Texte intégral
Aujourd'hui est lancée une nouvelle campagne nationale de communication consacrée au passage à l'an 2 000. Des moyens très importants sont mobilisés, et un seul chiffre devrait suffire à nous persuader que cette grande campagne est indispensable :
- à moins de 8 mois de l'échéance fatidique (239 jours exactement), 1 dirigeant de PME sur 3 se croit encore à l'abri du bogue de l'An 2 000. C'est dire le travail que nous devons encore accomplir.
Je dis " que nous devons encore accomplir " parce que, si la campagne de communication est indispensable, elle n'est pas pour autant suffisante : nos efforts de sensibilisation n'atteindront leur objectif que dans la mesure où l'ensemble des relais au contact direct des entreprises joueront pleinement leur rôle.
L'importance de l'enjeu justifie notre mobilisation, et il est encore temps, pour nous tous, d'agir efficacement. Mais nous devons, désormais, faire très vite.
En tant que secrétaire d'Etat aux PME, au Commerce et à l'Artisanat, chargée de plus de la Consommation, j'ai, pour ma part, privilégié 4 types d'actions :
- La répression des fraudes, avec l'enquête de la DGCCRF concernant les matériels destinés aux consommateurs, mais aussi à certains professionnels ;
- La mobilisation des organisations professionnelles pour la constitution de dossiers d'information technique par métier ;
- La mise à contribution, avec Christian Pierret, des centres techniques et des pôles innovations, avec, il faut le reconnaître, des résultats très inégaux ;
- L'invitation faite aux chambres consulaires d'offrir leurs services pour l'expertise, plus particulièrement, de tous les équipements communs à l'ensemble des petites et moyennes entreprises, quel que soit leur métier : micro-ordinateurs, appareils de mesure, caisses enregistreuses, terminaux de paiement, dispositifs de surveillance, etc.
Le temps presse, et il nous faut optimiser nos efforts : faire en sorte qu'une initiative fructueuse prise à Brest puisse être déclinée à Rodez ou à Lille, sans délai.
Cela passe par une mise en réseau des expériences et des savoir-faire acquis. Je tiens, en particulier, à souligner l'action exemplaire de la Confédération Générale de l'Alimentation de Détail qui a mis en place une mission d'expertise pour les métiers de la filière agro-alimentaire et qui, après enquête auprès des fournisseurs, doit éditer un guide technique pour les professionnels.
Prendre ce genre d'initiative est aujourd'hui d'autant plus urgent que la plate-forme téléphonique nationale mise en place par le ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie orientera, dès ces prochains jours, les demandes d'informations spécifiques vers les organisations professionnelles concernées.
C'est pourquoi je propose aux représentants des organismes consulaires, aux responsables des organisations professionnelles des PME commerciales, artisanales et de services présents ici, acteurs du Comité national pour le passage à l'An 2 000, de coordonner leurs actions afin :
- de recenser l'ensemble des dossiers techniques sur les matériels informatiques et électroniques menacés de bogue,
- de lister toutes les compétences professionnelles identifiées pour apporter des solutions aux menaces de bogue,
- de mettre en relation les acteurs locaux de vos réseaux et les animateurs de la communication nationale.
Je pense, par exemple, à la synergie qui peut naître entre vos initiatives locales de mobilisation et la caravane de camions prévue dans la campagne de sensibilisation qui débute.
Cependant, nous ne pourrons véritablement mobiliser les PME que si nous leur démontrons que certains équipements utilisés dans leur métier sont touchés. Or, l'expertise détaillée est généralement indisponible, sauf chez les fournisseurs qui détiennent évidemment les clés du problème.
Pour l'heure, il continue de régner une grande opacité sur la situation des équipements par rapport à l'an 2 000 et sur les garanties offertes.
Les responsables des PME doivent donc adopter une démarche plus offensive vis à vis des fournisseurs, qui ont tendance à privilégier leurs " grands comptes " au niveau des informations techniques et des solutions proposées.
S'en tenir à des démarches de sensibilisation envers les chefs d'entreprises pour les renvoyer, ensuite, individuellement vers ces fournisseurs serait, j'en suis convaincue, un aveu d'impuissance. Cela reviendrait à accepter à l'avance des risques de dégâts, difficiles à chiffrer mais, à l'évidence, considérables.
Ce n'est pas dans ma nature et je sais que ce n'est pas non plus dans la vôtre. C'est pourquoi je vous invite à une démarche commune plus offensive et, si nécessaire, plus contraignante.
Au plan du droit de la consommation, les délits de " tromperie " et de "publicité mensongère" peuvent être invoqués, s'il s'avère que des matériels vendus pour un usage de longue durée boguent au passage du 1er janvier 2 000.
La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes est compétente pour constater ces deux catégories d'infraction. Des procédures sont actuellement en cours. Une quinzaine de dossiers sont sur le point d'être transmis aux parquets. Les suites qui y seront données dépendront, bien entendu, de l'appréciation souveraine des tribunaux.
Et je compte sur les travaux du groupe " juridique et assurance ", qui fera un point tout à l'heure, pour éclairer cet aspect important du dossier.
Le recours à des procédures judiciaires n'est toutefois pas notre but. Notre but premier est bien d'éviter les dommages économiques qui menacent chacune des entreprises qui ne se seraient pas préparées. Compte tenu de leur nombre aujourd'hui, il s'agit d'une question d'intérêt général.
Je tiens, à ce titre, à saluer l'accord que la CGPME et l'ordre des experts-comptables ont signé mardi : les signataires s'engagent à échanger toute information recueillie auprès des chefs d'entreprises sur les difficultés qu'ils rencontrent sur la préparation au passage à l'an 2 000.
L'accord prévoit également la mise en place d'un comité de liaison chargé d'assurer le suivi des orientations au plan national.
Cette pratique de mise à disposition de tous des informations recueillies doit être développée.
A cet égard, il convient de souligner le succès rencontré par le site Internet du Cigref : ce site de mutualisation des données disponibles sur le bogue de l'an 2 000 dans le domaine informatique a déjà reçu 10 000 visiteurs en 3 semaines. Permettez-moi seulement de vous suggérer de faire encore un effort pour une meilleure lisibilité, par les chefs de petites et moyennes entreprises, des informations apportées.
Je le redis solennellement : tous les réseaux doivent faire front commun. Je compte sur notre mobilisation à tous.
(source http://www.pme-commerce-artisanat.gouv.fr, le 10 mai 1999)
- à moins de 8 mois de l'échéance fatidique (239 jours exactement), 1 dirigeant de PME sur 3 se croit encore à l'abri du bogue de l'An 2 000. C'est dire le travail que nous devons encore accomplir.
Je dis " que nous devons encore accomplir " parce que, si la campagne de communication est indispensable, elle n'est pas pour autant suffisante : nos efforts de sensibilisation n'atteindront leur objectif que dans la mesure où l'ensemble des relais au contact direct des entreprises joueront pleinement leur rôle.
L'importance de l'enjeu justifie notre mobilisation, et il est encore temps, pour nous tous, d'agir efficacement. Mais nous devons, désormais, faire très vite.
En tant que secrétaire d'Etat aux PME, au Commerce et à l'Artisanat, chargée de plus de la Consommation, j'ai, pour ma part, privilégié 4 types d'actions :
- La répression des fraudes, avec l'enquête de la DGCCRF concernant les matériels destinés aux consommateurs, mais aussi à certains professionnels ;
- La mobilisation des organisations professionnelles pour la constitution de dossiers d'information technique par métier ;
- La mise à contribution, avec Christian Pierret, des centres techniques et des pôles innovations, avec, il faut le reconnaître, des résultats très inégaux ;
- L'invitation faite aux chambres consulaires d'offrir leurs services pour l'expertise, plus particulièrement, de tous les équipements communs à l'ensemble des petites et moyennes entreprises, quel que soit leur métier : micro-ordinateurs, appareils de mesure, caisses enregistreuses, terminaux de paiement, dispositifs de surveillance, etc.
Le temps presse, et il nous faut optimiser nos efforts : faire en sorte qu'une initiative fructueuse prise à Brest puisse être déclinée à Rodez ou à Lille, sans délai.
Cela passe par une mise en réseau des expériences et des savoir-faire acquis. Je tiens, en particulier, à souligner l'action exemplaire de la Confédération Générale de l'Alimentation de Détail qui a mis en place une mission d'expertise pour les métiers de la filière agro-alimentaire et qui, après enquête auprès des fournisseurs, doit éditer un guide technique pour les professionnels.
Prendre ce genre d'initiative est aujourd'hui d'autant plus urgent que la plate-forme téléphonique nationale mise en place par le ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie orientera, dès ces prochains jours, les demandes d'informations spécifiques vers les organisations professionnelles concernées.
C'est pourquoi je propose aux représentants des organismes consulaires, aux responsables des organisations professionnelles des PME commerciales, artisanales et de services présents ici, acteurs du Comité national pour le passage à l'An 2 000, de coordonner leurs actions afin :
- de recenser l'ensemble des dossiers techniques sur les matériels informatiques et électroniques menacés de bogue,
- de lister toutes les compétences professionnelles identifiées pour apporter des solutions aux menaces de bogue,
- de mettre en relation les acteurs locaux de vos réseaux et les animateurs de la communication nationale.
Je pense, par exemple, à la synergie qui peut naître entre vos initiatives locales de mobilisation et la caravane de camions prévue dans la campagne de sensibilisation qui débute.
Cependant, nous ne pourrons véritablement mobiliser les PME que si nous leur démontrons que certains équipements utilisés dans leur métier sont touchés. Or, l'expertise détaillée est généralement indisponible, sauf chez les fournisseurs qui détiennent évidemment les clés du problème.
Pour l'heure, il continue de régner une grande opacité sur la situation des équipements par rapport à l'an 2 000 et sur les garanties offertes.
Les responsables des PME doivent donc adopter une démarche plus offensive vis à vis des fournisseurs, qui ont tendance à privilégier leurs " grands comptes " au niveau des informations techniques et des solutions proposées.
S'en tenir à des démarches de sensibilisation envers les chefs d'entreprises pour les renvoyer, ensuite, individuellement vers ces fournisseurs serait, j'en suis convaincue, un aveu d'impuissance. Cela reviendrait à accepter à l'avance des risques de dégâts, difficiles à chiffrer mais, à l'évidence, considérables.
Ce n'est pas dans ma nature et je sais que ce n'est pas non plus dans la vôtre. C'est pourquoi je vous invite à une démarche commune plus offensive et, si nécessaire, plus contraignante.
Au plan du droit de la consommation, les délits de " tromperie " et de "publicité mensongère" peuvent être invoqués, s'il s'avère que des matériels vendus pour un usage de longue durée boguent au passage du 1er janvier 2 000.
La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes est compétente pour constater ces deux catégories d'infraction. Des procédures sont actuellement en cours. Une quinzaine de dossiers sont sur le point d'être transmis aux parquets. Les suites qui y seront données dépendront, bien entendu, de l'appréciation souveraine des tribunaux.
Et je compte sur les travaux du groupe " juridique et assurance ", qui fera un point tout à l'heure, pour éclairer cet aspect important du dossier.
Le recours à des procédures judiciaires n'est toutefois pas notre but. Notre but premier est bien d'éviter les dommages économiques qui menacent chacune des entreprises qui ne se seraient pas préparées. Compte tenu de leur nombre aujourd'hui, il s'agit d'une question d'intérêt général.
Je tiens, à ce titre, à saluer l'accord que la CGPME et l'ordre des experts-comptables ont signé mardi : les signataires s'engagent à échanger toute information recueillie auprès des chefs d'entreprises sur les difficultés qu'ils rencontrent sur la préparation au passage à l'an 2 000.
L'accord prévoit également la mise en place d'un comité de liaison chargé d'assurer le suivi des orientations au plan national.
Cette pratique de mise à disposition de tous des informations recueillies doit être développée.
A cet égard, il convient de souligner le succès rencontré par le site Internet du Cigref : ce site de mutualisation des données disponibles sur le bogue de l'an 2 000 dans le domaine informatique a déjà reçu 10 000 visiteurs en 3 semaines. Permettez-moi seulement de vous suggérer de faire encore un effort pour une meilleure lisibilité, par les chefs de petites et moyennes entreprises, des informations apportées.
Je le redis solennellement : tous les réseaux doivent faire front commun. Je compte sur notre mobilisation à tous.
(source http://www.pme-commerce-artisanat.gouv.fr, le 10 mai 1999)