Entretien de M. Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères et du développement international, avec RFI le 12 mai 2014, sur la situation en Ukraine et les relations avec la Russie.

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Média : Radio France Internationale

Texte intégral

Q - C'est la crise ukrainienne qui sera au coeur de la rencontre entre John Kerry et son homologue français à Washington car Laurent Fabius est en visite aux États-Unis. La question des navires Mistral vendus par la France à la Russie devrait être abordée, cela représente un contrat d'un montant d'un milliard 200 millions d'euros. Les États-Unis qualifient cette transaction non constructive étant donné le contexte actuel.
R - Ce contrat a été conclu en 2011 et il est en train d'être exécuté. Il a d'ailleurs été payé pour plus de la moitié par les acquéreurs. C'est au mois d'octobre que la décision finale devra être prise, nous verrons à ce moment-là mais la règle est que les contrats qui ont été passés sont en général exécutés. S'il doit y avoir des sanctions supplémentaires dans le futur, il faut que ces sanctions s'appliquent aussi à la finance ou à l'énergie par exemple. Généralement, le principe est qu'il n'y a pas de rétroactivité. Ce contrat représente un milliard 200 millions d'euros.
Surtout, il faut avoir à l'esprit que les sanctions doivent pénaliser la Russie et non pas l'Europe. D'autre part, elles doivent être équilibrées, nos amis américains sont un peu plus loin physiquement. Maintenant, comme il y a des difficultés, il faut exercer une pression mais il n'est pas question d'aller faire la guerre à la Russie. Qui de raisonnable pourrait déclarer la guerre à la Russie ? Cela n'a pas de sens. En même temps, il ne faut pas rester sans rien faire. Entre les deux, il y a le travail de la diplomatie que nous menons et le travail des sanctions.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 19 mai 2014