Texte intégral
aut Conseil à l'Egalité entre les femmes et les hommes,
Mesdames et Messieurs,
Condorcet s'interrogeait en ces termes : « Tous (les hommes) n'ont-ils pas violé le principe de l'égalité des droits, en privant tranquillement la moitié du genre humain de celui de concourir à la formation des lois, en excluant les femmes du droit de cité ? Est-il une plus forte preuve du pouvoir de l'habitude même sur les hommes éclairés, que de voir invoquer le principe de l'égalité des droits en faveur de trois ou quatre cens hommes qu'un préjugé absurde en avait privée, et l'oublier à l'égard de douze millions de femmes ? »
Nous sommes en 1790 et ce n'est que près de 150 ans plus tard que les femmes obtiendront le droit de vote.
150 ans de combats, d'Olympe de Gouges à George Sand, en passant par Hubertine Auclert. Olympe de Gouges dont nous avons célébré l'anniversaire le 7 mai à l'Assemblée nationale et qui sera mise à l'honneur en octobre prochain avec la création d'un buste à son effigie qui sera installé à proximité de l'hémicycle dans la salle des Quatre colonnes.
150 ans pour démontrer l'évidence : les femmes sont l'égal des hommes et doivent avoir les mêmes droits civiques.
Cette inégalité fondamentale n'était plus tenable après que les femmes ont lutté activement dans la résistance pendant la seconde guerre mondiale, ce que nous avons souhaité montrer dans l'exposition « femmes et résistance » qui se trouve activement sur les grilles de l'hôtel de ville de Paris.
Les femmes ont donc voté pour la première fois le 29 avril 1945.
Et elles se sont présentées aux élections aussi, et ça n'a pas toujours été simple.
Il leur a fallu du courage et de la détermination.
Certaines ont été élues Maires dès 1945. Je pense à Pierrette Petitot, Maire de Villetaneuse de 1945 à 1977 ou encore à Odette Roux, Maire des Sables d'Olonne de 1945 à 1947.
La participation et la représentation des femmes en politique sont restées compliquée par la suite, comme le souligne dans un entretien qu'elle a accordé à la délégation des droits des femmes au Sénat Cécile Godet, ici présente, et que je salue, sénatrice de Paris de 1979 à 1986.
De nombreux combats, de nombreuses revendications ont perduré depuis ce 29 avril 1945.
Nous pouvons donc nous demander si, 70 ans après, l'égalité entre les femmes et les hommes est réelle dans la sphère politique ?
Et bien, les avancées sont nombreuses et nous pouvons nous en réjouir.
La réforme constitutionnelle de 1999 et les lois dites de parité forment des leviers majeurs pour que les femmes soient également représentées dans les assemblées.
La loi de 2013, instaurant notamment le binôme aux élections départementales, constitue également un grand pas en avant. Aujourd'hui, les assemblées départementales sont composées de 50% de femmes contre un peu moins de 14% auparavant.
La loi du 4 août pour l'égalité réelle entre les femmes et les hommes, au-delà des nombreuses dispositions en faveur des droits des femmes, renforce les pénalités prévues à l'encontre des partis politiques dans le cadre des élections législatives.
De nombreuses lois ont donc été promulguées et appliquées.
De nombreuses lois car nous avons pu le constater, les mesures incitatives et l'empressement des hommes politiques à partager les responsabilités, n'avaient pas fonctionné de manière optimale.
Mais au-delà des lois, la volonté politique est un moteur essentiel de cette égalité, à l'image du gouvernement actuel composé d'autant de femmes que d'hommes.
Oui, la volonté politique est fondamentale.
Il faut que les partis politiques se mobilisent davantage.
Il faut que les présidences des exécutifs se féminisent un peu plus et que les délégations attribuées s'écartent de critères toujours trop sexistes.
Autant de chemin qu'il nous reste encore à parcourir collectivement.
De même, vous venez d'aborder la question de la conciliation des temps de vie et de toutes les sortes de clichés qui perdurent.
Il est vrai que l'on demande souvent à une femme comment elle peut concilier vie de famille et politique ; question que l'on ne posera jamais aux hommes.
Il est vrai aussi qu'en politique, les comportements sexistes existent encore et toujours. A l'égard des femmes politiques mais pas seulement, comme le souligne la tribune du 4 mai dernier des 40 journalistes. Et malheureusement, les plus jeunes s'attellent parfois avec un zèle particulier à reproduire des comportements archaïques que l'on voudrait disparus.
Ce sont là de nouveaux défis, pour les droits des femmes, mais aussi pour les hommes qui sont de plus en plus nombreux à rejeter les répartitions sexistes des tâches et à aspirer à une meilleure répartition entre leur vie politique et plus largement professionnelle, et leur vie familiale.
Ces défis, le gouvernement, est déterminé à les relever.
Nous devons continuer à agir ensemble : institutions et associations.
Et c'est en mobilisant l'ensemble de la société que nous y parviendrons.
Je tiens à remercier particulièrement Chantal Jouanno et les intervenants présents qui ont fait de ce colloque un moment riche et passionnant.
Et je remercie également toutes les femmes, et les hommes, qui chaque jour s'engagent pour que l'égalité soit réelle entre les femmes et les hommes.
Source http://femmes.gouv.fr, le 21 mai 2015
Mesdames et Messieurs,
Condorcet s'interrogeait en ces termes : « Tous (les hommes) n'ont-ils pas violé le principe de l'égalité des droits, en privant tranquillement la moitié du genre humain de celui de concourir à la formation des lois, en excluant les femmes du droit de cité ? Est-il une plus forte preuve du pouvoir de l'habitude même sur les hommes éclairés, que de voir invoquer le principe de l'égalité des droits en faveur de trois ou quatre cens hommes qu'un préjugé absurde en avait privée, et l'oublier à l'égard de douze millions de femmes ? »
Nous sommes en 1790 et ce n'est que près de 150 ans plus tard que les femmes obtiendront le droit de vote.
150 ans de combats, d'Olympe de Gouges à George Sand, en passant par Hubertine Auclert. Olympe de Gouges dont nous avons célébré l'anniversaire le 7 mai à l'Assemblée nationale et qui sera mise à l'honneur en octobre prochain avec la création d'un buste à son effigie qui sera installé à proximité de l'hémicycle dans la salle des Quatre colonnes.
150 ans pour démontrer l'évidence : les femmes sont l'égal des hommes et doivent avoir les mêmes droits civiques.
Cette inégalité fondamentale n'était plus tenable après que les femmes ont lutté activement dans la résistance pendant la seconde guerre mondiale, ce que nous avons souhaité montrer dans l'exposition « femmes et résistance » qui se trouve activement sur les grilles de l'hôtel de ville de Paris.
Les femmes ont donc voté pour la première fois le 29 avril 1945.
Et elles se sont présentées aux élections aussi, et ça n'a pas toujours été simple.
Il leur a fallu du courage et de la détermination.
Certaines ont été élues Maires dès 1945. Je pense à Pierrette Petitot, Maire de Villetaneuse de 1945 à 1977 ou encore à Odette Roux, Maire des Sables d'Olonne de 1945 à 1947.
La participation et la représentation des femmes en politique sont restées compliquée par la suite, comme le souligne dans un entretien qu'elle a accordé à la délégation des droits des femmes au Sénat Cécile Godet, ici présente, et que je salue, sénatrice de Paris de 1979 à 1986.
De nombreux combats, de nombreuses revendications ont perduré depuis ce 29 avril 1945.
Nous pouvons donc nous demander si, 70 ans après, l'égalité entre les femmes et les hommes est réelle dans la sphère politique ?
Et bien, les avancées sont nombreuses et nous pouvons nous en réjouir.
La réforme constitutionnelle de 1999 et les lois dites de parité forment des leviers majeurs pour que les femmes soient également représentées dans les assemblées.
La loi de 2013, instaurant notamment le binôme aux élections départementales, constitue également un grand pas en avant. Aujourd'hui, les assemblées départementales sont composées de 50% de femmes contre un peu moins de 14% auparavant.
La loi du 4 août pour l'égalité réelle entre les femmes et les hommes, au-delà des nombreuses dispositions en faveur des droits des femmes, renforce les pénalités prévues à l'encontre des partis politiques dans le cadre des élections législatives.
De nombreuses lois ont donc été promulguées et appliquées.
De nombreuses lois car nous avons pu le constater, les mesures incitatives et l'empressement des hommes politiques à partager les responsabilités, n'avaient pas fonctionné de manière optimale.
Mais au-delà des lois, la volonté politique est un moteur essentiel de cette égalité, à l'image du gouvernement actuel composé d'autant de femmes que d'hommes.
Oui, la volonté politique est fondamentale.
Il faut que les partis politiques se mobilisent davantage.
Il faut que les présidences des exécutifs se féminisent un peu plus et que les délégations attribuées s'écartent de critères toujours trop sexistes.
Autant de chemin qu'il nous reste encore à parcourir collectivement.
De même, vous venez d'aborder la question de la conciliation des temps de vie et de toutes les sortes de clichés qui perdurent.
Il est vrai que l'on demande souvent à une femme comment elle peut concilier vie de famille et politique ; question que l'on ne posera jamais aux hommes.
Il est vrai aussi qu'en politique, les comportements sexistes existent encore et toujours. A l'égard des femmes politiques mais pas seulement, comme le souligne la tribune du 4 mai dernier des 40 journalistes. Et malheureusement, les plus jeunes s'attellent parfois avec un zèle particulier à reproduire des comportements archaïques que l'on voudrait disparus.
Ce sont là de nouveaux défis, pour les droits des femmes, mais aussi pour les hommes qui sont de plus en plus nombreux à rejeter les répartitions sexistes des tâches et à aspirer à une meilleure répartition entre leur vie politique et plus largement professionnelle, et leur vie familiale.
Ces défis, le gouvernement, est déterminé à les relever.
Nous devons continuer à agir ensemble : institutions et associations.
Et c'est en mobilisant l'ensemble de la société que nous y parviendrons.
Je tiens à remercier particulièrement Chantal Jouanno et les intervenants présents qui ont fait de ce colloque un moment riche et passionnant.
Et je remercie également toutes les femmes, et les hommes, qui chaque jour s'engagent pour que l'égalité soit réelle entre les femmes et les hommes.
Source http://femmes.gouv.fr, le 21 mai 2015