Texte intégral
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Nous allons commencer par l'essentiel. Bienvenue, Bernard CAZENEUVE, bonjour.
BERNARD CAZENEUVE
Bonjour.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Alors les déficits ! Les déficits 2013 vous échappent Bernard CAZENEUVE ? C'est la dérive, c'est le dérapage, ils dérapent ?
BERNARD CAZENEUVE
Oui, j'ai entendu ça ce matin. Je suis un peu surpris de cette affirmation. Parce que quand on regarde le déficit 2013, il diminue de 12 milliards, je parle du déficit de l'Etat, par rapport à celui de 2012. Alors qu'entre 2011 et 2012, la diminution du déficit n'avait été que de 3 milliards. Mais c'est vrai que s'il diminue de façon significative, il diminue moins vite que nous ne l'aurions souhaité pour des raisons qui tiennent à la tenue de la croissance.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
C'est-à-dire, ce qui était prévu, c'est 14,7 milliards et 12 milliards. Ils sortent d'où ?
BERNARD CAZENEUVE
Non, mais il y a tout simplement un décalage entre les prévisions que j'avais données au moment de la loi de finance rectificative
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Non, mais comment vous avez obtenu ces réductions de dépenses, 12 milliards ?
BERNARD CAZENEUVE
Nous les avons obtenues par un effort d'économie considérable. Nous les avons obtenus aussi en 2013, par l'appel à contribution des Français. En 2014 ce sera essentiellement par des économies, et pour 2015, 2016, 2017, exclusivement par des économies, puisque nous allons nous engager dans une trajectoire de diminution de la pression fiscale.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Vous êtes en train de nous dire qu'en 2017, année électorale, vous les baisserez ? Peut-être avant de partir ?
BERNARD CAZENEUVE
Mais nous sommes dans une trajectoire qui pour sur les 3 ans qui viennent va nous conduire à ne faire que des économies pour pouvoir partir de 2016 baisser les impôts.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Alors le déficit public 2013 sera connu le 31 mars à la fin 2014, est-ce que vous serez dans les clous promis à Bruxelles ? C'est-à-dire 3,6 de déficit, ou est-ce que vous prendrez encore du retard ?
BERNARD CAZENEUVE
Notre objectif c'est celui-ci et il est encore trop tôt pour savoir quel sera le déficit public qui sera publié comme vous l'avez dit à la fin du mois de mars, parce qu'on attend les résultats sur la Sécurité sociale, sur les collectivités locales. Ce que je peux dire ce matin, c'est que les résultats que nous obtenons sur la dépense, parce que comme vous l'avez remarqué, si nous faisons 12 milliards de moins sur les déficits cette année
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Il reste 75 milliards de déficits.
BERNARD CAZENEUVE
Oui, d'accord, mais nous rétablissons le déficit de l'Etat à hauteur de 12 milliards. Pourquoi ? Parce que nous tenons la dépense et non seulement nous la tenons, mais nous la sous-exécutons. Nous faisons mieux que les objectifs que nous nous étions donnés en loi de finance initiale.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Alors ce matin, encore une fois, Bernard CAZENEUVE, on jongle avec les milliards d'économie. François HOLLANDE promet 50 milliards d'ici à 2007, d'abord est-ce que vous assurez que les réductions de charges des entreprises ne pèseront pas sur les ménages ?
BERNARD CAZENEUVE
Mais le président de la République l'a dit à l'occasion de la conférence de presse. C'est la trajectoire.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Et François HOLLANDE dit que des taxes coûtent aujourd'hui plus chères à collecter, qu'elles ne rapportent. Elles sont nombreuses. Est-ce que vous allez en supprimer quand même quelques-unes ?
BERNARD CAZENEUVE
Mais il a raison, il y a 175 taxes à faible rendement. Un certain nombre de taxes coûtent plus chères à prélever qu'elles ne rapportent. Donc dans le budget pour 2015, je ferais des propositions dans trois directions : supprimer les taxes à faible rendement qui peuvent l'être, chasser la mauvaise dépense et supprimer un certain nombre d'organismes qui font redondance ou qui ne servent à rien.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Ça fait combien de milliards ?
BERNARD CAZENEUVE
Eh bien, ça fera 15 milliards d'économies en 2015.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Alors les économies les plus fortes où les réaliserez-vous ? Où sont les gisements d'économie ?
BERNARD CAZENEUVE
Nous avons déjà fait beaucoup d'économies au cours des derniers mois
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Non, mais celles qui sont à faire ?
BERNARD CAZENEUVE
2014, mais elles vont se faire dans la cohérence de ce que nous avons déjà fait. Un, profiter de la modernisation de l'Etat, dématérialisation, numérisation, ça offre dans toutes les administrations de l'Etat la possibilité de mutualiser. Deux, il faut faire en sorte que nous ayons dans la sphère sociale une politique qui nous conduise à faire en sorte que chaque euro dépensé soit un euro utile, ça vaut notamment pour la santé.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Non, mais on va prendre des exemples, on va prendre des exemples.
BERNARD CAZENEUVE
Et puis il y a la volonté de faire en sorte que dans les collectivités locales, là aussi, on améliore l'organisation.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
On va prendre des exemples Bernard CAZENEUVE, hier Christian NOYER, avant-hier Didier MIGAUD réclamaient des économies sur la Sécurité sociale. Ils recommandent, par exemple, à propos des médicaments que le taux de leurs remboursements baisse. Est-ce possible ?
BERNARD CAZENEUVE
Marisol TOURAINE a défini une stratégie nationale de santé
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Non, mais vous ?
BERNARD CAZENEUVE
Mais je vous réponds. Nous avons en 2012, fait moins 1 milliards par rapport à l'objectif sur les dépenses d'Assurance maladie. Nous sommes d'ores et déjà au-dessus de 650 millions pour 2013 et on fera sans doute mieux. Pour 2014, que faut-il faire ? Il faut réarticuler la relation entre l'hôpital et la médecine de ville, développer la chirurgie ambulatoire, développer l'hospitalisation à domicile, développer le médicament générique, c'est la stratégie nationale de santé de Marisol TOURAINE. Ca doit permettre de mieux soigner, en faisant ne sorte que ça coûte moins cher.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Voilà, les économies. Collectivité locale, vous êtes élu de Normandie, Bernard CAZENEUVE. Est-ce que vous acceptez vous, la fusion de la Haute et de la Basse Normandie ?
BERNARD CAZENEUVE
Moi, j'ai toujours été favorable à cela, mais ça ne s'impose pas ! Ca se discute ! Ca se travaille ! Il y a déjà beaucoup de choses qui ont été faites entre la Haute et la Basse Normandie pour rapprocher des politiques sur le plan universitaire.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Mais vous y êtes favorable ou pas ?
BERNARD CAZENEUVE
Oui, moi, personnellement j'y suis favorable, ça doit faire l'objet d'une discussion. Ce n'est pas la peine de susciter sur ces questions des crispations. Et même temps, il faut que ce que nous allons faire dans le budget 2015 incite toutes les collectivités locales à fusionner, comment le faire ? Celles qui fusionnent ont un bonus, avec la DGF, celles qui ne le font pas, font des économies.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Donc on peut aller vers un bonus, malus des régions, pour les encourager à se rapprocher, même à fusionner ?
BERNARD CAZENEUVE
Mais toutes les, il faut le faire pour toutes les collectivités. Regardez, j'ai fusionné ma ville de Cherbourg avec la ville d'Octeville en 2000 et en 10 ans, en 10 ans, j'ai fait 20 % d'économie.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Ca peut jouer sur les départements et comme
BERNARD CAZENEUVE
Ca peut jouer sur toutes les collectivités. Regardez, le département du Rhône avec la ville de Lyon, c'est une excellente opération que ce rapprochement, ça fait de la mutualisation, ça fait des économies.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Avec une certaine satisfaction, vous avez récemment annoncé que 11 000 particuliers exilés fiscaux ont régularisé leur dossier, égale 1 milliard. Cette année, combien de retour et donc de milliards supplémentaires vous pensez récupérer ?
BERNARD CAZENEUVE
En 2014 nous attendons plus d'un milliard et nous avons déjà 11 000 dossiers. Et pourquoi est-ce que nous avons obtenu
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Non, mais pour après ?
BERNARD CAZENEUVE
Mais nous allons continuer à demander à tous ceux qui sont à l'extérieur et qui fraudent, de bien vouloir se mettre en conformité avec le droit. Parce que s'ils ne le font pas, la République les rattrapera.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Vous parlez de Johnny HALLYDAY ?
BERNARD CAZENEUVE
Je parle de tous ceux qui sont en situation de fraude ou d'irrégularité, je ne parle de personne en particulier, parce que je suis soumis au secret fiscal, et que je ne peux pas me permettre cela.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Bernard CAZENEUVE, les délateurs de tout poil s'en donnent à coeur joie, sans doute parce que la famille HALLYDAY twitte trop souvent. Et on se demande où elle paie ses impôts. Cette nuit, Johnny HALLYDAY, on l'a dit dans le journal, précise lui-même que depuis 2013, il est résident américain. Est-ce qu'il est en règle avec l'administration fiscale française ?
BERNARD CAZENEUVE
Oui, mais moi, je ne suis pas de ceux qui chassent en meute et qui dénoncent et qui jettent à la vindicte tel ou tel nom. Je suis comptable de l'application du droit fiscal pour tous. Donc Johnny HALLYDAY est un citoyen qui comme tous les autres doit acquitter ses impôts dans les conditions de droits votés par le Parlement. Et ça, j'y veille ! Et pour y veiller, et faire en sorte que ce soit le cas, je dois me conformer à un principe simple, qui s'appelle le secret fiscal.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Au nom de la morale, vous lui demandez de faire comme tout le monde ?
BERNARD CAZENEUVE
Mais je demande à tous les citoyens qui sont en situation soit de fraude, soit d'irrégularité de se conformer, ça ne s'adresse pas à Johnny HALLYDAY en particulier, ça s'adresse à tout le monde.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Mais pour qu'il revienne lui, comme d'autres, vous n'avez qu'à baisser les impôts ?
BERNARD CAZENEUVE
Mais je vous ai indiqué qu'après que les Français ont été appelés à un effort important de contribution pour le rétablissement des comptes publics. Je vous rappelle quand même que la droite a fait 33 milliards, nous 28, c'est vrai, nous allons nous engager dans une stratégie de finance publique en trois points : les économies, les économies, les économies.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Vive Clémenceau. La guerre dedans, la guerre à l'extérieur etc. on l'imite CLEMENCEAU, c'est pas mal ! J'ai lu que cet après-midi vous rencontrerez à Orléans des chefs d'entreprise, pour vous faire l'avocat évident du pacte de responsabilité. Et on dit, il faut créer des emplois. Pierre GATTAZ promet en 5 ans, 1 million d'emplois, Christian NOYER disait 1 million hier, si tout va vite ! Dans cette surenchère, vous allez proposer combien vous ? 2, 3 millions ?
BERNARD CAZENEUVE
Non, non, Jean-Pierre ELKABBACH, on n'est pas dans la surenchère, on est comme le président de la République l'a dit, d'où l'intitulé du pacte, dans la responsabilité. Ce que je vais dire aux chefs d'entreprise à Orléans cet après-midi : la croissance, c'est vous, et la confiance c'est à nous de la créer.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Dernière remarque
THOMAS SOTTO
Dernière question.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Dernière remarque, avec cette nouvelle stratégie du président de la République, est-ce que le président social-démocrate, prépare sa candidature pour 2017 ? Certes c'est loin, mais est-ce que ce matin vous seriez favorable à cette candidature ?
BERNARD CAZENEUVE
Non, le président de la République est dans une stratégie qui est celle du redressement de la France, du retour de la croissance, et de la diminution du chômage.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Oui, oui d'accord ! Mais est-ce que vous seriez favorable, parce qu'on entend dans sa voix 2017, 2017, 2017, on dit : tiens la perspective !
BERNARD CAZENEUVE
Le but, c'est de redresser le pays. C'est ça l'objectif du président de la République
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Avant de partir ou pour rester ?
BERNARD CAZENEUVE
Mais tout le reste dépend de la réussite.
THOMAS SOTTO
Merci, beaucoup Bernard CAZENEUVE, ministre du Budget.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 17 janvier 2014
Nous allons commencer par l'essentiel. Bienvenue, Bernard CAZENEUVE, bonjour.
BERNARD CAZENEUVE
Bonjour.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Alors les déficits ! Les déficits 2013 vous échappent Bernard CAZENEUVE ? C'est la dérive, c'est le dérapage, ils dérapent ?
BERNARD CAZENEUVE
Oui, j'ai entendu ça ce matin. Je suis un peu surpris de cette affirmation. Parce que quand on regarde le déficit 2013, il diminue de 12 milliards, je parle du déficit de l'Etat, par rapport à celui de 2012. Alors qu'entre 2011 et 2012, la diminution du déficit n'avait été que de 3 milliards. Mais c'est vrai que s'il diminue de façon significative, il diminue moins vite que nous ne l'aurions souhaité pour des raisons qui tiennent à la tenue de la croissance.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
C'est-à-dire, ce qui était prévu, c'est 14,7 milliards et 12 milliards. Ils sortent d'où ?
BERNARD CAZENEUVE
Non, mais il y a tout simplement un décalage entre les prévisions que j'avais données au moment de la loi de finance rectificative
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Non, mais comment vous avez obtenu ces réductions de dépenses, 12 milliards ?
BERNARD CAZENEUVE
Nous les avons obtenues par un effort d'économie considérable. Nous les avons obtenus aussi en 2013, par l'appel à contribution des Français. En 2014 ce sera essentiellement par des économies, et pour 2015, 2016, 2017, exclusivement par des économies, puisque nous allons nous engager dans une trajectoire de diminution de la pression fiscale.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Vous êtes en train de nous dire qu'en 2017, année électorale, vous les baisserez ? Peut-être avant de partir ?
BERNARD CAZENEUVE
Mais nous sommes dans une trajectoire qui pour sur les 3 ans qui viennent va nous conduire à ne faire que des économies pour pouvoir partir de 2016 baisser les impôts.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Alors le déficit public 2013 sera connu le 31 mars à la fin 2014, est-ce que vous serez dans les clous promis à Bruxelles ? C'est-à-dire 3,6 de déficit, ou est-ce que vous prendrez encore du retard ?
BERNARD CAZENEUVE
Notre objectif c'est celui-ci et il est encore trop tôt pour savoir quel sera le déficit public qui sera publié comme vous l'avez dit à la fin du mois de mars, parce qu'on attend les résultats sur la Sécurité sociale, sur les collectivités locales. Ce que je peux dire ce matin, c'est que les résultats que nous obtenons sur la dépense, parce que comme vous l'avez remarqué, si nous faisons 12 milliards de moins sur les déficits cette année
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Il reste 75 milliards de déficits.
BERNARD CAZENEUVE
Oui, d'accord, mais nous rétablissons le déficit de l'Etat à hauteur de 12 milliards. Pourquoi ? Parce que nous tenons la dépense et non seulement nous la tenons, mais nous la sous-exécutons. Nous faisons mieux que les objectifs que nous nous étions donnés en loi de finance initiale.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Alors ce matin, encore une fois, Bernard CAZENEUVE, on jongle avec les milliards d'économie. François HOLLANDE promet 50 milliards d'ici à 2007, d'abord est-ce que vous assurez que les réductions de charges des entreprises ne pèseront pas sur les ménages ?
BERNARD CAZENEUVE
Mais le président de la République l'a dit à l'occasion de la conférence de presse. C'est la trajectoire.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Et François HOLLANDE dit que des taxes coûtent aujourd'hui plus chères à collecter, qu'elles ne rapportent. Elles sont nombreuses. Est-ce que vous allez en supprimer quand même quelques-unes ?
BERNARD CAZENEUVE
Mais il a raison, il y a 175 taxes à faible rendement. Un certain nombre de taxes coûtent plus chères à prélever qu'elles ne rapportent. Donc dans le budget pour 2015, je ferais des propositions dans trois directions : supprimer les taxes à faible rendement qui peuvent l'être, chasser la mauvaise dépense et supprimer un certain nombre d'organismes qui font redondance ou qui ne servent à rien.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Ça fait combien de milliards ?
BERNARD CAZENEUVE
Eh bien, ça fera 15 milliards d'économies en 2015.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Alors les économies les plus fortes où les réaliserez-vous ? Où sont les gisements d'économie ?
BERNARD CAZENEUVE
Nous avons déjà fait beaucoup d'économies au cours des derniers mois
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Non, mais celles qui sont à faire ?
BERNARD CAZENEUVE
2014, mais elles vont se faire dans la cohérence de ce que nous avons déjà fait. Un, profiter de la modernisation de l'Etat, dématérialisation, numérisation, ça offre dans toutes les administrations de l'Etat la possibilité de mutualiser. Deux, il faut faire en sorte que nous ayons dans la sphère sociale une politique qui nous conduise à faire en sorte que chaque euro dépensé soit un euro utile, ça vaut notamment pour la santé.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Non, mais on va prendre des exemples, on va prendre des exemples.
BERNARD CAZENEUVE
Et puis il y a la volonté de faire en sorte que dans les collectivités locales, là aussi, on améliore l'organisation.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
On va prendre des exemples Bernard CAZENEUVE, hier Christian NOYER, avant-hier Didier MIGAUD réclamaient des économies sur la Sécurité sociale. Ils recommandent, par exemple, à propos des médicaments que le taux de leurs remboursements baisse. Est-ce possible ?
BERNARD CAZENEUVE
Marisol TOURAINE a défini une stratégie nationale de santé
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Non, mais vous ?
BERNARD CAZENEUVE
Mais je vous réponds. Nous avons en 2012, fait moins 1 milliards par rapport à l'objectif sur les dépenses d'Assurance maladie. Nous sommes d'ores et déjà au-dessus de 650 millions pour 2013 et on fera sans doute mieux. Pour 2014, que faut-il faire ? Il faut réarticuler la relation entre l'hôpital et la médecine de ville, développer la chirurgie ambulatoire, développer l'hospitalisation à domicile, développer le médicament générique, c'est la stratégie nationale de santé de Marisol TOURAINE. Ca doit permettre de mieux soigner, en faisant ne sorte que ça coûte moins cher.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Voilà, les économies. Collectivité locale, vous êtes élu de Normandie, Bernard CAZENEUVE. Est-ce que vous acceptez vous, la fusion de la Haute et de la Basse Normandie ?
BERNARD CAZENEUVE
Moi, j'ai toujours été favorable à cela, mais ça ne s'impose pas ! Ca se discute ! Ca se travaille ! Il y a déjà beaucoup de choses qui ont été faites entre la Haute et la Basse Normandie pour rapprocher des politiques sur le plan universitaire.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Mais vous y êtes favorable ou pas ?
BERNARD CAZENEUVE
Oui, moi, personnellement j'y suis favorable, ça doit faire l'objet d'une discussion. Ce n'est pas la peine de susciter sur ces questions des crispations. Et même temps, il faut que ce que nous allons faire dans le budget 2015 incite toutes les collectivités locales à fusionner, comment le faire ? Celles qui fusionnent ont un bonus, avec la DGF, celles qui ne le font pas, font des économies.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Donc on peut aller vers un bonus, malus des régions, pour les encourager à se rapprocher, même à fusionner ?
BERNARD CAZENEUVE
Mais toutes les, il faut le faire pour toutes les collectivités. Regardez, j'ai fusionné ma ville de Cherbourg avec la ville d'Octeville en 2000 et en 10 ans, en 10 ans, j'ai fait 20 % d'économie.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Ca peut jouer sur les départements et comme
BERNARD CAZENEUVE
Ca peut jouer sur toutes les collectivités. Regardez, le département du Rhône avec la ville de Lyon, c'est une excellente opération que ce rapprochement, ça fait de la mutualisation, ça fait des économies.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Avec une certaine satisfaction, vous avez récemment annoncé que 11 000 particuliers exilés fiscaux ont régularisé leur dossier, égale 1 milliard. Cette année, combien de retour et donc de milliards supplémentaires vous pensez récupérer ?
BERNARD CAZENEUVE
En 2014 nous attendons plus d'un milliard et nous avons déjà 11 000 dossiers. Et pourquoi est-ce que nous avons obtenu
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Non, mais pour après ?
BERNARD CAZENEUVE
Mais nous allons continuer à demander à tous ceux qui sont à l'extérieur et qui fraudent, de bien vouloir se mettre en conformité avec le droit. Parce que s'ils ne le font pas, la République les rattrapera.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Vous parlez de Johnny HALLYDAY ?
BERNARD CAZENEUVE
Je parle de tous ceux qui sont en situation de fraude ou d'irrégularité, je ne parle de personne en particulier, parce que je suis soumis au secret fiscal, et que je ne peux pas me permettre cela.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Bernard CAZENEUVE, les délateurs de tout poil s'en donnent à coeur joie, sans doute parce que la famille HALLYDAY twitte trop souvent. Et on se demande où elle paie ses impôts. Cette nuit, Johnny HALLYDAY, on l'a dit dans le journal, précise lui-même que depuis 2013, il est résident américain. Est-ce qu'il est en règle avec l'administration fiscale française ?
BERNARD CAZENEUVE
Oui, mais moi, je ne suis pas de ceux qui chassent en meute et qui dénoncent et qui jettent à la vindicte tel ou tel nom. Je suis comptable de l'application du droit fiscal pour tous. Donc Johnny HALLYDAY est un citoyen qui comme tous les autres doit acquitter ses impôts dans les conditions de droits votés par le Parlement. Et ça, j'y veille ! Et pour y veiller, et faire en sorte que ce soit le cas, je dois me conformer à un principe simple, qui s'appelle le secret fiscal.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Au nom de la morale, vous lui demandez de faire comme tout le monde ?
BERNARD CAZENEUVE
Mais je demande à tous les citoyens qui sont en situation soit de fraude, soit d'irrégularité de se conformer, ça ne s'adresse pas à Johnny HALLYDAY en particulier, ça s'adresse à tout le monde.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Mais pour qu'il revienne lui, comme d'autres, vous n'avez qu'à baisser les impôts ?
BERNARD CAZENEUVE
Mais je vous ai indiqué qu'après que les Français ont été appelés à un effort important de contribution pour le rétablissement des comptes publics. Je vous rappelle quand même que la droite a fait 33 milliards, nous 28, c'est vrai, nous allons nous engager dans une stratégie de finance publique en trois points : les économies, les économies, les économies.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Vive Clémenceau. La guerre dedans, la guerre à l'extérieur etc. on l'imite CLEMENCEAU, c'est pas mal ! J'ai lu que cet après-midi vous rencontrerez à Orléans des chefs d'entreprise, pour vous faire l'avocat évident du pacte de responsabilité. Et on dit, il faut créer des emplois. Pierre GATTAZ promet en 5 ans, 1 million d'emplois, Christian NOYER disait 1 million hier, si tout va vite ! Dans cette surenchère, vous allez proposer combien vous ? 2, 3 millions ?
BERNARD CAZENEUVE
Non, non, Jean-Pierre ELKABBACH, on n'est pas dans la surenchère, on est comme le président de la République l'a dit, d'où l'intitulé du pacte, dans la responsabilité. Ce que je vais dire aux chefs d'entreprise à Orléans cet après-midi : la croissance, c'est vous, et la confiance c'est à nous de la créer.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Dernière remarque
THOMAS SOTTO
Dernière question.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Dernière remarque, avec cette nouvelle stratégie du président de la République, est-ce que le président social-démocrate, prépare sa candidature pour 2017 ? Certes c'est loin, mais est-ce que ce matin vous seriez favorable à cette candidature ?
BERNARD CAZENEUVE
Non, le président de la République est dans une stratégie qui est celle du redressement de la France, du retour de la croissance, et de la diminution du chômage.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Oui, oui d'accord ! Mais est-ce que vous seriez favorable, parce qu'on entend dans sa voix 2017, 2017, 2017, on dit : tiens la perspective !
BERNARD CAZENEUVE
Le but, c'est de redresser le pays. C'est ça l'objectif du président de la République
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Avant de partir ou pour rester ?
BERNARD CAZENEUVE
Mais tout le reste dépend de la réussite.
THOMAS SOTTO
Merci, beaucoup Bernard CAZENEUVE, ministre du Budget.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 17 janvier 2014