Texte intégral
Madame la Députée,
Mesdames, Messieurs les Ambassadeurs,
Madame la Présidente de France Média Monde,
Monsieur le Directeur de TV5,
Mesdames, Messieurs,
Le site «Terriennes» de TV5 Monde a toujours eu pour vocation et engagement la condition des femmes dans le monde. Il est né de la décision d'une femme, Marie-Christine Saragosse, de créer un portail Internet entièrement dédié aux femmes, pour témoigner de la réalité de leurs conditions dans le monde.
Chère Marie Christine, toi qui es l'une des femmes les plus emblématiques du paysage audiovisuel, je te remercie de n'avoir jamais oublié le combat que les femmes continuent de mener pour faire valoir leurs droits, et je te souhaite bonne chance sur France Média Monde.
Aujourd'hui avec Yves Bigot, nouveau directeur de TV5, nous avons souhaité mettre au coeur de «Terriennes» la défense des droits des femmes dans l'espace francophone.
Cette décision est née en juillet 2012, lorsque je me suis rendue en RDC organiser la préparation du sommet des chefs d'États à Kinshasa. Un groupe de femmes m'a interpellée sur le drame qui se jouait dans le Nord-Kivu, à l'Est du pays : des viols massifs planifiés par des groupes rebelles, pratiqués sur des fillettes de quelques mois jusqu'à des femmes de 70 ans, en toute impunité, dans un silence assourdissant.
Je me suis rendue à Goma et j'ai rencontré des milliers de survivantes de ces viols, reléguées dans des conditions terrifiantes de survie. J'ai alors eu une pleine conscience que c'était bien au sein de l'espace francophone que cela se passait, faisant vaciller sur leur socle, les valeurs de solidarité, de fraternité et de respect de l'autre qu'il incarne.
Car le viol y est employé comme une arme de guerre. C'est une arme hors la loi, au même titre que l'arme chimique.
Dès mon retour, j'ai eu à coeur de mettre la question du respect des droits des femmes au centre de mon ministère, et d'organiser à Paris le premier forum des femmes francophones.
Je remercie le président François Hollande d'avoir soutenu la journée des femmes francophones, le 20 mars.
Plus de 700 femmes sont venues témoigner du recul de leurs droits dans de nombreux pays, elles ont réclamé plus d'égalité, que cessent les viols dans les conflits armés pour le respect de leur intégrité physique, l'accès obligatoire à l'éducation pour leurs filles.
La parole libérée de cette journée a montré la nécessité de porter les fondations d'un nouveau statut des femmes francophones, pour l'inscrire dans les textes fondateurs de l'organisation qui fédère et rassemble les États francophones à travers le monde, l'Organisation internationale de la Francophonie.
Je remercie le président Abdou Diouf pour avoir été mon premier allié ; je remercie le président Diouf de m'avoir accompagnée et épaulée.
Ce forum, qui n'a pas été simple à réaliser, a été une grande réussite. Il nous a montré la nécessité de s'unir pour construire une communauté, un espace de liberté afin d'ouvrir la parole.
Yves Bigot, ce jour-là m'a proposé de mettre au coeur du site «Terriennes» la défense du droit des femmes francophones.
Ce site sera celui des femmes francophones, actrices à part entière de la stabilisation de la paix et de la liberté.
Il ne pourra jamais y avoir de sécurité, de paix, et de de développement sans mettre au centre la question du droit des femmes.
«Terriennes» sera la caisse de résonance de l'exigence des droits de femmes dans l'espace francophone.
Je salue les femmes centrafricaines qui se trouvent dans la salle, je salue les femmes parlementaires congolaises qui nous font l'honneur aujourd'hui d'être parmi nous.
Je salue la présence dans la salle des actrices Elsa Zylberstein et Saida Jawad, et les remercie pour leur soutien inconditionnel.
Je salue toutes celles qui ont à coeur, par leur présence, de faire avancer les droits des femmes dans l'espace francophone.
Le deuxième forum mondial des femmes francophones qui se tiendra à Paris, en mars 2014 et aura comme thème principal «les femmes actrices du développement, actrice de la stabilisation et de la paix».
En septembre dernier à New York à l'occasion de la dernière Assemblée générale des Nations unies, j'ai réuni une cinquantaine de femmes francophones de haut niveau, dont la procureure de la CPI, la directrice exécutive d'ONU Femmes, la Secrétaire générale adjointe chargée de la sécurité, des représentantes spéciales du Secrétaire général des Nations unies. Elles vont nous apporter des outils de mesures et des experts pour le forum, et elles nous rejoindront sur le site «Terriennes».
Ce site correspond aussi à une volonté personnelle, d'accompagner un nouveau mouvement féminin francophone.
L'un des axes essentiels de ce mouvement sera l'accès à l'éducation obligatoire pour les filles, jusqu'à seize ans, inscrite au fronton de tous les États membres de l'espace francophone.
Aujourd'hui en ouvrant la porte de l'école à toutes les filles de l'espace francophone, on ferme la porte à l'ignorance qui arme le couteau mal aiguisé de l'exciseuse. Car oui, il n'y a pas d'exciseur, il n'y a que des exciseuses.
En ouvrant la porte d'une école aux filles, on ferme la porte au mariage précoce qui les déchirent et qui les tuent.
Seuls l'école et le savoir sont les remparts pour que cesse ce geste ancestral, mortifère.
Je demanderai, dès la prochaine conférence ministérielle de la Francophonie le 7 novembre de cette année, comme cela a été décidé à l'issue du premier forum des femmes francophones, que la défense des droits des femmes soit intégrée dans les textes fondamentaux de l'Organisation internationale de la Francophonie, et soit un des thèmes centraux du prochain sommet des chefs d'État et de gouvernement francophones de Dakar en 2014.
Les États qui ont la langue française en partage, la langue des droits de l'Homme et de la démocratie, savent que le statut des femmes est un baromètre implacable de l'état d'avancement d'une société.
Je vous remercie.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 15 octobre 2013
Mesdames, Messieurs les Ambassadeurs,
Madame la Présidente de France Média Monde,
Monsieur le Directeur de TV5,
Mesdames, Messieurs,
Le site «Terriennes» de TV5 Monde a toujours eu pour vocation et engagement la condition des femmes dans le monde. Il est né de la décision d'une femme, Marie-Christine Saragosse, de créer un portail Internet entièrement dédié aux femmes, pour témoigner de la réalité de leurs conditions dans le monde.
Chère Marie Christine, toi qui es l'une des femmes les plus emblématiques du paysage audiovisuel, je te remercie de n'avoir jamais oublié le combat que les femmes continuent de mener pour faire valoir leurs droits, et je te souhaite bonne chance sur France Média Monde.
Aujourd'hui avec Yves Bigot, nouveau directeur de TV5, nous avons souhaité mettre au coeur de «Terriennes» la défense des droits des femmes dans l'espace francophone.
Cette décision est née en juillet 2012, lorsque je me suis rendue en RDC organiser la préparation du sommet des chefs d'États à Kinshasa. Un groupe de femmes m'a interpellée sur le drame qui se jouait dans le Nord-Kivu, à l'Est du pays : des viols massifs planifiés par des groupes rebelles, pratiqués sur des fillettes de quelques mois jusqu'à des femmes de 70 ans, en toute impunité, dans un silence assourdissant.
Je me suis rendue à Goma et j'ai rencontré des milliers de survivantes de ces viols, reléguées dans des conditions terrifiantes de survie. J'ai alors eu une pleine conscience que c'était bien au sein de l'espace francophone que cela se passait, faisant vaciller sur leur socle, les valeurs de solidarité, de fraternité et de respect de l'autre qu'il incarne.
Car le viol y est employé comme une arme de guerre. C'est une arme hors la loi, au même titre que l'arme chimique.
Dès mon retour, j'ai eu à coeur de mettre la question du respect des droits des femmes au centre de mon ministère, et d'organiser à Paris le premier forum des femmes francophones.
Je remercie le président François Hollande d'avoir soutenu la journée des femmes francophones, le 20 mars.
Plus de 700 femmes sont venues témoigner du recul de leurs droits dans de nombreux pays, elles ont réclamé plus d'égalité, que cessent les viols dans les conflits armés pour le respect de leur intégrité physique, l'accès obligatoire à l'éducation pour leurs filles.
La parole libérée de cette journée a montré la nécessité de porter les fondations d'un nouveau statut des femmes francophones, pour l'inscrire dans les textes fondateurs de l'organisation qui fédère et rassemble les États francophones à travers le monde, l'Organisation internationale de la Francophonie.
Je remercie le président Abdou Diouf pour avoir été mon premier allié ; je remercie le président Diouf de m'avoir accompagnée et épaulée.
Ce forum, qui n'a pas été simple à réaliser, a été une grande réussite. Il nous a montré la nécessité de s'unir pour construire une communauté, un espace de liberté afin d'ouvrir la parole.
Yves Bigot, ce jour-là m'a proposé de mettre au coeur du site «Terriennes» la défense du droit des femmes francophones.
Ce site sera celui des femmes francophones, actrices à part entière de la stabilisation de la paix et de la liberté.
Il ne pourra jamais y avoir de sécurité, de paix, et de de développement sans mettre au centre la question du droit des femmes.
«Terriennes» sera la caisse de résonance de l'exigence des droits de femmes dans l'espace francophone.
Je salue les femmes centrafricaines qui se trouvent dans la salle, je salue les femmes parlementaires congolaises qui nous font l'honneur aujourd'hui d'être parmi nous.
Je salue la présence dans la salle des actrices Elsa Zylberstein et Saida Jawad, et les remercie pour leur soutien inconditionnel.
Je salue toutes celles qui ont à coeur, par leur présence, de faire avancer les droits des femmes dans l'espace francophone.
Le deuxième forum mondial des femmes francophones qui se tiendra à Paris, en mars 2014 et aura comme thème principal «les femmes actrices du développement, actrice de la stabilisation et de la paix».
En septembre dernier à New York à l'occasion de la dernière Assemblée générale des Nations unies, j'ai réuni une cinquantaine de femmes francophones de haut niveau, dont la procureure de la CPI, la directrice exécutive d'ONU Femmes, la Secrétaire générale adjointe chargée de la sécurité, des représentantes spéciales du Secrétaire général des Nations unies. Elles vont nous apporter des outils de mesures et des experts pour le forum, et elles nous rejoindront sur le site «Terriennes».
Ce site correspond aussi à une volonté personnelle, d'accompagner un nouveau mouvement féminin francophone.
L'un des axes essentiels de ce mouvement sera l'accès à l'éducation obligatoire pour les filles, jusqu'à seize ans, inscrite au fronton de tous les États membres de l'espace francophone.
Aujourd'hui en ouvrant la porte de l'école à toutes les filles de l'espace francophone, on ferme la porte à l'ignorance qui arme le couteau mal aiguisé de l'exciseuse. Car oui, il n'y a pas d'exciseur, il n'y a que des exciseuses.
En ouvrant la porte d'une école aux filles, on ferme la porte au mariage précoce qui les déchirent et qui les tuent.
Seuls l'école et le savoir sont les remparts pour que cesse ce geste ancestral, mortifère.
Je demanderai, dès la prochaine conférence ministérielle de la Francophonie le 7 novembre de cette année, comme cela a été décidé à l'issue du premier forum des femmes francophones, que la défense des droits des femmes soit intégrée dans les textes fondamentaux de l'Organisation internationale de la Francophonie, et soit un des thèmes centraux du prochain sommet des chefs d'État et de gouvernement francophones de Dakar en 2014.
Les États qui ont la langue française en partage, la langue des droits de l'Homme et de la démocratie, savent que le statut des femmes est un baromètre implacable de l'état d'avancement d'une société.
Je vous remercie.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 15 octobre 2013