Texte intégral
Mesdames et Messieurs,
Permettez-moi pour commencer de réitérer les remerciements adressés par la Directrice de l'ENA à la DGAFP qui soutient ce colloque, aux directrices et directeurs d'école qui participent à cette journée ainsi qu'à l'Association des anciens élèves de l'ENA 3ème concours, qui est à l'initiative de cette manifestation.
A l'occasion des 25 ans de l'ouverture de la voie d'accès aux emplois de fonctionnaires de l'encadrement supérieur d'État, dite du « troisième concours », vous avez choisi d'aborder la question de la diversification des profils dans la haute fonction publique.
C'est un thème d'une grande actualité, sur lequel en tant que Ministre de la Fonction Publique j'ai ouvert depuis près de trois ans maintenant, un travail approfondi.
Vous avez souhaité également, à l'heure où de nombreuses voix se font entendre pour encourager l'embauche de personnes issues du secteur privé dans la fonction publique, rappeler votre attachement au recrutement par la voie du concours. Et ce, y compris pour les personnes issues du monde de l'entreprise ou du monde associatif.
Ce recrutement par concours, il est le pilier de notre modèle de fonction publique :
- Ce modèle qui garantit l'égal accès de tous les citoyens aux emplois publics « selon leur capacité et sans autre distinction que celle de leurs vertus et de leurs talents ».
- Ce modèle qui assure la neutralité des agents publics et donc l'égal accès des citoyens à l'ensemble des services publics.
- Ce modèle que de nombreux pays étrangers aujourd'hui nous envient.
Monsieur Jean Pisani Ferry, grand témoin de ce colloque qui prendra la parole après moi, sera peut-être d'un avis différent mais je suis convaincue pour ma part que le concours doit rester la voie de recrutement des fonctionnaires. Ce qui n'empêche pas, bien sûr, d'ouvrir des réflexions sur les modalités d'accès à ces concours et sur la gestion des carrières à la suite de ces concours.
Le troisième concours a d'ailleurs, depuis 25 ans, démontré que le concours permet d'attirer des compétences du secteur privé au sein de la fonction publique. Mais j'y reviendrais plus en détail dans un moment.
La diversification des profils dans la fonction publique est essentielle : pour son exemplarité, sa représentativité et la qualité de notre action publique.
Les fonctionnaires font vivre, au quotidien, les valeurs de notre République. C'est la raison première qui fait de la promotion de la diversité dans la fonction publique, un impératif. Car la fonction publique doit incarner les principes qu'elle a pour mission de mettre en uvre. Elle se doit d'être à l'image de la société qu'elle a vocation à servir et elle doit continuer à être le vecteur de promotion sociale qu'elle a toujours été.
Dans une époque où la défiance se fait croissante à l'égard de la puissance publique, la diversification des profils au sein de la fonction publique est également une condition de crédibilité et de légitimité. La diversification des profils des fonctionnaires est l'une des voies qui permettra de renouer le lien, entre la société civile, chaque citoyen et les institutions de notre République.
La diversité des profils enfin, c'est un gage de qualité pour notre action publique ; une action publique qui doit aujourd'hui traiter de problèmes de plus en plus complexes et interdépendants et ce, dans une société qui évolue de plus en plus rapidement. Une action publique qui doit être conduite par une fonction publique aux compétences multiples et nombreuses, par des fonctionnaires d'horizons différents qui possèdent des connaissances sur les attentes des entreprises et de la société.
La diversité dans la fonction publique, il nous faut l'approfondir. C'est la raison pour laquelle, le gouvernement a engagé plusieurs chantiers.
Concernant le recrutement :
- La réforme des concours d'accès à l'ENA d'abord avec un double objectif d'adaptation aux besoins de l'État et de plus grande diversité du recrutement.
- Une meilleure reconnaissance du doctorat dans les concours dans la fonction publique ensuite.
- Le doublement des places dans les classes préparatoires intégrées dès la rentrée 2015. Ces classes préparatoires permettent à des jeunes, choisis sur critères sociaux, de préparer les concours pour l'entrée dans les écoles de service public.
- La mise en place, en 2016, de la voie spécifique prévue par la loi, pour l'accès à la fonction publique des personnes handicapées, en ce qui concerne l'accès aux corps recrutés par la voie de l'ENA.
Concernant l'égalité femmes / hommes, des mesures importantes ont été prises afin de féminiser davantage l'encadrement supérieur et dirigeant. Il s'agit de lutter contre le plafond de verre dans la fonction publique, où les femmes représentent 60% des agents mais seulement 14% des emplois de cadres dirigeants et 24% des emplois de cadres supérieurs.
Ainsi, le dispositif des nominations équilibrées mis en place par la loi du 12 mars 2012 impose des objectifs chiffrés et progressifs de nomination aux emplois de l'encadrement supérieur et dirigeant dans les trois fonctions publique. Nous avons avancé le calendrier : c'est dès 2017qu'il nous faudra atteindre la proportion de 40% de femmes pour les primo-nominations sur ces emplois.
Un protocole d'accord a par ailleurs été signé avec l'ensemble des organisations syndicales et des employeurs publics, le 8 mars 2013, afin de mettre en uvre des mesures très concrètes pour lutter contre les inégalités entre les femmes et les hommes dans la fonction publique.
Enfin et c'est le sujet qui va nous intéresser plus particulièrement cet après-midi, j'ai engagé des travaux sur l'encadrement au sein de la fonction publique : afin de conforter les pratiques managériales et le rôle des cadres dans la conduite du changement, de repenser la gestion des cadres et de diversifier leurs parcours professionnels.
Il s'agit notamment de réfléchir à la question de la mobilité des cadres, au sein de la fonction publique mais également entre les secteurs privé et public. J'ai réuni d'ailleurs sur ce thème, un comité des DRH public/privé, il y a deux jours.
Alors que nous conduisons des travaux importants afin de moderniser l'action publique dans notre pays, alors que la puissance publique fait face à des enjeux de plus en plus complexes, elle doit je l'ai dit pouvoir disposer de compétences à la fois pointues et diverses. C'est la raison pour laquelle, il nous faut davantage encore, diversifier les profils dans la fonction publique et ce notamment chez les cadres.
Pour ce faire, le recrutement au sein de la fonction publique de personnes ayant une expérience au sein du monde de l'entreprise ou du monde associatif est un atout. Car il permet à l'administration de s'ouvrir, de diversifier l'origine de ses agents et de s'enrichir de nouvelles compétences qui pouvaient lui manquer.
Je me félicite donc, que 25 ans après sa création à l'ENA, le troisième concours rencontre un tel succès.
Ce dispositif du troisième concours, réservé aux personnes ayant acquis une expérience professionnelle de 8 années, leur permet d'intégrer la fonction publique et d'être dispensés des conditions de diplôme requises pour les emplois de cadre.
Initiée à l'ENA, cette formule s'est largement développée au sein des autres écoles du service public, permettant aujourd'hui l'accès aux IRA (Instituts Régionaux d'Administration), à l'INET (Institut National des Études Territoriales) mais aussi à l'ENM (École Nationale de la Magistrature) et à l'EHESP (École des Hautes Études en Santé Publique).
Depuis 1990, 219 cadres issus du privé et de la société civile ont intégré les corps de la haute fonction publique en passant par le troisième concours de l'ENA et plus de 700 cadres ont été accueillis dans l'ensemble des administrations de l'État.
Et, en dépit de prévisions établies lors de sa création, cette nouvelle voie de recrutement a largement atteint ses objectifs : ses objectifs de qualité de la sélection et ceux d'intégration de profils nouveaux au sein du secteur public.
De plus, une étude conduite, en 2014, par le centre d'expertise et de recherche administrative de l'ENA montre que le 3ème concours ait un véritable outil de diversification. En effet, outre qu'il est destiné aux personnes ayant acquis une expérience en dehors de la fonction publique, il réunit davantage de candidats issus de l'université, d'écoles de commerce ou d'écoles d'ingénieurs que le concours externe et davantage de candidats ayant effectué leurs études en province.
Aujourd'hui, les anciens élèves des 3ème concours sont bien représentés dans l'ensemble des versants et des corps et cadres d'emplois de la fonction publique et y apportent une compétence et une expertise indispensables.
C'est pourquoi je pense qu'il nous faut continuer de privilégier cette voie pour intégrer des profils venus du secteur privé dans la fonction publique.
La France a fait le choix, en effet, à la Libération de placer les fonctionnaires sous un régime législatif propre et de les doter d'un statut général fixant leurs droits et leurs obligations. Elle a fait le choix d'une fonction publique de carrière destinée à assurer la loyauté, l'intégrité et la compétence des serviteurs de l'État et des autres collectivités publiques.
Ce choix est toujours pertinent aujourd'hui : les nombreux pays qui viennent me consulter car ils veulent mettre fin à la corruption, la collusion et la politisation extrême au sein de leurs administrations publiques en sont l'un des meilleures preuves.
Bien sûr l'évolution du contexte international et les mutations de la société française appellent des évolutions pour la fonction publique et le service public en France. Mais celles-ci doivent se faire dans le cadre d'une réaffirmation des principes fondamentaux de notre modèle français. Et pour mémoire, rappelons que les emplois à décision du gouvernement nommés en Conseil des ministres sont déjà ouverts aux fonctionnaires comme aux non fonctionnaires.
Pour maintenir l'attractivité de la fonction publique auprès de personnes venant du monde de l'entreprise ou du monde associatif, il est nécessaire en revanche de continuer à travailler à un meilleur accompagnement RH de leur carrière. Afin de mieux valoriser leur expérience passée et d'en tirer le meilleur parti.
Ce type de réflexion trouvera, évidemment toute sa place au cours des travaux que nous menons sur l'encadrement supérieur dans la fonction publique.
Si nous ne pouvons envisager de réserver des postes offerts à la sortie des Écoles du service public car cela remettrait en cause les principes que j'évoquais précédemment des dispositions peuvent très certainement être prises. Pour que soit mieux reconnues encore, dans le déroulement de leurs carrières, les compétences particulières des personnes issues du troisième concours.
Je demanderai d'ailleurs aux administrations d'accorder une attention particulière à cette question pour que cette connaissance de la société civile et de l'entreprise puisse bénéficier à la puissance publique là où elle en a le plus besoin.
Je suis certaine, par ailleurs, que vous avez des idées fécondes à ce sujet. Et c'est aussi l'objet de ce Colloque de pouvoir en débattre. Je ne serai donc pas plus longue afin de laisser la parole maintenant à Monsieur Jean PISANI-FERRY.
Je vous remercie.Source http://troisieme-concours.com, le 6 mai 2015
Permettez-moi pour commencer de réitérer les remerciements adressés par la Directrice de l'ENA à la DGAFP qui soutient ce colloque, aux directrices et directeurs d'école qui participent à cette journée ainsi qu'à l'Association des anciens élèves de l'ENA 3ème concours, qui est à l'initiative de cette manifestation.
A l'occasion des 25 ans de l'ouverture de la voie d'accès aux emplois de fonctionnaires de l'encadrement supérieur d'État, dite du « troisième concours », vous avez choisi d'aborder la question de la diversification des profils dans la haute fonction publique.
C'est un thème d'une grande actualité, sur lequel en tant que Ministre de la Fonction Publique j'ai ouvert depuis près de trois ans maintenant, un travail approfondi.
Vous avez souhaité également, à l'heure où de nombreuses voix se font entendre pour encourager l'embauche de personnes issues du secteur privé dans la fonction publique, rappeler votre attachement au recrutement par la voie du concours. Et ce, y compris pour les personnes issues du monde de l'entreprise ou du monde associatif.
Ce recrutement par concours, il est le pilier de notre modèle de fonction publique :
- Ce modèle qui garantit l'égal accès de tous les citoyens aux emplois publics « selon leur capacité et sans autre distinction que celle de leurs vertus et de leurs talents ».
- Ce modèle qui assure la neutralité des agents publics et donc l'égal accès des citoyens à l'ensemble des services publics.
- Ce modèle que de nombreux pays étrangers aujourd'hui nous envient.
Monsieur Jean Pisani Ferry, grand témoin de ce colloque qui prendra la parole après moi, sera peut-être d'un avis différent mais je suis convaincue pour ma part que le concours doit rester la voie de recrutement des fonctionnaires. Ce qui n'empêche pas, bien sûr, d'ouvrir des réflexions sur les modalités d'accès à ces concours et sur la gestion des carrières à la suite de ces concours.
Le troisième concours a d'ailleurs, depuis 25 ans, démontré que le concours permet d'attirer des compétences du secteur privé au sein de la fonction publique. Mais j'y reviendrais plus en détail dans un moment.
La diversification des profils dans la fonction publique est essentielle : pour son exemplarité, sa représentativité et la qualité de notre action publique.
Les fonctionnaires font vivre, au quotidien, les valeurs de notre République. C'est la raison première qui fait de la promotion de la diversité dans la fonction publique, un impératif. Car la fonction publique doit incarner les principes qu'elle a pour mission de mettre en uvre. Elle se doit d'être à l'image de la société qu'elle a vocation à servir et elle doit continuer à être le vecteur de promotion sociale qu'elle a toujours été.
Dans une époque où la défiance se fait croissante à l'égard de la puissance publique, la diversification des profils au sein de la fonction publique est également une condition de crédibilité et de légitimité. La diversification des profils des fonctionnaires est l'une des voies qui permettra de renouer le lien, entre la société civile, chaque citoyen et les institutions de notre République.
La diversité des profils enfin, c'est un gage de qualité pour notre action publique ; une action publique qui doit aujourd'hui traiter de problèmes de plus en plus complexes et interdépendants et ce, dans une société qui évolue de plus en plus rapidement. Une action publique qui doit être conduite par une fonction publique aux compétences multiples et nombreuses, par des fonctionnaires d'horizons différents qui possèdent des connaissances sur les attentes des entreprises et de la société.
La diversité dans la fonction publique, il nous faut l'approfondir. C'est la raison pour laquelle, le gouvernement a engagé plusieurs chantiers.
Concernant le recrutement :
- La réforme des concours d'accès à l'ENA d'abord avec un double objectif d'adaptation aux besoins de l'État et de plus grande diversité du recrutement.
- Une meilleure reconnaissance du doctorat dans les concours dans la fonction publique ensuite.
- Le doublement des places dans les classes préparatoires intégrées dès la rentrée 2015. Ces classes préparatoires permettent à des jeunes, choisis sur critères sociaux, de préparer les concours pour l'entrée dans les écoles de service public.
- La mise en place, en 2016, de la voie spécifique prévue par la loi, pour l'accès à la fonction publique des personnes handicapées, en ce qui concerne l'accès aux corps recrutés par la voie de l'ENA.
Concernant l'égalité femmes / hommes, des mesures importantes ont été prises afin de féminiser davantage l'encadrement supérieur et dirigeant. Il s'agit de lutter contre le plafond de verre dans la fonction publique, où les femmes représentent 60% des agents mais seulement 14% des emplois de cadres dirigeants et 24% des emplois de cadres supérieurs.
Ainsi, le dispositif des nominations équilibrées mis en place par la loi du 12 mars 2012 impose des objectifs chiffrés et progressifs de nomination aux emplois de l'encadrement supérieur et dirigeant dans les trois fonctions publique. Nous avons avancé le calendrier : c'est dès 2017qu'il nous faudra atteindre la proportion de 40% de femmes pour les primo-nominations sur ces emplois.
Un protocole d'accord a par ailleurs été signé avec l'ensemble des organisations syndicales et des employeurs publics, le 8 mars 2013, afin de mettre en uvre des mesures très concrètes pour lutter contre les inégalités entre les femmes et les hommes dans la fonction publique.
Enfin et c'est le sujet qui va nous intéresser plus particulièrement cet après-midi, j'ai engagé des travaux sur l'encadrement au sein de la fonction publique : afin de conforter les pratiques managériales et le rôle des cadres dans la conduite du changement, de repenser la gestion des cadres et de diversifier leurs parcours professionnels.
Il s'agit notamment de réfléchir à la question de la mobilité des cadres, au sein de la fonction publique mais également entre les secteurs privé et public. J'ai réuni d'ailleurs sur ce thème, un comité des DRH public/privé, il y a deux jours.
Alors que nous conduisons des travaux importants afin de moderniser l'action publique dans notre pays, alors que la puissance publique fait face à des enjeux de plus en plus complexes, elle doit je l'ai dit pouvoir disposer de compétences à la fois pointues et diverses. C'est la raison pour laquelle, il nous faut davantage encore, diversifier les profils dans la fonction publique et ce notamment chez les cadres.
Pour ce faire, le recrutement au sein de la fonction publique de personnes ayant une expérience au sein du monde de l'entreprise ou du monde associatif est un atout. Car il permet à l'administration de s'ouvrir, de diversifier l'origine de ses agents et de s'enrichir de nouvelles compétences qui pouvaient lui manquer.
Je me félicite donc, que 25 ans après sa création à l'ENA, le troisième concours rencontre un tel succès.
Ce dispositif du troisième concours, réservé aux personnes ayant acquis une expérience professionnelle de 8 années, leur permet d'intégrer la fonction publique et d'être dispensés des conditions de diplôme requises pour les emplois de cadre.
Initiée à l'ENA, cette formule s'est largement développée au sein des autres écoles du service public, permettant aujourd'hui l'accès aux IRA (Instituts Régionaux d'Administration), à l'INET (Institut National des Études Territoriales) mais aussi à l'ENM (École Nationale de la Magistrature) et à l'EHESP (École des Hautes Études en Santé Publique).
Depuis 1990, 219 cadres issus du privé et de la société civile ont intégré les corps de la haute fonction publique en passant par le troisième concours de l'ENA et plus de 700 cadres ont été accueillis dans l'ensemble des administrations de l'État.
Et, en dépit de prévisions établies lors de sa création, cette nouvelle voie de recrutement a largement atteint ses objectifs : ses objectifs de qualité de la sélection et ceux d'intégration de profils nouveaux au sein du secteur public.
De plus, une étude conduite, en 2014, par le centre d'expertise et de recherche administrative de l'ENA montre que le 3ème concours ait un véritable outil de diversification. En effet, outre qu'il est destiné aux personnes ayant acquis une expérience en dehors de la fonction publique, il réunit davantage de candidats issus de l'université, d'écoles de commerce ou d'écoles d'ingénieurs que le concours externe et davantage de candidats ayant effectué leurs études en province.
Aujourd'hui, les anciens élèves des 3ème concours sont bien représentés dans l'ensemble des versants et des corps et cadres d'emplois de la fonction publique et y apportent une compétence et une expertise indispensables.
C'est pourquoi je pense qu'il nous faut continuer de privilégier cette voie pour intégrer des profils venus du secteur privé dans la fonction publique.
La France a fait le choix, en effet, à la Libération de placer les fonctionnaires sous un régime législatif propre et de les doter d'un statut général fixant leurs droits et leurs obligations. Elle a fait le choix d'une fonction publique de carrière destinée à assurer la loyauté, l'intégrité et la compétence des serviteurs de l'État et des autres collectivités publiques.
Ce choix est toujours pertinent aujourd'hui : les nombreux pays qui viennent me consulter car ils veulent mettre fin à la corruption, la collusion et la politisation extrême au sein de leurs administrations publiques en sont l'un des meilleures preuves.
Bien sûr l'évolution du contexte international et les mutations de la société française appellent des évolutions pour la fonction publique et le service public en France. Mais celles-ci doivent se faire dans le cadre d'une réaffirmation des principes fondamentaux de notre modèle français. Et pour mémoire, rappelons que les emplois à décision du gouvernement nommés en Conseil des ministres sont déjà ouverts aux fonctionnaires comme aux non fonctionnaires.
Pour maintenir l'attractivité de la fonction publique auprès de personnes venant du monde de l'entreprise ou du monde associatif, il est nécessaire en revanche de continuer à travailler à un meilleur accompagnement RH de leur carrière. Afin de mieux valoriser leur expérience passée et d'en tirer le meilleur parti.
Ce type de réflexion trouvera, évidemment toute sa place au cours des travaux que nous menons sur l'encadrement supérieur dans la fonction publique.
Si nous ne pouvons envisager de réserver des postes offerts à la sortie des Écoles du service public car cela remettrait en cause les principes que j'évoquais précédemment des dispositions peuvent très certainement être prises. Pour que soit mieux reconnues encore, dans le déroulement de leurs carrières, les compétences particulières des personnes issues du troisième concours.
Je demanderai d'ailleurs aux administrations d'accorder une attention particulière à cette question pour que cette connaissance de la société civile et de l'entreprise puisse bénéficier à la puissance publique là où elle en a le plus besoin.
Je suis certaine, par ailleurs, que vous avez des idées fécondes à ce sujet. Et c'est aussi l'objet de ce Colloque de pouvoir en débattre. Je ne serai donc pas plus longue afin de laisser la parole maintenant à Monsieur Jean PISANI-FERRY.
Je vous remercie.Source http://troisieme-concours.com, le 6 mai 2015