Texte intégral
Je suis actuellement à l'Assemblée Mondiale de l'OMS à Genève, mais je souhaitais souligner l'importance du rapport qui vous est présenté aujourd'hui.
Je remercie chaleureusement les professeurs DELFRAISSY et DHUMEAUX pour le travail qu'ils ont mené au cours de l'année écoulée et dont ils ont bien voulu me dévoiler, il y a quelques jours, les conclusions.
L'hépatite est une épidémie silencieuse.
Silencieuse, parce qu'elle touche en France plus de 500 000 personnes et que nous en parlons trop peu.
Silencieuse, aussi, car 250 000 de nos concitoyens sont affectés par cette maladie, sans le savoir, sans même s'en douter. 4 000 en meurent chaque année.
Le combat contre l'hépatite est donc un enjeu majeur. L'an dernier, j'ai donc souhaité que nous puissions collectivement disposer d'un travail scientifique sur lequel nous nous appuierons. Il s'agit d'une première !
Je veux saluer l'implication du monde associatif dans ce travail, comme dans la lutte quotidienne aux côtés des malades.
Le rapport qui vous est présenté aujourd'hui comporte 180 recommandations. Je retiens quatre grands enjeux qui donneront de la cohérence à notre action :
- Le premier, ce sont les actions de prévention et de dépistage. Je veux en particulier développer l'usage des « Tests rapides hépatites », en combinaison avec ceux qui existent déjà pour le VIH.
- Le deuxième enjeu est lié aux avancées thérapeutiques : des traitements innovants efficaces voient le jour. Je pense évidemment aux nouvelles thérapies contre les hépatites C, dont l'impact financier -qu'il s'agit de maîtriser- et organisationnel sera essentiel. En effet, ces traitements bouleversent la prise en charge des patients et l'organisation de leur parcours de soins. Il s'agira de renforcer leur accompagnement.
- Troisième enjeu, les publics prioritaires. Il est primordial d'intensifier notre combat contre les inégalités sociales et territoriales en ciblant les trois populations les plus exposées : les usagers de drogues, les migrants et les personnes détenues.
- Enfin, le quatrième et dernier enjeu, c'est le maintien d'une recherche d'excellence. Et cela dans tous les domaines. Dans le champ de la recherche fondamentale et translationnelle. Mais aussi dans celui des sciences humaines et sociales, ainsi que de l'organisation des soins.
Ces orientations sont en cohérence avec la stratégie nationale de santé. Le développement de la prévention, la lutte contre les inégalités et la réorganisation profonde de notre système de soins sont mes priorités, ainsi que le soutien à l'innovation. L'objectif, c'est que cette politique d'innovation soit encouragée, accessible à tous et justement rétribuée.
Mesdames et messieurs,
Le rapport qui vous est présenté aujourd'hui constitue une étape importante, qui va nous permettre d'accélérer notre lutte contre les hépatites.
Je confie à la direction générale de la santé (DGS), en association étroite avec l'ANRS, le soin de former un comité de suivi qui assurera la mise en oeuvre concrète de ces recommandations.
Nouvelles recommandations, nouvelles thérapies, nouvelle organisation des soins : cette journée marque notre détermination dans le combat que nous menons contre les hépatites.
Je vous remercie.
Source http://www.sante.gouv.fr, le 23 mai 2014