Déclaration de Mme Sylvia Pinel, ministre de l'artisanat, du commerce et du tourisme, sur l'enjeu économique représenté par la gastronomie, Rungis le 20 septembre 2013.

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Circonstance : Lancement de la 3ème édition de la fête de la gastronomie, à Rungis le 20 septembre 2013

Texte intégral

Mesdames et messieurs,
Je suis très heureuse d’être aujourd’hui avec vous pour lancer la 3ème édition de la fête de la Gastronomie à Rungis, dans ce lieu qui est le lien entre les producteurs et les cuisiniers !
Pour l’édition 2013, j’ai donc voulu donner à cette fête toute l’ampleur qu’elle mérite. Tout d’abord, j’ai souhaité que l’on replace la gastronomie autours des valeurs qui sont les siennes : la convivialité et le partage.
Je souhaite également montrer qu’elle s’inspire de l’histoire de tous nos territoires sans jamais cesser d’être inventive, et nous montre que l’excellence n’est pas réservée à une élite. Car la bonne cuisine, c’est aussi - et surtout ! – de bons produits qui sont accessibles à tous.
Mettre en avant notre gastronomie pendant trois jours, c’est enfin valoriser un atout de notre pays.
16,7 % des touristes internationaux déclarent avoir pratiqué la gastronomie pendant leur séjour et beaucoup me disent venir en France pour notre art de vivre. 2/3 des français vont au restaurant plus de 3 fois par an. C’est bien, mais je suis convaincue que nous pouvons faire encore mieux !
Car avec 208 milliards d’euros de chiffre d’affaires, 1,4 millions d’actifs et 3,1 % du PIB national, il s’agit bien d’un véritable enjeu économique et touristique pour la France.
C’est pour cela que j’ai voulu mettre à l’honneur ceux qui font vivre au quotidien la gastronomie française et encourager les jeunes à se tourner vers ces métiers pourvoyeurs d’emplois et pleins d’avenir. Il y a en effet plus de 110 000 offres d’emplois cette année dans les métiers liés à la gastronomie, les métiers de bouche ou de la restauration, du tourisme.
Cette ampleur ce traduit dans plus de 7 600 évènements qui pendant trois jours, se tiennent dans toute la France, en métropole comme en outre-mer ainsi qu’à l’étranger, de Shanghai à New-York en passant par l’Argentine, la Russie ou même le Kazakhstan. Avec deux fois plus d’événements que l’année dernière et presque quatre fois plus qu’en 2011 c’est déjà une véritable réussite. J’en suis heureuse car cela montre que la nouvelle impulsion que j’ai souhaité lui donner va dans le bon sens.
Et j’espère que l’édition de 2014 prolongera le bel élan de l’édition 2013 !
J’ai en effet souhaité cette année que des grands projets ambitieux incarnent cette dimension nouvelle que prend la fête.
J’ai ainsi demandé à 27 grands chefs de 27 régions différentes de présenter chacun une recette à moins de 5 € pour la mettre à disposition du grand public et démystifier ainsi – un peu ! - la gastronomie.
Cette année également, les évènements ont lieu sur tout le territoire, et dans des quartiers prioritaires pour la politique de la ville, en Seine-Saint-Denis, à Toulouse ou à Rosny-sous-Bois. Cela me tenait particulièrement à coeur car je suis convaincue que la cuisine, qu’on la pratique en amateur ou à un niveau professionnel, peut être à la portée de tous nos concitoyens.
Parce qu’elle concerne aussi toutes les générations, et permet un échange entre les personnes, entre les générations, entre les classes sociales, je suis heureuse également que plus de 70 maisons de retraites aient accepté de se lancer dans l’aventure.
Enfin, le passage de la fête à 3 jours a également permis de mieux associer les écoles, les collèges, les lycées, pour une plus grande appropriation de la fête et une connaissance des métiers, de tous les métiers. A Dijon, par exemple, 7 300 repas gastronomiques seront servis aux enfants des écoles maternelles et primaires. Dans le Puy de Dôme, ce sont 19 000 collégiens qui seront régalés par 7 chefs étoilés ce midi.
J’ai également souhaité que, cette année, de grands banquets populaires s’organisent dans toute la France. C’est en effet je crois le moyen le plus adéquat pour faire vivre et mettre en scène notre gastronomie tout en l’ouvrant au public le plus large possible.
Je voudrais féliciter ceux qui les ont organisés ; c’est une tradition française à laquelle je suis particulièrement attachée. C’est là encore une belle réussite puisque 46 banquets auront lieu cette année d’Eugénie-les-Bains à Buenos Aires, alors qu’ils n’étaient que 6 l’année dernière.
Et ce matin, nous découvrirons les lauréats du grand concours national de dessin pour les enfants de 8 à 11 ans qui a été organisé pour sensibiliser les plus jeunes à la gastronomie. 30 d’entre eux vont pouvoir aller avec leur famille chez un maître-restaurateur de leur région. Les trois meilleurs dessins vont permettre aux enfants concernés d’aller dans un restaurant prestigieux, la Tour d’Argent, d’avoir un cours de cuisine à l’atelier des chefs et un abonnement de trois mois au magazine « Eat your box ».
C’est un grand plaisir pour moi de voir que la cuisine est un centre d’intérêt partagé par tous, y compris par les plus jeunes, et les nombreuses autres activités auxquelles je participerai ce week-end feront la part belle à cette nouvelle génération, qui doit savoir que la gastronomie est peut-être un loisir pour eux aujourd’hui, mais qu’elle peut aussi conduire à un métier.
Car ce sont des métiers de passion, exigeants, créatifs, qui portent en eux une certaine image de la France. Tous ceux qui participent à la fête aujourd’hui partagent cette même ambition : faire connaître ces métiers, transmettre les savoir-faire qui s’y rattachent, valoriser auprès des plus jeunes cet art de la cuisine et les produits issus de nos terroirs !
C’est cela qui fait l’originalité de l’édition 2013. J’ai souhaité que les collectivités s’engagent aux côtés des chefs, des producteurs, des représentants de toutes les professions pour assurer sa réussite. C’est déjà un grand succès !
La gastronomie française est un atout pour notre pays, et c’est pour cela que je veux qu’elle soit valorisée et promue. Et c’est aussi pour cela que je porte des mesures pour la défendre comme le « fait maison » dans la restauration ou que j’attache de l’importance à la modernisation du titre de maître restaurateur.
Je sais que cette fête sera pour chacun d’entre nous l’opportunité de repenser notre rapport à la cuisine et à la gastronomie. Ce sera aussi l’occasion de découvrir ou redécouvrir les nombreux métiers qui lui permettent d’exister.
Aussi, je tiens à remercier très chaleureusement chacun de ceux qui se sont investis pour donner à cette fête l’ampleur qu’elle a aujourd’hui.
Cher Thierry Marx, je voudrais vous remercier chaleureusement pour tout ce que vous avez fait cette année. Vous avez accepté d’être le parrain de la fête, et vous vous êtes totalement investi dans cette aventure. C’est vous qui avez donné envie aux chefs, aux collectivités, aux professionnels, de nous rejoindre, toujours plus nombreux. Cette nouvelle impulsion, nous la devons à votre implication et à votre soutien et pour cela je voulais vous dire un grand merci !
Je voudrais également remercier Sophie Mise, notre commissaire de la fête de la gastronomie, ainsi que toute son équipe. Ils sont les véritables chevilles ouvrières de tous ces projets. Merci à vous tous ! je veux également remercier les services de Bercy et mon cabinet pour leur mobilisation pour que ce rendez-vous soit u beau moment de convivialité et de partage.
Merci à vous également, Stéphane Layani, de nous recevoir ici pour son lancement officiel dans ce lieu emblématique de la qualité des produits agricoles.
Merci à tous les chefs, à toutes les organisations professionnelles, à toutes les collectivités qui ont mis en place des évènements aussi beaux que nombreux. Je n’ai qu’un seul regret : l’impossibilité de me rendre partout, et le choix a forcément été douloureux car je sais que ce sont d’excellents moments qui ont été préparés !
Enfin, un grand merci à tous d’être venus partager ce lancement de la fête de la gastronomie 2013 ; je suis certaine qu’elle nous apportera à tous de beaux moments de convivialité, autour d’un savoir-faire que nous aimons tant !
Nous partageons tous la même passion pour la gastronomie, pour tous les métiers qui s’y rattachent, car elle porte en elle des valeurs de générosité, de fraternité, mais aussi d’excellence que nous souhaitons partager avec le plus grand nombre. Et cela pour le plus grand bonheur de nos concitoyens, mais aussi pour le rayonnement de la France !
Source http://www.artisanat-commerce-tourisme.gouv.fr, le 24 septembre 2013