Texte intégral
A l'occasion de la présentation du projet de loi de finances pour 2002 à l'Assemblée nationale, la secrétaire d'Etat au Budget, Florence Parly, a répondu aux questions de la rédaction du site. Elle a réaffirmé les priorités du Gouvernement, emploi, éducation, justice, sécurité. A la suite des attentats aux Etats-Unis, la ministre appelle les Français à être à la fois "volontaires" et "vigilants".
La rédaction du site - Quelles sont les priorités définies dans le budget 2002 ?
Florence Parly - Notre priorité des priorités, en 2002 comme chaque année depuis 1997, est l'emploi : toute notre politique économique, et le budget d'abord, visent cet objectif majeur qu'est le retour, à moyen terme, au plein emploi. Dans ce cadre fondamental, le budget 2002 met l'accent sur les quatre secteurs prioritaires identifiés dés le début de la législature : l'éducation, la justice, la sécurité et l'environnement. 80 % de la progression des dépenses budgétaires depuis 1997 aura d'ailleurs bénéficié à ces seuls secteurs. Une autre façon de présenter cela est de dire que ces priorités ont bénéficié d'une progression de leur budget de plus de 17 % en moyenne sur la période. Cette continuité est une grande force : elle a permis de modifier sensiblement les financements de l'Etat vers les secteurs qui en avaient le plus besoin, au lieu d'éparpiller la ressource publique.
La rédaction du site - La croissance a été révisée à la baisse, encore récemment par l'INSEE, qui prévoit une croissance de 2,1% pour 2001. Les autorités financières américaines ont admis que les Etats-Unis entraient dans une période de récession. Le budget 2002 tient-il suffisamment compte de la nouvelle réalité économique ?
Florence Parly - Dés le 18 septembre, Laurent Fabius et moi-même avons identifié trois risques qui pouvaient - ou non- affecter notre prévision de croissance économique, qui se situe autour de 2,5 %, avec une " prévision basse " de 2,25 %. Le premier de ces trois facteurs d'incertitude était le risque d'une crise financière grave : nous l'avons, à ce stade, évitée, grâce notamment à une action coordonnée des banques centrales américaine et européenne, qui ont abaissé le loyer de l'argent. La deuxième incertitude était un fort enchérissement du baril de pétrole ; celui-là aussi, jusqu'à présent, nous l'avons évité. Le troisième risque est moins aisé à appréhender : il s'agit de la confiance des agents économiques, des ménages comme des entreprises, qui si elle disparaissait pourrait engendre une moindre consommation des Français et une baisse de l'investissement. Il s'agit là d'abord de psychologie.
Les indicateurs dont nous disposons ne nous permettent pas, pour l'instant, de trancher sur l'évolution des comportements effectifs. Des éléments positifs existent : les ventes d'automobile, par exemple. Il ne semble pas non plus que nous assistions à un effondrement des ventes dans les grandes surfaces.
Bref, nous l'avons dit et je le redis ici : il nous faut être volontaires et vigilants. Volontaires, car si nous ne le sommes pas, qui le sera ? Et vigilants, car nous devons être prêts, le cas échéant, à contrer une baisse durable de la confiance des agents économiques.
La rédaction du site - La nouvelle situation économique remet-elle en cause les baisses d'impôts annoncées par le Gouvernement ?
Florence Parly - Absolument pas. Ces baisses d'impôts tombent, si j'ose dire, à pic, car elles donnent aux Français du pouvoir d'achat supplémentaire, qui ne peut qu'entretenir la consommation. En particulier, la Prime pour l'Emploi, qui a été en septembre un grand succès puisque plus de 8 millions de foyer en ont bénéficié, sera doublée l'an prochain.
La rédaction du site - Certains membres de l'opposition accusent ce nouveau budget d'être avant tout électoraliste. Que leur répondez vous ?
Florence Parly - Cela ne vous aura pas échappé : il s'agit du dernier budget de la législature, avant des échéances électorales importantes. J'aurais été surprise que l'opposition ne se livre pas, à cette occasion, à un exercice rhétorique de ce type. Même si l'on peut s'amuser de ce que, à en croire l'opposition, ce budget soit à la fois " électoraliste ", c'est à dire, j'imagine, susceptible de plaire à tout le monde, et d'un autre côté critiquable dans tous ses aspects, ce qui devrait signifier qu'il ne plairait à personne. Soyons sérieux : ce budget nous permet de faire un bilan de notre action au gouvernement depuis 5 ans.
Le chômage a été réduit de 1 million de personnes, il y a aujourd'hui 1,5 millions d'emplois de plus qu'en 1997, le déficit de l'Etat a été réduit de 100 milliards de francs et les impôts ont baissé.
Je comprends dans ces conditions l'agacement de l'opposition, et les excès verbaux que cela peut entraîner.
La rédaction du site - Les Français ont-ils concrètement bénéficié de la croissance ?
Florence Parly - Je viens de citer nos résultats en matière d'emploi, cela me paraît être le premier bénéfice concret de cette croissance. Mais il y en a d'autres. Non seulement l'emploi salarié total a progressé de 10 % entre 1997 et 2002, mais le pouvoir d'achat par tête, comme disent les économistes, a progressé de 8,5 %. Par comparaison, l'emploi n'avait progressé que de 6,5 % de 1987 à 1991, et le pouvoir d'achat du salaire par tête de 5 %. De façon plus globale, le pouvoir d'achat de l'ensemble des revenus des ménages s'est accru de 16 % sur la législature : c'est tout simplement la meilleure performance depuis plus de 20 ans !
La rédaction du site - Concernant le passage à l' euro, ne craignez-vous pas une baisse de la consommation au tout début de l'année prochaine ? Comment le Gouvernement pourrait-il faire face à une éventuelle crise de confiance des consommateurs ?
Florence Parly - Les économistes sont divisés sur cette question.
Pour notre part, nous estimons que si baisse de la consommation il devait y avoir, elle serait extrêmement brève et compensée - avant et après le 1er janvier 2002- par un surcroît de consommation.
Pour vous donner deux exemples simples : c e n'est pas parce qu'il faudra le payer en euro que vous consommerez moins de pain à partir du début de l'année prochaine ; et si vous devez changer de voiture, peut-être attendrez vous deux ou trois semaines d'être bien habitués à la nouvelle expression monétaire, mais vous l'achèterez tout de même. Pour que le risque soit le plus limité possible, nous avons mis en place toute une campagne d'information qui fait qu'aujourd'hui deux Français sur trois s'estiment bien informés quant au passage à l'euro. Or la campagne d'information va encore prendre de l'ampleur dans les prochaines semaines. Je suis donc, au total, raisonnablement optimiste.
(source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 23 octobre 2001)
La rédaction du site - Quelles sont les priorités définies dans le budget 2002 ?
Florence Parly - Notre priorité des priorités, en 2002 comme chaque année depuis 1997, est l'emploi : toute notre politique économique, et le budget d'abord, visent cet objectif majeur qu'est le retour, à moyen terme, au plein emploi. Dans ce cadre fondamental, le budget 2002 met l'accent sur les quatre secteurs prioritaires identifiés dés le début de la législature : l'éducation, la justice, la sécurité et l'environnement. 80 % de la progression des dépenses budgétaires depuis 1997 aura d'ailleurs bénéficié à ces seuls secteurs. Une autre façon de présenter cela est de dire que ces priorités ont bénéficié d'une progression de leur budget de plus de 17 % en moyenne sur la période. Cette continuité est une grande force : elle a permis de modifier sensiblement les financements de l'Etat vers les secteurs qui en avaient le plus besoin, au lieu d'éparpiller la ressource publique.
La rédaction du site - La croissance a été révisée à la baisse, encore récemment par l'INSEE, qui prévoit une croissance de 2,1% pour 2001. Les autorités financières américaines ont admis que les Etats-Unis entraient dans une période de récession. Le budget 2002 tient-il suffisamment compte de la nouvelle réalité économique ?
Florence Parly - Dés le 18 septembre, Laurent Fabius et moi-même avons identifié trois risques qui pouvaient - ou non- affecter notre prévision de croissance économique, qui se situe autour de 2,5 %, avec une " prévision basse " de 2,25 %. Le premier de ces trois facteurs d'incertitude était le risque d'une crise financière grave : nous l'avons, à ce stade, évitée, grâce notamment à une action coordonnée des banques centrales américaine et européenne, qui ont abaissé le loyer de l'argent. La deuxième incertitude était un fort enchérissement du baril de pétrole ; celui-là aussi, jusqu'à présent, nous l'avons évité. Le troisième risque est moins aisé à appréhender : il s'agit de la confiance des agents économiques, des ménages comme des entreprises, qui si elle disparaissait pourrait engendre une moindre consommation des Français et une baisse de l'investissement. Il s'agit là d'abord de psychologie.
Les indicateurs dont nous disposons ne nous permettent pas, pour l'instant, de trancher sur l'évolution des comportements effectifs. Des éléments positifs existent : les ventes d'automobile, par exemple. Il ne semble pas non plus que nous assistions à un effondrement des ventes dans les grandes surfaces.
Bref, nous l'avons dit et je le redis ici : il nous faut être volontaires et vigilants. Volontaires, car si nous ne le sommes pas, qui le sera ? Et vigilants, car nous devons être prêts, le cas échéant, à contrer une baisse durable de la confiance des agents économiques.
La rédaction du site - La nouvelle situation économique remet-elle en cause les baisses d'impôts annoncées par le Gouvernement ?
Florence Parly - Absolument pas. Ces baisses d'impôts tombent, si j'ose dire, à pic, car elles donnent aux Français du pouvoir d'achat supplémentaire, qui ne peut qu'entretenir la consommation. En particulier, la Prime pour l'Emploi, qui a été en septembre un grand succès puisque plus de 8 millions de foyer en ont bénéficié, sera doublée l'an prochain.
La rédaction du site - Certains membres de l'opposition accusent ce nouveau budget d'être avant tout électoraliste. Que leur répondez vous ?
Florence Parly - Cela ne vous aura pas échappé : il s'agit du dernier budget de la législature, avant des échéances électorales importantes. J'aurais été surprise que l'opposition ne se livre pas, à cette occasion, à un exercice rhétorique de ce type. Même si l'on peut s'amuser de ce que, à en croire l'opposition, ce budget soit à la fois " électoraliste ", c'est à dire, j'imagine, susceptible de plaire à tout le monde, et d'un autre côté critiquable dans tous ses aspects, ce qui devrait signifier qu'il ne plairait à personne. Soyons sérieux : ce budget nous permet de faire un bilan de notre action au gouvernement depuis 5 ans.
Le chômage a été réduit de 1 million de personnes, il y a aujourd'hui 1,5 millions d'emplois de plus qu'en 1997, le déficit de l'Etat a été réduit de 100 milliards de francs et les impôts ont baissé.
Je comprends dans ces conditions l'agacement de l'opposition, et les excès verbaux que cela peut entraîner.
La rédaction du site - Les Français ont-ils concrètement bénéficié de la croissance ?
Florence Parly - Je viens de citer nos résultats en matière d'emploi, cela me paraît être le premier bénéfice concret de cette croissance. Mais il y en a d'autres. Non seulement l'emploi salarié total a progressé de 10 % entre 1997 et 2002, mais le pouvoir d'achat par tête, comme disent les économistes, a progressé de 8,5 %. Par comparaison, l'emploi n'avait progressé que de 6,5 % de 1987 à 1991, et le pouvoir d'achat du salaire par tête de 5 %. De façon plus globale, le pouvoir d'achat de l'ensemble des revenus des ménages s'est accru de 16 % sur la législature : c'est tout simplement la meilleure performance depuis plus de 20 ans !
La rédaction du site - Concernant le passage à l' euro, ne craignez-vous pas une baisse de la consommation au tout début de l'année prochaine ? Comment le Gouvernement pourrait-il faire face à une éventuelle crise de confiance des consommateurs ?
Florence Parly - Les économistes sont divisés sur cette question.
Pour notre part, nous estimons que si baisse de la consommation il devait y avoir, elle serait extrêmement brève et compensée - avant et après le 1er janvier 2002- par un surcroît de consommation.
Pour vous donner deux exemples simples : c e n'est pas parce qu'il faudra le payer en euro que vous consommerez moins de pain à partir du début de l'année prochaine ; et si vous devez changer de voiture, peut-être attendrez vous deux ou trois semaines d'être bien habitués à la nouvelle expression monétaire, mais vous l'achèterez tout de même. Pour que le risque soit le plus limité possible, nous avons mis en place toute une campagne d'information qui fait qu'aujourd'hui deux Français sur trois s'estiment bien informés quant au passage à l'euro. Or la campagne d'information va encore prendre de l'ampleur dans les prochaines semaines. Je suis donc, au total, raisonnablement optimiste.
(source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 23 octobre 2001)