Texte intégral
PIERRE WEILL
C'est une initiative rare décidée par François HOLLANDE ; les drapeaux sont en berne à partir d'aujourd'hui en France et pendant trois jours, en signe de deuil national d'hommage après la catastrophe du vol d'Air Algérie, cent dix-huit morts dont cinquante-quatre Français. Fleur PELLERIN, Secrétaire d'Etat déléguée aux Français de l'étranger est avec nous ce matin. Bonjour.
MADAME LA SECRETAIRE D'ETAT FLEUR PELLERIN
Bonjour.
PIERRE WEILL
Les drapeaux en berne ici en France pour un hommage national, cela peut être un réconfort pour tous ceux qui ont perdu un membre de leur famille ?
FLEUR PELLERIN
Un réconfort, certainement pas. Je pense que la douleur des familles et proches des victimes est incommensurable et que rien ne pourra la soulager pendant au moins quelques mois. En revanche, c'est un signe très fort et je crois très symbolique, une décision prise par le président de la République de manifester le soutien et la solidarité de la communauté nationale. C'est aussi son souhait et le souhait de la nation tout entière, d'essayer d'adoucir la peine des proches, et en tout cas de venir marquer son soutien.
PIERRE WEILL
Vous étiez vendredi à Ouagadougou au Burkina Faso d'où l'avion avait décollé et au Mali sur le site du crash. Que savez-vous ce matin des derniers éléments de l'enquête ?
FLEUR PELLERIN
Je sais ce que nous avons appris entre temps, c'est-à-dire qu'une deuxième boîte noire a été retrouvée. Quand je me suis rendue sur le site, une boîte noire avait déjà été retrouvée par les soldats de nos forces armées présentes sur place. Il y a deux boîtes noires, la deuxième a été découverte et ces deux boîtes noires seront acheminées parce que les autorités maliennes ont souhaité accentuer la coopération avec les Français. Ces boîtes noires seront transférées à Bamako puis à Paris, probablement aujourd'hui ou en tout cas à très brève échéance. L'analyse de ces boîtes noires nous permettra d'en savoir beaucoup plus sur les circonstances et les causes.
PIERRE WEILL
Il n'y a donc pas d'hypothèse particulière qui semble se dégager ce matin ?
FLEUR PELLERIN
Il est beaucoup trop tôt aujourd'hui pour le dire. Il y a plusieurs hypothèses qui sont envisageables et c'est sans doute l'examen des boîtes noires à très brève échéance qui nous permettra d'en savoir davantage.
PIERRE WEILL
Combien de temps va durer sur place le travail des enquêteurs et des experts français ?
FLEUR PELLERIN
C'est un travail qui va être long, je ne vous le cache pas. Il s'effectue dans des conditions qui sont difficiles parce que le site est extrêmement éloigné. Il faut dix heures depuis Gao, la grande ville la plus proche, pour y parvenir, dix heures sur des pistes.
PIERRE WEILL
Il y a des dangers aussi, parce qu'il y a des islamistes qui interviennent dans ce secteur ?
FLEUR PELLERIN
L'ensemble du nord-Mali est une zone qui est extrêmement perturbée. Dans cette zone en particulier il n'y a pour l'instant pas de combats. Il n'y a pas eu d'attaques récemment mais on est à cent cinquante kilomètres de l'endroit où l'un de nos compatriotes, le soldat qui a été tué le 14 juillet, a été attaqué. On n'est pas non plus très, très éloignés de zones qui sont effectivement des zones de combat ou des zones dangereuses avec des attaques terroristes. C'est vrai que c'est un travail qui se fait dans des conditions difficiles, les conditions climatiques sont également difficiles et ça prendra donc du temps. Encore une fois, je crois que l'examen des boîtes noires nous permettra de fixer des délais et d'en savoir plus sur la méthodologie des enquêteurs sur place et vraisemblablement après la date à laquelle nous en saurons davantage sur les causes de l'accident.
PIERRE WEILL
Fleur PELLERIN, à quel moment les familles qui le souhaitent pourront se rendre sur place au Mali pour se recueillir ?
FLEUR PELLERIN
Là aussi, c'est une décision que le président de la République a prise et annoncée samedi de pouvoir permettre aux familles d'aller se recueillir sur le lieu du drame. Je crois qu'il faut d'abord laisser se dérouler l'enquête, il faut faire en sorte que les soldats, gendarmes, policiers qui ont été envoyés sur place, le Bureau d'Enquêtes et d'Analyses, puissent faire leur travail. Très rapidement, le président de la République décidera du moment le plus opportun pour permettre ce retour des familles pour pouvoir se recueillir sur le site.
PIERRE WEILL
Plusieurs responsables burkinabés ont dit qu'il y a peu d'espoir de récupérer les corps qui ont été pulvérisés. Vous étiez sur le site du crash au Mali ; c'est aussi votre constat ?
FLEUR PELLERIN
Je ne vais pas rentrer dans une description détaillée mais c'est vrai que le site montre bien que la destruction matérielle de la carlingue de l'avion, de l'avion a été très violente. Je crois qu'il faut que les enquêteurs qui sont arrivés seulement hier sur place puissent observer le site, recueillir tous les éléments nécessaires. Je pense qu'il faut, au moins par respect aussi pour les familles, ne pas rentrer dans ce type de description.
PIERRE WEILL
Mais vous savez que c'est important pour les familles pour faire le deuil.
FLEUR PELLERIN
Bien sûr mais je crois que c'est aussi quelque chose de très personnel. Je pense que chaque personne réagit face à la perte d'un proche de manière différente. Certaines veulent savoir, certaines ne veulent pas savoir. Je crois qu'il faut aussi respecter cette dimension très individuelle et très personnelle du deuil et de la perte. En tout cas de mon point de vue, je pense que l'Etat doit être là pour apporter le maximum d'informations mais le faire dans le respect de ce que souhaite chaque famille individuellement. C'est très important.
PIERRE WEILL
Vous étiez au Quai d'Orsay où François HOLLANDE a rencontré les familles des victimes. Qu'est-ce qu'on échange comme propos ? Qu'a dit François HOLLANDE à ces familles et qu'est-ce qu'elles réclament ? Qu'est-ce qu'elles disent ?
FLEUR PELLERIN
C'était un moment très émouvant bien sûr, parce que c'était la première fois que toutes ces familles se retrouvaient rassemblées. Le président leur a exprimé la solidarité, la compassion, le soutien très fort de la nation et du gouvernement. Il leur a donné un certain nombre d'informations sur le déroulement de l'enquête, sur ce qui allait se passer dans les prochaines semaines. Je crois qu'elles avaient aussi besoin de détails un peu précis et pratiques. Les premières questions sont celles que vous avez posées vous-même, c'est-à-dire : quand pourrons-nous retrouver les corps de nos proches ? Quand pourrons-nous accéder au site ? quand pourrons-nous en savoir davantage avec certitude sur les causes de l'accident ? Je crois que ce sont des questions assez naturelles dans ce type de circonstances. C'est aussi la raison pour laquelle nous avions invité des associations de défense des victimes parce que ces associations ont l'habitude de ce type de questionnement et nous ont aidés à entourer aussi psychologiquement ces familles.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 30 juillet 2014
C'est une initiative rare décidée par François HOLLANDE ; les drapeaux sont en berne à partir d'aujourd'hui en France et pendant trois jours, en signe de deuil national d'hommage après la catastrophe du vol d'Air Algérie, cent dix-huit morts dont cinquante-quatre Français. Fleur PELLERIN, Secrétaire d'Etat déléguée aux Français de l'étranger est avec nous ce matin. Bonjour.
MADAME LA SECRETAIRE D'ETAT FLEUR PELLERIN
Bonjour.
PIERRE WEILL
Les drapeaux en berne ici en France pour un hommage national, cela peut être un réconfort pour tous ceux qui ont perdu un membre de leur famille ?
FLEUR PELLERIN
Un réconfort, certainement pas. Je pense que la douleur des familles et proches des victimes est incommensurable et que rien ne pourra la soulager pendant au moins quelques mois. En revanche, c'est un signe très fort et je crois très symbolique, une décision prise par le président de la République de manifester le soutien et la solidarité de la communauté nationale. C'est aussi son souhait et le souhait de la nation tout entière, d'essayer d'adoucir la peine des proches, et en tout cas de venir marquer son soutien.
PIERRE WEILL
Vous étiez vendredi à Ouagadougou au Burkina Faso d'où l'avion avait décollé et au Mali sur le site du crash. Que savez-vous ce matin des derniers éléments de l'enquête ?
FLEUR PELLERIN
Je sais ce que nous avons appris entre temps, c'est-à-dire qu'une deuxième boîte noire a été retrouvée. Quand je me suis rendue sur le site, une boîte noire avait déjà été retrouvée par les soldats de nos forces armées présentes sur place. Il y a deux boîtes noires, la deuxième a été découverte et ces deux boîtes noires seront acheminées parce que les autorités maliennes ont souhaité accentuer la coopération avec les Français. Ces boîtes noires seront transférées à Bamako puis à Paris, probablement aujourd'hui ou en tout cas à très brève échéance. L'analyse de ces boîtes noires nous permettra d'en savoir beaucoup plus sur les circonstances et les causes.
PIERRE WEILL
Il n'y a donc pas d'hypothèse particulière qui semble se dégager ce matin ?
FLEUR PELLERIN
Il est beaucoup trop tôt aujourd'hui pour le dire. Il y a plusieurs hypothèses qui sont envisageables et c'est sans doute l'examen des boîtes noires à très brève échéance qui nous permettra d'en savoir davantage.
PIERRE WEILL
Combien de temps va durer sur place le travail des enquêteurs et des experts français ?
FLEUR PELLERIN
C'est un travail qui va être long, je ne vous le cache pas. Il s'effectue dans des conditions qui sont difficiles parce que le site est extrêmement éloigné. Il faut dix heures depuis Gao, la grande ville la plus proche, pour y parvenir, dix heures sur des pistes.
PIERRE WEILL
Il y a des dangers aussi, parce qu'il y a des islamistes qui interviennent dans ce secteur ?
FLEUR PELLERIN
L'ensemble du nord-Mali est une zone qui est extrêmement perturbée. Dans cette zone en particulier il n'y a pour l'instant pas de combats. Il n'y a pas eu d'attaques récemment mais on est à cent cinquante kilomètres de l'endroit où l'un de nos compatriotes, le soldat qui a été tué le 14 juillet, a été attaqué. On n'est pas non plus très, très éloignés de zones qui sont effectivement des zones de combat ou des zones dangereuses avec des attaques terroristes. C'est vrai que c'est un travail qui se fait dans des conditions difficiles, les conditions climatiques sont également difficiles et ça prendra donc du temps. Encore une fois, je crois que l'examen des boîtes noires nous permettra de fixer des délais et d'en savoir plus sur la méthodologie des enquêteurs sur place et vraisemblablement après la date à laquelle nous en saurons davantage sur les causes de l'accident.
PIERRE WEILL
Fleur PELLERIN, à quel moment les familles qui le souhaitent pourront se rendre sur place au Mali pour se recueillir ?
FLEUR PELLERIN
Là aussi, c'est une décision que le président de la République a prise et annoncée samedi de pouvoir permettre aux familles d'aller se recueillir sur le lieu du drame. Je crois qu'il faut d'abord laisser se dérouler l'enquête, il faut faire en sorte que les soldats, gendarmes, policiers qui ont été envoyés sur place, le Bureau d'Enquêtes et d'Analyses, puissent faire leur travail. Très rapidement, le président de la République décidera du moment le plus opportun pour permettre ce retour des familles pour pouvoir se recueillir sur le site.
PIERRE WEILL
Plusieurs responsables burkinabés ont dit qu'il y a peu d'espoir de récupérer les corps qui ont été pulvérisés. Vous étiez sur le site du crash au Mali ; c'est aussi votre constat ?
FLEUR PELLERIN
Je ne vais pas rentrer dans une description détaillée mais c'est vrai que le site montre bien que la destruction matérielle de la carlingue de l'avion, de l'avion a été très violente. Je crois qu'il faut que les enquêteurs qui sont arrivés seulement hier sur place puissent observer le site, recueillir tous les éléments nécessaires. Je pense qu'il faut, au moins par respect aussi pour les familles, ne pas rentrer dans ce type de description.
PIERRE WEILL
Mais vous savez que c'est important pour les familles pour faire le deuil.
FLEUR PELLERIN
Bien sûr mais je crois que c'est aussi quelque chose de très personnel. Je pense que chaque personne réagit face à la perte d'un proche de manière différente. Certaines veulent savoir, certaines ne veulent pas savoir. Je crois qu'il faut aussi respecter cette dimension très individuelle et très personnelle du deuil et de la perte. En tout cas de mon point de vue, je pense que l'Etat doit être là pour apporter le maximum d'informations mais le faire dans le respect de ce que souhaite chaque famille individuellement. C'est très important.
PIERRE WEILL
Vous étiez au Quai d'Orsay où François HOLLANDE a rencontré les familles des victimes. Qu'est-ce qu'on échange comme propos ? Qu'a dit François HOLLANDE à ces familles et qu'est-ce qu'elles réclament ? Qu'est-ce qu'elles disent ?
FLEUR PELLERIN
C'était un moment très émouvant bien sûr, parce que c'était la première fois que toutes ces familles se retrouvaient rassemblées. Le président leur a exprimé la solidarité, la compassion, le soutien très fort de la nation et du gouvernement. Il leur a donné un certain nombre d'informations sur le déroulement de l'enquête, sur ce qui allait se passer dans les prochaines semaines. Je crois qu'elles avaient aussi besoin de détails un peu précis et pratiques. Les premières questions sont celles que vous avez posées vous-même, c'est-à-dire : quand pourrons-nous retrouver les corps de nos proches ? Quand pourrons-nous accéder au site ? quand pourrons-nous en savoir davantage avec certitude sur les causes de l'accident ? Je crois que ce sont des questions assez naturelles dans ce type de circonstances. C'est aussi la raison pour laquelle nous avions invité des associations de défense des victimes parce que ces associations ont l'habitude de ce type de questionnement et nous ont aidés à entourer aussi psychologiquement ces familles.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 30 juillet 2014