Texte intégral
JEAN-MICHEL APHATIE
Vendredi sur RTL nous avons présenté une étude du cabinet ALTAVIA qui indique que pour 43% des ménages la fin du mois, c'est-à-dire le moment où hélas on na plus dargent à dépenser, peut commencer dès le 15 du mois. Vous êtes, vous, ministre de la Consommation donc Benoît HAMON, la consommation est aujourdhui le seul moteur de la croissance en France et ces difficultés comme beaucoup de Français à boucler les fins de mois menacent-elles la consommation en France aujourdhui ?
BENOIT HAMON
Forcément ! Même si on a malgré ces difficultés économiques des Français et des difficultés à boucler les fins de mois, un niveau de consommation qui reste encore relativement stable et qui soutient
JEAN-MICHEL APHATIE
Cest le seul moteur de la consommation quotidienne !
BENOIT HAMON
Incontestablement aujourdhui ! Et cest pour ça quil serait bien cest que les investissements des entreprises prennent le relais de cette demande des Français à travers la consommation des ménages, mais cest une des raisons pour lesquelles nous sommes attachés nous à faire en sorte que les prix baissent, quand ils peuvent baisser, cest une des actions que je mène et que le projet de loi « consommation » permettra. On a parlé des assurances auto, des assurances habitation, ces postes assurances pour les Français cest 5% des dépenses - et le fait de mettre davantage de fluidité sur ces marchés fera baisser le prix des assurances - je rappelle que nous venons dinstaurer le principe de la résiliation automatique et à la date de votre choix de vos contrats dassurance auto et habitation au terme de la première année, ce nétait pas le cas auparavant. On joue sur des dépenses qui sont des dépenses, comme des formes de monopole qui existent pour la vente des tests de grossesse ou différents produits pour lesquels quon a libéralisés en quelque sorte pour permettre
JEAN-MICHEL APHATIE
Mais on pense plutôt au pouvoir dachat quand on pense à la consommation
BENOIT HAMON
Mais, quand vous faites
JEAN-MICHEL APHATIE
Quest-ce que vous pouvez faire pour le pouvoir dachat ?
BENOIT HAMON
Mais, quand vous baissez les prix, vous augmentez le pouvoir dachat
JEAN-MICHEL APHATIE
Oui ! Mais enfin vous baissez les prix de certains
BENOIT HAMON
Un autre exemple, il y a .
JEAN-MICHEL APHATIE
Dans certains secteurs, mais cest vraiment très peu, on est dans une crise économique violente
BENOIT HAMON
Mais je prends des exemples un peu parlants !
JEAN-MICHEL APHATIE
On nimagine pas que les prix vont baisser aujourdhui, hein, franchement ?
BENOIT HAMON
Non ! Mais je prends deux exemples parlant. Dabord la question du pouvoir dachat et de la consommation ça dépend beaucoup de lemploi, quand vous passez du chômage à lemploi vous consommez davantage, le fait que ce gouvernement réalise un effort budgétaire extrêmement important en faveur des Contrats aidés, en allongeant la durée de ces Contrats aidés et en en augmentant le nombre, Emplois davenir, Contrats de génération, Emplois aidés, cest un choix qui est un politique depuis le début de favoriser tous les arbitrages en faveur de lemploi. Cest la raison pour laquelle nous répétons que notre objectif cest linversion de la courbe du chômage, premier engagement cest celui-là, inverser la courbe du chômage pour soutenir la consommation. Mais au-delà de ça, je vais prendre une mesure qui est passée un peu inaperçue, dans la loi « Consommation » nous avons réduit les plans de redressement des ménages surendettés de 8 à 5 ans, de 8 à 5 ans, cout pour les établissements de crédit et les banques disent-elles 500 millions deuros, 500 millions que les ménages surendettés nauront pas à rembourser, ces 500 millions deuros ça cest acquit pour elles dans les à venir, nous avons voulu réduire ces plans de désendettement parce que nous considérons quune épée de Damoclès 8 ans au-dessus de votre tête cest beaucoup trop. Donc, on fait une série de mesures qui sadditionnant les uns les autres ont pour objectif de soutenir le pouvoir dachat des ménages, mais je le répète
JEAN-MICHEL APHATIE
directement rien, là vous navez pas les moyens de faire quelque chose ?
BENOIT HAMON
Mais le pouvoir dachat, je viens de vous le répéter, quand vous avez 5% de dépenses dassurance et que, comme viennent de lannoncer deux
JEAN-MICHEL APHATIE
Je ne sais pas si ça concerne beaucoup de gens, ça, vous voyez ?
BENOIT HAMON
A la multirisque habitation si ! Lassurance auto obligatoire
JEAN-MICHEL APHATIE
Je ne sais pas si ça changera la phase des choses ?
BENOIT HAMON
Non ! Mais daccord. Mais ce que je veux dire cest que vous additionnez les sujets les uns après les autres. Il y a deux manières daugmenter le pouvoir dachat : vous augmentez le salaire ou la retraite, ou vous baissez les prix, cest les deux manières de faire, mais
JEAN-MICHEL APHATIE
Mais vous basculez les prix de manière marginale !
BENOIT HAMON
Mais on va baisser les prix, dabord
JEAN-MICHEL APHATIE
On nimagine pas que les prix vont baisser aujourdhui.
BENOIT HAMON
Oui ! Mais vous vous accorderez avec moi quil ny ait pas une réunion du conseil des ministres pour fixer le prix de la baguette toutes les semaines
JEAN-MICHEL APHATIE
Non ! Donc
BENOIT HAMON
Ce nest pas à lEtat de le faire.
JEAN-MICHEL APHATIE
Oui ! Cest ça.
BENOIT HAMON
Non ! Mais je veux dire il peut jouer sur des marchés sur lesquels il a un impact et il peut aussi avoir une politique qui est une politique de soutien aux négociations salariales, etc. Mais je veux dire et répéter que pour nous lengagement numéro un cest linversion de la courbe du chômage, parce que, dès lors que quelquun travaille plutôt que dêtre inscrit à POLE EMPLOI, il consomme et sil consomme il remplira le carnet de commandes de nos entreprises et, si nos entreprises ont des carnets de commandes plus riches, elles seront en capacité dinvestir, alors cest ça le choix politique.
JEAN-MICHEL APHATIE
Il faut noter à propos du chômage quand même que... vous parlez des Emplois aidés mais le secteur industriel, le secteur marchand, les emplois à domicile, tout ça dégringole dans des proportions absolument incroyables, donc
BENOIT HAMON
Mais les Emplois est-il anormal
JEAN-MICHEL APHATIE
Si les Emplois aidés amortissent un peu le choc, ils ne règlent sans doute pas le problème.
BENOIT HAMON
Il y en a beaucoup moins quil y en avait dans les années 90 ou 2000, cest un des choix que nous faisons. Est-il anormal quen période de crise, quand des centaines de milliers de Français sont très éloignés de lemploi, il y ait des dispositifs qui favorisent leur retour à lemploi ? Non ! Et ces dispositifs, si on les regarde, ces Contrats aidés, débouchent la plupart du temps sur des engagements de long terme. Donc regardons cest un choix politique que nous avons fait, notre choix cest dinverser la courbe du chômage, cest un pari risqué, il ny a pas un expert qui aurait mis un kopek il y a un an sur cet engagement du Président de la République.
JEAN-MICHEL APHATIE
Elle nest pas encore inversée !
BENOIT HAMON
Non ! Mais en tout cas nous avons mobilisé notre énergie politique en faveur de cet objectif. Permettez-moi de vous dire juste une chose, on a parlé tout à lheure de la confiance et de la courbe de popularité du Président de la République
JEAN-MICHEL APHATIE
Javais une question à ce propos, donc allez-y.
BENOIT HAMON
Mais je pense que la courbe de popularité du Président de la République elle sera indexée à cet engagement-là, fondamentalement, et quon a là pris nos responsabilités en disant que sur ce qui est léchec de la classe politique depuis vingt ans, le sujet de préoccupation numéro un des Français est source pour les Français dun scepticisme profond, inverser la courbe du chômage on leur en parle depuis vingt ans, si nous réussissons cet engagement, ça peut changer aussi la nature du rapport entre les Français et les politiques.
JEAN-MICHEL APHATIE
Alors disons-le léconomie française continue à détruire des emplois et par ailleurs les Emplois aidés, on verra la balance à la fin de lannée.
BENOIT HAMON
Mais, attendez Mais, attendez
JEAN-MICHEL APHATIE
Je voulais vous poser une question
BENOIT HAMON
Quand on fait 0,5 point de croissance, ça veut dire que ça redémarre.
JEAN-MICHEL APHATIE
Je voulais vous poser une question sur puisque vous avez évoqué limpopularité de François HOLLANDE dans le contexte qui est celui de la crise économique que nous connaissons, on assiste quand même ce matin à un fait politique important cest le triomphe dAngela MERKEL au pouvoir depuis 2005, réélue pour la deuxième fois, elle va faire un troisième mandat en Allemagne, en France on na pas connu ça depuis les années 70 Quelle leçon vous tirez de la victoire dAngela MERKEL en Allemagne, donc de quoi faut-il sinspirer quand on est au gouvernement ?
BENOIT HAMON
Eh bien, écoutez, moi je pense quil faut avoir il faut regarder tout le monde, les Anglais, les Allemands, les Italiens, les Espagnols, les Etats-Unis dAmérique
JEAN-MICHEL APHATIE
Mais moi je vous parle des Allemands ce matin !
BENOIT HAMON
Oui ! Mais je pense que notre
JEAN-MICHEL APHATIE
Quelle leçon vous pouvez tirer de la victoire dAngela MERKEL ?
BENOIT HAMON
Moi je ne vis pas, je ne vis pas avec le complexe du responsable politique français à légard de la réussite du modèle allemand - je nai pas ce complexe-là - et jaimerais
JEAN-MICHEL APHATIE
(brouhaha) Vous avez des leçons à tirer de la victoire ou non, ou pas ?
BENOIT HAMON
Attendez ! Jaimerais quon ne ramène pas la vie politique française à une comparaison avec les indicateurs qui sont ceux de lélection de madame MERKEL ou du chômage en Allemagne. Pourquoi je vous dis ça ? Cest un fait
JEAN-MICHEL APHATIE
Mais cest un fait politique majeur quand même
BENOIT HAMON
Cest un fait politique ! Et donc
JEAN-MICHEL APHATIE
Elle est réélue pour la deuxième fois ?
BENOIT HAMON
Mais dont acte, nous continuerons à travailler
JEAN-MICHEL APHATIE
Aucune leçon à tirer ?
BENOIT HAMON
Mais quelle leçon ? Je regarde ce quelle a fait et jen tire comme conclusion quoi ? Cest quil y a aujourdhui un modèle économique et social qui a sans doute fonctionné en termes dexportation mais qui pose au coeur du débat politique allemand la question du salaire minimum, parce que la baisse du coût du travail, laffaiblissement des droits salariés Allemands, elle a été extrêmement palpable et concrète dans les dernières années. Donc moi la conclusion que jen tire, cest nous travaillons avec les Allemands comme toujours
JEAN-MICHEL APHATIE
Bien sûr ! Oui.
BENOIT HAMON
Soit ! Et nous essaierons de faire en sorte
JEAN-MICHEL APHATIE
Pas de leçon !
BENOIT HAMON
Mais nous essaierons de faire en sorte par exemple
JEAN-MICHEL APHATIE
Pas de leçon !
BENOIT HAMON
Mais des leçons, mais
JEAN-MICHEL APHATIE
Vous ne tirez aucun enseignement de cette histoire ?
BENOIT HAMON
Mais on verra bien et je regarderai comme tout le monde ce qui sest dit dans le débat. Je termine dune chose, moi jaimerais que les leçons ça soit quoi ? Cest que sil y a une directive aujourdhui qui a fait beaucoup de mal à la France, cest la directive sur le détachement des travailleurs qui amène à ce quaujourd'hui on paie 4 euros, 7 euros, 8 ans des salariés en Allemagne, parfois même en France, le dévoiement de cette directive elle amène à ce que des entreprises de maçonnerie, de charpente ne puissent plus concourir à des marchés et à des marchés publics, eh bien moi je souhaite que dans ce domaine-là les Allemands fassent preuve aussi eh bien dun peu dénergie pour faire en sorte quon démontre que lEurope ça peut être du progrès social et des droits renforcés pour les salariés européens.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 24 septembre 2013
Vendredi sur RTL nous avons présenté une étude du cabinet ALTAVIA qui indique que pour 43% des ménages la fin du mois, c'est-à-dire le moment où hélas on na plus dargent à dépenser, peut commencer dès le 15 du mois. Vous êtes, vous, ministre de la Consommation donc Benoît HAMON, la consommation est aujourdhui le seul moteur de la croissance en France et ces difficultés comme beaucoup de Français à boucler les fins de mois menacent-elles la consommation en France aujourdhui ?
BENOIT HAMON
Forcément ! Même si on a malgré ces difficultés économiques des Français et des difficultés à boucler les fins de mois, un niveau de consommation qui reste encore relativement stable et qui soutient
JEAN-MICHEL APHATIE
Cest le seul moteur de la consommation quotidienne !
BENOIT HAMON
Incontestablement aujourdhui ! Et cest pour ça quil serait bien cest que les investissements des entreprises prennent le relais de cette demande des Français à travers la consommation des ménages, mais cest une des raisons pour lesquelles nous sommes attachés nous à faire en sorte que les prix baissent, quand ils peuvent baisser, cest une des actions que je mène et que le projet de loi « consommation » permettra. On a parlé des assurances auto, des assurances habitation, ces postes assurances pour les Français cest 5% des dépenses - et le fait de mettre davantage de fluidité sur ces marchés fera baisser le prix des assurances - je rappelle que nous venons dinstaurer le principe de la résiliation automatique et à la date de votre choix de vos contrats dassurance auto et habitation au terme de la première année, ce nétait pas le cas auparavant. On joue sur des dépenses qui sont des dépenses, comme des formes de monopole qui existent pour la vente des tests de grossesse ou différents produits pour lesquels quon a libéralisés en quelque sorte pour permettre
JEAN-MICHEL APHATIE
Mais on pense plutôt au pouvoir dachat quand on pense à la consommation
BENOIT HAMON
Mais, quand vous faites
JEAN-MICHEL APHATIE
Quest-ce que vous pouvez faire pour le pouvoir dachat ?
BENOIT HAMON
Mais, quand vous baissez les prix, vous augmentez le pouvoir dachat
JEAN-MICHEL APHATIE
Oui ! Mais enfin vous baissez les prix de certains
BENOIT HAMON
Un autre exemple, il y a .
JEAN-MICHEL APHATIE
Dans certains secteurs, mais cest vraiment très peu, on est dans une crise économique violente
BENOIT HAMON
Mais je prends des exemples un peu parlants !
JEAN-MICHEL APHATIE
On nimagine pas que les prix vont baisser aujourdhui, hein, franchement ?
BENOIT HAMON
Non ! Mais je prends deux exemples parlant. Dabord la question du pouvoir dachat et de la consommation ça dépend beaucoup de lemploi, quand vous passez du chômage à lemploi vous consommez davantage, le fait que ce gouvernement réalise un effort budgétaire extrêmement important en faveur des Contrats aidés, en allongeant la durée de ces Contrats aidés et en en augmentant le nombre, Emplois davenir, Contrats de génération, Emplois aidés, cest un choix qui est un politique depuis le début de favoriser tous les arbitrages en faveur de lemploi. Cest la raison pour laquelle nous répétons que notre objectif cest linversion de la courbe du chômage, premier engagement cest celui-là, inverser la courbe du chômage pour soutenir la consommation. Mais au-delà de ça, je vais prendre une mesure qui est passée un peu inaperçue, dans la loi « Consommation » nous avons réduit les plans de redressement des ménages surendettés de 8 à 5 ans, de 8 à 5 ans, cout pour les établissements de crédit et les banques disent-elles 500 millions deuros, 500 millions que les ménages surendettés nauront pas à rembourser, ces 500 millions deuros ça cest acquit pour elles dans les à venir, nous avons voulu réduire ces plans de désendettement parce que nous considérons quune épée de Damoclès 8 ans au-dessus de votre tête cest beaucoup trop. Donc, on fait une série de mesures qui sadditionnant les uns les autres ont pour objectif de soutenir le pouvoir dachat des ménages, mais je le répète
JEAN-MICHEL APHATIE
directement rien, là vous navez pas les moyens de faire quelque chose ?
BENOIT HAMON
Mais le pouvoir dachat, je viens de vous le répéter, quand vous avez 5% de dépenses dassurance et que, comme viennent de lannoncer deux
JEAN-MICHEL APHATIE
Je ne sais pas si ça concerne beaucoup de gens, ça, vous voyez ?
BENOIT HAMON
A la multirisque habitation si ! Lassurance auto obligatoire
JEAN-MICHEL APHATIE
Je ne sais pas si ça changera la phase des choses ?
BENOIT HAMON
Non ! Mais daccord. Mais ce que je veux dire cest que vous additionnez les sujets les uns après les autres. Il y a deux manières daugmenter le pouvoir dachat : vous augmentez le salaire ou la retraite, ou vous baissez les prix, cest les deux manières de faire, mais
JEAN-MICHEL APHATIE
Mais vous basculez les prix de manière marginale !
BENOIT HAMON
Mais on va baisser les prix, dabord
JEAN-MICHEL APHATIE
On nimagine pas que les prix vont baisser aujourdhui.
BENOIT HAMON
Oui ! Mais vous vous accorderez avec moi quil ny ait pas une réunion du conseil des ministres pour fixer le prix de la baguette toutes les semaines
JEAN-MICHEL APHATIE
Non ! Donc
BENOIT HAMON
Ce nest pas à lEtat de le faire.
JEAN-MICHEL APHATIE
Oui ! Cest ça.
BENOIT HAMON
Non ! Mais je veux dire il peut jouer sur des marchés sur lesquels il a un impact et il peut aussi avoir une politique qui est une politique de soutien aux négociations salariales, etc. Mais je veux dire et répéter que pour nous lengagement numéro un cest linversion de la courbe du chômage, parce que, dès lors que quelquun travaille plutôt que dêtre inscrit à POLE EMPLOI, il consomme et sil consomme il remplira le carnet de commandes de nos entreprises et, si nos entreprises ont des carnets de commandes plus riches, elles seront en capacité dinvestir, alors cest ça le choix politique.
JEAN-MICHEL APHATIE
Il faut noter à propos du chômage quand même que... vous parlez des Emplois aidés mais le secteur industriel, le secteur marchand, les emplois à domicile, tout ça dégringole dans des proportions absolument incroyables, donc
BENOIT HAMON
Mais les Emplois est-il anormal
JEAN-MICHEL APHATIE
Si les Emplois aidés amortissent un peu le choc, ils ne règlent sans doute pas le problème.
BENOIT HAMON
Il y en a beaucoup moins quil y en avait dans les années 90 ou 2000, cest un des choix que nous faisons. Est-il anormal quen période de crise, quand des centaines de milliers de Français sont très éloignés de lemploi, il y ait des dispositifs qui favorisent leur retour à lemploi ? Non ! Et ces dispositifs, si on les regarde, ces Contrats aidés, débouchent la plupart du temps sur des engagements de long terme. Donc regardons cest un choix politique que nous avons fait, notre choix cest dinverser la courbe du chômage, cest un pari risqué, il ny a pas un expert qui aurait mis un kopek il y a un an sur cet engagement du Président de la République.
JEAN-MICHEL APHATIE
Elle nest pas encore inversée !
BENOIT HAMON
Non ! Mais en tout cas nous avons mobilisé notre énergie politique en faveur de cet objectif. Permettez-moi de vous dire juste une chose, on a parlé tout à lheure de la confiance et de la courbe de popularité du Président de la République
JEAN-MICHEL APHATIE
Javais une question à ce propos, donc allez-y.
BENOIT HAMON
Mais je pense que la courbe de popularité du Président de la République elle sera indexée à cet engagement-là, fondamentalement, et quon a là pris nos responsabilités en disant que sur ce qui est léchec de la classe politique depuis vingt ans, le sujet de préoccupation numéro un des Français est source pour les Français dun scepticisme profond, inverser la courbe du chômage on leur en parle depuis vingt ans, si nous réussissons cet engagement, ça peut changer aussi la nature du rapport entre les Français et les politiques.
JEAN-MICHEL APHATIE
Alors disons-le léconomie française continue à détruire des emplois et par ailleurs les Emplois aidés, on verra la balance à la fin de lannée.
BENOIT HAMON
Mais, attendez Mais, attendez
JEAN-MICHEL APHATIE
Je voulais vous poser une question
BENOIT HAMON
Quand on fait 0,5 point de croissance, ça veut dire que ça redémarre.
JEAN-MICHEL APHATIE
Je voulais vous poser une question sur puisque vous avez évoqué limpopularité de François HOLLANDE dans le contexte qui est celui de la crise économique que nous connaissons, on assiste quand même ce matin à un fait politique important cest le triomphe dAngela MERKEL au pouvoir depuis 2005, réélue pour la deuxième fois, elle va faire un troisième mandat en Allemagne, en France on na pas connu ça depuis les années 70 Quelle leçon vous tirez de la victoire dAngela MERKEL en Allemagne, donc de quoi faut-il sinspirer quand on est au gouvernement ?
BENOIT HAMON
Eh bien, écoutez, moi je pense quil faut avoir il faut regarder tout le monde, les Anglais, les Allemands, les Italiens, les Espagnols, les Etats-Unis dAmérique
JEAN-MICHEL APHATIE
Mais moi je vous parle des Allemands ce matin !
BENOIT HAMON
Oui ! Mais je pense que notre
JEAN-MICHEL APHATIE
Quelle leçon vous pouvez tirer de la victoire dAngela MERKEL ?
BENOIT HAMON
Moi je ne vis pas, je ne vis pas avec le complexe du responsable politique français à légard de la réussite du modèle allemand - je nai pas ce complexe-là - et jaimerais
JEAN-MICHEL APHATIE
(brouhaha) Vous avez des leçons à tirer de la victoire ou non, ou pas ?
BENOIT HAMON
Attendez ! Jaimerais quon ne ramène pas la vie politique française à une comparaison avec les indicateurs qui sont ceux de lélection de madame MERKEL ou du chômage en Allemagne. Pourquoi je vous dis ça ? Cest un fait
JEAN-MICHEL APHATIE
Mais cest un fait politique majeur quand même
BENOIT HAMON
Cest un fait politique ! Et donc
JEAN-MICHEL APHATIE
Elle est réélue pour la deuxième fois ?
BENOIT HAMON
Mais dont acte, nous continuerons à travailler
JEAN-MICHEL APHATIE
Aucune leçon à tirer ?
BENOIT HAMON
Mais quelle leçon ? Je regarde ce quelle a fait et jen tire comme conclusion quoi ? Cest quil y a aujourdhui un modèle économique et social qui a sans doute fonctionné en termes dexportation mais qui pose au coeur du débat politique allemand la question du salaire minimum, parce que la baisse du coût du travail, laffaiblissement des droits salariés Allemands, elle a été extrêmement palpable et concrète dans les dernières années. Donc moi la conclusion que jen tire, cest nous travaillons avec les Allemands comme toujours
JEAN-MICHEL APHATIE
Bien sûr ! Oui.
BENOIT HAMON
Soit ! Et nous essaierons de faire en sorte
JEAN-MICHEL APHATIE
Pas de leçon !
BENOIT HAMON
Mais nous essaierons de faire en sorte par exemple
JEAN-MICHEL APHATIE
Pas de leçon !
BENOIT HAMON
Mais des leçons, mais
JEAN-MICHEL APHATIE
Vous ne tirez aucun enseignement de cette histoire ?
BENOIT HAMON
Mais on verra bien et je regarderai comme tout le monde ce qui sest dit dans le débat. Je termine dune chose, moi jaimerais que les leçons ça soit quoi ? Cest que sil y a une directive aujourdhui qui a fait beaucoup de mal à la France, cest la directive sur le détachement des travailleurs qui amène à ce quaujourd'hui on paie 4 euros, 7 euros, 8 ans des salariés en Allemagne, parfois même en France, le dévoiement de cette directive elle amène à ce que des entreprises de maçonnerie, de charpente ne puissent plus concourir à des marchés et à des marchés publics, eh bien moi je souhaite que dans ce domaine-là les Allemands fassent preuve aussi eh bien dun peu dénergie pour faire en sorte quon démontre que lEurope ça peut être du progrès social et des droits renforcés pour les salariés européens.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 24 septembre 2013