Texte intégral
GRÉGOIRE FAVET
Bon, l'une des mesures, il y a moins de dix mesures, huit mesures, je crois, qui ont été annoncées
NICOLE BRICQ
Huit.
GREGOIRE FAVET
par François HOLLANDE, mais la mesures emblématique, en tout cas qui est retenue par les journalistes, mais aussi par les patrons ce matin, c'est la stabilité fiscale, la promesse d'une stabilité fiscale qui n'est pas une promesse nouvelle, enfin, je veux dire, ce n'est pas le premier gouvernement à s'engager sur la stabilité fiscale, Nicole BRICQ, cette promesse, c'est la réalité aujourd'hui.
NICOLE BRICQ
Oui mais, c'est le premier gouvernement qui va le faire, parce que maintenant que l'on a répondu à l'attente qui avait été exprimée par beaucoup de chefs d'entreprise étrangers, qui nous reprochaient une absence de visibilité et surtout de stabilité, je crois que maintenant il faut le faire, et vous avez vu que le président de la République veut aller vite.
GREGOIRE FAVET
Et comment est-ce qu'on le fait, Nicole BRICQ, justement, enfin, comment est-ce que l'on garantit la stabilité fiscale, au-delà de la simple promesse et de la seule parole politique ?
NICOLE BRICQ
En le faisant. En le faisant par le biais d'une relation de confiance, c'est-à-dire qu'un investisseur étranger qui viendra en France, notamment quand il veut investir dans une entreprise productive qui crée des emplois et de l'activité, il sera garanti par cette relation de confiance, que les engagements qui ont été pris à son endroit, ne bougeront pas.
GREGOIRE FAVET
Et c'est quoi, ça sera un engagement formel de l'administration
NICOLE BRICQ
Absolument, absolument.
GREGOIRE FAVET
On aura un compte, un papier écrit
NICOLE BRICQ
Alors, ça bouscule un petit peu, il faut quand même le voir, toutes les décisions qui ont été prises, obligent l'administration à se mettre à ce niveau, et je crois que l'ensemble des collègues de Bercy sont prêts à faire face.
GREGOIRE FAVET
Bon, et c'est un engagement sur une stabilité fiscale, quoi, le temps de la durée de l'investissement, c'est-à-dire
NICOLE BRICQ
Absolument, absolument
GREGOIRE FAVET
dans 3 à 5 ans minimum.
NICOLE BRICQ
Absolument, absolument. Alors, il faut évidemment préciser les modalités, mais sur le principe, je crois que c'est très clair, et les chefs d'entreprise qui étaient venus, du monde entier, autour du président de la République et du Premier ministre, l'ont bien compris comme tel. Mais vous savez que le président s'est engagé, c'est lui qui a proposé, à l'issue du Conseil supérieur de l'attractivité, il s'est engagé à ce qu'il y ait un suivi des décisions, et tous les six mois, ce conseil se réunira.
GREGOIRE FAVET
On réunira le conseil, qu'on avait un peu oublié, parce qu'il date du début des années 2000, c'est ça
NICOLE BRICQ
Oui, mais il n'avait pas été réuni, est vrai, depuis 2011, donc il était temps de le faire, parce que l'année 2014 c'est vraiment l'année charnière pour l'économie française, il faut que nous gardions notre place dans l'attractivité, parce que moi j'y ai intérêt, pas uniquement pour moi, mais vous savez qu'il y a 20 000 étrangères en France et qu'elles totalisent 30 % de nos exportations. Parce que c'est le mouvement du monde qui est en France et il faut pouvoir le capter, le monde tourne vite et il faut tourner avec.
GREGOIRE FAVET
Donc il faut comprendre, ces investissements étrangers en France ont un impact direct sur le commerce extérieur, c'est ça que l'on peut dire, c'est-à-dire si on revient à votre .
NICOLE BRICQ
Absolument, 30 % de nos exportations sont le fait d'entreprises étrangères et je rappelle quand même qu'elles emploient 2 millions de salariés en France.
GREGOIRE FAVET
Et d'où la fusion, alors ça c'est une autre mesure qui a été annoncée, qui vous concerne directement, d'où la fusion de l'Agence française des investissements internationaux et d'UBI FRANCE, qui elle, était chargée de porter à l'étranger, justement, les entreprises françaises.
NICOLE BRICQ
Absolument, c'est
GREGOIRE FAVET
Ça devient une plateforme unique.
NICOLE BRICQ
Absolument, c'est un rassemblement de notre dispositif économique à l'étranger, qui va nous permettre de multiplier notre force, notre force de vente, si je puis dire, c'est-à-dire que nous aurons 1 500 personnels qui se déploieront dans 65 pays, alors que jusqu'à présent, l'Agence française qui était chargée d'attirer les investissements internationaux, n'était que dans 18 pays, donc c'est une force de frappe multipliée.
GREGOIRE FAVET
Et ça veut dire quoi, c'est une plateforme qui va, quand elle va s'adresser aux investisseurs étrangers, alors via anciennement l'AFII, l'Agence française des investissements internationaux, on va leur dire : « Venez investir chez nous, vous pourrez réexporter, enfin
NICOLE BRICQ
Absolument.
GREGOIRE FAVET
une plateforme qui marche dans les deux sens.
NICOLE BRICQ
Il y a, sur les 8 mesures des décisions d'hier, il y en a quand même à peu près trois, quatre, même, qui me concernent, parce que quand on exporte de France on doit importer, bien sûr, et il faut que ça aille très vite
GREGOIRE FAVET
C'est-à-dire quoi, simplification des droits de douane ? C'est ça ?
NICOLE BRICQ
Absolument, ça veut dire qu'il y aura une dématérialisation des opérations d'import-export qui devra être réalisée au 1er janvier 2015, même à la fin de l'année 2014, a dit le président de la République, ça oblige une mobilisation de l'administration, il faut y penser, et puis il y aura aussi le fait que l'on va simplifier vraiment formidablement, c'est très demandé par les entreprises, le paiement de la tva. Au lieu d'avoir deux papiers, on en aura plus qu'un, déjà, ça fait faire des économies de temps et d'argent, et en même temps, on pourra liquider sa tva, sans être obligé de faire de la paperasse, ça c'est formidable, parce que c'est très demandé, et c'est ce que l'on appelle l'auto-liquidation en jargon technique.
GREGOIRE FAVET
Ça c'est le grand choc de simplification dont nous a déjà parlé Jean-Marc AYRAULT
NICOLE BRICQ
Oui, ça fait partie de la
GREGOIRE FAVET
Ce n'est pas le grand soir de l'attractivité française
NICOLE BRICQ
Oui, mais ça facilite la vie des chefs d'entreprise, et de leur personnel, ne l'oubliez pas. Moins de paperasse, c'est plus de temps pour se consacrer à ses clients et puis il y a aussi la mesure concernant les visas, qui me concerne directement, parce que vous savez qu'une entreprise, elle a besoin de recevoir des fournisseurs, elle a besoin d'avoir ses clients, et pour les visas de courts séjours, ce sera très facile, alors qu'à l'heure actuelle
GREGOIRE FAVET
Ça sera réglé en 48 heures
NICOLE BRICQ
Absolument, et ça se fera pour trois mois. Et puis si, comme ça peut arriver, une entreprise étrangère vient en France, je pense à une entreprise japonaise qui était autour de la table, KUBOTA, qui va faire des tracteurs dans le Nord de la France, elle va faire venir ses cadres, pour former du personnel localement en France, il faut qu'ils puissent rester plus longtemps, à ce moment-là ils rentrent dans la procédure accélérée du visa de long séjour.
GREGOIRE FAVET
Est-ce que la majorité, là, soutient l'ensemble de la majorité, là, est aligné, derrière le gouvernement sur ces mesures, alors, au sens large, l'attractivité, le Conseil stratégique de l'attractivité, mais je mets aussi dedans le pacte de responsabilité, toutes ces mesures de politique de l'offre, l'expression avait été prononcée par François HOLLANDE lors de sa conférence de rentrée, enfin, je ne sais pas, je lis, tout le monde a lu le blog de Gaëtan GORCE, hier, sénateur de la Nièvre, enfin, qui parle d'enfumage, les 50 milliards de coupes de dépenses publiques c'est de l'enfumage, c'est pour enfumer Bruxelles, enfin voilà, lui il dit les choses d'une manière, alors, je ne sais pas, c'est très bon, c'est très cru, mais est-ce que ça reflète une partie de la pensée du PS aujourd'hui ou est-ce que ça n'engage que Gaëtan GORCE ?
NICOLE BRICQ
Ce que j'observe, dans les 20 mois de gouvernement, que tous les grands textes ont été votés à l'Assemblée, donc je dis, je ne vois pas pourquoi quand il sera soumis au Parlement, le pacte de responsabilité, cet engagement du gouvernement, je ne vois pas pourquoi il ne le serait pas, je suis même sûr qu'il sera adopté.
GREGOIRE FAVET
Cette politique de l'offre, elle est endossée par l'ensemble de la majorité.
NICOLE BRICQ
Mais, quand on regarde la cohérence de l'action gouvernementale depuis le début, nous avons eu le rapport Gallois, qui a fait un diagnostic très sévère sur la perte de compétitivité de l'économie française. Le mois de novembre 2012, nous avons lancé le pacte de compétitivité, et à partir de janvier, 2014, le président de la République dit : « Il faut accélérer », parce que c'est maintenant que l'on va gagner la bataille économie en France et à l'étranger.
GREGOIRE FAVET
Mais, est-ce que l'on ne perd pas en
NICOLE BRICQ
Donc il y a une cohérence de l'action gouvernementale, et un continu, et jusqu'à présent, j'ai noté que la majorité était favorable à ce continuum, cette cohérence économique, parce que le président l'avait dit dès le début, « je serai jugé à la fin de mon quinquennat, sur la politique économique ».
GREGOIRE FAVET
Bon, je reviens juste un instant sur la stabilité fiscale, enfin, cette stabilité, promesse de stabilité fiscale, elle concerne, enfin, tout le monde, y compris les entreprises françaises, Nicole BRICQ, parce que là c'est une promesse qui a été faite vis-à-vis des investisseurs étrangers
NICOLE BRICQ
La relation
GREGOIRE FAVET
Mais c'est une demande des patrons français.
NICOLE BRICQ
La relation de confiance, elle doit concerner les patrons, qu'ils soient français ou étrangers. Ce que nous avons fait au travers de ces mesures, souvent, aussi, c'est de mettre dans Je vois par exemple les financements, les financements pour les entreprises au travers de la Banque publique d'investissement, eh bien, ça c'est bien clair maintenant, les entreprises étrangères pourront en profiter, comme les entreprises françaises. On les met à niveau, et vous savez, l'attractivité, c'est une bataille de tous les jours, nous ne sommes pas seuls, ne serait-ce qu'en Europe, nous savons que nous avons la concurrence allemande et la concurrence britannique, monsieur CAMERON ne se prive pas de rappeler qu'il déroule le tapis rouge.
GREGOIRE FAVET
Mais c'est un tapis rouge qui a été déroulé par François HOLLANDE ?
NICOLE BRICQ
Ecoutez, je préfèrerais peut-être un tapis bleu, mais peu importe, ça n'est pas le sujet de la couleur, le fait principal, c'est que oui la France est un pays attractif et elle entend bien le rester.
GREGOIRE FAVET
Bon, ministre du Commerce extérieur, enfin, je vous pose une question sur l'euro, enfin le niveau de l'euro/dollar, 1,37, parce qu'on parle de compétitivité mais est-ce qu'il faut, dans les éléments de compétitivité de la France, des entreprises françaises à l'export, votre domaine, est-ce qu'il faut accorder une place importante au niveau de l'euro/dollar, enfin, est-ce qu'il faut en fait une bataille politique, comme certains au gouvernement et je pense à Arnaud MONTEBOURG, souhaitent le faire, Nicole BRICQ ?
NICOLE BRICQ
C'est un sujet, il peut effectivement pénaliser les entreprises françaises, mais nous savons que les problèmes de compétitivité de notre économie ne sont pas suspendus au cours de l'euro, parce que c'est vrai que quand nous sommes rentrés dans l'euro, nous aurions dû, à cette époque, monter en gamme, en qualité, pour être dans la course mondiale. C'est ce que nous essayons de faire, et notamment mon collègue ministre de l'Industrie, en réarmant l'industrie, française, parce que c'est à partir de l'industrie que l'on est compétitif, il faut être en phase avec la demande mondiale et mon travail de ministre du Commerce extérieur, c'est de mettre l'offre commerciale française en phase avec cette demande mondiale qui quand même est d'un très bon niveau, donc oui, il peut y avoir un problème quand l'euro monte trop, mais
GREGOIRE FAVET
Mais ça n'annihile pas, comme le dit Arnaud MONTEBOURG, les efforts de compétitivité, ça ne réduit pas à zéro les efforts de compétitivité qui sont faits par
NICOLE BRICQ
Absolument, ça ne doit pas être un sujet qui cache nos problèmes de compétitivité, armons la France, armons l'économie française et l'industrie française. C'est la priorité des priorités, parce que derrière il y a de la croissance, de l'activité, et de l'emploi, c'est quand même l'objectif numéro 1 du gouvernement, de l'emploi pour les jeunes, de l'emploi pour tous ceux qui veulent, qui ont la capacité de travailler.
GREGOIRE FAVET
Avec des engagements de résultats ou de moyens de la part des entreprises, on va terminer là-dessus, Nicole BRICQ, mais c'est le sujet du moment, enfin, il y a On a l'impression que c'est un débat sémantique, mais ça montre aussi les divisions qui peuvent exister, alors, au sein de la classe politique, au sein du patronat aussi, enfin, sur l'engagement de résultats, l'engagement de moyens, voilà, on sent qu'il y a des nuances importantes derrière les termes choisis.
NICOLE BRICQ
Oui, et moi je pense que ce débat sur les contreparties, c'est un faux débat. En revanche, je sais tout ce que l'on a fait, pour permettre que les entreprises investissent, produisent, et créent des emplois. Maintenant, c'est aussi à elles de se prendre en mains, nous sommes un pays d'entrepreneurs, moi je le sais, je le vois, je le constate tous les jours, mais il faut le démontrer. Il faut le démontrer, et c'est vrai qu'en laissant des marges aux entreprises, c'est à elles de créer ces emplois
GREGOIRE FAVET
De décider ce qu'elles feront.
NICOLE BRICQ
et ce qu'elles en feront, mais elles ont la possibilité de le faire, elles ne peuvent plus dire aujourd'hui « c'est la faute à », non, elles ne peuvent plus le dire, maintenant c'est à elles de se mettre au travail, et une entreprise, ce sont des entrepreneurs, bien sûr, mais ce sont aussi des salariés, ça doit se faire aussi en mobilisant les salariés autour d'un vrai dialogue social, leur permettre de se former pour être plus compétitifs et plus compétents.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 21 février 2014
Bon, l'une des mesures, il y a moins de dix mesures, huit mesures, je crois, qui ont été annoncées
NICOLE BRICQ
Huit.
GREGOIRE FAVET
par François HOLLANDE, mais la mesures emblématique, en tout cas qui est retenue par les journalistes, mais aussi par les patrons ce matin, c'est la stabilité fiscale, la promesse d'une stabilité fiscale qui n'est pas une promesse nouvelle, enfin, je veux dire, ce n'est pas le premier gouvernement à s'engager sur la stabilité fiscale, Nicole BRICQ, cette promesse, c'est la réalité aujourd'hui.
NICOLE BRICQ
Oui mais, c'est le premier gouvernement qui va le faire, parce que maintenant que l'on a répondu à l'attente qui avait été exprimée par beaucoup de chefs d'entreprise étrangers, qui nous reprochaient une absence de visibilité et surtout de stabilité, je crois que maintenant il faut le faire, et vous avez vu que le président de la République veut aller vite.
GREGOIRE FAVET
Et comment est-ce qu'on le fait, Nicole BRICQ, justement, enfin, comment est-ce que l'on garantit la stabilité fiscale, au-delà de la simple promesse et de la seule parole politique ?
NICOLE BRICQ
En le faisant. En le faisant par le biais d'une relation de confiance, c'est-à-dire qu'un investisseur étranger qui viendra en France, notamment quand il veut investir dans une entreprise productive qui crée des emplois et de l'activité, il sera garanti par cette relation de confiance, que les engagements qui ont été pris à son endroit, ne bougeront pas.
GREGOIRE FAVET
Et c'est quoi, ça sera un engagement formel de l'administration
NICOLE BRICQ
Absolument, absolument.
GREGOIRE FAVET
On aura un compte, un papier écrit
NICOLE BRICQ
Alors, ça bouscule un petit peu, il faut quand même le voir, toutes les décisions qui ont été prises, obligent l'administration à se mettre à ce niveau, et je crois que l'ensemble des collègues de Bercy sont prêts à faire face.
GREGOIRE FAVET
Bon, et c'est un engagement sur une stabilité fiscale, quoi, le temps de la durée de l'investissement, c'est-à-dire
NICOLE BRICQ
Absolument, absolument
GREGOIRE FAVET
dans 3 à 5 ans minimum.
NICOLE BRICQ
Absolument, absolument. Alors, il faut évidemment préciser les modalités, mais sur le principe, je crois que c'est très clair, et les chefs d'entreprise qui étaient venus, du monde entier, autour du président de la République et du Premier ministre, l'ont bien compris comme tel. Mais vous savez que le président s'est engagé, c'est lui qui a proposé, à l'issue du Conseil supérieur de l'attractivité, il s'est engagé à ce qu'il y ait un suivi des décisions, et tous les six mois, ce conseil se réunira.
GREGOIRE FAVET
On réunira le conseil, qu'on avait un peu oublié, parce qu'il date du début des années 2000, c'est ça
NICOLE BRICQ
Oui, mais il n'avait pas été réuni, est vrai, depuis 2011, donc il était temps de le faire, parce que l'année 2014 c'est vraiment l'année charnière pour l'économie française, il faut que nous gardions notre place dans l'attractivité, parce que moi j'y ai intérêt, pas uniquement pour moi, mais vous savez qu'il y a 20 000 étrangères en France et qu'elles totalisent 30 % de nos exportations. Parce que c'est le mouvement du monde qui est en France et il faut pouvoir le capter, le monde tourne vite et il faut tourner avec.
GREGOIRE FAVET
Donc il faut comprendre, ces investissements étrangers en France ont un impact direct sur le commerce extérieur, c'est ça que l'on peut dire, c'est-à-dire si on revient à votre .
NICOLE BRICQ
Absolument, 30 % de nos exportations sont le fait d'entreprises étrangères et je rappelle quand même qu'elles emploient 2 millions de salariés en France.
GREGOIRE FAVET
Et d'où la fusion, alors ça c'est une autre mesure qui a été annoncée, qui vous concerne directement, d'où la fusion de l'Agence française des investissements internationaux et d'UBI FRANCE, qui elle, était chargée de porter à l'étranger, justement, les entreprises françaises.
NICOLE BRICQ
Absolument, c'est
GREGOIRE FAVET
Ça devient une plateforme unique.
NICOLE BRICQ
Absolument, c'est un rassemblement de notre dispositif économique à l'étranger, qui va nous permettre de multiplier notre force, notre force de vente, si je puis dire, c'est-à-dire que nous aurons 1 500 personnels qui se déploieront dans 65 pays, alors que jusqu'à présent, l'Agence française qui était chargée d'attirer les investissements internationaux, n'était que dans 18 pays, donc c'est une force de frappe multipliée.
GREGOIRE FAVET
Et ça veut dire quoi, c'est une plateforme qui va, quand elle va s'adresser aux investisseurs étrangers, alors via anciennement l'AFII, l'Agence française des investissements internationaux, on va leur dire : « Venez investir chez nous, vous pourrez réexporter, enfin
NICOLE BRICQ
Absolument.
GREGOIRE FAVET
une plateforme qui marche dans les deux sens.
NICOLE BRICQ
Il y a, sur les 8 mesures des décisions d'hier, il y en a quand même à peu près trois, quatre, même, qui me concernent, parce que quand on exporte de France on doit importer, bien sûr, et il faut que ça aille très vite
GREGOIRE FAVET
C'est-à-dire quoi, simplification des droits de douane ? C'est ça ?
NICOLE BRICQ
Absolument, ça veut dire qu'il y aura une dématérialisation des opérations d'import-export qui devra être réalisée au 1er janvier 2015, même à la fin de l'année 2014, a dit le président de la République, ça oblige une mobilisation de l'administration, il faut y penser, et puis il y aura aussi le fait que l'on va simplifier vraiment formidablement, c'est très demandé par les entreprises, le paiement de la tva. Au lieu d'avoir deux papiers, on en aura plus qu'un, déjà, ça fait faire des économies de temps et d'argent, et en même temps, on pourra liquider sa tva, sans être obligé de faire de la paperasse, ça c'est formidable, parce que c'est très demandé, et c'est ce que l'on appelle l'auto-liquidation en jargon technique.
GREGOIRE FAVET
Ça c'est le grand choc de simplification dont nous a déjà parlé Jean-Marc AYRAULT
NICOLE BRICQ
Oui, ça fait partie de la
GREGOIRE FAVET
Ce n'est pas le grand soir de l'attractivité française
NICOLE BRICQ
Oui, mais ça facilite la vie des chefs d'entreprise, et de leur personnel, ne l'oubliez pas. Moins de paperasse, c'est plus de temps pour se consacrer à ses clients et puis il y a aussi la mesure concernant les visas, qui me concerne directement, parce que vous savez qu'une entreprise, elle a besoin de recevoir des fournisseurs, elle a besoin d'avoir ses clients, et pour les visas de courts séjours, ce sera très facile, alors qu'à l'heure actuelle
GREGOIRE FAVET
Ça sera réglé en 48 heures
NICOLE BRICQ
Absolument, et ça se fera pour trois mois. Et puis si, comme ça peut arriver, une entreprise étrangère vient en France, je pense à une entreprise japonaise qui était autour de la table, KUBOTA, qui va faire des tracteurs dans le Nord de la France, elle va faire venir ses cadres, pour former du personnel localement en France, il faut qu'ils puissent rester plus longtemps, à ce moment-là ils rentrent dans la procédure accélérée du visa de long séjour.
GREGOIRE FAVET
Est-ce que la majorité, là, soutient l'ensemble de la majorité, là, est aligné, derrière le gouvernement sur ces mesures, alors, au sens large, l'attractivité, le Conseil stratégique de l'attractivité, mais je mets aussi dedans le pacte de responsabilité, toutes ces mesures de politique de l'offre, l'expression avait été prononcée par François HOLLANDE lors de sa conférence de rentrée, enfin, je ne sais pas, je lis, tout le monde a lu le blog de Gaëtan GORCE, hier, sénateur de la Nièvre, enfin, qui parle d'enfumage, les 50 milliards de coupes de dépenses publiques c'est de l'enfumage, c'est pour enfumer Bruxelles, enfin voilà, lui il dit les choses d'une manière, alors, je ne sais pas, c'est très bon, c'est très cru, mais est-ce que ça reflète une partie de la pensée du PS aujourd'hui ou est-ce que ça n'engage que Gaëtan GORCE ?
NICOLE BRICQ
Ce que j'observe, dans les 20 mois de gouvernement, que tous les grands textes ont été votés à l'Assemblée, donc je dis, je ne vois pas pourquoi quand il sera soumis au Parlement, le pacte de responsabilité, cet engagement du gouvernement, je ne vois pas pourquoi il ne le serait pas, je suis même sûr qu'il sera adopté.
GREGOIRE FAVET
Cette politique de l'offre, elle est endossée par l'ensemble de la majorité.
NICOLE BRICQ
Mais, quand on regarde la cohérence de l'action gouvernementale depuis le début, nous avons eu le rapport Gallois, qui a fait un diagnostic très sévère sur la perte de compétitivité de l'économie française. Le mois de novembre 2012, nous avons lancé le pacte de compétitivité, et à partir de janvier, 2014, le président de la République dit : « Il faut accélérer », parce que c'est maintenant que l'on va gagner la bataille économie en France et à l'étranger.
GREGOIRE FAVET
Mais, est-ce que l'on ne perd pas en
NICOLE BRICQ
Donc il y a une cohérence de l'action gouvernementale, et un continu, et jusqu'à présent, j'ai noté que la majorité était favorable à ce continuum, cette cohérence économique, parce que le président l'avait dit dès le début, « je serai jugé à la fin de mon quinquennat, sur la politique économique ».
GREGOIRE FAVET
Bon, je reviens juste un instant sur la stabilité fiscale, enfin, cette stabilité, promesse de stabilité fiscale, elle concerne, enfin, tout le monde, y compris les entreprises françaises, Nicole BRICQ, parce que là c'est une promesse qui a été faite vis-à-vis des investisseurs étrangers
NICOLE BRICQ
La relation
GREGOIRE FAVET
Mais c'est une demande des patrons français.
NICOLE BRICQ
La relation de confiance, elle doit concerner les patrons, qu'ils soient français ou étrangers. Ce que nous avons fait au travers de ces mesures, souvent, aussi, c'est de mettre dans Je vois par exemple les financements, les financements pour les entreprises au travers de la Banque publique d'investissement, eh bien, ça c'est bien clair maintenant, les entreprises étrangères pourront en profiter, comme les entreprises françaises. On les met à niveau, et vous savez, l'attractivité, c'est une bataille de tous les jours, nous ne sommes pas seuls, ne serait-ce qu'en Europe, nous savons que nous avons la concurrence allemande et la concurrence britannique, monsieur CAMERON ne se prive pas de rappeler qu'il déroule le tapis rouge.
GREGOIRE FAVET
Mais c'est un tapis rouge qui a été déroulé par François HOLLANDE ?
NICOLE BRICQ
Ecoutez, je préfèrerais peut-être un tapis bleu, mais peu importe, ça n'est pas le sujet de la couleur, le fait principal, c'est que oui la France est un pays attractif et elle entend bien le rester.
GREGOIRE FAVET
Bon, ministre du Commerce extérieur, enfin, je vous pose une question sur l'euro, enfin le niveau de l'euro/dollar, 1,37, parce qu'on parle de compétitivité mais est-ce qu'il faut, dans les éléments de compétitivité de la France, des entreprises françaises à l'export, votre domaine, est-ce qu'il faut accorder une place importante au niveau de l'euro/dollar, enfin, est-ce qu'il faut en fait une bataille politique, comme certains au gouvernement et je pense à Arnaud MONTEBOURG, souhaitent le faire, Nicole BRICQ ?
NICOLE BRICQ
C'est un sujet, il peut effectivement pénaliser les entreprises françaises, mais nous savons que les problèmes de compétitivité de notre économie ne sont pas suspendus au cours de l'euro, parce que c'est vrai que quand nous sommes rentrés dans l'euro, nous aurions dû, à cette époque, monter en gamme, en qualité, pour être dans la course mondiale. C'est ce que nous essayons de faire, et notamment mon collègue ministre de l'Industrie, en réarmant l'industrie, française, parce que c'est à partir de l'industrie que l'on est compétitif, il faut être en phase avec la demande mondiale et mon travail de ministre du Commerce extérieur, c'est de mettre l'offre commerciale française en phase avec cette demande mondiale qui quand même est d'un très bon niveau, donc oui, il peut y avoir un problème quand l'euro monte trop, mais
GREGOIRE FAVET
Mais ça n'annihile pas, comme le dit Arnaud MONTEBOURG, les efforts de compétitivité, ça ne réduit pas à zéro les efforts de compétitivité qui sont faits par
NICOLE BRICQ
Absolument, ça ne doit pas être un sujet qui cache nos problèmes de compétitivité, armons la France, armons l'économie française et l'industrie française. C'est la priorité des priorités, parce que derrière il y a de la croissance, de l'activité, et de l'emploi, c'est quand même l'objectif numéro 1 du gouvernement, de l'emploi pour les jeunes, de l'emploi pour tous ceux qui veulent, qui ont la capacité de travailler.
GREGOIRE FAVET
Avec des engagements de résultats ou de moyens de la part des entreprises, on va terminer là-dessus, Nicole BRICQ, mais c'est le sujet du moment, enfin, il y a On a l'impression que c'est un débat sémantique, mais ça montre aussi les divisions qui peuvent exister, alors, au sein de la classe politique, au sein du patronat aussi, enfin, sur l'engagement de résultats, l'engagement de moyens, voilà, on sent qu'il y a des nuances importantes derrière les termes choisis.
NICOLE BRICQ
Oui, et moi je pense que ce débat sur les contreparties, c'est un faux débat. En revanche, je sais tout ce que l'on a fait, pour permettre que les entreprises investissent, produisent, et créent des emplois. Maintenant, c'est aussi à elles de se prendre en mains, nous sommes un pays d'entrepreneurs, moi je le sais, je le vois, je le constate tous les jours, mais il faut le démontrer. Il faut le démontrer, et c'est vrai qu'en laissant des marges aux entreprises, c'est à elles de créer ces emplois
GREGOIRE FAVET
De décider ce qu'elles feront.
NICOLE BRICQ
et ce qu'elles en feront, mais elles ont la possibilité de le faire, elles ne peuvent plus dire aujourd'hui « c'est la faute à », non, elles ne peuvent plus le dire, maintenant c'est à elles de se mettre au travail, et une entreprise, ce sont des entrepreneurs, bien sûr, mais ce sont aussi des salariés, ça doit se faire aussi en mobilisant les salariés autour d'un vrai dialogue social, leur permettre de se former pour être plus compétitifs et plus compétents.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 21 février 2014