Texte intégral
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- Ukraine -
Q - Sur l'Ukraine, des sanctions ?
R - Sur l'Ukraine, il a été décidé, dans le texte qui a effectivement été longuement discuté, d'insérer une perspective de sanctions.
Personne ne voulait de sanctions immédiates et générales.
Par contre, faire référence à des sanctions ciblées, si d'aventure la situation se dégradait, ce qui n'est pas le cas actuellement, est aussi un signe clair, un message adressé à celles et ceux qui seraient dans cette hypothèse touchés par ces sanctions. Nous regardons les choses de près, il a été réaffirmé la nécessité d'un renforcement de la démocratie. Bien évidemment, ces sanctions pourraient aussi toucher celles et ceux qui ne favoriseraient pas le chemin vers la démocratie.
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- Suisse -
Q - Bonjour, une petite réaction sur le vote suisse de dimanche, est-ce que c'est un message envoyé à l'Europe, un message de défiance ?
R - C'est en tout cas un grand regret, le résultat de ce vote, évidemment. Un pays qui fait la grande majorité de son commerce international avec l'Union européenne, qui vote contre la libre circulation des travailleurs, cela a quelque chose d'assez paradoxal. Je crois que ce n'est pas un vote qui est dans l'intérêt même de la Suisse. Nous verrons la réaction du gouvernement suisse, mercredi matin, pour savoir quelles suites il donnera à cette votation qui a été obtenue à une très courte majorité. C'est au gouvernement suisse de se saisir de ce dossier, dont il devra en tirer les conséquences dans les 3 ans qui viennent. Il n'y a donc pas d'inquiétude à avoir dans l'immédiat, et il faut rassurer les frontalier savoyards, haut-savoyards ou du département de l'Ain.
Q - Pour la Suisse, ce sont des conséquences économiques lourdes à Berne ?
R - Cela peut en avoir, effectivement, parce que cela peut remettre en cause l'accord qui prévaut aujourd'hui entre l'Union européenne et la Suisse. Il a été conclu en 1999, mis en place en 2002 sur beaucoup d'échanges commerciaux, sur les transports, sur les produits agricoles et dans la recherche et le développement. Nous pourrions être amenés à les revoir substantiellement, et je pense que ça n'est pas, je le répète, dans l'intérêt de la Suisse, qui a besoin par ailleurs de salariés qui viennent d'autres pays de l'Union européenne, voire même de pays tiers.
Q - Cela pourrait marquer un coup d'arrêt aux relations entre la Suisse et l'Union européenne ?
R - Nous n'en sommes pas là évidemment aujourd'hui, mais si cet accord devait être revu, effectivement, un certain nombre d'accompagnements dont bénéficie aujourd'hui la Suisse de la part de l'Union européenne pourraient être remis en cause. Les semaines qui arrivent nous montreront quel est l'impact à terme.
Q - Vous dites qu'il n'y a pas d'urgence mais la Suisse doit, dans les semaines qui viennent, ratifier l'accord d'adhésion avec la Croatie. Si elle ne le fait pas, là, est-ce qu'il y a des conséquences ? C'est-à-dire suspension des autres accords qui sont en cours de négociation ?
R - Jusqu'à aujourd'hui, la Suisse ne s'est pas positionnée sur cet accord. C'est au gouvernement suisse de voir comment il l'analyse et quelles conséquences il en tire. Sur la scène nationale suisse, c'est un problème que les Suisses doivent gérer eux-mêmes.
Q - Il y a beaucoup de Suisses qui vivent en France...
R - Il y a 150.000 frontaliers, à peu près...
Q - Oui mais des Suisses qui vivent de ce côté-là, est-ce qu'on peut envisager des mesures réciproques, éventuellement ?
R - Nous n'en encore pas là, évidemment, au lendemain d'un vote. Je crois que ce sont aux Suisses d'analyser dans un premier temps les raisons pour lesquelles une partie de la population a voté contre la libre-circulation et pour l'instauration de quotas. C'est une problématique à laquelle les Suisses doivent d'abord répondre eux-mêmes.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 17 février 2014