Déclaration de M. Jean-Marc Todeschini, secrétaire d'Etat aux anciens combattants et à la mémoire, en hommage aux volontaires luxembourgeois qui ont rejoint les troupes françaises en 1914, à Paris le 24 juin 2015.

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Circonstance : Cérémonie de dévoilement d’une plaque en hommage aux volontaires luxembourgeois, avec M. Xavier Bettel, Premier ministre du Luxembourg, à Paris le 24 juin 2015

Texte intégral

Monsieur le Premier ministre du Luxembourg,
Monsieur le gouverneur militaire de Paris, mon général,
Monsieur le gouverneur des Invalides, mon général,
Monsieur le directeur du musée de l'armée, mon général,
Monsieur le directeur de la mission du centenaire,
Madame la directrice générale de l'Office national des Anciens combattants et victimes de guerre,
Mesdames et messieurs les élus,
Mesdames et messieurs les représentants des associations d'anciens combattants,
Mesdames et messieurs,
Nous sommes rassemblés aujourd'hui autour du souvenir des volontaires luxembourgeois qui ont rejoint les troupes françaises en 1914.
Le 2 août 1914, le Luxembourg est occupé par l'Allemagne. A Paris, cette occupation entraîne un afflux de volontaires luxembourgeois dans les bureaux de recrutement français, installés ici aux Invalides. La plupart résidaient à Paris et voulaient défendre leur patrie d'adoption.
Ces hommes font le choix de s'engager aux côtés de la France et de ses alliés car je n'oublie pas les Luxembourgeois engagés dans l'armée belge et dans l'armée américaine à partir de 1917.
Au total, ils sont 3 000 à rejoindre la Légion étrangère. 3 000 à qui le monument du Souvenir de Luxembourg rend hommage depuis 1923.
Parmi eux, François Faber, cycliste de renom. Il s'engage sous le matricule 25 860. Le 6 septembre 1914 est déclenchée la bataille de la Marne. François Faber, au sein du 1er Régiment Etranger est envoyé à Sillery.
Là, dans l'âpreté des combats, il noue des liens de camaraderie avec les soldats français.
Le 9 mai 1915, il y a 100 ans, François Faber participe aux combats des Ouvrages Blancs à Mont-Saint-Eloi. Livrant son courage et son esprit de sacrifice à l'épreuve de la guerre, il fait de la terre du Nord-Pas-de-Calais son tombeau.
A travers ce parcours singulier, je veux rappeler ce que fut l'engagement des 3 000 volontaires luxembourgeois. Tous ont connu la boue, le froid, les combats, l'odeur de la mort en même temps que la solidarité entre les hommes dont la pire des épreuves ne saurait se passer.
Ces hommes ont été de tous les combats. Ils sont tombés dans la Marne, dans l'Aisne, dans la Meuse, dans la Somme.
Autant de lieux consacrés par le sacrifice commun. Autant de lieux qui aujourd'hui, au coeur de ce centenaire de la Grande Guerre, nous racontent la mémoire partagée entre les peuples.
Les soldats français et luxembourgeois ont partagé les souffrances, les illusions perdues et les espoirs retrouvés. Nous partageons aujourd'hui cette mémoire de la Grande Guerre en inscrivant l'histoire des volontaires luxembourgeois dans ce lieu symbolique où ils décidèrent, il y a 100 ans, de lier leur destin à celui de notre pays.
Hier réunis dans l'Histoire, aujourd'hui rassemblés au nom de la mémoire, nous rendons hommage à nos soldats, Français et Luxembourgeois, engagés dans un même élan fraternel pour faire vivre l'idéal de liberté.
C'est votre présence, monsieur le Premier ministre, qui nous donne l'occasion de rappeler cette histoire et de la célébrer. Une histoire constitutive de l'amitié franco-luxembourgeoise qui n'a cessé de se renforcer tout au long de ces années entre nos deux pays.
Source http://www.defense.gouv.fr, le 3 août 2015