Texte intégral
Mesdames et Messieurs,
Je m'adresse surtout à la presse. Je viens de prendre un petit déjeuner avec toute une série d'entreprises qui sont les premières entreprises mécènes de la COP21. La liste que je vais lire est une liste de vingt entreprises mais plus d'une dizaine d'autres nous ont fait part également de leur intention de nous soutenir.
Vous savez qu'à partir du 30 novembre, jusqu'au 11 décembre, la France accueillera la plus grande conférence internationale qui ait jamais eu lieu sur son sol et assurément l'un des plus grands événements diplomatiques de ce début de siècle. Il s'agit de la COP21, dont l'objectif est de passer un accord universel. Cela veut dire que 196 parties se fixent des objectifs et prennent les moyens nécessaires pour lutter contre le dérèglement climatique lié à l'émission des gaz à effet de serre, faisant en sorte que la température n'augmente pas plus de deux degrés. Au-delà, ce serait une catastrophe pour toutes les raisons que vous savez.
Nous préparons cette COP21 que je présiderai. Pour cela, nous avons choisi, avec le monde entier, de faire en sorte que ce ne soit pas seulement une COP pour les gouvernements, qui vont se prononcer à la fin de la conférence sur le texte, mais que ce soit aussi une conférence des solutions qui associe les entreprises, les collectivités locales, les grandes organisations et la société civile. Nous préparons donc tout cela avec les entreprises du monde entier.
La semaine dernière, il y a eu à Paris une semaine consacrée au rapport entre le climat et les entreprises, aussi bien les entreprises en général que les institutions financières ; cette réunion a obtenu un grand succès. Pour préparer la COP21 dans cet esprit, nous avons décidé, en liaison avec les Nations unies, que nous serions accompagnés par des entreprises qui seront nos partenaires. Cela veut dire qu'elles vont nous aider à réussir matériellement la COP21, qu'elles vont nous apporter, soit en nature, soit en espèce leur appui financier qui comptent aussi. Elles vont surtout nous aider à réussir d'un point de vue environnemental et climatique cette grande conférence.
Si j'avais à résumer, je dirais que ce partenariat avec les entreprises que je vais citer est dû à deux grandes raisons.
La première est que nous voulons assurer un haut niveau d'exigence environnementale de la conférence elle-même. Par exemple, certains des partenaires ici présents nous aideront à mettre en place des transports écologiques. On ne comprendrait pas que pour une conférence consacrée au climat, les transports ne soient pas écologiques. D'autres nous ont proposé de prendre en charge ce que l'on appelle la compensation carbone de la conférence. D'autres contribuent à l'optimisation de la performance énergétique des bâtiments proprement dits. Les partenaires qui sont là le sont parce qu'ils ont proposé de l'être et nous les en remercions, mais aussi parce que leur activité est en accord avec cette exigence environnementale et climatique. La première raison de leur présence est donc d'assurer un haut niveau d'exigence environnementale pour la COP21.
La seconde raison est financière. Cette COP qui accueillera 40.000 délégués comporte un coût évident, avec la préparation et la réalisation. Nous avons essayé de réduire ce coût le plus possible mais c'est malgré tout un budget très important, puisqu'il faut accueillir, dans de bonnes conditions, 196 délégations mais aussi les représentants de la société civile, c'est-à-dire les ONG, les entreprises, les collectivités locales, les jeunes, les syndicats, les populations locales, beaucoup de monde en fait.
La France a, comme tous les pays, des contraintes budgétaires. L'objectif que j'ai fixé à M. Guignard, notre secrétaire général, est très difficile à atteindre, c'est de réduire le plus possible l'addition pour les contribuables. Il faut donc rechercher systématiquement des économies dans tous les postes de dépenses et, en même temps, solliciter les entreprises qui peuvent apporter un soutien financier ou en nature. L'objectif que j'ai fixé est très ambitieux puisque je souhaiterai que l'on puisse financer ainsi 20% de la COP grâce aux mécénats.
Pour le moment, M. Guignard m'a indiqué que nous sommes à 10% ; la moitié donc de notre objectif. J'espère que nous pourrons nous en rapprocher et l?atteindre.
Avant de vous donner la parole et de donner la parole aux entreprises mécènes, je voudrais bien sûr en citer la liste, liste que, je le précise n'est que la première qui comporte vingt noms, ce qui est d'ores et déjà extrêmement significatif. Il y a beaucoup d'entreprises françaises, des entreprises internationales qui nous ont rejoints ou qui vont le faire. Nous voudrions trouver un équilibre avec toutes ces entreprises qui, je le répète, sont des amis du climat.
Je précise que cette liste n'est pas un palmarès :
ACI, Air-France, Axa, BNP Paris-Bas, la Caisse des dépôts et consignation, Derichebourg, EDF, ENGIE ex-GDF Suez, Generali, La Poste, Renault Nissan, la Caisse centrale de réassurance, ERDF, Les Galeries Lafayette, IKEA, JC Decaux, LVMH, Michelin, Le syndicat des eaux d'Ile-de-France et SUEZ environnement.
Ce sont les vingt premiers noms qui, je l'espère et j'en suis sûr seront complétés par d'autres.
Voilà cette présentation pour les premières entreprises mécènes de l'organisation de la COP21 que je remercie chaleureusement, à la fois d'être là et de soutenir cette grande cause d'intérêt général.
Q - Il manque juste un élément dans votre exposé, c'est l'évaluation du coût de la COP21. Vous dites que pour le moment, on en est à 10% de mécénat mais quel serait le coût total ?
R - Les chiffres du budget qui figurent bien évidemment en loi de finance sont les suivants :
- Le total prévu est de 187 millions d'euros sur les deux exercices 2015 et 2016 ;
- déjà 179 millions ont été ouverts en loi de finance initiale 2015 et nous avons ce que l'on appelle une réserve de précaution interministériel - un terme choisi pour dire que le Premier ministre risque d'annuler les sommes dont il s'agit ;
- le budget disponible en 2015 s'élève à 165 millions.
Notre objectif est de faire de la COP21 une conférence réussie avec, en même temps, des dépenses qui restent bien mesurées. Le Parlement qui vote tout cela ainsi que la Cour des comptes portent une attention particulière à ce programme. Il y a eu un certain nombre de débats au moment du projet de la loi de finance 2015. Moi-même en tant que président, j'ai bien sûr le souci d'appliquer une gestion exemplaire et totalement transparente. Ce sont les instructions que j'ai données à M. Guignard, le secrétaire général. À ce stade, la prévision d'exécution budgétaire est conforme à l'esquisse prévue mais elle ne fait pas apparaître de marge de manoeuvre particulière. Il est donc très important de rester dans ce cadre et c'est un point auquel nous nous appliquons lorsque nous avons à prendre des décisions sur les éléments d'organisation.
Nous ne décidons pas l'organisation seule puisque nous avons une convention qui est passée avec les Nations unies car les choses doivent se faire par un accord commun.
Le défi est de taille, nous devons accueillir plus de 40.000 personnes venant du monde entier dont 3000 journalistes. Nous devons mettre à leur disposition des espaces de travail fonctionnels. Nous devons accomplir cet objectif en assumant l'esprit de la conférence, donc en étant écoresponsables et en impliquant les acteurs locaux, la Seine-Saint-Denis, la ville de Paris et la région Île-de-France. Nous devons veiller à l'insertion sociale, au fait que les jeunes soient correctement pris en compte et qu'il y ait des entreprises qui puissent bénéficier de ces installations, de la restauration locale, tout en étant aussi efficient que possible dans la gestion des deniers publics.
Tout cela est regroupé dans un programme spécifique, le programme 341, qui correspond à la conférence Paris Climat, au sein d'une mission plus large qui s'appelle «action extérieure de l'État». Cette mission est placée sous la responsabilité d'un fonctionnaire du ministère des affaires étrangères.
Ce budget va financer tous les frais qui permettent l'accueil de ces 40.000 personnes. Il faut aménager le site, accueillir les participants, organiser les réunions préparatoires, parce que c'est nous qui les prenons en compte. Il faut également permettre le fonctionnement du secrétaire général et de l'équilibre de négociation, les actions de communications, le matériel et l'accueil du personnel des Nations unies, l'accueil et le transport des délégués. Il faut également rapporter ce budget au nombre des participants attendus qui sont plus de 40.000. Pour vous donner un ordre de grandeur, le coût par jour et par personne est environ dix fois plus faible que celui de l'organisation des Sommets G8 et G20.
Les représentants de la société civile représenteront la moitié des participants, la conférence et beaucoup des crédits mobilisés permettront avant tout d'animer les débats avec ces acteurs. Le problème n'étant pas - on s'en garde bien - d'avoir des réceptions fastueuses d'un tel ou d'un tel.
Le secteur du tourisme bénéficiera de ces retombées économiques, outre les millions de dépenses publiques auxquels je faisais allusion. Le bureau des congrès et conférences de l'office du tourisme de Paris estime que l'événement rapportera environ 100 millions d'euros à la région d'Île-de-France du fait des dépenses diverses des participants. Nous assurons également une vitrine pour valoriser notre savoir-faire, notre culture, notre capacité à accueillir un événement mondial et ce sera évidemment un atout majeur pour les dossiers de candidature française pour la suite. Dans ces conditions, nous avons considéré qu'il était légitime de mobiliser le secteur privé pour contribuer au financement de la conférence. C'est l'esprit de cette réunion.
Voilà quelques éléments qui peuvent alimenter la réponse à votre question justifiée.
Q - Pouvez-vous nous expliquer sur quels critères vous avez sélectionné les entreprises ? Avez-vous exclu certaines d'entre elles et si oui, pour quelles raisons ?
R - Ce n'est pas l'ordre alphabétique. M. Guignard, il faut répondre à cela, qui a-t-on sélectionné, qui n'a-t-on pas sélectionné ?
R - Pierre-Henri Guignard - Merci Monsieur le Ministre. C'est une décision qui est prise et il n'y a pas, à priori d'exclusion, c'est-à-dire que les portes ne sont pas fermées. Il y a un dialogue avec l'ensemble des entreprises qui souhaitent s'associer à une conférence qui a pour but de lutter contre le réchauffement climatique. Donc, par définition, nous avons à faire à des mécènes qui entrent dans une démarche et dans une logique qui est celle-ci.
Comme l'a rappelé le ministre, nous avons un accord de siège signé avec les Nations unies qui fixe un certain nombre d'obligations dans le domaine du respect de règles de protection de l'environnement et du climat. Nous avons par ailleurs, un dialogue privilégié avec les entreprises qui adhèrent aux principes fondateurs du «global compact» et surtout avec les entreprises qui entrent clairement dans la formulation de ce que vous connaissez comme étant l'agenda des solutions. Nous avons donc procédé à une analyse assez systématique de la performance environnementale des partenaires qui sont ici, des prochains et de ceux qui les rejoindront sur les principes fondamentaux du «global compact» notamment, et sur la conformité de leur activité avec la loi NRE et dans le cadre de leur rapport RSE.
De plus, la réputation en matière de développement durable de ces entreprises est prise en compte, vous aurez sans aucun doute un certain nombre de témoignages.
En réalité, la participation aux mécénats de la COP21 constitue un gage d'être une entreprise exemplaire dans leur domaine d'activité, d'être à l'écoute de la société civile et, bien sûr, d'être en capacité de justifier à long terme les choix environnementaux, notamment en matière de lutte contre le réchauffement climatique.
Voilà les principaux critères qui ont guidés notre échange et notre dialogue avec l'ensemble des entreprises. Il n'y a pas d'interdiction, il n'y a pas de rejet, il y a simplement un dialogue et chacun doit trouver son intérêt dans cette association et dans cette démarche.
R - Laurent Fabius - Hier, j'ai reçu un certain nombre d'ONG pour discuter - et je le ferai périodiquement - de la préparation de la conférence. C'est une question qui m'a été posée, je leur ai répondu en substance ce que vient de vous dire M. Guignard, c'est-à-dire que dans notre esprit, il faut que les entreprises partenaires, dans leur action - sinon ils ne feraient pas cette proposition et nous n'accepterions pas - soient sensibles à la question du climat. Un certain nombre d'entre elles que vous interrogerez certainement sont vraiment tout à fait exemplaires dans ce domaine.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 28 mai 2015
Je m'adresse surtout à la presse. Je viens de prendre un petit déjeuner avec toute une série d'entreprises qui sont les premières entreprises mécènes de la COP21. La liste que je vais lire est une liste de vingt entreprises mais plus d'une dizaine d'autres nous ont fait part également de leur intention de nous soutenir.
Vous savez qu'à partir du 30 novembre, jusqu'au 11 décembre, la France accueillera la plus grande conférence internationale qui ait jamais eu lieu sur son sol et assurément l'un des plus grands événements diplomatiques de ce début de siècle. Il s'agit de la COP21, dont l'objectif est de passer un accord universel. Cela veut dire que 196 parties se fixent des objectifs et prennent les moyens nécessaires pour lutter contre le dérèglement climatique lié à l'émission des gaz à effet de serre, faisant en sorte que la température n'augmente pas plus de deux degrés. Au-delà, ce serait une catastrophe pour toutes les raisons que vous savez.
Nous préparons cette COP21 que je présiderai. Pour cela, nous avons choisi, avec le monde entier, de faire en sorte que ce ne soit pas seulement une COP pour les gouvernements, qui vont se prononcer à la fin de la conférence sur le texte, mais que ce soit aussi une conférence des solutions qui associe les entreprises, les collectivités locales, les grandes organisations et la société civile. Nous préparons donc tout cela avec les entreprises du monde entier.
La semaine dernière, il y a eu à Paris une semaine consacrée au rapport entre le climat et les entreprises, aussi bien les entreprises en général que les institutions financières ; cette réunion a obtenu un grand succès. Pour préparer la COP21 dans cet esprit, nous avons décidé, en liaison avec les Nations unies, que nous serions accompagnés par des entreprises qui seront nos partenaires. Cela veut dire qu'elles vont nous aider à réussir matériellement la COP21, qu'elles vont nous apporter, soit en nature, soit en espèce leur appui financier qui comptent aussi. Elles vont surtout nous aider à réussir d'un point de vue environnemental et climatique cette grande conférence.
Si j'avais à résumer, je dirais que ce partenariat avec les entreprises que je vais citer est dû à deux grandes raisons.
La première est que nous voulons assurer un haut niveau d'exigence environnementale de la conférence elle-même. Par exemple, certains des partenaires ici présents nous aideront à mettre en place des transports écologiques. On ne comprendrait pas que pour une conférence consacrée au climat, les transports ne soient pas écologiques. D'autres nous ont proposé de prendre en charge ce que l'on appelle la compensation carbone de la conférence. D'autres contribuent à l'optimisation de la performance énergétique des bâtiments proprement dits. Les partenaires qui sont là le sont parce qu'ils ont proposé de l'être et nous les en remercions, mais aussi parce que leur activité est en accord avec cette exigence environnementale et climatique. La première raison de leur présence est donc d'assurer un haut niveau d'exigence environnementale pour la COP21.
La seconde raison est financière. Cette COP qui accueillera 40.000 délégués comporte un coût évident, avec la préparation et la réalisation. Nous avons essayé de réduire ce coût le plus possible mais c'est malgré tout un budget très important, puisqu'il faut accueillir, dans de bonnes conditions, 196 délégations mais aussi les représentants de la société civile, c'est-à-dire les ONG, les entreprises, les collectivités locales, les jeunes, les syndicats, les populations locales, beaucoup de monde en fait.
La France a, comme tous les pays, des contraintes budgétaires. L'objectif que j'ai fixé à M. Guignard, notre secrétaire général, est très difficile à atteindre, c'est de réduire le plus possible l'addition pour les contribuables. Il faut donc rechercher systématiquement des économies dans tous les postes de dépenses et, en même temps, solliciter les entreprises qui peuvent apporter un soutien financier ou en nature. L'objectif que j'ai fixé est très ambitieux puisque je souhaiterai que l'on puisse financer ainsi 20% de la COP grâce aux mécénats.
Pour le moment, M. Guignard m'a indiqué que nous sommes à 10% ; la moitié donc de notre objectif. J'espère que nous pourrons nous en rapprocher et l?atteindre.
Avant de vous donner la parole et de donner la parole aux entreprises mécènes, je voudrais bien sûr en citer la liste, liste que, je le précise n'est que la première qui comporte vingt noms, ce qui est d'ores et déjà extrêmement significatif. Il y a beaucoup d'entreprises françaises, des entreprises internationales qui nous ont rejoints ou qui vont le faire. Nous voudrions trouver un équilibre avec toutes ces entreprises qui, je le répète, sont des amis du climat.
Je précise que cette liste n'est pas un palmarès :
ACI, Air-France, Axa, BNP Paris-Bas, la Caisse des dépôts et consignation, Derichebourg, EDF, ENGIE ex-GDF Suez, Generali, La Poste, Renault Nissan, la Caisse centrale de réassurance, ERDF, Les Galeries Lafayette, IKEA, JC Decaux, LVMH, Michelin, Le syndicat des eaux d'Ile-de-France et SUEZ environnement.
Ce sont les vingt premiers noms qui, je l'espère et j'en suis sûr seront complétés par d'autres.
Voilà cette présentation pour les premières entreprises mécènes de l'organisation de la COP21 que je remercie chaleureusement, à la fois d'être là et de soutenir cette grande cause d'intérêt général.
Q - Il manque juste un élément dans votre exposé, c'est l'évaluation du coût de la COP21. Vous dites que pour le moment, on en est à 10% de mécénat mais quel serait le coût total ?
R - Les chiffres du budget qui figurent bien évidemment en loi de finance sont les suivants :
- Le total prévu est de 187 millions d'euros sur les deux exercices 2015 et 2016 ;
- déjà 179 millions ont été ouverts en loi de finance initiale 2015 et nous avons ce que l'on appelle une réserve de précaution interministériel - un terme choisi pour dire que le Premier ministre risque d'annuler les sommes dont il s'agit ;
- le budget disponible en 2015 s'élève à 165 millions.
Notre objectif est de faire de la COP21 une conférence réussie avec, en même temps, des dépenses qui restent bien mesurées. Le Parlement qui vote tout cela ainsi que la Cour des comptes portent une attention particulière à ce programme. Il y a eu un certain nombre de débats au moment du projet de la loi de finance 2015. Moi-même en tant que président, j'ai bien sûr le souci d'appliquer une gestion exemplaire et totalement transparente. Ce sont les instructions que j'ai données à M. Guignard, le secrétaire général. À ce stade, la prévision d'exécution budgétaire est conforme à l'esquisse prévue mais elle ne fait pas apparaître de marge de manoeuvre particulière. Il est donc très important de rester dans ce cadre et c'est un point auquel nous nous appliquons lorsque nous avons à prendre des décisions sur les éléments d'organisation.
Nous ne décidons pas l'organisation seule puisque nous avons une convention qui est passée avec les Nations unies car les choses doivent se faire par un accord commun.
Le défi est de taille, nous devons accueillir plus de 40.000 personnes venant du monde entier dont 3000 journalistes. Nous devons mettre à leur disposition des espaces de travail fonctionnels. Nous devons accomplir cet objectif en assumant l'esprit de la conférence, donc en étant écoresponsables et en impliquant les acteurs locaux, la Seine-Saint-Denis, la ville de Paris et la région Île-de-France. Nous devons veiller à l'insertion sociale, au fait que les jeunes soient correctement pris en compte et qu'il y ait des entreprises qui puissent bénéficier de ces installations, de la restauration locale, tout en étant aussi efficient que possible dans la gestion des deniers publics.
Tout cela est regroupé dans un programme spécifique, le programme 341, qui correspond à la conférence Paris Climat, au sein d'une mission plus large qui s'appelle «action extérieure de l'État». Cette mission est placée sous la responsabilité d'un fonctionnaire du ministère des affaires étrangères.
Ce budget va financer tous les frais qui permettent l'accueil de ces 40.000 personnes. Il faut aménager le site, accueillir les participants, organiser les réunions préparatoires, parce que c'est nous qui les prenons en compte. Il faut également permettre le fonctionnement du secrétaire général et de l'équilibre de négociation, les actions de communications, le matériel et l'accueil du personnel des Nations unies, l'accueil et le transport des délégués. Il faut également rapporter ce budget au nombre des participants attendus qui sont plus de 40.000. Pour vous donner un ordre de grandeur, le coût par jour et par personne est environ dix fois plus faible que celui de l'organisation des Sommets G8 et G20.
Les représentants de la société civile représenteront la moitié des participants, la conférence et beaucoup des crédits mobilisés permettront avant tout d'animer les débats avec ces acteurs. Le problème n'étant pas - on s'en garde bien - d'avoir des réceptions fastueuses d'un tel ou d'un tel.
Le secteur du tourisme bénéficiera de ces retombées économiques, outre les millions de dépenses publiques auxquels je faisais allusion. Le bureau des congrès et conférences de l'office du tourisme de Paris estime que l'événement rapportera environ 100 millions d'euros à la région d'Île-de-France du fait des dépenses diverses des participants. Nous assurons également une vitrine pour valoriser notre savoir-faire, notre culture, notre capacité à accueillir un événement mondial et ce sera évidemment un atout majeur pour les dossiers de candidature française pour la suite. Dans ces conditions, nous avons considéré qu'il était légitime de mobiliser le secteur privé pour contribuer au financement de la conférence. C'est l'esprit de cette réunion.
Voilà quelques éléments qui peuvent alimenter la réponse à votre question justifiée.
Q - Pouvez-vous nous expliquer sur quels critères vous avez sélectionné les entreprises ? Avez-vous exclu certaines d'entre elles et si oui, pour quelles raisons ?
R - Ce n'est pas l'ordre alphabétique. M. Guignard, il faut répondre à cela, qui a-t-on sélectionné, qui n'a-t-on pas sélectionné ?
R - Pierre-Henri Guignard - Merci Monsieur le Ministre. C'est une décision qui est prise et il n'y a pas, à priori d'exclusion, c'est-à-dire que les portes ne sont pas fermées. Il y a un dialogue avec l'ensemble des entreprises qui souhaitent s'associer à une conférence qui a pour but de lutter contre le réchauffement climatique. Donc, par définition, nous avons à faire à des mécènes qui entrent dans une démarche et dans une logique qui est celle-ci.
Comme l'a rappelé le ministre, nous avons un accord de siège signé avec les Nations unies qui fixe un certain nombre d'obligations dans le domaine du respect de règles de protection de l'environnement et du climat. Nous avons par ailleurs, un dialogue privilégié avec les entreprises qui adhèrent aux principes fondateurs du «global compact» et surtout avec les entreprises qui entrent clairement dans la formulation de ce que vous connaissez comme étant l'agenda des solutions. Nous avons donc procédé à une analyse assez systématique de la performance environnementale des partenaires qui sont ici, des prochains et de ceux qui les rejoindront sur les principes fondamentaux du «global compact» notamment, et sur la conformité de leur activité avec la loi NRE et dans le cadre de leur rapport RSE.
De plus, la réputation en matière de développement durable de ces entreprises est prise en compte, vous aurez sans aucun doute un certain nombre de témoignages.
En réalité, la participation aux mécénats de la COP21 constitue un gage d'être une entreprise exemplaire dans leur domaine d'activité, d'être à l'écoute de la société civile et, bien sûr, d'être en capacité de justifier à long terme les choix environnementaux, notamment en matière de lutte contre le réchauffement climatique.
Voilà les principaux critères qui ont guidés notre échange et notre dialogue avec l'ensemble des entreprises. Il n'y a pas d'interdiction, il n'y a pas de rejet, il y a simplement un dialogue et chacun doit trouver son intérêt dans cette association et dans cette démarche.
R - Laurent Fabius - Hier, j'ai reçu un certain nombre d'ONG pour discuter - et je le ferai périodiquement - de la préparation de la conférence. C'est une question qui m'a été posée, je leur ai répondu en substance ce que vient de vous dire M. Guignard, c'est-à-dire que dans notre esprit, il faut que les entreprises partenaires, dans leur action - sinon ils ne feraient pas cette proposition et nous n'accepterions pas - soient sensibles à la question du climat. Un certain nombre d'entre elles que vous interrogerez certainement sont vraiment tout à fait exemplaires dans ce domaine.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 28 mai 2015