Texte intégral
YVES CALVI
7 h 49 ! Jean-Michel APHATIE vous recevez le ministre de l'Agriculture et porte-parole du gouvernement, Stéphane LE FOLL.
JEAN-MICHEL APHATIE
Bonjour Stéphane LE FOLL.
STEPHANE LE FOLL
Bonjour.
JEAN-MICHEL APHATIE
Les revenus des agriculteurs continuent à baisser, c'est ce qu'indique notamment une étude du service des statistiques du Ministère de l'Agriculture que vous dirigez, revenu moyen par exploitation 24.400 euros, ces revenus bas ou qui baissent selon certaines productions
STEPHANE LE FOLL
Ces revenus
JEAN-MICHEL APHATIE
Vous inquiètent ?
STEPHANE LE FOLL
Qui sont bas. Qui sont bas, d'abord - contrairement à ce que j'ai entendu en arrivant les aides européennes c'est 9,1 milliards d'euros, donc il y a eu une baisse, mais très légère des baisses, donc ce n'est pas le problème des aides, c'est le problème des prix sur les marchés
JEAN-MICHEL APHATIE
Notamment pour les céréaliers et les maïs !
STEPHANE LE FOLL
Et notamment pour les céréaliers qui ont beaucoup baissé ! Et s'est ajouté cette année, en plus, un problème climatique qui fait que, avec l'humidité et la pluie qu'on a eu au printemps, on a même eu des blés qui en qualité ont baissé, donc moins de production et une qualité moins bonne ça fait des revenus et des prix pour les céréales moins élevés.
JEAN-MICHEL APHATIE
Quelles conséquences, des disparitions d'exploitations ?
STEPHANE LE FOLL
Non ! Des difficultés sur lesquelles il faut qu'on soit extrêmement attentifs, ça vaut pour les fruits et légumes, ça vaut pour les céréales, ça vaut pour la viande bovine, ça vaut pour la viande porcine, dans un contexte d'embargo russe qui pèse aussi globalement sur les échanges et sur le marché des produits agricoles, on a là le résultat de prix qui ne sont pas orientés à la hausse mais à la baisse.
JEAN-MICHEL APHATIE
Vous y serez attentif de quelle manière, Stéphane LE FOLL, que pouvez-vous faire ?
STEPHANE LE FOLL
Mais j'y suis attentif d'abord sur l'embargo russe pour trouver des solutions et faire en sorte qu'on arrive à dégager des exportations, dégager ce qui est en excédent sur le marché ; Deuxièmement, faire en sorte que sur les prix on soit aussi mobilisés pour éviter des chutes brutales, je pense en particulier au lait, en début d'année prochaine...
JEAN-MICHEL APHATIE
Mais vous ne pouvez pas faire grand-chose, vous le constatez les chutes de prix ?
STEPHANE LE FOLL
Mais si ! On peut faire des choses, on essaie de faire des choses et on fera des choses ; C'est se battre aussi au niveau européen pour qu'on ait un tout petit peu conscience que l'après quota nécessite qu'on se prépare un peu mieux que ce qui a été fait jusqu'ici, j'ai déposé un texte hier, on en a discuté hier, beaucoup de pays sont encore un peu en dehors de ce qui me semble être juste pour réguler un peu mieux ces marchés ; C'est aussi l'engagement sur la volatilité des prix à l'échelle mondiale, à l'échelle méditerranéenne - sur la question des céréales en particulier - on a fait avec le SIAM beaucoup de choses dans ce domaine-là. Voilà !
JEAN-MICHEL APHATIE
Mais si les revenus sont bas et s'ils baissent, il faut redouter des fins d'exploitation, des arrêts d'exploitation ?
STEPHANE LE FOLL
Mais il y a déjà dans certains secteurs, vous avez vu qu'il y avait une crise légumière, on a mis en place des systèmes d'allégement, de report de cotisations, de remboursements, de taxes sur le foncier non bâti dans beaucoup d'endroits parce qu'on a effectivement des entreprises qui des exploitations agricoles qui risquent de basculer dans, comment dirais-je, la grande difficulté et ne pas assurer la pérennité de ces exploitations. Oui ! On est dans une situation où il faut faire très attention. En même temps, je l'espère sur les céréales les premiers signaux sur les prix aujourd'hui sont en train de remonter
JEAN-MICHEL APHATIE
Oui ! Ils remontent un peu.
STEPHANE LE FOLL
Voilà ! Bon.
JEAN-MICHEL APHATIE
Les céréaliers vous en veulent un peu, Stéphane LE FOLL
STEPHANE LE FOLL
Oui !
JEAN-MICHEL APHATIE
Parce qu'il y a 2 ans vous les montriez du doigt, en disant
STEPHANE LE FOLL
Ce n'est pas vrai !
JEAN-MICHEL APHATIE
: « Ils bénéficient trop
STEPHANE LE FOLL
Bon ! D'accord.
JEAN-MICHEL APHATIE
Des subventions européennes ».
STEPHANE LE FOLL
Est-ce que vous pourriez éviter d'accuser les politiques de dire des choses qu'ils n'ont pas dit !
JEAN-MICHEL APHATIE
Non ! Mais je
STEPHANE LE FOLL
Je n'ai jamais accusé les salariés, euh les salariés
JEAN-MICHEL APHATIE
Les céréaliers.
STEPHANE LE FOLL
Les céréaliers, jamais, on m'a même reproché d'avoir donné des chiffres du revenu qui avaient trop augmenté en disant que j'avais
JEAN-MICHEL APHATIE
une réorientation de suspension européenne, nous sommes d'accord ?
STEPHANE LE FOLL
En disant que j'avais même été jusqu'à modifier les chiffres. Cette année les chiffres baissent, personne ne me reprochera de toucher aux chiffres, d'accord ? Donc, moi je n'ai jamais dit ça. En même temps le constat que j'ai fait quand je suis arrivé c'est qu'il y avait de l'élevage et des éleveurs qui arrêtaient l'élevage et qui passaient en céréaliers
JEAN-MICHEL APHATIE
En céréales ! Oui.
STEPHANE LE FOLL
En céréales, c'était ça qui était le processus qui était engagé, donc il y avait un problème sur l'élevage. J'ai donc rééquilibré une partie des aides vers l'élevage, oui, et je l'assume.
JEAN-MICHEL APHATIE
Bon ! En tout cas on regardera ce que vous avez dit peut-être il y a 2 ans et puis on vous donnera acte ou on retrouvera peut-être votre déclaration.
STEPHANE LE FOLL
Oui ! Oui, et vous verrez. J'ai même dit à l'époque qu'il y ait une filière et des agriculteurs qui gagnent de l'argent c'est tant mieux, j'ai suffisamment d'autres problèmes, donc moi je n'ai jamais montré du doigt, jamais du doigt, les uns ou les autres.
JEAN-MICHEL APHATIE
Je voudrais vous faire entendre, Stéphane LE FOLL, Olivier BERTHE - président des RESTOS DU COEUR qui était l'invité hier soir de Marc-Olivier FOGIEL sur RTL, il demande, il l'a demandé au Premier ministre un peu solennellement hier soir, la mise en place d'incitations fiscales pour les dons en nature. On l'écoute !
OLIVIER BERTHE, PRESIDENT DES RESTOS DU COEUR HIER SOIR SUR RTL
Il y a urgence, je lance un appel ce soir, au moins qu'une filière par exemple les oeufs soit mise en place avant Noël, ce serait un signe très fort que le gouvernement pourrait lancer au monde associatif.
JEAN-MICHEL APHATIE
Avant Noël ! C'est vite incitations fiscales pour les dons en nature ?
STEPHANE LE FOLL
C'est bien de l'annoncer ! Puisque monsieur le président des RESTOS DU COEUR sait très bien qu'on est en train de mettre en oeuvre
JEAN-MICHEL APHATIE
Travailler !
STEPHANE LE FOLL
Oui ! Cette mesure, donc j'espère que ça sera avant Noël.
JEAN-MICHEL APHATIE
Avant Noël vous l'espérez, ça vite, Noël c'est dans 10 jours.
STEPHANE LE FOLL
Oui ! Oui. Mais je le dis, c'était une demande qu'il m'avait faite il y a 3 4 semaines, oui il y a un bon mois,
JEAN-MICHEL APHATIE
C'est Bercy qui coince ?
STEPHANE LE FOLL
Non ! Ce n'est pas Bercy. L'exonération fiscale elle doit aller à celui qui fait le don, donc entre le produit agricole que vous allez donner dans le cadre des RESTOS DU COEUR
JEAN-MICHEL APHATIE
Donner ! Oui.
STEPHANE LE FOLL
Et le producteur qui a fait ce don, il faut être capable de remonter la chaîne, c'est tout ce qui est un peu
JEAN-MICHEL APHATIE
C'est compliqué ?
STEPHANE LE FOLL
Compliqué à faire. On l'a fait pour le lait, parce que là on passe par les coopératives, on sait à peu près gérer ça vite ; on va le faire pour les oeufs, c'est en train de se caler, donc je pense qu'on satisfera-là la demande du président des RESTOS DU COEUR.
JEAN-MICHEL APHATIE
Avant Noël, dans 10 jours ?
STEPHANE LE FOLL
Avant Noël, on fera tout pour réussir avant Noël.
JEAN-MICHEL APHATIE
Allez ! On y sera attentifs. Une question métaphysique, Martine AUBRY est-elle l'avenir du socialisme en France, parce que la socialisme en France ne va pas très bien ?
STEPHANE LE FOLL
Ce n'est pas une question métaphysique, c'est une question politique tout simplement.
JEAN-MICHEL APHATIE
Ah bon ! D'accord.
STEPHANE LE FOLL
Non ! Mais moi je l'ai dit ce matin, je crois que dans ce débat il y a un moment où
JEAN-MICHEL APHATIE
Vous en avez marre des donneurs de leçon, c'est ça ?
STEPHANE LE FOLL
Oui ! J'en ai surtout marre d'entendre tout le temps les critiques et jamais un mot sur ce qui est fait et qui est positif
JEAN-MICHEL APHATIE
De la part de vos amis, vous voulez dire ?
STEPHANE LE FOLL
De la part oui bien sûr, je n'attends pas ça de la droite, ni de l'extrême droite - ça je vous rassure - ni de Jean-Luc MELENCHON, parce que depuis le départ ni la droite l'a
JEAN-MICHEL APHATIE
D'accord !
STEPHANE LE FOLL
Ni Jean-Luc MELENCHON.
JEAN-MICHEL APHATIE
Ni vos amis.
STEPHANE LE FOLL
Oui ! Quand même. Alors, après, on peut avoir des débats : est-ce que le travail ou les dérogations sur le travail du dimanche c'est un changement de civilisation ? Non ! Personne ne le souhaite
JEAN-MICHEL APHATIE
C'est ce qu'a dit Martine AUBRY !
STEPHANE LE FOLL
Oui ! Et Benoît HAMON.
JEAN-MICHEL APHATIE
Et Benoît HAMON ! Oui
STEPHANE LE FOLL
On n'est pas dans la société de la galerie marchande, non, sûrement pas. Est-ce que ça a des compensations pour les salariés ? Oui ! Et sur les valeurs, c'est ça que je veux dire, quand je regarde ce qui est fait par exemple par Marisol TOURAINE sur la santé, le tiers-payant, l'accès de tous à la santé pas un mot ; sur la pénibilité, sur la question des retraites qui est un vrai sujet où il faut qu'on écoute ce que disent les entrepreneurs et en même temps qu'on défende
JEAN-MICHEL APHATIE
Une belle idée ?
STEPHANE LE FOLL
Une belle idée qui consiste à dire que ceux qui ont vraiment des travaux pénibles puissent avoir quelques points de retraite pour partir plus tôt.
JEAN-MICHEL APHATIE
Vous demandez à Martine AUBRY d'être plus solidaire du gouvernement avant Noël ?
STEPHANE LE FOLL
Je le dis tout simplement, je pense que si on n'a pas un peu de fierté de ce qu'on a fait ce n'est pas la peine de demander aux autres d'en avoir pour nous, donc on commence par en avoir nous et c'est comme ça que ça changera. Voilà !
JEAN-MICHEL APHATIE
Et c'est le mot de la fin Stéphane LE FOLL, porte-parole du gouvernement, était l'invité de RTL ce matin.
YVES CALVI
Oui ! Stéphane LE FOLL qui espère donc satisfaire les RESTOS DU COEUR sur la défiscalisation des dons en nature pour Noël. Merci à tous les deux. Un entretien
STEPHANE LE FOLL
Sur les oeufs ! Les oeufs en Pâques.
YVES CALVI
Les oeufs en Pâques. Eh bien c'est bien, je vois que vous suivez, je précise que les chiffres auxquels vous réagissiez en début d'interview étaient ceux qui étaient donnés par le président de la FDSEA de Meurthe-et-Moselle, monsieur le ministre. Entretien à réécouter et à retrouver sur le site rtl.fr
source : Service d'information du Gouvernement, le 17 décembre 2014
7 h 49 ! Jean-Michel APHATIE vous recevez le ministre de l'Agriculture et porte-parole du gouvernement, Stéphane LE FOLL.
JEAN-MICHEL APHATIE
Bonjour Stéphane LE FOLL.
STEPHANE LE FOLL
Bonjour.
JEAN-MICHEL APHATIE
Les revenus des agriculteurs continuent à baisser, c'est ce qu'indique notamment une étude du service des statistiques du Ministère de l'Agriculture que vous dirigez, revenu moyen par exploitation 24.400 euros, ces revenus bas ou qui baissent selon certaines productions
STEPHANE LE FOLL
Ces revenus
JEAN-MICHEL APHATIE
Vous inquiètent ?
STEPHANE LE FOLL
Qui sont bas. Qui sont bas, d'abord - contrairement à ce que j'ai entendu en arrivant les aides européennes c'est 9,1 milliards d'euros, donc il y a eu une baisse, mais très légère des baisses, donc ce n'est pas le problème des aides, c'est le problème des prix sur les marchés
JEAN-MICHEL APHATIE
Notamment pour les céréaliers et les maïs !
STEPHANE LE FOLL
Et notamment pour les céréaliers qui ont beaucoup baissé ! Et s'est ajouté cette année, en plus, un problème climatique qui fait que, avec l'humidité et la pluie qu'on a eu au printemps, on a même eu des blés qui en qualité ont baissé, donc moins de production et une qualité moins bonne ça fait des revenus et des prix pour les céréales moins élevés.
JEAN-MICHEL APHATIE
Quelles conséquences, des disparitions d'exploitations ?
STEPHANE LE FOLL
Non ! Des difficultés sur lesquelles il faut qu'on soit extrêmement attentifs, ça vaut pour les fruits et légumes, ça vaut pour les céréales, ça vaut pour la viande bovine, ça vaut pour la viande porcine, dans un contexte d'embargo russe qui pèse aussi globalement sur les échanges et sur le marché des produits agricoles, on a là le résultat de prix qui ne sont pas orientés à la hausse mais à la baisse.
JEAN-MICHEL APHATIE
Vous y serez attentif de quelle manière, Stéphane LE FOLL, que pouvez-vous faire ?
STEPHANE LE FOLL
Mais j'y suis attentif d'abord sur l'embargo russe pour trouver des solutions et faire en sorte qu'on arrive à dégager des exportations, dégager ce qui est en excédent sur le marché ; Deuxièmement, faire en sorte que sur les prix on soit aussi mobilisés pour éviter des chutes brutales, je pense en particulier au lait, en début d'année prochaine...
JEAN-MICHEL APHATIE
Mais vous ne pouvez pas faire grand-chose, vous le constatez les chutes de prix ?
STEPHANE LE FOLL
Mais si ! On peut faire des choses, on essaie de faire des choses et on fera des choses ; C'est se battre aussi au niveau européen pour qu'on ait un tout petit peu conscience que l'après quota nécessite qu'on se prépare un peu mieux que ce qui a été fait jusqu'ici, j'ai déposé un texte hier, on en a discuté hier, beaucoup de pays sont encore un peu en dehors de ce qui me semble être juste pour réguler un peu mieux ces marchés ; C'est aussi l'engagement sur la volatilité des prix à l'échelle mondiale, à l'échelle méditerranéenne - sur la question des céréales en particulier - on a fait avec le SIAM beaucoup de choses dans ce domaine-là. Voilà !
JEAN-MICHEL APHATIE
Mais si les revenus sont bas et s'ils baissent, il faut redouter des fins d'exploitation, des arrêts d'exploitation ?
STEPHANE LE FOLL
Mais il y a déjà dans certains secteurs, vous avez vu qu'il y avait une crise légumière, on a mis en place des systèmes d'allégement, de report de cotisations, de remboursements, de taxes sur le foncier non bâti dans beaucoup d'endroits parce qu'on a effectivement des entreprises qui des exploitations agricoles qui risquent de basculer dans, comment dirais-je, la grande difficulté et ne pas assurer la pérennité de ces exploitations. Oui ! On est dans une situation où il faut faire très attention. En même temps, je l'espère sur les céréales les premiers signaux sur les prix aujourd'hui sont en train de remonter
JEAN-MICHEL APHATIE
Oui ! Ils remontent un peu.
STEPHANE LE FOLL
Voilà ! Bon.
JEAN-MICHEL APHATIE
Les céréaliers vous en veulent un peu, Stéphane LE FOLL
STEPHANE LE FOLL
Oui !
JEAN-MICHEL APHATIE
Parce qu'il y a 2 ans vous les montriez du doigt, en disant
STEPHANE LE FOLL
Ce n'est pas vrai !
JEAN-MICHEL APHATIE
: « Ils bénéficient trop
STEPHANE LE FOLL
Bon ! D'accord.
JEAN-MICHEL APHATIE
Des subventions européennes ».
STEPHANE LE FOLL
Est-ce que vous pourriez éviter d'accuser les politiques de dire des choses qu'ils n'ont pas dit !
JEAN-MICHEL APHATIE
Non ! Mais je
STEPHANE LE FOLL
Je n'ai jamais accusé les salariés, euh les salariés
JEAN-MICHEL APHATIE
Les céréaliers.
STEPHANE LE FOLL
Les céréaliers, jamais, on m'a même reproché d'avoir donné des chiffres du revenu qui avaient trop augmenté en disant que j'avais
JEAN-MICHEL APHATIE
une réorientation de suspension européenne, nous sommes d'accord ?
STEPHANE LE FOLL
En disant que j'avais même été jusqu'à modifier les chiffres. Cette année les chiffres baissent, personne ne me reprochera de toucher aux chiffres, d'accord ? Donc, moi je n'ai jamais dit ça. En même temps le constat que j'ai fait quand je suis arrivé c'est qu'il y avait de l'élevage et des éleveurs qui arrêtaient l'élevage et qui passaient en céréaliers
JEAN-MICHEL APHATIE
En céréales ! Oui.
STEPHANE LE FOLL
En céréales, c'était ça qui était le processus qui était engagé, donc il y avait un problème sur l'élevage. J'ai donc rééquilibré une partie des aides vers l'élevage, oui, et je l'assume.
JEAN-MICHEL APHATIE
Bon ! En tout cas on regardera ce que vous avez dit peut-être il y a 2 ans et puis on vous donnera acte ou on retrouvera peut-être votre déclaration.
STEPHANE LE FOLL
Oui ! Oui, et vous verrez. J'ai même dit à l'époque qu'il y ait une filière et des agriculteurs qui gagnent de l'argent c'est tant mieux, j'ai suffisamment d'autres problèmes, donc moi je n'ai jamais montré du doigt, jamais du doigt, les uns ou les autres.
JEAN-MICHEL APHATIE
Je voudrais vous faire entendre, Stéphane LE FOLL, Olivier BERTHE - président des RESTOS DU COEUR qui était l'invité hier soir de Marc-Olivier FOGIEL sur RTL, il demande, il l'a demandé au Premier ministre un peu solennellement hier soir, la mise en place d'incitations fiscales pour les dons en nature. On l'écoute !
OLIVIER BERTHE, PRESIDENT DES RESTOS DU COEUR HIER SOIR SUR RTL
Il y a urgence, je lance un appel ce soir, au moins qu'une filière par exemple les oeufs soit mise en place avant Noël, ce serait un signe très fort que le gouvernement pourrait lancer au monde associatif.
JEAN-MICHEL APHATIE
Avant Noël ! C'est vite incitations fiscales pour les dons en nature ?
STEPHANE LE FOLL
C'est bien de l'annoncer ! Puisque monsieur le président des RESTOS DU COEUR sait très bien qu'on est en train de mettre en oeuvre
JEAN-MICHEL APHATIE
Travailler !
STEPHANE LE FOLL
Oui ! Cette mesure, donc j'espère que ça sera avant Noël.
JEAN-MICHEL APHATIE
Avant Noël vous l'espérez, ça vite, Noël c'est dans 10 jours.
STEPHANE LE FOLL
Oui ! Oui. Mais je le dis, c'était une demande qu'il m'avait faite il y a 3 4 semaines, oui il y a un bon mois,
JEAN-MICHEL APHATIE
C'est Bercy qui coince ?
STEPHANE LE FOLL
Non ! Ce n'est pas Bercy. L'exonération fiscale elle doit aller à celui qui fait le don, donc entre le produit agricole que vous allez donner dans le cadre des RESTOS DU COEUR
JEAN-MICHEL APHATIE
Donner ! Oui.
STEPHANE LE FOLL
Et le producteur qui a fait ce don, il faut être capable de remonter la chaîne, c'est tout ce qui est un peu
JEAN-MICHEL APHATIE
C'est compliqué ?
STEPHANE LE FOLL
Compliqué à faire. On l'a fait pour le lait, parce que là on passe par les coopératives, on sait à peu près gérer ça vite ; on va le faire pour les oeufs, c'est en train de se caler, donc je pense qu'on satisfera-là la demande du président des RESTOS DU COEUR.
JEAN-MICHEL APHATIE
Avant Noël, dans 10 jours ?
STEPHANE LE FOLL
Avant Noël, on fera tout pour réussir avant Noël.
JEAN-MICHEL APHATIE
Allez ! On y sera attentifs. Une question métaphysique, Martine AUBRY est-elle l'avenir du socialisme en France, parce que la socialisme en France ne va pas très bien ?
STEPHANE LE FOLL
Ce n'est pas une question métaphysique, c'est une question politique tout simplement.
JEAN-MICHEL APHATIE
Ah bon ! D'accord.
STEPHANE LE FOLL
Non ! Mais moi je l'ai dit ce matin, je crois que dans ce débat il y a un moment où
JEAN-MICHEL APHATIE
Vous en avez marre des donneurs de leçon, c'est ça ?
STEPHANE LE FOLL
Oui ! J'en ai surtout marre d'entendre tout le temps les critiques et jamais un mot sur ce qui est fait et qui est positif
JEAN-MICHEL APHATIE
De la part de vos amis, vous voulez dire ?
STEPHANE LE FOLL
De la part oui bien sûr, je n'attends pas ça de la droite, ni de l'extrême droite - ça je vous rassure - ni de Jean-Luc MELENCHON, parce que depuis le départ ni la droite l'a
JEAN-MICHEL APHATIE
D'accord !
STEPHANE LE FOLL
Ni Jean-Luc MELENCHON.
JEAN-MICHEL APHATIE
Ni vos amis.
STEPHANE LE FOLL
Oui ! Quand même. Alors, après, on peut avoir des débats : est-ce que le travail ou les dérogations sur le travail du dimanche c'est un changement de civilisation ? Non ! Personne ne le souhaite
JEAN-MICHEL APHATIE
C'est ce qu'a dit Martine AUBRY !
STEPHANE LE FOLL
Oui ! Et Benoît HAMON.
JEAN-MICHEL APHATIE
Et Benoît HAMON ! Oui
STEPHANE LE FOLL
On n'est pas dans la société de la galerie marchande, non, sûrement pas. Est-ce que ça a des compensations pour les salariés ? Oui ! Et sur les valeurs, c'est ça que je veux dire, quand je regarde ce qui est fait par exemple par Marisol TOURAINE sur la santé, le tiers-payant, l'accès de tous à la santé pas un mot ; sur la pénibilité, sur la question des retraites qui est un vrai sujet où il faut qu'on écoute ce que disent les entrepreneurs et en même temps qu'on défende
JEAN-MICHEL APHATIE
Une belle idée ?
STEPHANE LE FOLL
Une belle idée qui consiste à dire que ceux qui ont vraiment des travaux pénibles puissent avoir quelques points de retraite pour partir plus tôt.
JEAN-MICHEL APHATIE
Vous demandez à Martine AUBRY d'être plus solidaire du gouvernement avant Noël ?
STEPHANE LE FOLL
Je le dis tout simplement, je pense que si on n'a pas un peu de fierté de ce qu'on a fait ce n'est pas la peine de demander aux autres d'en avoir pour nous, donc on commence par en avoir nous et c'est comme ça que ça changera. Voilà !
JEAN-MICHEL APHATIE
Et c'est le mot de la fin Stéphane LE FOLL, porte-parole du gouvernement, était l'invité de RTL ce matin.
YVES CALVI
Oui ! Stéphane LE FOLL qui espère donc satisfaire les RESTOS DU COEUR sur la défiscalisation des dons en nature pour Noël. Merci à tous les deux. Un entretien
STEPHANE LE FOLL
Sur les oeufs ! Les oeufs en Pâques.
YVES CALVI
Les oeufs en Pâques. Eh bien c'est bien, je vois que vous suivez, je précise que les chiffres auxquels vous réagissiez en début d'interview étaient ceux qui étaient donnés par le président de la FDSEA de Meurthe-et-Moselle, monsieur le ministre. Entretien à réécouter et à retrouver sur le site rtl.fr
source : Service d'information du Gouvernement, le 17 décembre 2014