Déclaration de M. Harlem Désir, secrétaire d'État aux affaires européennes, en réponse à une question sur la politique migratoire de l'Europe, à l'Assemblée nationale le 21 mai 2014.

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Circonstance : Questions d'actualité à l'Assemblée nationale, le 21 mai 2014

Texte intégral

Vous appelez notre attention, Monsieur le Député, sur les drames qui se sont produits en Méditerranée, en particulier au large de Lampedusa. Nous ne pouvons pas accepter que la Méditerranée soit un cimetière à ciel ouvert ; nous ne pouvons pas non plus accepter que les pays de la rive sud de la Méditerranée soient laissés dans un état d''instabilité et que des migrations venant souvent de l'intérieur du continent débouchent, à travers des réseaux et des trafics d'êtres humains, sur de tels drames.
De même - et je me suis rendu en Italie récemment - les pays du sud de l'Europe demandent la solidarité de l'Union européenne. C'est pourquoi nous nous sommes mobilisés, depuis plusieurs mois, auprès de l'Italie, de l'Espagne, de Malte, pour renforcer les moyens communs, en particulier ceux de l'agence Frontex, comme cela a été rappelé hier par le ministre de l'intérieur au moment de l'adoption du budget pluriannuel de l'Union européenne. Nous aurions aimé que certains gouvernements conservateurs d'Europe, au lieu de freiner la progression de ce budget, nous aident à renforcer les moyens de la solidarité.
Nous nous battons aussi, et je crois que nous nous retrouverons sur ce point, pour que, dans les politiques de voisinage de l'Union européenne, l'équilibre qui a été négocié par la France - qui consacre deux tiers du budget à l'Europe du Sud - soit maintenu. Nous ne nous désintéressons pas de ce qui se passe à l'Est du continent et nous sommes tout à fait conscients de la gravité de la situation en Ukraine, mais nous estimons que la priorité doit être donnée à la stabilisation du sud et qu'il faut d'abord venir en aide à la Tunisie, à la Libye, à ces pays qui sont aujourd'hui en proie à l'instabilité.
Bâtir une politique de migration commune, c'est une priorité pour la France, que nous défendons avec notre partenaire allemand. Et ce sera une priorité pour nous vis-à-vis de la future Commission européenne.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 26 mai 2014