Texte intégral
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Sénateurs,
Monsieur le Sénateur,
La situation d'Asia Bibi, Pakistanaise de confession chrétienne, condamnée à mort pour blasphème nous révolte.
Depuis la première condamnation d'Asia Bibi en 2010, la France a constamment rappelé que la notion de délit de blasphème était contraire aux principes des droits de l'Homme. La France a également rappelé son opposition à la peine de mort, en tous lieux et en toutes circonstances.
La France est très attachée au respect des libertés fondamentales au titre desquelles la liberté de religion, la liberté de conviction, la liberté d'expression qui sont protégées par des traités internationaux. Ceux-ci garantissent en particulier le droit d'exprimer ses opinions et de manifester sa religion. Ces libertés sont définies en particulier par la déclaration des droits de l'Homme et le pacte international sur les droits civils et politiques que le Pakistan a ratifié en juin 2010.
La France protège les minorités religieuses et en particulier les minorités chrétiennes qui sont aujourd'hui menacées dans plusieurs pays.
Concernant la situation d'Asia Bibi, de nombreuses démarches ont été effectuées depuis quatre ans à tous les niveaux en lien avec nos partenaires européens.
Comme vous venez de le rappeler, Monsieur le Sénateur, la Haute Cour de Lahore saisie en deuxième instance, a confirmé, le 16 octobre dernier, la condamnation à mort d'Asia Bibi pour blasphème.
Dès le lendemain du verdict, la France a fait part de sa profonde préoccupation et a appelé une nouvelle fois le Pakistan à respecter ses engagements internationaux.
Le président de la république est intervenu personnellement auprès de son homologue pakistanais pour plaider la cause d'Asia Bibi.
Au niveau européen, la Haute représentante a également exprimé sa grande inquiétude et espéré un recours rapide auprès de la Cour suprême.
Asia Bibi vient de faire appel de ce verdict devant la Cour suprême. Dans ce cadre, le gouvernement français fait et fera tout ce qui est en son pouvoir pour qu'un dénouement positif puisse intervenir le plus tôt possible.
Je vous le redis avec netteté et sans aucune prudence : la condamnation à mort d'Asia Bibi pour blasphème est révoltante, inhumaine et inacceptable. C'est la position de la France.
Nous appelons la communauté internationale à se mobiliser avec la France et l'Union européenne pour faire annuler cette sentence et pour faire annuler une condamnation fondée sur le blasphème car nous ne l'acceptons ni au Pakistan, ni ailleurs dans le monde et nous ferons tout pour sauver Asia Bibi.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 1er décembre 2014