Texte intégral
Monsieur le président,
Mesdames et Messieurs les députés,
Monsieur le député,
Je ne sais pas si vous vous rendez bien compte de ce que vous venez de dire. Moi j'essaie de traiter les problèmes du pays et cela demande un peu de lucidité et un peu de sincérité.
L'honneur de la politique, Mesdames, Messieurs les députés, ce n'est pas toujours de se renier, de se cacher derrière ce qu'on a décidé, c'est d'assumer ce qu'on a décidé. Et l'écotaxe, c'est vous qui l'avez décidée ! Alors ayez un peu de courage et de dignité, si vous voulez être respecté par les Françaises et les Français !
Moi j'assume les décisions de mon gouvernement, mais j'ai dû faire face à des décisions qui ont été prises en 2009, que vous avez prises. Je ne sais pas si M. Borloo est en séance, il était ministre à l'époque, il a pris une décision de mettre en place une écotaxe.
Certains députés ont quand même la mémoire courte. Je voyais l'autre jour M. Le Fur, qui disait : « je ne l'ai pas votée ». Il l'a votée comme tous les députés de la droite à l'époque !
Je rappelle que l'écotaxe était une mesure qui avait été débattue au moment du Grenelle de l'environnement. Et à l'époque, effectivement, tout le monde avait considéré que demander une contribution au transport routier pour financer l'usage qu'il faisait des routes en-dehors des autoroutes où il paie déjà les péages pour financer les infrastructures, y compris de rénovation routière, des pôles d'échanges multimodaux, des infrastructures ferroviaires, était une mesure de principe juste.
Mais ensuite c'est vous qui avez mis en oeuvre cette réforme, vous l'avez fait tellement mal, vous l'avez tellement peu préparée qu'effectivement les portiques que l'on voit et qui sont pris en symboles par des opposants, ces portiques c'est vous qui les avez décidés, c'est vous qui les avez commandés, c'est vous qui les avez fait installer. Alors un peu de dignité et un peu de courage !
Donc, je vous le dis, Mesdames, Messieurs les députés, ce matin, j'ai annoncé la suspension de la mise en oeuvre de cette écotaxe parce que les conditions dans lesquelles elle avait été préparée conduisaient à l'incompréhension. En particulier en Bretagne, qui fait face à des problèmes structurels dans l'agroalimentaire et dans un certain nombre d'autres secteurs.
Alors pour se remettre autour de la table, parce qu'on ne s'en sortira pas sans le dialogue, sans la mobilisation des forces politiques, de l'Etat, des collectivités territoriales, des forces économiques et sociales, j'ai fait le geste qui permet de reprendre le dialogue. Ce dialogue je vous le propose aussi : on verra si vous êtes au rendez-vous !
En tout cas ce matin, il y avait des socialistes, des écologistes, il y avait un député UDI qui était présent, mais je vois que l'UMP a préféré boycotter parce que tout simplement vous n'assumez même pas ce que vous avez décidé. Alors avec les bonnes volontés, oui, nous allons redresser la France, nous allons remettre sur les rails le dialogue et la négociation. Vous viendrez si vous voulez, je ferai avec toutes les bonnes volontés et je sais déjà qu'elles sont nombreuses.
Source http://www.gouvernement.fr, le 15 novembre 2013