Texte intégral
FREDERIC RIVIERE
Les ministres des Affaires étrangères européens se retrouvent aujourd'hui à Bruxelles pour évoquer deux dossiers particulièrement brûlants, le Proche-Orient et l'Ukraine, commençons par le Proche-Orient, est-ce que l'on peut espérer autre chose aujourd'hui qu'un appel à la retenue ou au cessez-le-feu ?
HARLEM DESIR
Il faut absolument un arrêt des violences, d'abord, je voudrais commencer par dire, parce qu'il y a eu des incidents et des attaques inacceptables en France
FREDERIC RIVIERE
Oui, j'avais prévu de vous en parler, bien entendu
HARLEM DESIR
Je veux dire que le conflit, il se déroule au Proche-Orient, et c'est donc là-bas qu'il faut l'apaiser, pas ici qu'il faut le transposer. Et c'est tout le sens de l'action de la diplomatie française. Ici, on peut exprimer une opinion, mais on n'a pas à accepter d'enflammer les esprits, et surtout d'attaquer des synagogues et de propager l'antisémitisme. Et le rôle de la France, qui est une puissance de paix, c'est d'utiliser ses relations, qui sont bonnes, avec à la fois les Israéliens, les Palestiniens, tous les pays de la région, c'est ce qu'a fait le président de la République, c'est ce qu'a fait le ministre des Affaires étrangères, Laurent FABIUS, qui était vous le savez au Caire, qui a été à Amman, qui a été en Israël, qui a rencontré le président ABBAS et le Premier ministre israélien pour proposer les conditions d'une trêve, d'un cessez-le-feu, il y a une proposition faite notamment par les Egyptiens, par plusieurs pays du Golfe, la France les soutient, et c'est ce que l'Union européenne va demander. Mais nous le voyons, pour qu'il y ait l'arrêt des violences, il faut qu'il y ait l'arrêt immédiat des tirs de roquettes, des bombardements israéliens, mais aussi qu'il y ait la reprise d'un dialogue politique pour qu'une solution, qui repose sur deux Etats, nous le savons depuis des années, c'est la particularité de ce conflit, on sait ce qu'il faudrait pour qu'il s'arrête, pour que cette solution politique puisse voir le jour et que les extrémistes ne profitent pas précisément de l'échec du processus de paix.
FREDERIC RIVIERE
Alors, puisque vous en avez parlé, il y a des manifestations dans de très nombreuses villes du monde, or, il n'y a qu'en France, et un peu en Belgique aussi que, elles donnent lieu à des débordements violents, et en France, à des actes clairement antisémites, comment vous l'expliquez ?
HARLEM DESIR
Mais il y a une très, très grande inquiétude par rapport à l'attitude d'un certain nombre de minorités extrémistes qui essaient d'utiliser ce conflit je le disais pour transposer ici la haine, pour propager l'antisémitisme, et donc cela a amené les autorités et la préfecture de police, le ministère de l'Intérieur, quand ces risques de violences étaient absolument avérés, à prendre des mesures d'interdiction. Quand, mais ce n'est pas un choix de principe général
FREDERIC RIVIERE
Oui, puisque celle de demain est autorisée par exemple
HARLEM DESIR
Elle est autorisée parce que les organisateurs ont donné des garanties sur le déroulement de cette manifestation
FREDERIC RIVIERE
Donc le gouvernement est sûr qu'elle aura lieu sans débordements celle-ci ?
HARLEM DESIR
Donc, ça veut dire que les conditions sont réunies pour qu'elle se déroule de façon apaisée, et il le faut. Et moi, je veux demander, comme cela a été fait, d'ailleurs, hier, on l'a vu par des autorités religieuses qui ont été reçues par le président de la République, comme c'est fait par le président du CRIF, et un imam qui s'expriment ce matin ensemble dans un quotidien, que tous les responsables appellent à l'apaisement, et qu'il y ait des paroles de responsabilité.
FREDERIC RIVIERE
Manuel VALLS, le Premier ministre, dénonce le rôle de forces radicales de groupes extrémistes après des manifestations de ce week-end, vous pensez que ce sont vraiment des groupes constitués qui sont à l'oeuvre dans ces manifestations ?
HARLEM DESIR
Oui, malheureusement, il y en a, on a vu resurgir dans un certain nombre de ces , en marge de ces manifestations, ce sont des minorités, mais très violentes, des groupes qui étaient déjà identifiés comme proches de monsieur SORAL par exemple qui est un propagandiste
FREDERIC RIVIERE
Ils ont des noms ces groupes ?
HARLEM DESIR
Antisémite
FREDERIC RIVIERE
Ils portent des noms ces groupes ?
HARLEM DESIR
Ce sont des groupes qui se diffusent sur les réseaux sociaux, qui ne sont pas forcément des organisations dont on a l'habitude, qui ont pignon sur rue, et qui sèment le trouble. Il y a effectivement une grande émotion, et il est tout à fait normal, et la France est un pays où la liberté de manifestation est garantie, le gouvernement y est attentif, que chacun puisse s'exprimer. Mais la cause que l'on doit servir, que l'on veuille exprimer sa solidarité avec les Palestiniens, et la situation de ceux qui vivent à Gaza et qui sont aujourd'hui victimes effectivement des bombardements ou que l'on veuille exprimer sa solidarité avec Israël, ce qu'il faut, c'est non seulement le faire dans le calme, dans le respect de l'ordre public et des lois de la République, mais avec la volonté de porter un message de paix, parce qu'il faut que s'arrêtent ces violences.
FREDERIC RIVIERE
Est-ce que vous rangez la LDJ, la Ligue de Défense Juive, dans ces groupes extrémistes ?
HARLEM DESIR
Je ne crois pas qu'elle ait été mise en cause dans des violences. Ce qui est en cause, ce sont des gens qui ont attaqué un lieu de culte, une synagogue, en marge d'une manifestation à Paris, qui, ensuite, à Sarcelles, c'était il y a deux jours, s'en sont pris à des commerçants parce qu'ils sont des commerçants juifs et qui ont essayé d'aller, là encore, vers la synagogue ; dans cette ville, qui a été traumatisée, parce que précisément, depuis des décennies, elle est une ville où des gens de confession, d'origine différente, vivent ensemble, pourquoi ? Parce que c'est la République, parce qu'ils sont tous des citoyens français, et que la France, si elle a un message à porter, y compris à partir de ses citoyens, c'est bien celui du respect mutuel et de la recherche de la paix.
FREDERIC RIVIERE
Alors, l'autre dossier, je le disais, sur lequel les ministres européens des Affaires étrangères vont se pencher aujourd'hui, à Bruxelles, c'est l'Ukraine. Le président américain a dit avoir, il y a quelques jours, la certitude que l'avion de la Malaysia Airlines avait été détruit par un missile, tiré depuis une zone sous contrôle des séparatistes pro-russes. La France a les mêmes éléments matériels que le président américain ?
HARLEM DESIR
Pour l'instant, il y a une enquête qui est menée et des échanges d'informations, et il faut effectivement avoir d'abord une certitude sur les raisons de ce crash, qui semble avoir été provoqué effectivement par un tir de missile en provenance des zones tenues par les séparatistes ukrainiens, les séparatistes pro-russes, et qui auraient du matériel qui leur est fourni par les autorités russes, donc la première demande, c'est que l'enquête puisse se dérouler de façon indépendante sous l'égide de l'organisation de l'aviation civile internationale, donc que les enquêteurs puissent avoir un plein accès à ces zones, et vous le savez, le président de la République, avec la chancelière MERKEL et le Premier ministre CAMERON a appelé le président russe, Vladimir POUTINE, pour demander qu'il y ait une pleine coopération, et qu'aucune entrave ne soit mise à cette enquête internationale indépendante. Il semble que les boîtes noires aient pu être récupérées, mais il faut aussi que les corps puissent tous être identifiés, rapatriés, d'abord pour les familles, et que tous les éléments de l'avion puissent être expertisés. La deuxième chose, et ce sera aussi l'objet évidemment de la réunion des ministres des Affaires étrangères aujourd'hui à Bruxelles, c'est que toute la clarté doit être faite sur les responsabilités, les responsables devront pouvoir être traduits devant la justice, devront pouvoir être jugés, et il faut, là encore, que la Russie maintenant accepte de mettre en oeuvre, par toute la pression qu'elle peut user sur les séparatistes, sur lesquels elle a de l'influence, le plan de paix de monsieur POROCHENKO, pour que l'Ukraine puisse récupérer l'intégrité et l'intégralité de son territoire, de sa souveraineté, contrôler ses frontières, que les otages soient libérés, et que, on cesse d'armer ces séparatistes.
FREDERIC RIVIERE
Et qu'est-ce que peut faire l'Europe, pression sur Moscou, avec quoi, de nouvelles sanctions par exemple ?
HARLEM DESIR
Vous le savez, l'Europe a étendu déjà les sanctions contre un certain nombre de personnalités, en gelant les avoirs, en supprimant des autorisations de circulation internationale, en sanctionnant un certain nombre d'entités, c'est-à-dire en réalité d'entreprises, et elle peut étendre ces sanctions ; l'objectif, ces sanctions en sont un élément, c'est une pression pour retourner à une solution politique, diplomatique, là encore, il faut un cessez-le-feu, le respect de l'intégrité de l'Ukraine, et l'arrêt du soutien à ces séparatistes.
FREDERIC RIVIERE
Alors, il sera sans doute question cet après-midi à Bruxelles, de la vente par la France des Mistral, des deux navires militaires. Le Premier ministre britannique, James CAMERON, considère qu'il serait impensable, dans le contexte, de réaliser cette vente, la France n'a pas d'états d'âme ?
HARLEM DESIR
La France l'a indiqué, s'il devait y avoir un certain nombre de responsabilités de la Russie, évidemment, tout cela serait remis en cause, donc ça dépend de l'attitude de la Russie je l'ai dit à la fois dans l'enquête qui doit être menée sur ce crash de l'avion de la Malaysia Airlines, mais aussi sur le règlement de la crise ukrainienne
FREDERIC RIVIERE
Et une option de la Crimée par exemple n'est pas un élément suffisant pour considérer que cette vente doit être annulée ?
HARLEM DESIR
Il s'agit, encore une fois, d'un degré supplémentaire de sanctions qui pourrait concerner de futures livraisons de matériels, notamment pour le deuxième Mistral, le premier, en vérité, a déjà été payé, mais effectivement, il peut y avoir, selon l'attitude de la Russie, un degré supplémentaire de sanctions à l'avenir
FREDERIC RIVIERE
Donc il n'est pas exclu que le deuxième Mistral ne soit pas vendu ?
HARLEM DESIR
Aujourd'hui, ça n'est pas exclu, mais rien n'est exclu, mais le but des sanctions, c'est d'obliger, c'est d'amener la Russie à accepter de coopérer, non seulement maintenant sur l'enquête, mais sur le règlement du conflit avec l'Ukraine, c'est l'attitude de la France depuis le début. La fermeté et le dialogue pour rechercher une solution politique.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 24 juillet 2014
Les ministres des Affaires étrangères européens se retrouvent aujourd'hui à Bruxelles pour évoquer deux dossiers particulièrement brûlants, le Proche-Orient et l'Ukraine, commençons par le Proche-Orient, est-ce que l'on peut espérer autre chose aujourd'hui qu'un appel à la retenue ou au cessez-le-feu ?
HARLEM DESIR
Il faut absolument un arrêt des violences, d'abord, je voudrais commencer par dire, parce qu'il y a eu des incidents et des attaques inacceptables en France
FREDERIC RIVIERE
Oui, j'avais prévu de vous en parler, bien entendu
HARLEM DESIR
Je veux dire que le conflit, il se déroule au Proche-Orient, et c'est donc là-bas qu'il faut l'apaiser, pas ici qu'il faut le transposer. Et c'est tout le sens de l'action de la diplomatie française. Ici, on peut exprimer une opinion, mais on n'a pas à accepter d'enflammer les esprits, et surtout d'attaquer des synagogues et de propager l'antisémitisme. Et le rôle de la France, qui est une puissance de paix, c'est d'utiliser ses relations, qui sont bonnes, avec à la fois les Israéliens, les Palestiniens, tous les pays de la région, c'est ce qu'a fait le président de la République, c'est ce qu'a fait le ministre des Affaires étrangères, Laurent FABIUS, qui était vous le savez au Caire, qui a été à Amman, qui a été en Israël, qui a rencontré le président ABBAS et le Premier ministre israélien pour proposer les conditions d'une trêve, d'un cessez-le-feu, il y a une proposition faite notamment par les Egyptiens, par plusieurs pays du Golfe, la France les soutient, et c'est ce que l'Union européenne va demander. Mais nous le voyons, pour qu'il y ait l'arrêt des violences, il faut qu'il y ait l'arrêt immédiat des tirs de roquettes, des bombardements israéliens, mais aussi qu'il y ait la reprise d'un dialogue politique pour qu'une solution, qui repose sur deux Etats, nous le savons depuis des années, c'est la particularité de ce conflit, on sait ce qu'il faudrait pour qu'il s'arrête, pour que cette solution politique puisse voir le jour et que les extrémistes ne profitent pas précisément de l'échec du processus de paix.
FREDERIC RIVIERE
Alors, puisque vous en avez parlé, il y a des manifestations dans de très nombreuses villes du monde, or, il n'y a qu'en France, et un peu en Belgique aussi que, elles donnent lieu à des débordements violents, et en France, à des actes clairement antisémites, comment vous l'expliquez ?
HARLEM DESIR
Mais il y a une très, très grande inquiétude par rapport à l'attitude d'un certain nombre de minorités extrémistes qui essaient d'utiliser ce conflit je le disais pour transposer ici la haine, pour propager l'antisémitisme, et donc cela a amené les autorités et la préfecture de police, le ministère de l'Intérieur, quand ces risques de violences étaient absolument avérés, à prendre des mesures d'interdiction. Quand, mais ce n'est pas un choix de principe général
FREDERIC RIVIERE
Oui, puisque celle de demain est autorisée par exemple
HARLEM DESIR
Elle est autorisée parce que les organisateurs ont donné des garanties sur le déroulement de cette manifestation
FREDERIC RIVIERE
Donc le gouvernement est sûr qu'elle aura lieu sans débordements celle-ci ?
HARLEM DESIR
Donc, ça veut dire que les conditions sont réunies pour qu'elle se déroule de façon apaisée, et il le faut. Et moi, je veux demander, comme cela a été fait, d'ailleurs, hier, on l'a vu par des autorités religieuses qui ont été reçues par le président de la République, comme c'est fait par le président du CRIF, et un imam qui s'expriment ce matin ensemble dans un quotidien, que tous les responsables appellent à l'apaisement, et qu'il y ait des paroles de responsabilité.
FREDERIC RIVIERE
Manuel VALLS, le Premier ministre, dénonce le rôle de forces radicales de groupes extrémistes après des manifestations de ce week-end, vous pensez que ce sont vraiment des groupes constitués qui sont à l'oeuvre dans ces manifestations ?
HARLEM DESIR
Oui, malheureusement, il y en a, on a vu resurgir dans un certain nombre de ces , en marge de ces manifestations, ce sont des minorités, mais très violentes, des groupes qui étaient déjà identifiés comme proches de monsieur SORAL par exemple qui est un propagandiste
FREDERIC RIVIERE
Ils ont des noms ces groupes ?
HARLEM DESIR
Antisémite
FREDERIC RIVIERE
Ils portent des noms ces groupes ?
HARLEM DESIR
Ce sont des groupes qui se diffusent sur les réseaux sociaux, qui ne sont pas forcément des organisations dont on a l'habitude, qui ont pignon sur rue, et qui sèment le trouble. Il y a effectivement une grande émotion, et il est tout à fait normal, et la France est un pays où la liberté de manifestation est garantie, le gouvernement y est attentif, que chacun puisse s'exprimer. Mais la cause que l'on doit servir, que l'on veuille exprimer sa solidarité avec les Palestiniens, et la situation de ceux qui vivent à Gaza et qui sont aujourd'hui victimes effectivement des bombardements ou que l'on veuille exprimer sa solidarité avec Israël, ce qu'il faut, c'est non seulement le faire dans le calme, dans le respect de l'ordre public et des lois de la République, mais avec la volonté de porter un message de paix, parce qu'il faut que s'arrêtent ces violences.
FREDERIC RIVIERE
Est-ce que vous rangez la LDJ, la Ligue de Défense Juive, dans ces groupes extrémistes ?
HARLEM DESIR
Je ne crois pas qu'elle ait été mise en cause dans des violences. Ce qui est en cause, ce sont des gens qui ont attaqué un lieu de culte, une synagogue, en marge d'une manifestation à Paris, qui, ensuite, à Sarcelles, c'était il y a deux jours, s'en sont pris à des commerçants parce qu'ils sont des commerçants juifs et qui ont essayé d'aller, là encore, vers la synagogue ; dans cette ville, qui a été traumatisée, parce que précisément, depuis des décennies, elle est une ville où des gens de confession, d'origine différente, vivent ensemble, pourquoi ? Parce que c'est la République, parce qu'ils sont tous des citoyens français, et que la France, si elle a un message à porter, y compris à partir de ses citoyens, c'est bien celui du respect mutuel et de la recherche de la paix.
FREDERIC RIVIERE
Alors, l'autre dossier, je le disais, sur lequel les ministres européens des Affaires étrangères vont se pencher aujourd'hui, à Bruxelles, c'est l'Ukraine. Le président américain a dit avoir, il y a quelques jours, la certitude que l'avion de la Malaysia Airlines avait été détruit par un missile, tiré depuis une zone sous contrôle des séparatistes pro-russes. La France a les mêmes éléments matériels que le président américain ?
HARLEM DESIR
Pour l'instant, il y a une enquête qui est menée et des échanges d'informations, et il faut effectivement avoir d'abord une certitude sur les raisons de ce crash, qui semble avoir été provoqué effectivement par un tir de missile en provenance des zones tenues par les séparatistes ukrainiens, les séparatistes pro-russes, et qui auraient du matériel qui leur est fourni par les autorités russes, donc la première demande, c'est que l'enquête puisse se dérouler de façon indépendante sous l'égide de l'organisation de l'aviation civile internationale, donc que les enquêteurs puissent avoir un plein accès à ces zones, et vous le savez, le président de la République, avec la chancelière MERKEL et le Premier ministre CAMERON a appelé le président russe, Vladimir POUTINE, pour demander qu'il y ait une pleine coopération, et qu'aucune entrave ne soit mise à cette enquête internationale indépendante. Il semble que les boîtes noires aient pu être récupérées, mais il faut aussi que les corps puissent tous être identifiés, rapatriés, d'abord pour les familles, et que tous les éléments de l'avion puissent être expertisés. La deuxième chose, et ce sera aussi l'objet évidemment de la réunion des ministres des Affaires étrangères aujourd'hui à Bruxelles, c'est que toute la clarté doit être faite sur les responsabilités, les responsables devront pouvoir être traduits devant la justice, devront pouvoir être jugés, et il faut, là encore, que la Russie maintenant accepte de mettre en oeuvre, par toute la pression qu'elle peut user sur les séparatistes, sur lesquels elle a de l'influence, le plan de paix de monsieur POROCHENKO, pour que l'Ukraine puisse récupérer l'intégrité et l'intégralité de son territoire, de sa souveraineté, contrôler ses frontières, que les otages soient libérés, et que, on cesse d'armer ces séparatistes.
FREDERIC RIVIERE
Et qu'est-ce que peut faire l'Europe, pression sur Moscou, avec quoi, de nouvelles sanctions par exemple ?
HARLEM DESIR
Vous le savez, l'Europe a étendu déjà les sanctions contre un certain nombre de personnalités, en gelant les avoirs, en supprimant des autorisations de circulation internationale, en sanctionnant un certain nombre d'entités, c'est-à-dire en réalité d'entreprises, et elle peut étendre ces sanctions ; l'objectif, ces sanctions en sont un élément, c'est une pression pour retourner à une solution politique, diplomatique, là encore, il faut un cessez-le-feu, le respect de l'intégrité de l'Ukraine, et l'arrêt du soutien à ces séparatistes.
FREDERIC RIVIERE
Alors, il sera sans doute question cet après-midi à Bruxelles, de la vente par la France des Mistral, des deux navires militaires. Le Premier ministre britannique, James CAMERON, considère qu'il serait impensable, dans le contexte, de réaliser cette vente, la France n'a pas d'états d'âme ?
HARLEM DESIR
La France l'a indiqué, s'il devait y avoir un certain nombre de responsabilités de la Russie, évidemment, tout cela serait remis en cause, donc ça dépend de l'attitude de la Russie je l'ai dit à la fois dans l'enquête qui doit être menée sur ce crash de l'avion de la Malaysia Airlines, mais aussi sur le règlement de la crise ukrainienne
FREDERIC RIVIERE
Et une option de la Crimée par exemple n'est pas un élément suffisant pour considérer que cette vente doit être annulée ?
HARLEM DESIR
Il s'agit, encore une fois, d'un degré supplémentaire de sanctions qui pourrait concerner de futures livraisons de matériels, notamment pour le deuxième Mistral, le premier, en vérité, a déjà été payé, mais effectivement, il peut y avoir, selon l'attitude de la Russie, un degré supplémentaire de sanctions à l'avenir
FREDERIC RIVIERE
Donc il n'est pas exclu que le deuxième Mistral ne soit pas vendu ?
HARLEM DESIR
Aujourd'hui, ça n'est pas exclu, mais rien n'est exclu, mais le but des sanctions, c'est d'obliger, c'est d'amener la Russie à accepter de coopérer, non seulement maintenant sur l'enquête, mais sur le règlement du conflit avec l'Ukraine, c'est l'attitude de la France depuis le début. La fermeté et le dialogue pour rechercher une solution politique.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 24 juillet 2014