Déclaration de Mme Annick Girardin, secrétaire d'Etat au développement et à la francophonie, sur la lutte contre le déréglement climatique, à Lima le 10 décembre 2014.

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Circonstance : 20ème conférence des parties de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP 20), à Lima (Pérou) du 9 au 14 décembre 2014

Texte intégral


Monsieur le Ministre, cher Gabriel
Mesdames Messieurs,
Je suis ravie d'ouvrir votre évènement parallèle sur les observatoires du dérèglement climatique en zone tropicale.
D'abord, parce que pour la ministre du développement que je suis, en charge, avec Laurent Fabius et Ségolène Royal de la préparation de la COP21, la question des impacts du dérèglement climatique est au coeur de mes préoccupations. La menace que fait peser le dérèglement climatique sur l'eau, l'agriculture, la santé, montre que le climat c'est un sujet de développement.
Le développement ne peut plus se penser comme avant, avec d'un côté la lutte contre la pauvreté, et de l'autre la préservation de la planète. On ne peut plus aujourd'hui penser une politique d'électrification sans se demander si elle va aggraver le problème climatique, avec le charbon par exemple, ou si au contraire elle va contribuer à maitriser les émissions de gaz à effet de serre.
À l'identique, la politique de développement ne peut plus faire l'impasse sur les impacts du dérèglement climatique à venir. Typhons à répétitions aux Philippines, sécheresses au Sahel et dans la corne de l'Afrique, fontes des glaciers au Pérou, les impacts sont là. J'ai d'ailleurs pu le constater à Samoa, où la hausse du niveau des mers, cumulée aux ouragans menace toutes les populations vivant sur les côtes.
Et en même temps, nous sommes souvent démunis face aux impacts du dérèglement climatique, car concrètement, nous ne savons pas à quoi nous attendre. Et est encore plus vrai dans les régions tropicales.
Celles-ci sont extrêmement sensibles aux impacts liés au changement climatique. La France le sait et l'expérimente dans bon nombre ses territoires d'outre-mer, pour lesquels le manque de données fiables est un problème pour les politiques, qui veulent bien s'adapter mais en savent pas comment faire, faute de données.
Une observation adéquate, une observation qui permet de rassembler des éléments spécifiques et précis sur l'évolution du climat à une échelle régionale et sur son impact socio-environnemental, c'est essentiel pour construire une réponse concrète et opérationnelle pour l'adaptation dans les pays les plus vulnérables.
Cette observation, elle est indispensable pour prendre les bonnes décisions. La France a par exemple souhaité intégrer la résilience climatique dans tous ses projets d'infrastructures en Afrique. Cela, nous ne pouvons le faire que si nous disposons de données sur les impacts. Généraliser ces données, et partager l'accès à cette information avec les pays les plus vulnérables, c'est un grand défi pour Paris Climat 2015, dont l'adaptation sera un pilier.
Dans ce sens, je veux saluer le travail de L'IRD et de ses partenaires. L'IRD présent au Pérou depuis 1967, est l'un des seuls instituts à disposer d'observatoires dans ces zones tropicales, où il travaille en étroite collaboration avec ses partenaires latino-américains et africains. Un beau livre a été présenté hier sur ce sujet, bel exemple de travail collaboratif. Je crois d'ailleurs plus généralement que nous devons rapprocher le monde de la recherche et celui du développement. Nous serons plus efficaces en innovant ensemble !
Je suis ici pour vous dire que vos travaux sont essentiels. Vous le savez, nous voulons faire de Paris une conférence des solutions au dérèglement climatique. Vous avez entre les mains les premières pierres d'une solution. Je ne peux que vous dire «Bravo», mais aussi vous encourager à poursuivre et à amplifier, et vous donner rendez-vous à Paris pour inscrire votre contribution à l'agenda des solutions.
Je vous remercie.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 15 décembre 2014