Interview de Mme Myriam El Khomri, secrétaire d'Etat à la politique de la ville à LCP Assemblée nationale le 6 janvier 2015, sur la politique de la ville et la sécurité dans les quartiers et la banlieue.

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Média : LCP Assemblée nationale

Texte intégral


PATRICK CHENE
Myriam EL KHOMRI, bonjour. Vous êtes secrétaire d'Etat chargée de la politique de la Ville. Alors si vous le voulez bien, on va vous considérer au début de cet entretien comme notre envoyée spéciale d'hier matin puisque vous étiez invitée par Bernard CAZENEUVE comme l'ensemble du gouvernement et ensuite vous êtes allée présenter vos voeux au président de la République pour le premier conseil des ministres. J'ai lu dans la presse, je n'étais pas là que l'ambiance était assez souriante devant eux, avec une Ségolène ROYAL très à l'aise et que les autres ministres étaient un peu, alors ou tendus ou concentrés, comment vous avez ressenti ça vu de l'intérieur ?
MYRIAM EL KHOMRI
Absolument pas, nous étions tous à la fois très mobilisés, très combattifs, et puis je pense que c'est des moments importants, nous avions tous bien évidemment entendu le président de la République sur France Inter hier et donc nous étions extrêmement mobilisés, confiants et combattifs, je crois que c'est important.
PATRICK CHENE
Alors lorsqu'on est la plus jeune, la nouvelle venue dans un gouvernement et qu'on a vu à la télévision ces dernières années cette fameuse tradition de traverser la rue du ministère de l'Intérieur jusqu'à l'Elysée et qu'on se retrouve dans le groupe là, est-ce qu'on ressent quelque chose de particulier ?
MYRIAM EL KHOMRI
Oui je crois que servir les Français, servir la République, enfin depuis le 26 août, où j'ai été nommée, je ne m'y attendais absolument pas, c'est à la fois une chance et aussi une immense responsabilité. J'ai en charge les 5,5 millions de Français qui vivent dans les quartiers dits de la politique de la ville, qui concentrent malheureusement parfois de nombreuses difficultés, donc c'est à la fois une chance de servir mon pays, mais c'est aussi une lourde responsabilité. Donc cette émotion qu'on peut avoir à ce moment là, ce sens de la responsabilité, je le ressens dans des moments extrêmement importants comme hier. Moi, je suis très attachée au service public, je suis très attachée à l'Etat et je crois que c'est important toujours de se rendre compte que c'est à la fois, c'est bien sûr une fierté, mais en même temps qu'on a besoin, qu'on doit absolument obtenir des résultats, donc le temps de ministre, moi je suis une élue locale, on le sait bien quand on est élue locale, on a six ans, et c'est vrai que le temps ministre est quand même beaucoup plus court, et ce n'est pas des années, c'est des mois sur lesquels il faut vite aboutir. Donc il y a à la fois une forme d'impatience et il y a besoin d'avoir des résultats extrêmement concrets, donc de ce point de vue là, j'ai cette obligation en effet.
PATRICK CHENE
Myriam EL KHOMRI, je parle de vous parce qu'on vous connait peu, parce que vous êtes une nouvelle venue, alors on va quand même raconter rapidement votre histoire politique. Vous êtes donc suppléante après avoir travaillé avec Annick LEPETIT et avec Anne HIDALGO. Vous êtes suppléante de Christophe CARESCHE, on parle de Christophe CARESCHE comme secrétaire d'Etat, qui est souvent notre invité ici, Christophe CARESCHE et puis vous, vous dites, eh bien comme je suis suppléante, je vais me retrouver à l'Assemblée nationale, je vais quitter la Ville de Paris. On dit même que vous n'étiez pas ravie, ravie finalement de venir par ici. Et puis surprise, c'est vous qu'on appelle et vous vous retrouvez donc secrétaire d'Etat aujourd'hui, c'est comme ça que ça s'est passé ?
MYRIAM EL KHOMRI
Ca s'est passé, enfin je n'étais pas vraiment dans une concurrence avec Christophe CARESCHE dont j'apprécie énormément le travail en tant que parlementaire, j'étais adjointe au Maire de Paris, adjointe d'Anne HIDALGO sur les questions de politique de la ville, de prévention et de sécurité, élue du 18ème arrondissement et c'est vrai que je ne m'y attendais pas. Je trouve bien puisque j'étais chargée de la politique de la Ville qu'on m'ait donné un secrétariat d'Etat qui est en lien bien sûr avec ce que j'ai pu produire sur Paris, mais bien évidemment je ne m'attendais absolument pas à être appelée et donc ça a été à la fois un immense honneur et une fierté.
PATRICK CHENE
Alors parlons un petit peu de votre action, de votre territoire, est-ce que c'est un raccourci que vous n'aimez pas quand on dit la ville, c'est avant tout les quartiers, c'est avant tout la banlieue ?
MYRIAM EL KHOMRI
Je pense que le terme de banlieue aujourd'hui on a fait une réforme à partir d'une loi qui a été votée le 21 février 2014, qui vise à prendre un critère unique qui est la concentration urbaine de pauvreté et donc en effet nous avons à la fois les agglomérations des grandes villes, donc ce que nous appelons les banlieues autour de l'agglomération parisienne, Marseille, enfin on les connait et puis aussi certaines villes, moyennes du périurbains, des centres villes dégradés et je crois que c'est extrêmement important de dire qu'aujourd'hui la politique de la ville, ce n'est pas un plan de lutte contre la pauvreté, ça va s'attaquer justement à tous ces territoires où il y a une concentration urbaine de pauvreté. Donc ce n'est pas que les banlieues, c'est aussi des territoires qui ont des fragilités, je pense par exemple à des villes comme Villers-Cotterêts dans l'Aisne, c'est quand même le deuxième département où il y a le plus de difficultés sociales et de ce point de vue là, je crois que c'est important que nous travaillons à une sorte d'écosystème, de mobilisation de l'ensemble des acteurs pour essayer d'apporter des nouvelles réponses à ces territoires là.
PATRICK CHENE
Alors vous avez une responsabilité politique très importante, vous êtes une jeune ministre, la plus jeune du gouvernement, on vous donne cette responsabilité, notamment j'entendais ce matin par hasard à la radio un reportage où on entendait dans le 93, comme on le dit à Paris, des gens qui votaient à gauche avant et qui disent qu'aujourd'hui sur les marchés les futurs élus, en tout cas les candidats du Front national sont les bienvenus. Avant on rejetait leurs tracts maintenant on les prend, et j'entendais des gens qui se disent de gauche, qui disaient j'ai toujours voté à gauche, qui aujourd'hui entendent ce discours, est-ce que vous avez conscience de cette responsabilité, de ces secteurs qui sont totalement délaissés justement par cette gauche qui leur avait beaucoup promis et justement vous êtes jeune, vous êtes nouvelle venue et vous avez cette énorme responsabilité parce que politiquement notamment dans les prochaines élections à venir, c'est là que ça va se jouer.
MYRIAM EL KHOMRI
Il est évident qu'il y a une désespérance dans certains de ces quartiers, et il est évident que la réponse n'est pas que l'Etat peut tout faire.
PATRICK CHENE
Mais pourquoi la gauche a raté ce train là ?
MYRIAM EL KHOMRI
Je ne dirais pas que la gauche a raté ce train là, je pense que c'est une crise, ce n'est pas la crise sociale qui crée cette désespérance, mais il y a de nombreuses difficultés, notamment en matière d'emploi, la principale difficulté dans ces quartiers, c'est l'emploi, la seconde c'est la question de la sécurité qui est posée. Et donc je crois qu'il faut être très lucide sur le fait que bien sûr pour ma part l'engagement pour combattre le FN a été un engagement, mon adhésion au Parti socialiste en 2002, néanmoins je ne combats pas les électeurs du Front national, je suis d'ailleurs allée à Villers-Cotterêts qui est une ville gérée par un maire Front national justement pour mobiliser l'ensemble des acteurs sur ce territoire là. Je crois qu'aujourd'hui mon rôle est justement d'aller à la rencontre des habitants et d'essayer avec eux dans une idée un peu de coconstruction des politiques publiques, d'essayer avec eux de trouver des réponses à leur vie quotidienne, c'est extrêmement concret.
PATRICK CHENE
Comment ça se passé quand vous vous rendez dans une ville détenue par le Front national ?
MYRIAM EL KHOMRI
Ecoutez, c'est par exemple ….sur Villers-Cotterêts c'est Miriam BOURREL qui était la meilleure bachelière 2013 qui est d'origine marocaine, qui m'a fait visiter son quartier et je pense que c'est …
PATRICK CHENE
Le maire vous a reçu ?
MYRIAM EL KHOMRI
Le maire était là, je l'ai invité, c'est républicain, l'institution est républicaine. Et donc j'ai travaillé avec l'ensemble du service public, je suis allée voir une chef d'entreprise extrêmement mobilisée. Vous savez dans ces quartiers là il y a beaucoup de talents, beaucoup d'énergie. Quant un jeune crée son entreprise dans ces quartiers-là, il crée son emploi. Et je crois que c'est extrêmement important. Les emplois d'avenir sont importants dans ces quartiers-là, mais l'enjeu aussi. Ce n'est pas qu'avec les seuls emplois d'avenir qu'on …
PATRICK CHENE
Vous allez retisser un nouveau lien avec ces quartiers ?
MYRIAM EL KHOMRI
Donc l'enjeu c'est de leur créer des écosystèmes favorables. L'enjeu ce n'est pas d'avoir une vision de la politique de la ville qui s‘appliquerait de la même manière sur tout le territoire, c'est de partir des énergies locales et essayer de simplifier les choses, d'éviter ces raideurs, ces lourdeurs, qui finalement…
PATRICK CHENE
Vous avez du travail.
MYRIAM EL KHOMRI
On a du travail en effet. C'est pas d'inventer un nouveau plan, même si nous avons renouvelé bien sur un nouveau programme de rénovation urbaine, le président de la République l'a lancé le 16 décembre avec 5 milliards d'euros en lien avec Action Logement pour rénover ces quartiers, mais pas seulement rénover le bâti, c'est aussi pouvoir y installer des locaux commerciaux, y installer de l'activité, pour faire que ces territoires soient de vrais territoires attractifs. Et je crois que ça c'est un élément extrêmement important. Quand vous avez des locaux commerciaux, des commerces qui s'y installent, ça permet aussi de lutter contre l'insécurité. Donc l'enjeu c'est d'avoir une vision complètement globale et que la politique de la ville ne travaille pas en silos mais véritablement que la cohésion sociale, la rénovation urbaine, et l'emploi et le développement économique fonctionnent de la même manière. C'est pour ça qu'on a du travail, et on ne le fait pas seul, on le fait avec l'ensemble des élus, qu'ils soient de n'importe quel bord, l'enjeu aussi c'est de partir du local ; et ça c'est ma chance de travailler avec les acteurs locaux.
PATRICK CHENE
Myriam EL KHOMRI, vous avez cite deux fois le mot “sécurité et insécurité ». C'est un mot qui était presque tabou au Parti socialiste il y a une vingtaine d'années où on était peut-être plus angélique. Aujourd'hui vous arrivez, et vous vous attaquez à ce phénomène et vous l'assumez. « Insécurité », alors qu'auparavant si on parlait de la ville et qu'on mettait le mot « insécurité » en face, on parlait des quartiers, qu'on mettait le mot « insécurité » en face, c'était presqu'un gros mot. Vous vous assumez ça ?
MYRIAM EL KHOMRI
J'assume complètement, j'ai été adjointe à la sécurité à Paris du 18 ème arrondissement, bien sur que j'assume ça et en plus mon papa, quelque part en politique, c'est Daniel VAILLANT, ancien ministre de l'Intérieur, donc j'ai tout de suite travaillé sur cette question là. Pour moi c'est un enjeu majeur et on est très attendu, notamment sur les réponses au quotidien, aux difficultés. Nous avons mis en place par exemple sur Paris le dispositif très simple des stages de réparation pénale pour des mineurs qui dégradent le mobilier, les vélibs par exemple « tu casses tu répares », dans les deux mois ils vont réparer les vélos. C'est ce que nous essayons de mettre en place avec Bernard CAZENEUVE, avec Christiane TAUBIRA dans l'ensemble des quartiers, et dans le cadre de la politique de la ville. Je crois que c'est quelque chose d'extrêmement important.
PATRICK CHENE
Vous avez vu ce phénomène hier, de jeunes qui cassent, qui se filment, qui se mettent sur internet à visage découvert avec une sorte de sentiment d'impunité incroyable. Ca vous trouble ?
MYRIAM EL KHOMRI
Bien sûr. Les actions de prévention sont extrêmement importantes. Nous le voyons, aujourd'hui par exemple dans le fonds interministériel pour la prévention de la délinquance, 75 % de ces crédits vont dans les quartiers de la politique de la ville, donc il y a bien un engagement du gouvernement à mettre une priorité. Néanmoins on a aussi un vrai sujet c'est que les effectifs de police et de gendarmerie avaient énormément diminué sous le gouvernement précédent. Si aujourd'hui le gouvernement, auquel j'appartiens, a mis comme priorité l'éducation, la justice, la sécurité, c'est bien parce que ça doit répondre aux problèmes quotidiens de la vie de ces habitants. Et il faut trouver des réponses simples à ces questions-là, et je pense que par exemple sur tout ce qui est incivilités, petites dégradations de mobilier, eh bien des stages de réparation pénale peuvent responsabiliser les gens par rapport aux actes et aux infractions qu'ils commettent, ça me semble important pour redonner confiance dans les institutions auprès des habitants de ces quartiers-là.
PATRICK CHENE
Vous parliez des formidables énergies qui existent dans ces quartiers, on a beaucoup d'exemples, mais quand on parle des quartiers on parle de ce fait divers ce matin, on parle aussi du djihad avec ce fléau qui est dénoncé par le ministre de l'Intérieur notamment, est-ce que dans la politique de la ville il y a un volet prévu pour cela ?
MYRIAM EL KHOMRI
Oui. J'y travaille avec Bernard CAZENEUVE. Il faut savoir qu'au printemps le gouvernement a pris des décisions, à la fois dans la lutte contre le terrorisme à l'extérieur, par exemple en Irak, mais également sur le plan intérieur, avec la mise en place à la fois d'un numéro d'assistance, et vous le savez quand ce numéro d'assistance est mis en oeuvre c'est justement pour détecter les personnes et essayent de voir localement quels réseaux peuvent les prendre en charge, notamment en terme de prévention de la radicalisation, mais aussi avec des mesures répressives notamment la loi sur le terrorisme, qui vise justement à l'interdiction des sorties de territoire, qui sont des éléments extrêmement importants. Aujourd'hui l'enjeu sur ces questions-là c'est que ce n'est pas un enjeu que porté par les politiques, il y a toutes ces mesures, le gouvernement agit avec fermeté. Néanmoins il faut que la société ouvre les yeux. Moi dans l'ensemble de mes déplacements j'ai beaucoup d'échanges avec des familles et nous parlons de ces questions-là. Et l'enjeu aujourd'hui c'est d'ouvrir, que l'ensemble de la société ouvre les yeux sur ces phénomènes-là, et puisse détecter. On est sur des dérives sectaires, on est sur du lavage de cerveau de jeunes. Ca ne concerne pas que les quartiers de la politique de la ville, ça concerne véritablement tous les sites. Et on voit bien que nous sommes face à des situations parfois de rupture affective, de rupture éducative, et donc tout ce que nous allons mettre en oeuvre par exemple pour lutter contre le défrichage scolaire doit y participer. Donc moi j'ai un engagement avec Bernard CAZENEUVE qui est la formation des acteurs locaux à la détection de ces phénomènes là, avec les renseignements généraux, qu'ils puissent expliquer comment ils tombent dans …. Parce qu'on est quand même sur des choses qui sont faites avec les réseaux sociaux, donc ce n'est pas toujours forcément palpable en termes de visibilité du phénomène, néanmoins il faut donner aux acteurs locaux les clés pour comprendre ces phénomènes là et pour mieux agir quand ils sont en situation face à ces jeunes là.
PATRICK CHENE
D'ici 2017, 11 milliards d'euros d'économie, de dépenses en moins pour les collectivités locales, est-ce que vous parvenez vous à sanctuariser votre secteur ? Vous parliez tout à l'heure de 5 milliards d'euros, alors on va peut-être remettre ça en perspective. 5 milliards d'euros c'est pour 200 quartiers donc qui sont sélectionnés, pour combien d'années ?
MYRIAM EL KHOMRI
Sur dix ans. Donc 200 quartiers avec des gros projets globaux qui sont à enjeu national, et puis 200 autres projets, de projets d'intérêt régional qui sont des plus petits projets.
PATRICK CHENE
Tout ceci est sanctuarisé…
MYRIAM EL KHOMRI
Tout ceci est sanctuarisé, c'est 5 milliards d'euros en lien avec Action Logement. C'est une continuité à la fois du plan de Jean-Louis BORLOO, et je crois que c'est important en politique de le redire aussi quand il y a des bonnes politiques ; l'enjeu aujourd'hui c'est que dans ce plan la connotation qu'on lui donne beaucoup plus forte c'est le développement économique sur ces territoires, et puis l'autre aspect qui me semble aussi important c'est la question de la mixité sociale. C'est de se dire qu'il faut que nous arrivions dans ces quartiers-là à faire que – puisque maintenant nous allons travailler à l'échelle des agglomérations et non pas à l'échelle seulement du quartier – à faire que par exemple dans le cadre des relogements nous ayons une échelle plus importante pour ne pas concentrer les personnes qui ont les mêmes fragilités économiques au même endroit. Par ailleurs dans le cadre de la loi de Finances nous avons obtenu, notamment pour les communes les plus pauvres, qui étaient inquiètes de la baisse de la dotation globale de fonctionnement des collectivités, une hausse historique de la DSU, qui est une dotation de solidarité urbaine, historique de 180 millions d'euros qui permettra justement de compenser pour les communes les plus fragiles les baisses de dotation.
PATRICK CHENE
Une dernière question, parlez moi d'Anne HIDALGO, vous étiez à ses côtés, donc, et la voici assez souvent peu tendre avec le gouvernement. Pour les Jeux Olympiques par exemple, avec le président de la République, pour le travail du dimanche. Quelle est votre position aujourd'hui, vous qui êtes proche d'Anne HIDALGO, qui êtes maintenant membre de ce gouvernement ?
MYRIAM EL KHOMRI
Je reste tout à fait extrêmement proche d'Anne HIDALGO ; j'ai déjeuné avec elle hier, j'ai été sa porte parole, j'ai été son adjointe, c'est quelqu'un qui compte beaucoup pour moi. Je suis aujourd'hui au sein du gouvernement. Je crois que sur la question par exemple que vous posez du travail du dimanche, je crois qu'il faut rappeler qu'il y a trois règles, la compensation salariale, le volontariat, et puis un accord. Et je crois qu'à un moment on est aussi dans un… je ne pense pas que quand on est de gauche c'est pour 5 dimanches, quand on est de droite c'est pour 12 dimanches, je crois qu'il faut que nous soyons beaucoup plus pragmatique. Le travail le dimanche doit rester bien sur une exception, mais je crois qu'il faut aussi avancer sur la situation des personnes aujourd'hui qui travaille le dimanche, et ce que prévoit par exemple la Loi Macron c'est que les entreprises aujourd'hui auront trois ans pour se remettre en ordre de marche avec la compensation salariale ; donc c'est un apport pour les salariés, pour les 8 millions de salariés qui travaillent aujourd'hui le dimanche.
PATRICK CHENE
Vous l'avez expliqué à Anne HIDALGO lors de votre déjeuner d'hier pour la convaincre ?
MYRIAM EL KHOMRI
Il y a un dialogue qui est fait, je ne suis pas là pour la convaincre, je comprends que c'est aussi à une municipalité de pouvoir prendre ses décisions, c'est ce qui est prévu dans la loi Macron, c'est une possibilité ouverte aux maires de choisir entre 5 et 12. Néanmoins je crois que c'est important de dire aujourd'hui qu'il y a 8 millions de salariés qui travaillent le dimanche et qu'il convient aussi de les traiter.
PATRICK CHENE
Merci Myriam EL KHOMRI, je rappelle que vous êtes secrétaire d'Etat chargé de la politique de la ville. Votre titre est beaucoup plus long mais j'ai préféré le résumer. Je vous remercie.
MYRIAM EL KHOMRI
Non c'est ça.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 7 janvier 2015