APHATIE
Exclusivement ?
BERNARD CAZENEUVE
Essentiellement, à partir de 2014, 80 % de leffort est réalisé par des économies, 2015 exclusivement
JEAN-MICHEL APHATIE
Exclusivement
BERNARD CAZENEUVE
Cest ça, la trajectoire de finance publique, dans laquelle je suis engagé.
JEAN-MICHEL APHATIE
Nous avons été trop loin, cest le « trop » qui est intéressant, vous le pensez ou pas ?
BERNARD CAZENEUVE
Ce que je pense, cest quil faut bien intégrer le fait que la République cest aussi limpôt. Parce quavec des impôts, avec des impôts on finance les services publics auxquels les Français tiennent. Les hôpitaux, lécole
JEAN-MICHEL APHATIE
Ce nest pas limpôt qui est en cause
BERNARD CAZENEUVE
La police
JEAN-MICHEL APHATIE
Ce nest pas le principe de limpôt qui est en cause, on ne va pas
BERNARD CAZENEUVE
Jean-Michel APHATIE, dans le tohu-bohu actuel, on oublie de préciser que les impôts ça sert à quelque chose. Et que limpôt est consubstantiel au pacte républicain, et moi, je nai pas envie daccompagner un discours qui viserait dans une confusion à dire limpôt, les services publics tout ça doivent être abandonnés. Mais je comprends en même temps que les Français puissent souhaiter que ceux qui sont charge de la responsabilité du pays, diminuent les déficits, diminuent les dettes, et le fassent essentiellement par des économies en dépenses, parce que nous devons faire en sorte, que la mauvaise dépense publique ne chasse pas la bonne. Cest ça le fil rouge, de lélaboration du budget 2014 et des suivants.
JEAN-MICHEL APHATIE
On a limpression trop souvent que vous ne vous en prenez pas aux gaspillages, au doublon de dépenses, à ces collectivités territoriales qui sempilent et dépensent tout un argent public très important. Que peut-être en matière de Sécurité sociale des abus demeurent, on a limpression que trop facilement les pouvoirs politiques qui se succèdent, la droite et la gauche on la ressource de limpôt et pas le contrôle de la dépense ?
BERNARD CAZENEUVE
Votre question est bien posée. Vous dites, on a limpression.
JEAN-MICHEL APHATIE
Cest gentil !
BERNARD CAZENEUVE
On a impression
JEAN-MICHEL APHATIE
Oui, on a limpression ?
BERNARD CAZENEUVE
Et moi, je ne travaille pas avec des impressions, je travaille avec une réalité la réalité, cest quoi ? Cest que nous voulons diminuer la dépense publique, et nous le faisons à travers un effort considérable déconomie en dépenses de 15 milliards, cest ça la réalité du budget. 15 milliards, 9 milliards sur lEtat, qui nous permet dabsorber le tendanciel daugmentation des dépenses de lEtat et au-delà, puisque nous allons faire 1,5 milliard de diminution des dépenses de lEtat, cest historique. Et nous faisons un effort de 6 milliards deuros, sur les comptes sociaux. Je vais prendre un exemple concret. Par exemple, les dépenses de lAssurance maladie, dont il était question tout à lheure, ont augmenté de 4 % au cours des 10 dernières années. Là, cest 2,4 % cette année. Ce qui veut dire que nous faisons 3 milliards déconomie. Et en 2012 nous avons exécuté le budget de lAssurance maladie, cest le rôle du ministre du Budget, 1 milliard au-dessous de lobjectif que lon sétait assigné, et cette année, je serais dans quelques minutes avec Marisol TOURAINE, devant lensemble des partenaires sociaux, cest 500 millions de moins. Il y a un pilotage exemplaire de la dépense. Ces résultats-là, jamais un gouvernement ne les a obtenus jusquà présent. Alors je comprends que ça fasse vociférer certains, mais la réalité de ce que nous faisons
JEAN-MICHEL APHATIE
Non, cest plutôt du scepticisme.
BERNARD CAZENEUVE
Oui, mais moi, je ne peux pas
JEAN-MICHEL APHATIE
Quand vous annoncez la pause fiscale, par exemple, sondage BVA
BERNARD CAZENEUVE
Jean-Michel APHATIE, le scepticisme, je peux le comprendre, mais il y a aussi la réalité. Et moi je veux être le ministre de la réalité, pas des impressions, pas du tohu-bohu, pas des approximations.
JEAN-MICHEL APHATIE
On vit tous avec des impressions. Les promesses ont été tellement peu tenues, ces dernières années, par tout le monde. On fera tel niveau de déficit en telle année, et puis non finalement, cest 2 ans après. Et puis on maîtrisera ça, et puis
BERNARD CAZENEUVE
Mais je vois un grand journal du matin, Jean-Michel APHATIE
JEAN-MICHEL APHATIE
On bouchera le trou de la Sécurité sociale 70 % je voudrais juste terminer sur limpression
BERNARD CAZENEUVE
Je vois un grand journal du matin, qui titre sur les déficits augmentent. Non, les déficits naugmentent pas.
JEAN-MICHEL APHATIE
LE FIGARO, LE FIGARO.
BERNARD CAZENEUVE
Cétait 5,3 % en 2011, 4,8 % en 2012, 4,1 % en 2013, et le budget que jai présenté hier, cest 3,6. Si ça, cest une augmentation des déficits, il faut mexpliquer quelles sont les règles de larithmétique !
JEAN-MICHEL APHATIE
70 % des Français, je vais arriver, ne croient pas, à la promesse que vous faites de pause fiscale. Vous travaillez dans un scepticisme, un champ de scepticisme très fort.
BERNARD CAZENEUVE
Ça rend mon combat dautant plus noble et la nécessité de convaincre est dautant plus grande, et puis, puisquil y a ce scepticisme, eh bien, il faut faire la démonstration par la preuve. Il y a des moments dans la vie politique parce que la crise est là, parce que les impatiences sont grandes, parce que les souffrances ont été accumulées, parce que beaucoup de gouvernements ont fait des promesses quils ne tenaient pas, il faut faire la démonstration aux Français, le sondage dont vous venez de parler en témoigne, quil ny aura pas de décalage entre les paroles que lon porte, les actes que lon pose et les résultats quon obtient. Précisément mon modeste travail, cest de faire cela, sur le plan budgétaire et je suis convaincu quà force de ténacité, dexigence de vérité, de rigueur, nous y parviendrons.
JEAN-MICHEL APHATIE
Alors un exemple précis si vous le voulez bien. Parce que moi, je me suis un peu perdu dans
BERNARD CAZENEUVE
Mais volontiers.
JEAN-MICHEL APHATIE
Les déclarations qui mont semblé parfois contradictoires
BERNARD CAZENEUVE
Je vais vous aider à vous y retrouver, jespère.
JEAN-MICHEL APHATIE
Le diesel, vous mettrez une taxe sur le diesel, pour aligner le prix du diesel sur lessence à partir de 2015, oui ou non ? Clair !
BERNARD CAZENEUVE
Ce sujet nest absolument pas dactualité. Je vais vous dire pourquoi !
JEAN-MICHEL APHATIE
Donc pas de taxe sur le diesel en 2015 pour laligner sur le prix de lessence ?
BERNARD CAZENEUVE
Non, ce nest pas ce que je vous dis.
JEAN-MICHEL APHATIE
Ah !
BERNARD CAZENEUVE
Ce que je vous dis, cest que ce sujet nest pas dactualité, je vais vous dire pourquoi ! Parce que nous venons de mettre dans le budget 2014, une contribution énergie climat, cette contribution énergie climat, elle consiste à taxer de façon dautant plus significative les modes dénergie et de carburant, les types de carburants et dénergie, qui sont plus carbonés. Donc nous allons taxer avec la contribution énergie climat davantage le diesel que lessence. Par conséquent, cette contribution énergie climat, elle permet déjà dassurer la convergence entre lessence et le diesel. Par conséquent nous navons pas
JEAN-MICHEL APHATIE
Dans 2-3 ans, le prix du diesel sera aligné sur le prix de lessence ou pas ? Ma question est simple. Elle est simple, dans 2-3 ans le prix, le litre du diesel coûtera-t-il aussi cher que celui de lessence ou pas ?
BERNARD CAZENEUVE
Oui, votre question est simple, Jean-Michel APHATIE, mais le problème, lui est compliqué. Je vais vous dire pourquoi ?
JEAN-MICHEL APHATIE
Ah dommage !
BERNARD CAZENEUVE
Mais non, il y a des sujets qui sont compliqués, qui appellent des réponses un peu expertisées, équilibrées, sérieuses. Pourquoi est-ce que ce sujet est compliqué ? Laissez-moi vous en dire un mot ! Parce que dans la question du diesel, il y a des problèmes sanitaires. Il y a des problèmes fiscaux, vous venez de les évoquer, il y a aussi des problèmes industriels. C'est-à-dire le fait que lon prenne telle ou telle décision, peut avoir des conséquences plus ou moins grandes sur lindustrie automobile. Il y a aussi la nécessité de
JEAN-MICHEL APHATIE
Est-ce que le prix du diesel sera au même prix que lessence à la fin du quinquennat ? Cest ça la question.
BERNARD CAZENEUVE
Mais cette question ne peut pas se traiter de cette manière-là. Parce que si vous voulez répondre à cette question sans faire de dégât, vous êtes obligé de mettre en place des mesures daccompagnement des ménages, vous êtes obligés de mettre en place des mesures daccompagnement de lindustrie automobile et tout cela se fait de façon sérieuse. Ça ne se fait pas à la volée, à loccasion dune matinale, même si celui qui vous interroge est sympathique.
JEAN-MICHEL APHATIE
Dernière question, au ministre du Budget, sur une dépense publique précise, on a appris que lépouse du Premier ministre, Brigitte AYRAULT, avait embauché une conseillère en communication, ce qui est une première pour un conjoint de Premier ministre. Comment le ministre du Budget juge-t-il cette dépense publique ? Légitime ou pas ?
BERNARD CAZENEUVE
Non, mais moi, je ne fais pas de commentaire sur des sujets de ce type. Parce que je suis ici
JEAN-MICHEL APHATIE
Cest de largent public !?
BERNARD CAZENEUVE
Oui, je suis venu ici
JEAN-MICHEL APHATIE
Conseillère en communication, embauchée à Matignon.
BERNARD CAZENEUVE
Je suis venu ici parler des grands équilibres du budget de notre pays, je ne suis pas venu ici faire des commentaires sur des sujets de cette nature.
JEAN-MICHEL APHATIE
Eh bien, cest dommage ! Merci dêtre venu.
BERNARD CAZENEUVE
Cest ainsi.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 27 septembre 2013
Le budget 2014 de la France est officiellement connu depuis hier. En matière dimpôt, nous avons été trop loin et cela gêne beaucoup de classe moyenne. Vous savez qui a dit ça, Bernard CAZENEUVE ?
BERNARD CAZENEUVE
Je ne sais pas.
JEAN-MICHEL APHATIE
Anne HIDALGO candidate du Parti socialiste à la mairie de Paris et je pense quelle exprime ce que beaucoup de gens ressentent en matière dimpôts, nous avons été trop loin. Vous en convenez ?
BERNARD CAZENEUVE
Il faut se rappeler ce qua été la séquence, la séquence, cest 20 milliards dimpôts prélevés sur les Français en 2011, 21 milliards en 2012 et à peu près léquivalent en 2013, avec une répartition entre la droite et la gauche équivalente, ce que le président de la République a indiqué dans son intervention. Cest la raison pour laquelle nous avons décidé en 2014 et cela vaudra jusquà la fin du quinquennat, déquilibrer les comptes de notre pays, essentiellement, exclusivement à partir de 2015, par des économies en dépenses.
JEAN-MICHEL APHATIE
Exclusivement ?
BERNARD CAZENEUVE
Essentiellement, à partir de 2014, 80 % de leffort est réalisé par des économies, 2015 exclusivement
JEAN-MICHEL APHATIE
Exclusivement
BERNARD CAZENEUVE
Cest ça, la trajectoire de finance publique, dans laquelle je suis engagé.
JEAN-MICHEL APHATIE
Nous avons été trop loin, cest le « trop » qui est intéressant, vous le pensez ou pas ?
BERNARD CAZENEUVE
Ce que je pense, cest quil faut bien intégrer le fait que la République cest aussi limpôt. Parce quavec des impôts, avec des impôts on finance les services publics auxquels les Français tiennent. Les hôpitaux, lécole
JEAN-MICHEL APHATIE
Ce nest pas limpôt qui est en cause
BERNARD CAZENEUVE
La police
JEAN-MICHEL APHATIE
Ce nest pas le principe de limpôt qui est en cause, on ne va pas
BERNARD CAZENEUVE
Jean-Michel APHATIE, dans le tohu-bohu actuel, on oublie de préciser que les impôts ça sert à quelque chose. Et que limpôt est consubstantiel au pacte républicain, et moi, je nai pas envie daccompagner un discours qui viserait dans une confusion à dire limpôt, les services publics tout ça doivent être abandonnés. Mais je comprends en même temps que les Français puissent souhaiter que ceux qui sont charge de la responsabilité du pays, diminuent les déficits, diminuent les dettes, et le fassent essentiellement par des économies en dépenses, parce que nous devons faire en sorte, que la mauvaise dépense publique ne chasse pas la bonne. Cest ça le fil rouge, de lélaboration du budget 2014 et des suivants.
JEAN-MICHEL APHATIE
On a limpression trop souvent que vous ne vous en prenez pas aux gaspillages, au doublon de dépenses, à ces collectivités territoriales qui sempilent et dépensent tout un argent public très important. Que peut-être en matière de Sécurité sociale des abus demeurent, on a limpression que trop facilement les pouvoirs politiques qui se succèdent, la droite et la gauche on la ressource de limpôt et pas le contrôle de la dépense ?
BERNARD CAZENEUVE
Votre question est bien posée. Vous dites, on a limpression.
JEAN-MICHEL APHATIE
Cest gentil !
BERNARD CAZENEUVE
On a impression
JEAN-MICHEL APHATIE
Oui, on a limpression ?
BERNARD CAZENEUVE
Et moi, je ne travaille pas avec des impressions, je travaille avec une réalité la réalité, cest quoi ? Cest que nous voulons diminuer la dépense publique, et nous le faisons à travers un effort considérable déconomie en dépenses de 15 milliards, cest ça la réalité du budget. 15 milliards, 9 milliards sur lEtat, qui nous permet dabsorber le tendanciel daugmentation des dépenses de lEtat et au-delà, puisque nous allons faire 1,5 milliard de diminution des dépenses de lEtat, cest historique. Et nous faisons un effort de 6 milliards deuros, sur les comptes sociaux. Je vais prendre un exemple concret. Par exemple, les dépenses de lAssurance maladie, dont il était question tout à lheure, ont augmenté de 4 % au cours des 10 dernières années. Là, cest 2,4 % cette année. Ce qui veut dire que nous faisons 3 milliards déconomie. Et en 2012 nous avons exécuté le budget de lAssurance maladie, cest le rôle du ministre du Budget, 1 milliard au-dessous de lobjectif que lon sétait assigné, et cette année, je serais dans quelques minutes avec Marisol TOURAINE, devant lensemble des partenaires sociaux, cest 500 millions de moins. Il y a un pilotage exemplaire de la dépense. Ces résultats-là, jamais un gouvernement ne les a obtenus jusquà présent. Alors je comprends que ça fasse vociférer certains, mais la réalité de ce que nous faisons
JEAN-MICHEL APHATIE
Non, cest plutôt du scepticisme.
BERNARD CAZENEUVE
Oui, mais moi, je ne peux pas
JEAN-MICHEL APHATIE
Quand vous annoncez la pause fiscale, par exemple, sondage BVA
BERNARD CAZENEUVE
Jean-Michel APHATIE, le scepticisme, je peux le comprendre, mais il y a aussi la réalité. Et moi je veux être le ministre de la réalité, pas des impressions, pas du tohu-bohu, pas des approximations.
JEAN-MICHEL APHATIE
On vit tous avec des impressions. Les promesses ont été tellement peu tenues, ces dernières années, par tout le monde. On fera tel niveau de déficit en telle année, et puis non finalement, cest 2 ans après. Et puis on maîtrisera ça, et puis
BERNARD CAZENEUVE
Mais je vois un grand journal du matin, Jean-Michel APHATIE
JEAN-MICHEL APHATIE
On bouchera le trou de la Sécurité sociale 70 % je voudrais juste terminer sur limpression
BERNARD CAZENEUVE
Je vois un grand journal du matin, qui titre sur les déficits augmentent. Non, les déficits naugmentent pas.
JEAN-MICHEL APHATIE
LE FIGARO, LE FIGARO.
BERNARD CAZENEUVE
Cétait 5,3 % en 2011, 4,8 % en 2012, 4,1 % en 2013, et le budget que jai présenté hier, cest 3,6. Si ça, cest une augmentation des déficits, il faut mexpliquer quelles sont les règles de larithmétique !
JEAN-MICHEL APHATIE
70 % des Français, je vais arriver, ne croient pas, à la promesse que vous faites de pause fiscale. Vous travaillez dans un scepticisme, un champ de scepticisme très fort.
BERNARD CAZENEUVE
Ça rend mon combat dautant plus noble et la nécessité de convaincre est dautant plus grande, et puis, puisquil y a ce scepticisme, eh bien, il faut faire la démonstration par la preuve. Il y a des moments dans la vie politique parce que la crise est là, parce que les impatiences sont grandes, parce que les souffrances ont été accumulées, parce que beaucoup de gouvernements ont fait des promesses quils ne tenaient pas, il faut faire la démonstration aux Français, le sondage dont vous venez de parler en témoigne, quil ny aura pas de décalage entre les paroles que lon porte, les actes que lon pose et les résultats quon obtient. Précisément mon modeste travail, cest de faire cela, sur le plan budgétaire et je suis convaincu quà force de ténacité, dexigence de vérité, de rigueur, nous y parviendrons.
JEAN-MICHEL APHATIE
Alors un exemple précis si vous le voulez bien. Parce que moi, je me suis un peu perdu dans
BERNARD CAZENEUVE
Mais volontiers.
JEAN-MICHEL APHATIE
Les déclarations qui mont semblé parfois contradictoires
BERNARD CAZENEUVE
Je vais vous aider à vous y retrouver, jespère.
JEAN-MICHEL APHATIE
Le diesel, vous mettrez une taxe sur le diesel, pour aligner le prix du diesel sur lessence à partir de 2015, oui ou non ? Clair !
BERNARD CAZENEUVE
Ce sujet nest absolument pas dactualité. Je vais vous dire pourquoi !
JEAN-MICHEL APHATIE
Donc pas de taxe sur le diesel en 2015 pour laligner sur le prix de lessence ?
BERNARD CAZENEUVE
Non, ce nest pas ce que je vous dis.
JEAN-MICHEL APHATIE
Ah !
BERNARD CAZENEUVE
Ce que je vous dis, cest que ce sujet nest pas dactualité, je vais vous dire pourquoi ! Parce que nous venons de mettre dans le budget 2014, une contribution énergie climat, cette contribution énergie climat, elle consiste à taxer de façon dautant plus significative les modes dénergie et de carburant, les types de carburants et dénergie, qui sont plus carbonés. Donc nous allons taxer avec la contribution énergie climat davantage le diesel que lessence. Par conséquent, cette contribution énergie climat, elle permet déjà dassurer la convergence entre lessence et le diesel. Par conséquent nous navons pas
JEAN-MICHEL APHATIE
Dans 2-3 ans, le prix du diesel sera aligné sur le prix de lessence ou pas ? Ma question est simple. Elle est simple, dans 2-3 ans le prix, le litre du diesel coûtera-t-il aussi cher que celui de lessence ou pas ?
BERNARD CAZENEUVE
Oui, votre question est simple, Jean-Michel APHATIE, mais le problème, lui est compliqué. Je vais vous dire pourquoi ?
JEAN-MICHEL APHATIE
Ah dommage !
BERNARD CAZENEUVE
Mais non, il y a des sujets qui sont compliqués, qui appellent des réponses un peu expertisées, équilibrées, sérieuses. Pourquoi est-ce que ce sujet est compliqué ? Laissez-moi vous en dire un mot ! Parce que dans la question du diesel, il y a des problèmes sanitaires. Il y a des problèmes fiscaux, vous venez de les évoquer, il y a aussi des problèmes industriels. C'est-à-dire le fait que lon prenne telle ou telle décision, peut avoir des conséquences plus ou moins grandes sur lindustrie automobile. Il y a aussi la nécessité de
JEAN-MICHEL APHATIE
Est-ce que le prix du diesel sera au même prix que lessence à la fin du quinquennat ? Cest ça la question.
BERNARD CAZENEUVE
Mais cette question ne peut pas se traiter de cette manière-là. Parce que si vous voulez répondre à cette question sans faire de dégât, vous êtes obligé de mettre en place des mesures daccompagnement des ménages, vous êtes obligés de mettre en place des mesures daccompagnement de lindustrie automobile et tout cela se fait de façon sérieuse. Ça ne se fait pas à la volée, à loccasion dune matinale, même si celui qui vous interroge est sympathique.
JEAN-MICHEL APHATIE
Dernière question, au ministre du Budget, sur une dépense publique précise, on a appris que lépouse du Premier ministre, Brigitte AYRAULT, avait embauché une conseillère en communication, ce qui est une première pour un conjoint de Premier ministre. Comment le ministre du Budget juge-t-il cette dépense publique ? Légitime ou pas ?
BERNARD CAZENEUVE
Non, mais moi, je ne fais pas de commentaire sur des sujets de ce type. Parce que je suis ici
JEAN-MICHEL APHATIE
Cest de largent public !?
BERNARD CAZENEUVE
Oui, je suis venu ici
JEAN-MICHEL APHATIE
Conseillère en communication, embauchée à Matignon.
BERNARD CAZENEUVE
Je suis venu ici parler des grands équilibres du budget de notre pays, je ne suis pas venu ici faire des commentaires sur des sujets de cette nature.
JEAN-MICHEL APHATIE
Eh bien, cest dommage ! Merci dêtre venu.
BERNARD CAZENEUVE
Cest ainsi.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 27 septembre 2013